Histoire(s) vécue(s)

Au cours du 600 qualif. PBP (départ St Georges-86): aux environs du 275ème km une cyclote se plaint de douleurs dorsales; un cyclo du groupe déclare son "don" de soulager certaines douleurs en touchant la partie du corps douloureuse ...ce qu'il fait alors avec l'autorisation de la "patiente".
S'ensuivent alors diverses reflexions à l'adresse du "guérisseur" où l'on entend bien sûr l'accusation de "profiteur"... jusqu'à la remarque fort juste d'un cyclo:
" Si tu devais toucher chacun de nous là où il a mal en ce moment, tes mains ne sentiraient pas bon !!!"

Bayonne-Luchon 1989.

4 heures du matin, je fais mon entrée à Luchon ,terminant ce qui sera, pour diverses raisons, ma plus dure randonnée cyclo... Tiens, ma voiture est là juste en face du contrôle d'arrivée (mon épouse et ma fille devaient venir de Bayonne par une route différente du parcours et me laisser un message au contrôle d'arrivée) Il n'y a pas grande affluence au contrôle, tout est vite règlé et on me transmet ce que j'avais remarqué : "Votre voiture est dans la rue , en face du contrôle". Je n'ai pas perdu mes clés, dans quelques minutes je serai dans la voiture et je saurai où aller dormir.

J'engage la clé: impossible de la tourner. Nouvel essai : rien.Je regarde alors plus attentivement le porte-clés: j'ai emporté la clé de notre autre voiture ! Je suis enfermé dehors et je ne sais pas où je dois aller !

Ayant aperçu dans la voiture le petit mot qui m'indiquait quoi faire, j'arrive à le lire de l'extérieur : " Nous sommes à l'Hôtel juste à côté ,chambre 11"__

Voilà , je n'ai plus qu' à trouver la chambre 11, ce qui est vite fait, et.....y réveiller un parfait inconnu!!
Explication: la situation n'a pas le côté scabreux auquel on pourrait penser; il y a simplement que l'Hôtel est composé de deux bâtiments distincts avec des chambres numérotées pareillement de 1 à ... et que chaque bâtiment a un nom, ce qui n'avait pas été signalé à mon épouse, et bien sûr , j'avais une chance sur deux, je ne suis pas allé dans le bon...

Bon, CTC, je ne vais pas te laisser tout seul!

En 1986 je suis parti de la pointe du Finistère destination le Cap Nord (le point le plus au nord de l'Europe) en Norvège. Seul, en cyclo-camping et en autonomie (= plusieurs jours sans possibilité de ravitaillement).

Arrivé à Oslo, mon pneu arrière était si usé que les petits cailloux passaient à travers et j'enchainais les crevaisons.
Je m'arrête chez le premier marchand de cycle sur mon chemin lequel n'avait malheureusement pas le type de pneus qu'il me fallait. Sympa il a prit son annuaire et a appelé tous les vélocistes d'Oslo jusqu'à ce qu'il en trouve un qui ait des pneus pour moi. Il me note l'adresse et me propose de garder mon vélo et son chargement car "c'est à l'autre bout de la ville" il vaut mieux que j'y aille en taxi sinon je ne trouverais jamais.
Le premier taxi auquel je m'adresse en sortant, regarde l'adresse sur mon bout de papier et me dit "c'est loin, ça va vous couter cher en taxi". Il me montre la station de métro, me note la ligne à prendre, la station où descendre et me dit: là vous prenez un taxi, c'est à côté ça ne coûtera pas cher et ce sera rapide."
Bref j'ai suivi tous ces conseils, ça a fonctionné comme sur des roulettes, pour pas cher et j'ai trouvé dans une petite boutique d'Oslo les trois pneus nécessaires pour continuer mon périple.
Merci encore au vélociste qui ne s'est pas contenté d'un "ça ne se fait pas ici" et au chauffeur de taxi qui n'a pas cherché à se faire un max de blé avec un étranger.

Merci Roland pour ton soutien. Nos collègues n'auraient-ils que des anecdotes ..... inavouables ! ?

27 Juin 2004. Il est aux environs de 3 heures du matin: je me prépare pour aller prendre le départ du Circuit des Aravis à Annecy. Notre caravane est installée dans un camping du côté de Servier et j'ai donc une petite dizaine de kilomètres à faire (à vélo ) pour prendre le départ "Randonneurs" de 4 heures...

