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 Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet

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MessageSujet: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Sam 4 Nov - 10:14

Depuis 1983 je suis non seulement passionné, mais je dirais plutôt« entré en religion » presqu'enragé avec ce marathon de la route PARIS BREST PARIS, la course folle, qui n’a cesse de hanter mon esprit, comme une sorte de défi personnel qui s’est imposé à moi de quatre ans en quatre ans (1er aperçu en1981 pour se mettre en confiance avec le confort d’un peloton Audax) puis ensuite 1983 - 1987 - 1991 - 1999 et en 2003.
Quand on a été mordu une fois, la fièvre ne vous lâche plus…, elle vous reprend tous les 4 ans, et vous monte à la tête de mois en mois, en guise de piqûre de rappel - aucune cure de désintoxication n’en est venue à bout, au grand désespoir de mon entourage.

Départ avec le 2eme wagon lundi soir 18 août à 20 h 15
J’ai suivi les gros bras pendant la traversée de la banlieue, malgré les risques de chutes et le stress d’un peloton nerveux et très compact, afin de profiter de l’encadrement des motards et de la route fermée à la circulation.
Comme prévu avec SEBASTIEN, mon « coach », je me suis ensuite raisonné en limitant la moyenne volontairement à 25km/heure jusqu’au ravito de Mortagne (km 140) afin de ne pas entamer mes réserves. Je reconnais que la tentation est grande, dans l’euphorie des premières heures, de suivre les costauds, bien à l’abri au sein d’un peloton ( d’environ 6oo cyclos), mais au fil des kms, à force de rouler en sur-règime, les cyclos de mon niveau… se brûlent les ailes, et sont « dans le rouge » complètement lessivés, des leur première nuit.. Pour la première fois depuis 83, j'ai laissé partir mes potes,volontairement… pour en garder sous la pédale et rester zen!

1er RAVITO de MORTAGNE (km 140) - nuit de Lundi
J’ai englouti rapidement mon riz au lait + une boite de RENUTRYL (remontant liquide pour les grands malades) - arrêt de 20mn –suis reparti avec 2 nouveaux bidons et les consignes de mon "coach" bien en tête « X…kms jusqu’au prochain contrôle, pour être à X : ..heure tu dois rouler à une moyenne de … On t'attend à telle heure…»

2eme RAVITO à VILLAINE LA JUHEL ( km 223) - avant le lever du jour Mardi
Tout fonctionne, la « machine » est calme et sur des rails, bien réglée. Respectant à la lettre le programme convenu , je m’étonne moi-même en pointant à Villaine à 5 h 30 du matin. – distance parcourue depuis le départ en 9 h 15( au lieu de 10 h 35 en 1999.)
Une demi-heure d’arrêt , le temps d’avaler un potage + un gâteau Equilibral + un bol de café et je repars dans le petit matin très brumeux – tellement brumeux qu’après quelques kms, avec un groupe d’américains, nous sommes complètement perdus, si bien que nous avons fait une boucle supplémentaire - En 1983 j’avais déjà commis la même erreur, dans le même secteur !!!ce qui prouve qu’il existe un problème de fléchage dans ce coin - (NB : le site PBP villaines sur internet est intéressant à visiter )

3eme RAVITO arrivée à FOUGERES ( km 311) - Mardi matin -brouillard
Malgré cette rallonge, le timing est respecté, j’ai droit aux encouragements de mon « coach » qui a lui aussi le moral, lorsque je pointe à 9 h 36 ce mardi matin.
13 h 15 pour couvrir cette distance, au lieu de 15 h en 1999. - même si j’ai tourné de tous cotés en ville pour rechercher mon assistance…ça carbure assez bien jusque là.
Michèle (mon èpouse) et Seba , ont pris leur mission à cœur- Reparti un peu vite, j’ai omis de leur demander s’ils avaient dormi ? – Le chrono tourne sans pitié et je suis à nouveau sur le vélo, en train de relancer et de me remémoriser les instructions du « chef ».

4eme RAVITO arrivée à TINTENIAC ( km 366) - Mardi midi
Petite étape plus courte, le soleil est de retour, il est 12 h 28 ce mardi 19 août, le tableau de marche de mon coach est respecte – Michèle me gave ( un peu trop! ) avec des pâtes et une omelette.
Ma progression se maintient par rapport à 1999,qui a été pour moi une très mauvaise année ( fesses entamées, surpoids, et très petite forme) j’ai deux heures d’avance.

5eme RAVITO arrivée à LOUDEAC ( km 452) - Mardi apres-midi
L’allure est réguliere – la météo excellente – je pointe à 17 h ce mardi 19 août. Seba recadre mes objectifs posément. Mes deux copains plus costauds.. ne m’ayant pas encore rejoint, c’est bon signe!! ça me donne un vrai moral – j’ai toujours mes 02 heures d’avance sur 1999. – L’avant-garde de la meute des dèparts de 22h.(+de 2500 cyclos) commence à apparaître à mes trousses.

6eme RAVITO arrivée à CARHAIX ( km 529) - Mardi soir
Tronçon « casse-pattes » redoute par tous, avec une multitude de coupe-jarret, raidillons meurtriers qui sapent les plus vaillants. Heureusement , j’ai trouve une bonne roue avec un métronome ( grand gabarit de CHALLANS ) véritable pro du dérailleur, pédalant en souplesse comme un certain Armstrong, l’exemple même du marathonien inusable qu’on hésite à relayer de peur de ne pas être à la hauteur. J’arrive à Carhaix il est 21 h 10 – pas de nouvelles de mes deux poursuivants.(Bizarre ! ?)
Je regrette le nouvel emplacement du contrôle, assez excentre, plus spacieux mais surtout moins typique et moins folklo que par le passé.
Un immense auto-car américain est garé à côte de nous : J’envie l’organisation des Tours-Operateurs cyclistes étrangers ! Au depart sur les 4069 partants il y avait 51%d’etrangers ( 468 americains 357 britaniques 220 italiens 202 allemands 189 Danois 171 espagnols 84 canadiens 83 australiens 64 neerlandais 51 suedois 23 russes 22 norvegiens 21 japonais etc.).
Seba remplace les piles des deux phares avant et celles de ma frontale – Michèle me remplit les poches de fruits secs me donne ma chasuble fluo pour la nuit. et mes deux bidons habituels.

