BRM 1000 - La Garde - 11 septembre 2010

Salut Roland,
Heureux de te voir de retour, bien récupéré ?

Salut Jeff,
tout va bien. Mais je dors bien !
J'avais bien reçu ton sms d'Aubenas.
Je ne l'ai lu qu'en arrivant à l'hôtel et n'ai pas répondu tout de suite pour ne pas te réveiller. Je pensais qu'on se verrait sur la route le matin. J'ai du partir de l'EtapHôtel (collé à l'Ibis) avant 6 heures (il faut que je verifie, je ne me rappelle pas exactement). Je pensais que tu allais me rattraper. Comme je n'ai vu personne je me suis dit que tu étais peut-être parti plus tôt.

col_du_glandon a écrit:

salut Miss Couette

Dis donc miss couette, est ce que c'était toi qui faisait ton jogging dimanche matin vers 10h00 sur la D86 avant livron ? je te demande cela car Roland t'a bien regardé !

A+

Zut reconnue !!!!! pourtant je n'avais pas fait mes couettes

Après avoir parcouru les récits tant sur le site du CCK que sur celui de RANDO SPIRIT, je m"aperçois que loin de penser m'ennuyer un peu sur des diags, il y encore une sacré série de trucs pour malades ( CYMRU et le grand huit sentent diablement bon!).
Et dire qu'en plus il nous font un reportage photos du tonnerre.
Par contre négocier ce 1000 si peu après PBP cela fait un p... d'enchainement. En tout cas bien plus tentant que le REV dans sa future mouture.

Attention lire et voir RANDO SPIRIT c'est déjà succomber.

tout est possible à force de passion et de volonté" - "Il faut vivre ses rêves et pas rêver sa vie!" - "Vivez comme si vous deviez mourir demain, apprenez comme si vous deviez vivre toujours" Bouddha

Sur ce , bonne nuit les petit(e)s et faites de beaux rèves!

jean-louis a écrit:

Oui Pano, tu es bien placé aussi pour apprécier, toi qui a fait, et réussi, le Mille Cymru et ses 13000m de déniv.

D'ailleurs ce 1000 du Sud, ainsi que l'a pensé et voulu Sophie (voir son dernier billet d'hier sur son blog) se place d'emblée dans la catégorie de ces épreuves "hors-normes" , ou, plus exactement, je cite Sophie : "Il est fait pour exister par lui-même, pour avoir sa propre renommée et représenter un but en soi."

Les 200 km de plus en distance de PBP comptent beaucoup, pas de doute là-dessus, mais les contrôles et ravitos organisés comptent aussi beaucoup.

Il y a l'élément météo à prendre en compte aussi. Mais là, évidemment, on ne peut rien prévoir.
D'ailleurs, sur ce plan, si la chaleur a eu un rôle important sur le 1000 du Sud et éprouvé nombre de participants, ceux-ci, en revanche, ont heureusement bénéficié samedi d'un vent nul. S'il y avait eu le vent du nord de vendredi autour de la vallée du Rhône, bonjour la difficulté supplémentaire !

Pour le mille cymru on avait ou dormir le soir donc pas de temps perdu à trouver un hotel! Normalement je n'ai pas trop à regarder la montre pour finir dans les temps mais sur le mille j'ai passé la dernière nuit sur le vélo pour finir avec juste une heure de rab. On est presque tous arrivés ensmble car les rapides ont juste dormi un peu plus avant d'arriver. Un 1000 qui part le matin c'est un peu comme un 600 + un 400 et les 400 c'est pas facile à moins d'être super rapide!

Je trouve ça sympa que ce genre de brevets fleurissent un peu partout, c'est un bon prétexte pour voir du pays!

Salut à tous

j'ai trouvé sur internet un autre compte rendu du 1000 du sud...

http://jeanpba.homeip.net/?page=94&onglet=1

bonne lecture !
a+

jean-louis a écrit:

En parlant de Bernard, il s'agit de Bernard Peguin.
S'il a fait 10 mille cette année, combien d'autres brevets ?
En consultant le site du club d'Esbly j'ai lu qu'en 2007 il aurait fait quelque chose comme 27 brevets.
Etonnant non ?