Tout est prêt, je vais prendre la piste cyclable qui longe le lac, c'est plus prudent. Tiens, le portillon est fermé (à clé)... Tant pis je vais emprunter la route, il suffit de traverser le camping; ce qui est vite fait, ... et la grande grille est fermée elle aussi !!! Du côté du gardien tout est éteint. Alors EVASION ! Le vélo par-dessus la grille avec récupération à travers les barreaux; le randonneur par dessous la grille (il y avait heureusement un endroit où c'était possible) ... et en route pour Annecy !(... et une belle journée de randonnée).

CTC, on pourrait tourner un film "le vélo et le prisonnier"

Lors de mon tour de France, je me suis retrouvé à sec, plus une goute dans mes bidons, grosse chaleur à crever (de soif).
Je vois un brave pépé accoudé à la barrière de sa maison.
Je m'arrête pour lui demander de l'eau pour mes bidons.

Il a fallu batailler ferme pour qu'il ne me les remplisse pas avec... du rouge!
"Mais c'est comme ça qu'y roulaient les coureurs dans l'temps" qu'il répétait sans arrêt!

Roland a écrit:

e me suis retrouvé à sec, plus une goute dans mes bidons, grosse chaleur à crever (de soif).

Cela me rappelle deux anecdotes :
Au cours d'une ascension dans un col vosgiens (Grand Ballon?), je suis sur une toute petite route et, la chaleur et la pente aidant, je me retrouve rapidement sans eau. Une petite maison apparaît au loin et, en m'approchant, je distingue une petite mamy assise à sa fenêtre. Le plus poliment possible, je lui demande un peu d'eau et... elle me répond en alsacien! Mon allemand était plus simpliste, je lui répond en français et nous avons discuté quelques minutes ainsi, elle en alsacien et moi en français. Je ne sais plus si j'ai eu de l'eau mais cette rencontre demeurera magique.

Un jour d'août 1995, je me suis fait le tour du lac Léman dans la journée en préparation au PBP. La chaleur était une fois de plus au rendez-vous. Le niveau des bidons baissait rapidement et je me suis mis à rechercher une fontaine sur le parcours... mais les kilomètres s'enchainaient sans l'ombre d'une fontaine. Arrive la ville d'Evian-les-Bains. Je pense être sauvé. Mais si l'eau coulait à flot pour alimenter les parterres de fleurs, pas une seule fontaine ne proposait de l'eau potable!

Encore une sur la boisson:

Alors que je consultait ma carte sur la place d'un village, j'entends un papa qui expliquait doctement à son fils en montrant mon vélo:
"tu vois ça c'est un vélo qui consomme beaucoup, il a deux réservoirs!"
(comme les Jaguars ?)

Pas directement "cyclo", mais y touchant de près puisque là j'étais accompagnateur de deux participants à BPR (1991 ?).
Mes amis ne souhaitant pas être suivis , je pratiquais "le saut de puce" ,prenant un peu d'avance pour attendre et repartir...
Aux environs de minuit je me trouve à me garer dans un gros village, je descends de la voiture pour faire quelques pas, je referme la portière en la claquant et ... tout l'éclairage du bourg s'éteint, me laissant dans le noir complet !

A propos d'Oslo, mais il y a 20 ans, en camping avec ma petite famille je pars randonner autour de la capitale, je repasse par le centre ville pour voir de près le fameux stade d'athlétisme à la piste rouge, le Bislet. Là où des records du monde de 1500 de 5000 etc ont été battus...
Tout est fermé bien sûr et je ne vois pas grand chose.En redescendant du trottoir, je casse l'écrou de serrage de ma selle...
Il ne me restait plus qu'à remonter en danseuse jusqu'au camping sur les hauteurs d'Oslo. 5 km à me sentir un peu ridicule... la selle dans le sac à dos !

Pour Beuzeville 130: Là c'était l'occasion d'apprendre à dire "régime sans sel(le)" dans la langue du pays !

Petit malentendu (en français); col d'Izoard _ Juillet 98.
Arrêt au Refuge Napoléon pour pointage de mon carnet de route et je demande:
" Est-ce que vous auriez de grands cafés ?" (Venant de Briançon l'ascension n'est pas très difficile mais il était quand même bon de refaire le plein !)
" Bien sûr", répond la dame qui disparait aussitôt ... pour réapparaître quelques instants plus tard, porteuse de deux grands cafés !