7eme Etape CARHAIX – BREST - Nuit de Mardi à Mercredi
Reparti vers 22heures j’avais la satisfaction d’avoir bien géré mes efforts pendant ces 500 premiers kms ( en 24 heures ) -
Seba m’a "donné" quatre heures pour ce tronçon, compte-tenu de la nuit et des kms assez accidentes – toujours discipliné- je ne discute pas, docile et prêt à obéir.
En réalité, ce fut une galère , la machine bien huilée s’est grippée au cours de cette seconde nuit : à cause du vent du large et du froid qui m’a surpris (6°) je grelottais n’étant pas assez habille, j’étais tétanisé, n’avançais plus du tout, à la dérive, (derrière un tandem en perdition qui luttait contre le sommeil et zigzaguait sur toute la chaussée- dans d’autres circonstances j’aurais voulu filmer la scéne et pouvoir enregistrer les cris d’alerte de l’epouse (institutrice ?) , impuissante mais solidaire, à la place arrière : "Cette fois ça suffit, tu t’arrêtes, point à la ligne ! "et le mari stoique et silencieux , continuait toujours, se frottait les yeux, mais ne repondait rien) je claquais des dents dans la longue descente vers Huelgoat – Mon thermostat intérieur était déboussolé – J'étais au ralenti - Vêtu trop légèrement après la canicule de la première quinzaine (la 1ère nuit s’étant déroulée sans écart de température) - je me suis laissé surprendre, comme un néophyte... Ce fut une de mes erreurs dans cette édition 2003. Savoir présager si possible la meteo et s'habiller en conséquence.
Apres PLOUGASTEL les kms m’ont paru moins longs, grâce à des zurichois qui m’ont aidé à me réchauffer dans leur sillage, avec une meilleure cadence de pédalage.
Au lieu de 02 heures du matin je suis arrive transi à Brest à 03 heures 52…ayant perdu toute avance sur mon tableau de marche !! Alors qu'en 83, j'étais arrivé à BREST à la tombée de la nuit…C'est dur de vieillir !!
Je me suis allongé dans le bus sur un matelas, pendant que Seba se sacrifiait en se contentant d’une bâche plastique et d’un lit de camp extérieur. Est-ce que j’avais pris trop de cachets VISIONUIT, ou est-ce le va-et-vient incessant des véhicules aux abords du contrôle ( ??) J'étais de mauvaise humeur - Pas moyen de m’endormir pendant ces trois heures, qui m’ont toutefois reposé et permis surtout de me réchauffer.
A cause de cela, j'ai décidé que dorénavant mon assistance se mettrait à l'écart des autres pour dormir, car je suis sensible au bruit- même si je suis mort de fatigue.
Autre leçon de cette édition : ne pas oublier d'anticiper la fraicheur de la nuit et de s'habiller en conséquence ( surtout la portion carhaix- brest aller et retour, qui peut être plus froide et plus ventée, car cette fois-ci la fraîcheur m'a saisi en pleine nuit )
Au petit jour, après une bonne assiette de pâtes, deux omelettes, un bol de café, et une autre boîte de Renutryl, je suis reparti à 07 heures, ce mercredi matin, dans les brumes du port . .
Un cyclo du coin a tenu à rouler qq. dizaines de kms avec moi, pour que je lui parle de cette aventure qui l'impressionnait et qu'il jugeait trop inaccessible pour lui …
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Sam 4 Nov - 10:19

8eme Etape BREST CARHAIX ( km 696 ) - Mercredi matin
Avec les premiers rayons du soleil, les muscles se détendent et je retrouve enfin une bonne carburation dans la montée du Roc Trevezel. – sans doute regonflé à la vue de nombreux cyclos (partis à 22 heures) que je croise et qui eux descendent vers Brest.
Arrive à Carhaix à 11 h 30, je fais une douche rapide, avale une boite de riz + deux portions de Gatosport, et repars à 12 h 30,avec comme toujours deux nouveaux bidons (640+Malto) des pâtes d’amande et des fruits secs, prépares par Michèle dans la musette.
Mon épouse avait pour mission de seconder Seba, et pendant les contrôles de refaire « le plein » de veiller aux changements vestimentaires, de nettoyer mes lunettes, pendant que j’engloutissais le potage le riz ou les pâtes.
Ma Carotte :
Sur le vélo, en permanence, j’ai alterné, tous les 5 kms, ou tous les ¼ d’heure selon les cas - à titre de récompense, ou de carotte… pour me faire avancer, - une gorgée de 640 ou de Malto. mon carburant indispensable. (Par forte chaleur je remplaçais par l’Isostar.)

9eme Etape CARHAIX LOUDEAC (km 859) - Mercredi apres-midi
Très redoutée à l’aller, cette étape m’est apparue moins éprouvante au retour, mais elle m’a tout de même donné du fil à retordre avec son relief accidenté et peu roulant.
Arrivé à Loudéac à 16 h 45, l’état du bonhomme est encore « acceptable… »
Les deux coachs sont bien rodés – ils sont efficaces et savent trouver les mots justes pour doper le moral et me rendre optimiste. Je ne sais toujours pas s’ils ont trouve la solution pour piquer un petit somme, l’un après l’autre, une petite heure par çi par-là ( ?)

10eme Etape LOUDEAC TINTENIAC (km 859) - Mercredi soir
Reparti 20 mn plus tard, mon coach me programme pour objectif d’atteindre TINTENIAC à 20 h 30. Au fil des kms la conjonctivite attrapée avant l’arrivée à Brest commençe à m’irriter les yeux ( le pus s’accroche à mes cils ) aussi j’ai hâte de me faire soigner, mais un autre désagrément survient et s’intensifie : Mes pieds me brûlent atrocement et je ne peux plus appuyer sur les pédales.
Avec ces deux handicaps le moral a bien failli flancher et il était même au plus bas, lorsque j’assistais impuissant au passage de toutes ces « flèches »qui me doublaient comme des bolides, en fin de soirée. J’étais redescendu dans les bas-fonds à 15 km/heure.
Arrive à Tinténiac à 21 h 16, je n’ai pas eu le loisir de m’attrister sur mon état. A peine restauré, mes deux coachs m’ont mis au lit à 22 heures, très à l’écart des autres voitures d’assistance, en plein champ, dans un endroit retiré et silencieux.
Cette fois, j’ai enfin dormi comme une masse ou comme « une pierre au fond de l’eau « , d’un sommeil très profond, jusqu’à minuit. Ce fut plutôt bref, mais idéal pour rattraper le retard sur mon planning. - Deux heures de sommeil profond au total sur trois nuits, je m’étonne moi-même de la résistance humaine….