Bernard aura fait au moins 18000km en BRM cette année. En regardant les enchaînements de brevet, c'est encore plus étonnant... je suis vraiment admiratif

@Roland et JP

C'est moi qui ai dormi à l'Ibis, arrivé à 23h30, reparti à 5h55, J'ai du passer pendant que vous finissiez votre petit dej, et rater Roland à 3 x rien, j'ai regardé vers l'Etap en partant, mais sans voir personne.

SUPER ton ride report Jean-Philippe !
(Ride report en référence/salut à Joseph Maurer).

Des remarques de choses dont certaines m'ont un peu surpris :

- T'es sûr pour le 48x25 ? Bon, d'accord, à peine plus qu'un 39x21, mais quand même...

- Rien sur le vélo du participant Mappei, pas même un sac à dos
(Ou est-ce un cyclo local rencontré en chemin ?)

- La (les ?) clairette.....Ah ah, je comprends mieux maintenant !
(En fait, non, rien à comprendre. Et vous avez eu bien raison, ma foi).

- Je croyais que tu étais venu en vélo de Grenoble. Tu me déçois

- En regardant attentivement la photo du repas j'ai pu identifier QUI était ce fameux "radio 24 heures" dont Pascal Bride, le VieuxBridou* fait mention dans son msg sur le forum jaune. Un indice : il est de haute taille.

- Le col de Grimone. Quel regret pour moi de ne pas être allé au-moins jusque là. C'est beau....

Je crois que c'est tout (pour le moment).

* Dernière minute. Le v'là arrivé par chez nous. Bienvenue jeune VieuxBridou

col_du_glandon a écrit:

Salut à tous

j'ai trouvé sur internet un autre compte rendu du 1000 du sud... http://jeanpba.homeip.net/?page=94&onglet=1

Merci beaucoup pour ce splendide compte-rendu.... pour les photos superbes.... pour l'esprit cyclotouristique qu'il dégage et qui me fait aimer le vélo..... comme d'ailleurs tous les récits que l'on trouve sur ton site !

Ton cr donne envie d'oser relever les défis les plus difficiles....

Ok , alors l'an prochain, tu voudras bien m'accompagner pour que je ne me perde pas et que j'ai une chance de finir ???

A++

Attention Miss, JPh la nuit il s'arrête pour faire une pri photo à chaque église rencontrée
ça risque de tourner au pélerinage (qu'est-ce qu'on ferait pas pour finir un brevet)

.....Et le 1000 du Sud vu par Spirit, le dernier épatant "road movie" en date de Sophie M est à l'affiche depuis hier.
Courez-y !
http://randospirit.blogspot.com/2010/09/le-1000-du-sud-vu-par-spirit.html

Voilà mon compte-rendu sur la 1ère édition du fabuleux "1000 du Sud" est totalement en ligne !

Plaisir de lire, plaisir de regarder, plaisir de partager, merci Roland !

Reste plus que Jeff maintenant.
Hohé ! Jeff !

et la barre est haute

Roland a écrit:

Voilà mon compte-rendu sur la 1ère édition du fabuleux "1000 du Sud" est totalement en ligne !

C'est malin je vais être obligé de m'y rendre en 2011 ... Merci Roland

Quel périple ! félicitations pour cette sagesse lorsque tu te rends compte que tu seras hors délai...continuer en profitant de tout (paysages, arrêts, restauration, rencontres etc).
Roland l'épicurien...

Ca donne envie d'y aller.

Combien ont fini?

Bel esprit sportif de continuer jusqu'au bout, même hors temps!

Je ne peux que réitérer les remarques que j'avais faites à Jean-Philippe....