Grands cafés qui m'ont finalement aidé à faire couler un solide sandwich au jambon.

excellentissime moi ça me rappelle une flèche velocio ou après une petite pause nocturne dans un village perdu notre équipe repart en suivant les panneaux toutes directions et un bon quart d'heure après je reconnais l'endroit où l'on s'était arrêté. on avait tourné en rond autour du village

5 Août 1998_ Descente du Tourmalet côté Barèges, aux environs de midi; je viens de passer devant un camping de Luz-St Sauveur où j'avais séjourné quelques années auparavant. Toute la matinée j'ai croisé de nombreux cyclistes (*): en voilà encore un que pas grand chose distingue des autres , sauf que ,juste après l'avoir croisé je me souviens avoir pensé :
_" Il faudra que je dise à C... qu'il a un sosie !"
(C... est un de nos "bons rouleurs" du club.)
Et j'ai poursuivi ma route, oubliant même cette rencontre les jours suivants... jusqu'au jour où ,quelques semaines plus tard, tout le monde étant revenu aux sorties locales, C... me demande:
_ On ne se serait pas croisés dans les Pyrénées ?
Chacun s'attendant si peu à voir l'autre; aucun n'avait réagi sur l'instant! C... m'a expliqué qu'il revenait alors de l' Aubisque et n'était plus qu'à quelques centaines de mètres de sa caravane.

(*): dont un coureur pro espagnol , Olano , qui montait à peu près à la vitesse à laquelle je descendais ! Il était suivi par une voiture de son groupe sportif qui le "collait" de si près qu'au moindre ralentissement elle lui aurait écrasé la roue arrière !

CTC86 a écrit:

...dont un coureur pro espagnol , Olano , qui montait à peu près à la vitesse à laquelle je descendais ! Il était suivi par une voiture de son groupe sportif qui le "collait" de si près qu'au moindre ralentissement elle lui aurait écrasé la roue arrière !

Il devait remorquer la voiture et tu n'as pas vu la barre...

-- Combien il reste?--

Fin Aout 83, 5ième jour de Narbonne-Montargis, ptit dej à l'hôtel le matin, il ne fait pas beau, comme hier! ... mon beau père discute avec un routier pendant que je bois mon chocolat encore à moitié endormi.
Je l'interromps: "Il reste combien jusqu'à Nargis?" (village pas loin de Montargis ou nous attends la famille pour la fin du périple) "environ 180 km" me réponds-t-il. Hier on a fait 190 vent dans le dos, tout va bien je sais que ça va passer sans problème...sourire de somnambule aux lèvres chocolatées !

Deux gorgées plus tard je comprends de quoi ils parlent et je me réveille d'un coup en manquant de m'étouffer avec le chocolat!!! Mon beau père demande au chauffeur poids-lourd s'il ne peut pas nous déposer 50km plus loin!

Du haut de mes 14ans tout récents je m'insurge!!! horreur! trahison! tricherie! on vient de se taper 4 jours de vélo à travers le massif central, Super lioran et col de l'entremont dans la meme journée, du courage de l'abnégation et voilà qu'à l'ultime étape, alors que le vent est favorable, on se laisserait aller au côté sombre de la force à cause du mauvais temps? Pas question!!!
"Vas-y si tu veux moi je fais tout en vélo" que je lui dis d'un air accusateur!

Mon beau-père n'insiste pas et nous voilà partis en vélo, moi super fier et lui un peu morose!
... la journée est longue, très longue, super longue..."-combien il reste? - 80"... une heure après "- combien il reste? - 70" j'ai l'impression que cette journée est interminable, l'après midi s'avance "- combien il reste? - 40" bonsang je n'ai jamais trouvé que les kilomètres défilaient aussi lentement! Partis à 7h du mat nous arriverons à presque 19h!

Ce n'est que le lendemain que j'apprendrai qu'il n'y avait pas 180 mais 240km et c'était pour me préserver (il pensais que ça faisait trop pour moi) que mon beau père avait voulu raccourcir d'une cinquantaine de kilomètres et qu'ensuite il essayait toute la journée d'égrainer les kilomètres manquant petit à petit dans mon esprit embrumé par la fatigue

Faut croire que ça a marché car je n'ai rien compris du tout du stratagème

240 km à 14 ans c'est pas un peu beaucoup à cet âge

spadmaniac a écrit:

240 km à 14 ans c'est pas un peu beaucoup à cet âge

Si, avec le recul je sais que c'était trop et trop jeune... je ne ferai sans doute pas subir ça à mes enfants ! D'un autre côté ça a été une expérience extraordinaire et c'est à cette occasion que j'ai compris plein de choses qui m'ont servi plus tard (le gout de l'effort et sa récompense, la persévérance, aller au bout de soi-même, etc...).