11eme Etape TINTENIAC/ FOUGERES ( km 914 ) - nuit de mercredi à Jeudi
Un peu vaseux tout de même, il m’a fallu un bon ¼ d’heure de quasi-somnambulisme, avant de réaliser que j’étais reparti, en train de pédaler à nouveau, dans une nuit d’encre.
Avant Sens- de- Bretagne, des cyclos bien organises me rejoignent, ils sont méthodiques et se positionnent en quinconce, de façon à balayer de leurs phares la totalité de la chaussée. Malgré l’heure et les membres engourdis, je parviens à m’accrocher à ce bon wagon et à suivre leur allure. Ma lampe frontale nous rend un grand service pour déchiffrer les panneaux trop hauts places et débusquer les petits pointes fluorescentes assez peu visibles fixes par les organisateurs.
Aucune parole n’est échangée entre nous – chacun est concentré sur son effort les yeux écarquillés pour percer la nuit - sont-ils français ou étrangers ( ?) Chacun est déterminé et roule sans broncher. J’en ai oublié mes brûlures aux pieds de la veille, et ma conjonctivite.
Bien intégré au milieu de cette « patrouille » de nuit, je parviens à trouver la bonne cadence qui tue la fatigue et vous fait agir en automates.
Plus rien n’existe alors, plus aucun bruit, si ce n’est le chuintement des pneus, comme celui d’un chant murmuré, le cliquetis de nos roues libres, comme celui d’une petite musique douce et harmonieuse ( bien connue des passionnés de la petite reine).
L’éclat de nos manivelles et de nos rayons scintille dans la nuit, c’est la rêverie du cyclo, heureux d’être blotti dans un groupe compact, au chaud bien à l’abri, qui semble glisser avec facilité, porté par la chevauchée fluide d’un équipage aux rouages bien huilés.
Si vous croisez ces extra-terrestres, casqués, articulés, bardés de lumières rouges et blanches, ces robots-fantômes étranges, dans une lande bretonne, une nuit de P.B.P. pas possible de vous tromper, ce sont des martiens, vous les reconnaîtrez à leur masque blafard, et à leurs yeux exorbités, qui fixent d’un regard vide le bout de leur roue avant….
Malgré l’obscurité, ce tronçon a été assez bien négocie, grâce à la qualité des cyclos rencontrés. J’arrive à Fougères à 04 h 15 du matin pour réveiller mon assistance endormie. Sans se faire prier, ils s’agitent aussitôt pour me préparer illico un potage + une boite de Yabon + mes deux bidons - Seba change les 4 piles de mon phare Trelock.

12emeEtape- FOUGERES / VILLAINE (km1002) - lever du jour Jeudi
Je repars à 05 heures et prends aussitôt les relais avec un allemand de DUSSELDORF qui roule à mon allure – Notre conversation est assez limitée, car il a des oreillettes, et son esprit est ailleurs…sans doute à l’écoute d’une radio allemande. Au moment où pointe le soleil, c’est l’aube du troisième jour qui commençe.
Vers Lassay, devenu tout à coup plus présomptueux, je change de partenaire et prends la roue d’un Cherbourgeois plus jeune, au style plus incisif, mais après quelques kms… je suis obligé de redevenir plus modeste, et d’admettre qu’il est trop coriace pour moi, surtout dès que la route s’élève, dans les côtes de + en + nombreuses, et de + en + longues, à l’approche du contrôle de Villaines – je récupère mon assistance à l’entrée du village à 09h 30. Le temps est magnifique.

13eme Etape Villaines la Juhel / MORTAGNE ( Km 1084 ) - Jeudi matin
Mon coach me remotive en me disant que j’ai franchi le cap symbolique des 1000 kms -Apres un petit déjeuner très copieux et après avoir pointé, je reprends la route à 10 h 15, toujours concentre, avec une météo excellente, le moral et la forme sont là.
Secteur éprouvant avec les grandes côtes du Perche, redoutées par tous ; Seba a réfuté calmement mes arguments et m’a demandé de rejoindre Mortagne en 03h30, sans se préoccuper du relief accidenté, du revêtement granuleux de cette route, qui vous secoue sans pitié comme un prunier, et qui ne » rend » pas (trop gravillonnée).

14eme Etape Mortagne / NOGENT LE ROI ( km 1167 ) - Jeudi midi
Arrive à Mortagne à l’heure fixée, le moral remonte. Il fait tres beau temps, la vie est belle !
Pendant cette courte pause j’observe mes voisins = 5 Danois encadrés par un couple, tout est programmé chez eux avec minutie : Changement de maillots, massages, pommade/fessier, aspirine, anti-inflammatoire, remplacement bidons, verre d’eau etc.. Tout est coordonné et s’exécute à l’unisson, de façon surprenante, dans un ballet bien réglé. C’est beau à voir - une telle symbiose me rend vraiment très admiratif et m’impressionne.
En repartant avec eux, j’observe qu’ils roulent tres groupés comme dans un chrono par équipe et que le plus âgé dirige et maintient en permanence la parfaite cohésion de son équipe. J’aimerais pouvoir leur parler, connaître leur préparation, mais avec les côtes ( et le barrage des langues) je suis obligé de décrocher. Je finis par m’imaginer que.peut-être l’un d’eux aura, un soir d’hiver, envie comme moi d’en faire un récit détaillé, dans nos revues cyclos ( ?)
La digestion et les efforts de la matinée m’empêchent de les suivre plus longtemps dans la côte de Longny. Je dois me raisonner, je suis nettement plus âgé...
Nous traversons des forêts ombragées, mais la route très abîmée nous secoue et nous freine. Plus loin c’est une plaine ensoleillée interminable. Dans ces grands espaces , contre le vent, les bons wagons pour s’abriter sont trop rares .. Il me faut courber l’échine et la moyenne s’en ressent, car je ne pointe à Nogent qu’à 18h05. J’aurais du arriver plus tôt, mais en réfléchissant et pour me remonter le moral, j’en viens à me dire que les 310 kms au compteur depuis mon réveil à minuit, doivent peser dans les jambes- Cette idée me console et je m’estime finalement encore « satisfait »… Et puis, je touche au but, ça sent l’écurie, puisque Paris n’est plus qu’à une portée de fusil !!.
Je pourrai rentrer sans problème avant la nuit (autour de 70heures) car j’ai horreur de cette fichue banlieue et de son parcours truffé de pièges.

15eme et dernière Etape - ARRIVEE ( km 1240) - Jeudi fin d’apres-midi
L’inquiétude me gagne à ce contrôle de Nogent – Pourquoi mon assistance n’est-elle pas encore là ( ?)
Nous avions bien convenu que je les attendrais pour récupérer ma chasuble fluo, des bidons et mes éclairages ( que j’avais enlevés le matin pour m’alléger ) et changer de maillot.. pour être moins crasseux à l’arrivée.
Je ne peux plus les joindre, car mon Tel. portable a rendu l’âme peu avant, fusillé par la transpiration. Que dois-je faire : les attendre ou repartir ( ?) Ces deux questions s’entrechoquent dans ma tête, et sans doute à cause du manque de sommeil et de la fatigue accumulée, mon cerveau ne sait plus analyser correctement la situation.
Stupidement, je décide de les attendre, imaginant qu’ils arriveront rapidement d'un instant à l'autre…
Discipliné jusqu’au bout, je respecte les consignes de mon coach !
Apres 02 heures d’attente desesperèe, un Commissaire hollandais m’apprend que tout ravitaillement était interdit à Nogent. Le ciel me tombe sur la tête – Il est maintenant 20 heures, et je ne puis plus cette fois rentrer avant la nuit ( sans mes éclairages )- Pauvre de moi ( !) - J’ai repris la route sans conviction, ne sachant plus quoi faire, l’esprit écartelé, j’avais la rage au ventre. Quel crétin je suis, de ne pas avoir relu ce règlement ( sans doute blasé pour ma sixième participation!) et de ne pas être reparti plus tôt de Nogent…-Finalement, je me suis arrêté dans un abri-bus en banlieue, à 20 ou 30 kms de l’arrivée, à cause de la nuit qui tombait - des voisins m'ont prêté une couverture et c'est là que mon assistance m’a récupéré transi, momifié, peu avant 22 heures.
C’est dommage , de s’être arrêté si prés du but ( !) mais qu’aurais-je pu faire d’autre : Il était absolument exclu que je continue à rouler sans lumière après 21 h 30 - Tant pis pour moi, mon nom ne figurera pas sur les tablettes officielles du palmarès de l'édition 2003.

Moralité : Je n'avais jamais eu des accompagnateurs aussi efficaces - Un bon coach c'est EXTRA - mais je me suis trop habitué à la facilité lors de cette édition 2003 en étant totalement dépendant de mon assistance et du tél.portable - le revers de la médaille c'est qu'à NOGENT j'étais perdu sans tél et sans assistance !!
Autre enseignement à retenir : mettre mon tél. portable dans une pochette plastique étanche...

Mes conclusions
Des le lendemain, je relativisais, j’avais digéré cet incident de dernière heure…
Si mon portable n’avait pas été fusillé, si je l’avais protégé dans un plastique, j’aurais réalisé 72 heures. Je suis plutot satisfait de m’être approché de mon objectif de 70 heures – le contrat a été rempli à 98%.( J’ai eu raison d’anticiper ma retraite professionnelle avant d’être trop vermoulu !)
J ’admire les vrais costauds, les premiers d’entre nous, qui roulent à 30 km/heure et ne s’arrêtent que 10/15 mn. à chaque contrôle!! Cette comparaison me fait gamberger, mais c’est un rêve désormais inaccessible pour moi. Le cyclisme c’est l’école de l’humilité. Je me raisonne en me rappelant que P.B.P est avant tout un défi personnel, une victoire sur soi-même.
Dans le mois qui a suivi, j'ai dû jurer à mon épouse que c'était ma dernière tentative, mais… je ne suis déjà plus aujourd'hui , absolument certain que je respecterai cette promesse , ce renoncement, a priori raisonnable,équivaudrait en fait pour moi à une "petite mort". N'anticipons pas trop , D'ici 2007,beaucoup d'eau passera encore sous les ponts…
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Sam 4 Nov - 10:23

Quelques conseils
Rythme
Pour les non-inities ce n’est pas très spectaculaire, rien à comparer avec la vitesse des cyclosportives habituelles de 200 kms qui peuvent atteindre des moyennes élevées.
Il faut pourtant être solide, avoir une belle santé, et être performant (après avoir écrème le gros de la troupe, au cours des 140 premiers kms à 40 km/heure), afin de maintenir ( pour les vainqueurs) pendant 40 heures au minimum, une moyenne de 30 km/heure. Pour ceux qui briguent les premières places, l’âge idéal semble se situer entre 35 et 45 ans.
En matière d’endurance, la régularité est le maître-mot, c’est comme en amour, l’essentiel est de durer, et non pas de briller le temps d’un feu de paille !
A 62 ans, plus question pour moi de jouer les fanfarons…En 2003 mon objectif secret était de faire le même temps qu’en 1983 ! soit environ 70 heures…

Sommeil
Ma méthode - Pas de café depuis le 1er janvier (pour qu'il fasse + d'effet le jour J.) et des comprimés de Visio-nuit (à base de myrtille) pour améliorer la vision nocturne.
Chacun réagit autrement. Pour ma part,la 1 ère nuit n'a toujours été qu'une simple formalité -la 2ème nuit j'ai toujours essayé de dormir,mais en vain,peut-être trop sensible au café (dont je suis sevré depuis six mois) à la vitamine C. ou aux cachets de Visio-nuit. En revanche la 3ème nuit: aucun problème pour dormir sur commande pendant deux heures d'un sommeil instantané très profond.

Parenthèse à propos de nos éclairages
Depuis 25 ans j’ai teste tous les systèmes. Les feux rouges arrière sont maintenant très au point ( legerete – efficacité – durée ). Pour les phares avant, je suis toujours à la recherche de la formule idéale : qui dure et qui soit légère ! ! Il est vrai que cette année 2003 j’ai eu un lot de consolation, avec une petite merveille de 70 grammes – la frontale Petzl « tikka » à titre de secours sur le casque, pour lire les panneaux situes en hauteur – elle est d’une extraordinaire fiabilité et tient réellement 12 heures à pleine intensité, mais elle reste insuffisante pour tenir lieu de phare principal.
J’aurais voulu pouvoir tester les nouveaux phares CATEYE à diodes - ampoules LED- modéles H -EL 300 ou 500 dont étaient équipes beaucoup de suisses et d’allemands - Selon leur témoignage ces phares tenaient facilement toute une nuit. ( aucune publicité parue dans nos revues francaises à l'époque ? )
Autre curiosité personnelle : Le poids de la nouvelle dynamo SHIMANO (moyeu avant ) plus légère que la précédente, et ses contraintes de résistance à l’avancement ( ?)