Allez, une tite photo du périple: Estaing dans les gorges du Lot.

Je pense qu'Estaing n'a pas beaucoup changé, tout du moins de cet angle... et si qqun avait une photo d'aujourd'hui ce serait sympa. Et ton vélo de jeunot c'était quoi ? un Mercier ? un Gitane ? Je parie qu'un forumeur va trouver

A l'époque de la photo, le vélo a certainement déjà 20 ans.
Un Peugeot ?

Beuzeville 130 a écrit:

Je pense qu'Estaing n'a pas beaucoup changé

Je trouve que Ti973 non plus...

Rahlala.... veulent tout savoir
bon, la photo de mon avatar a déjà... 6 ans!
quant au vélo, je vous laisse encore un peu chercher heu...en vrai le temps que je cherche aussi car ma mémoire me fait défaut... Il a fini sa vie 1 ans plus tard dans un fossé (grosse chute mortelle pour le cadre et la fourche) et je me souviens seulement du suivant: un Raleigh blanc avec des bandes arc-en-ciel!

Pour celui là je ne sais plus ce que c'était... entre bleu ciel et gris, le bas de la fourche chromé, 6 vitesses 14,16,18,20,22,24 je crois bien et un 42x52 pour passer le massif central... vélo plutôt bas de gamme, bien lourd et un tout petit peu grand pour moi (une taille 52).

Zapilon n'est peut-être pas loin de la vérité pour ce qui est de Peugeot...maintenant non, il n'avait pas 20 ans à l'époque, seulement peut-être une petite dizaine d'années.

C'est marrant de t'entendre parler de ton expérience de jeunesse. Depuis que je suis sur le forum je n'ai parler que de mes expérience sur un vélo que depuis 2004 où, suite à une opération du genou qui m'enpèche de courrir je me suis mis au vélo et que je me suis découvert aussi une passion pour les longues dsitances.
Mais en fait comme toi, à 16 et 17 ans j'ai fait une marade de ce type . Melun (dans le 77) Ile d'oléron ( 550 km) dont le dernier retour en trois jours; sur un routier on disait alors, avec la tente et le sac à dos. Je dois mêm avoir des phots.
Merci pour ce rafraichissement de ma mémoire.

Attention quand on commence à revivre son passé, c'est mauvais signe !

Aujourd'hui, rencontre plaisante...
Par ce beau samedi ensoleillé, j'ai commencé la randonnée permanente des abbayes normandes. 15 lieux et 1200 km... en 3 ans. Me situant au centre du périple, je procède d'abord en circuit en étoile. J'ai ainsi tamponné à Bernay (abbatiale) et au Bec Hellouin (Abbaye). Rando de 113 bornes.
Au Bec, je m'adresse au père de service à l'accueil. Très vite, il m'informe qu'il a pratiqué autrefois le vélo et en compétition !!! Il veut voir ma bicyclette, veut savoir comment sera ma nouvelle randonneuse, me raconte ses "gamelles" dans la région parisienne, et que c'est à la suite d'une dernière (son chemin de Damas comme il dit), ... qu'il est rentré dans les ordres !!!
Puis, comme des visiteurs attendent, s'excuse d'être obligé d'y aller...
J'adore ces rencontres.

Beuzeville 130 a écrit:

Par ce beau samedi ensoleillé, j'ai commencé la randonnée permanente des abbayes normandes. 15 lieux et 1200 km... en 3 ans. Me situant au centre du périple, je procède d'abord en circuit en étoile. J'ai ainsi tamponné à Bernay (abbatiale) et au Bec Hellouin (Abbaye). Rando de 113 bornes.

Alors là, va falloir que tu m'avertisses quand tu vas faire celles du Calvados et de la Manche.

Pas de problème, mais pour celles de chez toi (Caen, Hambye, le Mont st Michel, Cerisy etc. je prévois en septembre 2009. Je les ferais sur plusieurs jours avec arrêt à Lessay pour découvrir cette immense foire de 4 jours, avec 400 000 visiteurs (non il n'y a pas de zéro en trop). Elle date du Moyen âge et rassemble les équidés le jeudi, les ovins le vendredi et les bovins le samedi. Au niveau photo, ya du potentiel !!!
C'est toujours le 2ème week-end de septembre. Elle vient d'avoir lieu.
Et je serai en retraite alors...