Moral d’acier du coureur de fond
Il faut reconnaître que c ‘est une réelle aventure que d’affronter ce périple de 1230kms ou 1240 kms non-stop/10.000 m dénivelé - cela nécessite une préparation spécifique de longue haleine et autant de forces morales que de k ms à parcourir.
Il doit être prêt à endurer des périodes de fatigue intense, surtout la nuit, avec des chutes totales de moral, d’inévitables tentations d’abandon. Le coureur de grand fond doit être très motive et arme d’une réelle force de caractère ,pour avoir une chance d’exorciser les défaillances et les galères qui le guettent à tout moment.
Pendant 70 heures il s’en passe des choses dans la tête !
Apres l’embellie du départ tant attendu,, les joyeuses pédalées dans l’euphorie des premières heures, lorsque le « corps exulte » et se fait oublier, le doute ou la souffrance lorsque la « machine » vient à se gripper, lorsque la fatigue s’installe sournoisement et que la tête n’arrive plus à chasser les idées négatives. Il faut alors gérer son mental, se concentrer sur autre chose ( à l’instar de Scott Dickson qui se posait des problèmes de maths par exemple) en espérant que le robot que nous sommes devenus fonctionnera pendant ce temps en « pilotage automatique »et continuera à imprimer un coup de pédale bien rond.
Charles TERRONT vainqueur de la 1ere édition en 1901 avait déclarè « il faudra rester sourd à la douleur et insensible au découragement. »

La joie indicible d'atteindre le but
C'est l' euphorie lorsqu'on franchit enfin la ligne d'arrivée, c'est une sensation tellement forte qu'il n'y a pas de mots assez grands pour la définir. On est submergé par quelque chose qui nous dépasse. Les autres ne peuvent pas imaginer,ne peuvent pas comprendre cet instant d'euphorie totale,cette grande émotion très intense. Après 40 heures ou 70 heures de luttes, ce bonheur ne dure pas très longtemps
C'est comme celui qui s'approche du soleil, un jour ses ailes fondent….Et tu reviens très vite à la réalité. Mais tu as connu la joie de vivre des moments inoubliables ,et cela n'a pas de prix
Pourquoi s'imposer de telles souffrances (?)
Je crois qu'on a en permanence le besoin de prouver quelque chose, de montrer de quoi on est capable.
On est tellement mordus que même après avoir atteint son objectif,quelques mois plus tard ça nous reprend,on a toujours cette envie là.
On est des éternels insatisfaits, on est jamais rassasiés, c'est une quête de l'impossible….Si on reste dans le registre du "raisonnable" on ne réussit pas, c'est un état d'esprit qui va au-delà de toute compréhension- Les autres font le maximum pour vous dissuader - On devient hors normes, on est ailleurs…Lorsque l'organisme a bien récupéré,après quelques mois, on se remémore ces émotions,c'est comme une vraie drogue. Quant tu arrêtes, il faut te désintoxiquer,mais tu n'y arrives jamais totalement, tu ne parviens pas à l'admettre, même si tu te répètes chaque jour " c'est fini".

L’importance d’un tres bon coach
Il faut une très bonne motivation du coach pour rester concentré pendant x heures, tout en assurant l’intendance complète, rester à l’écoute de nos bobos, et tenir notre moral à flot, pendant trois jours et trois nuits, sans pouvoir dormir , si ce n’est en pointillé ½ heure par-ci ½ heure par-là.
Cela peut surprendre mais, le mental compte au moins pour 50% ( !)
Un soutien psychologique est essentiel pour surmonter les inévitables moments dépressifs qui vous assaillent tôt ou tard au cours de ces 1240 kms
Je me suis étonné moi-même en 2003 de me retrouver dans la peau d’un robot toujours docile qui n ‘ essayait même pas de contester les instructions de son coach . C’était vraiment « la tête et les jambes » . Le coach est la tête pensante d’un automate mécanisé qui ne sait plus – après 48 heures d’efforts et d’insomnie – prendre les bonnes décisions…
Il doit apporter à chaque contrôle son aide technique dans un minimum de temps ( nourriture – vêtements – vélo ) avoir l’esprit lucide pour calculer horaires, moyennes, objectifs à tenir, étape après étape – et savoir parler à son poulain de façon positive, en trouvant le ton et les mots justes, quel que soit l’heure et les aléas.
Entre les deux, il faut une symbiose parfaite, ce doit être: « L’addition de deux volontés qui font bloc – Avec l’Esprit d’Equipe - tendues vers un seul objectif. »


Mes cinq expériences précédentes
En 1981 avec la formule Audax et de bons capitaines de route, j’avais pris confiance, j’avais compris qu’il fallait vraiment éviter les à-coups, être très régulier, être modeste, en garder sous la pédale, et ne pas céder aux tentations des flingueurs (souvent les plus jeunes), privilégier les nourritures liquides( style SHAK, RENUTRYL ou ADEP ) les potages , le riz au lait etc.. et rester toujours concentre, à l’écoute de son corps.

En 1983 j’ai rate le départ d’une ½ heure et j’ai ensuite roule trop fort jusqu’à BREST (26 heures) – Laminé par l’allure trop rapide et les accélérations, sur le chemin du retour, j’ai dormi deux heures au pied de l’’èglise de Carhaix et ensuite j’ai paye la note avec une nette baisse de régime... Pour couronner le tout, mon assistance m’a laisse dormir tout mon saoul 6 ou 7 heures, la dernière nuit avant Nogent (allonge sous une auto !) Avec 70 heures,l’edition 1983 restera malgre tout, mon meilleur millesime..

En 1987 j’ai appris qu’on ne change pas de matériel dans les mois qui précédent ( Abandon du à une sérieuse tendinite à un genou - après 500kms- à cause de mes nouvelles pédales LOOK ).

En 1991 abandon stupide au retour, lors du contrôle de TINTENIAC, sans raison, après 859kms – simplement à cause d’une chute passagère de motivation, que je n’ai pas su gérer dans ma tête. ( mirage de grandes bières et de grands fauteuils moelleux ) Mon assistance était trop décontractee, pour me remotiver.

En 1999 j’avais un environnement de « professionnel » avec le camping-car spacieux de Daniel Donat - Magnin . et les soins attentifs d’Orla son épouse, mais rien ne pouvait combler mes faiblesses, remplacer un entraînement insuffisant, une surcharge pondérale - cette année n’était pas encore la bonne ( !) - sans Daniel et Orla je ne serais jamais allé jusqu’à Paris lors de cette édition de 1999.

En 2003 enrichi de mes 5 premières tentatives, ma préparation a été bien mieux programmee, longtemps à l’avance :

-série Audax ( 200-300-400 kms), au printemps en 2001 et en 2002 ;

-stage Jeannie Longo en2002 et en Espagne en 2002 et en 2003 ;

-Ardéchoise « la Tanargue « avec 364 kms /22 cols/ dénivelé 7000m, en juin 2003- -Avec les habituels brevets qualificatifs,de 200 –300 – 400 et 600 k ms, je totalisais 8500 kms au mois d’août avant le départ;

-grâce à la canicule, j’avais retrouve mon poids de forme (78kgs) pour la première fois depuis 1991.
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Sam 4 Nov - 10:24

Voilà, si vous souhaitez en parler avec Jean-Claude il est membre du forum Very Happy
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Sam 4 Nov - 10:47

bonjour

et en plus il donne de très bons conseils n'hésiter pas.

salut jean claude

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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Sam 4 Nov - 16:21

Formidable le récit et les exploits même ceux à peine raccourcis.
Je ne joue pas dans la même cours que toi JC, tu es une force de la nature exceptionnelle tant physique que mentale.
Je ne joue pas non plus dans la même cours parce que je n'ai jamais osé m'inscrire pour 80 h., osé aller jusqu'à Brest sans dormir sachant que la nuit avant le départ je ne dors déjà pas.
Je suis aussi contre l'assistance qui dénature l'épreuve cyclo et trop souvent conduit à l'abandon.
J'ai essayé une fois en 91 de faire mon temps mini mais j'ai abandonné à 900km. Tout compte fait je préfère finir que de me dire que j'ai quand même bien roulé.
Je suis persuadé qu'en 2003 tu seras avec nous en autonome, une expérience qu'il te faut absolument faire, pas de stress, pas de dépendance, la liberté totale .
Encore bravo JC.
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MessageSujet: récit PBP 2003 Yvan le Terrible   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Sam 4 Nov - 18:51

Réponse à ZAPILLON Pardonne-moi - Je trouve que mon récit à cet endroit est beaucoup trop long et risque de fatiguer le lecteur..Il aurait fallu le mettre ailleurs !
Je proteste car je ne suis pas du tout "une force de la nature" comme tu as écrit - seulement un cyclo-randonneur modeste mais passionné par cette magnifique épreuve de PBP et qui s'évertue de 4 ans en 4 ans à améliorer chaque détail et si possible "son temps"pour le plaisir !
Il faut rester HUMBLE et relativiser - chacun a ses motivations et ses mérites. Il faut aussi être trés TOLERANT et accepter la co-habitation de tous les niveaux de "sportifs" ...- Quant à l'étiquette"touristes" elle me parait plus discutable quant à moi , dans un tel marathon ,car réaliser 1230 kms en 90 heures relève pour moi du sport et non pas du simple loisir.
A mon avis , il faut admirer tous les participants, à la fois le premier et le dernier,car tous réalisent une performance à leur niveau .Il y a un monde entre 40 h et 90 h, alors pour moi un "gros moteur" c'est bien autre chose - des anciens vainqueurs tels Bernard PIGUET,Herman DEMUNCK,Pierre BALEYDIER,Scott DICKSON, Christophe BOCQUET, Philippe DEPLAIX,Dominique BRIAND ou des gars qui ont marqué de leur empreinte tels Hervé TALLABARDON ou THORAVAL.
Au plaisir de continuer à partager avec les anciens et avec les nouveaux.
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Ven 17 Nov - 23:29

Je n'avais pas encore lu le récit et c'est maintenant fait !
Tout d'abord bravo, j'ai beaucoup apprécier de le lire.
J'ai bien aimé le passage à Nogent et l'attente de 2h pour rien Razz je peux comprendre que avec la fatigue ça donne ça.

Merci pour ce beau récit.
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Jeu 23 Nov - 20:41

bonsoir

voici la réponse que mon ami Louis m'a envoyé. bonne lecture.

Je viens de relire pour la quatrième fois, avec autant d’intérêt, voire de passion, ton compte rendu du monument PBP, qui m’a permis de revivre les différentes stations du chemin de croix constituées par les noms mythiques « Mortagne-au-Perche ou plutôt Montagne-haut-Perche ; Villaines-la-Juhel ; Tinténiac ; appellations étranges réservées aux seuls initiés en quête du graal à travers les landes de la Bretagne sauvage ; tels des chevaliers du moyen âge.



Je partage entièrement tes remarques touchant à des domaines divers comme la nécessité de freiner son allure au risque de se griller, d’être modeste, et d’accepter ses méformes, qu’elles soient physiques ou morales, les deux étant liées, de rouler seul… avec d’autres si possible. Par ailleurs je comprends les divers comportement des gens qu’on rencontre ( le couple en tandem), ta présentation enthousiaste et épique des participants
« Si vous croisez ces extra-terrestres, casqués, articulés, bardés de lumières rouges et blanches, ces robots-fantômes étranges, dans une lande bretonne, une nuit de P.B.P. pas possible de vous tromper, ce sont des martiens, vous les reconnaîtrez à leur masque blafard, et à leurs yeux exorbités, qui fixent d’un regard vide le bout de leur roue avant…. » .

Je suis très content que tu aies été sensible, comme moi, à moins que ce ne soit l’inverse, à la poésie et à la magie de cette randonnée
« Plus rien n’existe alors, plus aucun bruit, si ce n’est le chuintement des pneus, comme celui d’un chant murmuré, le cliquetis de nos roues libres, comme celui d’une petite musique douce et harmonieuse ( bien connue des passionnés de la petite reine).
L’éclat de nos manivelles et de nos rayons scintille dans la nuit, c’est la rêverie du cyclo, heureux d’être blotti dans un groupe compact, au chaud bien à l’abri, qui semble glisser avec facilité, porté par la chevauchée fluide d’un équipage aux rouages bien huilés. »

C’est sans doute le passage qui m’a charmé le plus.

J’ai aussi éprouvé comme toi l’euphorie de l’arrivée, ce sentiment de fierté d’avoir vaincu ses fatigues, et creusé dans ses réserves, même si cet état de bonheur intense ne dure pas, parce qu’il est trop fort, il demeure longtemps après, pendant des mois et même des années, une satisfaction profonde intime, quasi indicible et accessible et compréhensible seulement à ceux qui ont osé se lancer un défi et de le gagner.

Mais revenons sur terre. Ici je propose une autre vision que la tienne sur « l’importance d’un très bon coach », et évidemment je ne la critique pas.
Personnellement, j’ai effectué mes trois randonnées sans guide, si ce n’est la présence indispensable de quelqu’un ou de quelqu’une à Loudéac, au km 440, point stratégique et névralgique par excellence. Ainsi ma femme m’a accueilli au terrain de camping, mis gratuitement à notre disposition : certitude de dormir tranquillement, de pendre un bon repas, de se doucher, de changer de vêtement, de repartir avec de la nourriture adéquate. Aux autres points de contrôle, je mange, je bois, je m’arrête selon mon humeur et ma forme ; j’improvise sans avoir le souci de ceux qui auraient pu m’accompagner. Mais encore une fois, je comprends que tu aies pu faire la preuve de l’excellence de ta méthode.

Maintenant à cause de mon asthme, qui est revenu en 2000, je ne roule pas beaucoup, et avec peu d’enthousiasme.
J’ai contenu une grande carrière de 1983 à 1999, pendant quinze ans, durant lesquels je menais tout de front : brevets de divers longueurs, 2 Bordeaux Paris (1992 et 1994), une traversée de la France, à deux, des cyclosportives humanitaires dans notre région, une autre fois : Belfort Blois Belfort, avec le club de cette ville qui m’avait invité, soit 1020 km en 3 jours sous une canicule inimaginable en 94, au point que j’ai eu mes mollets brûlés au 1er degré.
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Jeu 23 Nov - 21:44

Very Happy VRAIMENT felicitation ! vivement 2007
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Sam 10 Mar - 21:40

Je viens de relire vos commentaires et j'ai l'impression de revivre mes expériences;
Visement le mois d'août !!

Voilà mon récit sur mon PBP de 2003, écrit dans le train quelques jours seulement aprés l'arrivée :


http://membres.multimania.fr/rctl/PBP2003/pbp.html
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Jeu 15 Mar - 18:51

Admin a écrit:

15eme et dernière Etape - ARRIVEE ( km 1240) -
Nous avions bien convenu que je les attendrais pour récupérer ma chasuble fluo, des bidons et mes éclairages ( que j’avais enlevés le matin pour m’alléger ) et changer de maillot.. pour être moins crasseux à l’arrivée.
....
Il est maintenant 20 heures, et je ne puis plus cette fois rentrer avant la nuit ( sans mes éclairages )- Pauvre de moi ( !) -
…-Finalement, je me suis arrêté dans un abri-bus en banlieue, à 20 ou 30 kms de l’arrivée, à cause de la nuit qui tombait - des voisins m'ont prêté une couverture et c'est là que mon assistance m’a récupéré transi, momifié, peu avant 22 heures.
C’est dommage , de s’être arrêté si prés du but ( !) mais qu’aurais-je pu faire d’autre : Il était absolument exclu que je continue à rouler sans lumière après 21 h 30 - Tant pis pour moi, mon nom ne figurera pas sur les tablettes officielles du palmarès de l'édition 2003.


Je croyais avoir lu dans le réglement que les éclairages devaient être fixés sur le vélo de manière permanente et donc d'être installée de jour comme de nuit !!!!
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Mar 20 Mar - 11:33

.[/i]
---------------------------------------------------------------------------------------
Nous sommes tous bien d'accord - tu as bien lu le réglement, mais de temps en temps les hommes ont la mémoire courte , ils ont des moments de faiblesse aprés 48h d'efforts soutenus et oublient certains détails du réglement ( comme celui qui ne prévoyait aucune assistance à NOGENT) - avec la fatigue, le cerveau tourne parfois au ralenti !
C'est un peu comme les polices d'assurances, il y a tellement de choses prévues que parfois c'est fastidieux à tout lire - aprés 6 participations, je me suis convaincu à tort que je n'avais pas besoin de le relire !!
Ce qu'il faut surtout retenir, et qui me parait important à redire, c'est qu'une assistance rend des services , mais qu'elle offre aussi des tentations plus grandes et notamment la tentation évidente d'abandonner !
A chacun sa religion "pour ou contre" mais si on veut faire un temps, il est
reconnu qu'on gagne environ deux heures avec une assistance.Je voudrais sur ce clivage de l'assistance ou des cyclosportifs/cyclotouristes-randonneurs qu'on puisse co-habiter et être tolérants les uns avec les autres.
Les ravitos officiels seraient débordés si aucun participant n'avait d'assistance - et à mes yeux le nombre de participants aux ambitions et motivations différentes, contribue à magnifier cette épreuve souvent qualifiée de mythique. de même que cette caravane ambulante des voitures d'assistance qui contribue à donner une ambiance à chaque controle. C'est dommage pour la pollution mais bon pour l'ambiance générale.
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Mar 20 Mar - 19:12

Jean-claude PIPET a écrit:
.[/i]
C'est dommage pour la pollution mais bon pour l'ambiance générale.

alors, Jean Claude permet moi de ne pas être tout à fait d'accord avec toi et cela pour 2 raisons :
la 1ère, lors de BPR (je sais c'est différend sur PBP car l'assistance n'emprunte pas le même chemin) mais les voitures ou camionettes qui nous doublaient puis que l'on redoublaient et que l'on redoublait etc... on sérieusement commencer à m'ennuyer du coté de Noyer
d'une part par leur pollution et d'autre part par les risques que parfois elles prenaient et nous faisaient prendre
la 2ème : je me souviens d'un Paris Mantes (en marche à pied) que j'avais fait sans assistance (c'est un truc qui se faisait en février et la fois ou je l'ai fait, il neigeait)
quand on arrivait au ravitaillement (il n'y en avait pas de prévu par l'organisation) mais il y avait 2 ou 3 arrêts ou l'assistance était acccepté
et bien pour baisser le moral des gens sans assistance c'était parfait
ceux avec assistance rentraient se réchauffer, se changer, même manger et boire du chaud (il faisait un peu de moins de 0°) et les autres devaient se contenter de ce qu'ils avaient pu mettre dans leur sac à dos (léger)
c'était bien 2 mondes différents
donc que ce soit plus confortable, je veux bien l'admettre mais que cela donne le moral aux autres, alors non !!
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Mer 21 Mar - 11:29

cocrelle a écrit:
Jean-claude PIPET a écrit:
.[/i]
C'est dommage pour la pollution mais bon pour l'ambiance générale.

alors, Jean Claude permet moi de ne pas être tout à fait d'accord avec toi - que ce soit plus confortable, je veux bien l'admettre mais que cela donne le moral aux autres, alors non !!
------------------------------------------------------------------------------------
Salut Pascal ! nous sommes bien d'accord, mais...je n'ai pas écrit que cela donne le moral "aux autres participants", j'ai écrit que c'était bon pour l'ambiance générale de l'épreuve. Ne tombe pas dans ce cliché trop facile des cyclos qui injurie les automobilistes et vice-versa, car nous sommes pour la grande majorité tantot l'un tantot l'autre.Il faut co-habiter , partager la route pacifiquement et arrêter de s'invectiver mutuellement comme des gaulois au comportement parfois "primitif
"..
Pour te contredire je vais néanmoins essayer pour te titiller de t'énumérer qq.arguments en faveur de l'assistance- car tu le sais bien il faut tjrs tout nuancer et le verre n'est jamais qu'à 1/2 vide ou 1/2 plein..
Primo - Attends d'avoir vécu un PBP pour pouvoir comparer avec BPr - cela n' a rien de comparable - Le généralissime Robert LEPERTEL a tout organisé comme un jacques Goddet, tout est régimenté et codifié..

SecundoCe que j'ai voulu exprimer : c'est qu'aux alentours des controles, et uniqement aux controles, il y a foule, ce qui donne une ambiance de fête - crois-moi, voir tout ce monde, ça réchauffe aussi le mental des candidats sans assistance ! ça "ravigotte" !!! Si ces voitures d'assistance n'étaient pas là, notre passage serait bcp plus discret ( le monde attire le monde) - En Bretagne, terre de cyclisme,il y a souvent des spectateurs locaux sur le parcours en pleine campagne surtout chez les ruraux et même des invitations à boire un coup - mais dans les villes de controle ce ne sont pas des spectateurs locaux mais quasi-exclusivement les suiveurs qui sont là pour nous applaudir !! Tu as compris qu'il ne faut pas parler de la banlieue de PARIS ( sauf les premiers kms le soir du départ si tu pars à 20h le lundi )car les gens des villes sont blasés...
Tertio Je vois un autre avantage indirect pour les candidats sans assistance :
Trés souvent , ils sympathisent avec un cyclo qui aura une assistance au prochain controle...et bien sûr l'un invite l'autre en toute simplicité et amitié à venir se restaurer à son camping-car.Ceci est trés trés trés courant si on est ouvert et convivial - Si par bonheur tu trouves un cyclo qui roule comme toi, que votre collaboration fonctionne bien, que vous ayez des sujets de conversation communs, il peut même arriver qu'ils te proposent d' aller encore plus loin : par exemple , à LOUDEAC ou à CARHAIX se délester de qq. vêtements de rechange qu'il reprendra plus tard ou au retour - ou bien si le sommeil les prend tous les deux ensemble, une couchette dans un camping-car,etc..
En résumé : Soyons positifs ! Nous sommes tous des "frères d'armes" dans la même galère, et l'entraide mutuelle est fréquente entre tous ceux qui ont vraiment l'esprit randonneur.
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Mer 21 Mar - 12:29

j'avais pas imaginé tout ça JC et je reconnais que si ça se passe comme ça (je ne parle pas des invitations) effectivement c'est convivial

quand on m'a dit que 5 km avant chaque controle (je sais plus ou j'ai lu ça), les véhicules d'asssistance commence à emprunter les mêmes routes, j'avoue que j'ai eu un peu peur car je me souviens qu'en 2005 dans les 10 km de Levallois Honfleur il y avait une camionnette avec une remorque porte vélo qui bouchonnait (bien sur j'étais derrière) et j'ai du m'arrêter car je n'arrivais pas à rouler en apnée. Alors j'imagine sur PBP au bout de 700 ou 800 km qu'il m'arrive la même chose, je sais pas si je garderai mon self control
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Mer 21 Mar - 13:47

suite a une reunion a loudeac, les organisateurs ont beaucoup de mal a trouver le couchage et l'eau chaude, ont passé le message aux autotchones de profiter du camping ( ce que j'ai fait les 2 dernieres sessions douches chaudes ... et camping gratuit sur le terre plein herbeux a coté et on était pas les seuls a en profiter mais j'en ai peut etre trop dit)
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Mer 21 Mar - 15:21

ggacrovelo a écrit:
suite a une reunion a loudeac, les organisateurs ont beaucoup de mal a trouver le couchage et l'eau chaude, ont passé le message aux autotchones de profiter du camping ( ce que j'ai fait les 2 dernieres sessions douches chaudes ... et camping gratuit sur le terre plein herbeux a coté et on était pas les seuls a en profiter mais j'en ai peut etre trop dit)

mais pour le camping, il faut une tente ou on peut dormir par terre ?
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Mer 21 Mar - 16:05

Jean-claude PIPET a écrit:
arrêter de s'invectiver mutuellement comme des gaulois au comportement parfois "primitif"..
Attention JC, le caractère primitif de certains descendants de gaulois pourrait remonter à la surface si des propos viennent entacher leurs ancêtres
lol!

Jean-claude PIPET a écrit:
En Bretagne, terre de cyclisme,il y a souvent des spectateurs locaux sur le parcours en pleine campagne surtout chez les ruraux et même des invitations à boire un coup
Bon, ça va aller pour cette fois-ci, tu te rattrappes bien sur les autochtones...

Jean-claude PIPET a écrit:
Nous sommes tous des "frères d'armes" dans la même galère, et l'entraide mutuelle est fréquente entre tous ceux qui ont vraiment l'esprit randonneur.

Blagues à part, je trouve cette démonstration très humaniste et relatant bien un esprit déjà entendu dans d'autres bouches... Merci de nous préparer à tous ces "à côtés" non perceptibles sur une feuille d'inscription...
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Mer 21 Mar - 17:37

Quand 2 chiens se battent il faut surtout les laisser faire. Maintenant que tout est calme je m'approche.

Cocrelle sache que lorsque tu es autonome tu ne remarques pas qu'il y a des véhicules d'assistance aux contrôles. Lorsque tu arrives tu rejoins le pointage et ensuite tu t'approches des installations d'assistance fournies par l'organisation: toilettes, lavabos ou douches, selfs, vélociste, croix-rouge, etc..

Tu ne fais pas la différence entre les gars qui repartent et ceux qui rejoignent leur véhicule sur une place à proximité.

Merci JC de nous offrir ton accueil mais je ne me vois pas trop passer du temps pour dénicher ton motor-home sur la place voisine, sauf s'il fait 8m et est immatriculé en 35. De toute façon tu pars pour moins de 80 h, ce qui fait que tu seras toujours loin devant moi.

Je reprécise enfin que moins de 80 c'est en pratique moins de 72 à 74 et que JC a le courage (ou le culot) de s'y engager, et que l'aide dont il va bénéficier n'est pas superflue.
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10Mer 21 Mar - 19:11

zapilon a écrit:

Je reprécise enfin que moins de 80 c'est en pratique moins de 72 à 74 et que JC a le courage (ou le culot) de s'y engager, et que l'aide dont il va bénéficier n'est pas superflue.

tu parles des ages lol!
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MessageSujet: Re: Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet   Le PBP 2003 de Jean-Claude Pipet Mini_h10

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