Ce genre de compte-rendu devrait être interdit .... trop belles photos, esprit cyclo parfait.... pourtant à chaque paragraphe on devine la difficulté et la force mentale qu'une telle épreuve demande....

Un grand Bravo Roland... et aussi à Sophie dont le cr m'a également beaucoup plu,

Jeff.... ton CR je te soupçonne vu la forme que tu avais à l'arrivée d'être reparti faire une deuxième fois le brevet

BRM 1000 de La Garde....

Celui-là, depuis le début de la saison j'y pensais, mais tout en étant très prudent, car je ne voyais pas comment j'allais pouvoir me présenter au départ avec un entrainement suffisant pour digérer trois étapes successives de 335 km, qui plus est avec une pareille dénivelée. Et oui, l'été j'arrête de rouler, boulot d'accompagnateur en montagne oblige....
Le 4 juin, quand je descends de mon vélo à l'arrivée de ma diagonale, je ne sais pas encore que je ne le retrouverai que le 28 août, suite à mes problèmes de santé. Mais depuis mon exile cycladique, je lis les messages de Jean-Louis et Roland en particulier, et l'envie se fait grande, et comme me le fait remarquer Jean-Louis, l'envie pourrait bien être mon meilleur moteur!
A mon retour des Cyclades fin août, c'est décidé, j'y vais, et puis après tout il ne s'agit que de faire le tour de la maison...
Mon entrainement consistera en 8 jours de cyclocamping en Catalogne, plus deux petites sorties avec mon vélo de route, la dernière l'avant veille du départ.

Vendredi, direction La Garde, un sympathique repas où je retrouve certains d'entre vous, puis dodo.

Samedi, levé à 5h, dès 6h30 on se retrouve au départ, quelques têtes connues, Roland, Jean-Louis,Jean-Philippe, Jfv, Jacques Bourreau de Grimaud avec qui j'avais fait le 400, Claudy et Sophie les organisateurs....

A 7h, c'est le départ, plutôt calme au début, puis les 3 allemands accélèrent, on décide de prendre les roues avec Jacques. Finalement un petit groupe de 6 se forme avec Pascal Bride, mais au bout de 30 km, je préfère me relever, la route est encore longue, et je dois veiller à toujours rester en dedans. A partir de là, je vais essentiellement rouler seul, côtoyant au grès des arrêts respectifs 4 ou 5 autres cyclos.

J'attends avec une certaine impatience Rians, pour sortir des routes connues, et en même temps, je ne sais pas du tout ce qui va m'arriver passés les 150 km, je m'applique à toujours maintenir une grande vitesse de rotation, ne jamais forcer sur les pédales, mouliner, mouliner, et encore mouliner.

Lourmarin, première pause boulangerie, hélas, pas de pains aux raisins, oui, je poursuis mon étude comparative, je me rabats sur une pizza, un gâteau à la framboise, et une nectarine. Je me pose à la sortie du village et vois passer un cyclo que je ne connais pas durant les 20' d'arrêt, où sont les autres ? Je me poserai souvent cette question.

Murs, ha! là il y a un peu de monde, je retrouve entre autre Bernard, l'homme aux 9 BRM 1000 dans l'été, et son compagnon de route, nous nous verrons à plusieurs reprises dans la journée, et surprise, à l'arrivée !
Premier contrôle, 150eme km, et tout va bien. La montée se poursuit joliment jusqu'au col, puis belle descente sur Venasque.
Mon dérailleur avant commence à faire des siennes, je ne passe plus le grand plateau, je m'arrête à plusieurs reprise pour retendre le cable. Et très vite cela recommence.

A Malaucène je m'arrête chez un vélociste pour démonter et changer mon câble, il me faut régler cela au plus vite, car dimanche et lundi les magasins seront fermés, je n'aurai plus de pièces. En démontant le câble je découvre que la gaine se dénude, et que les fils d'acier rentrent dans le coude V-break sur plus de 2 cm, j'en ai avalé du câble....J'emprunte une pince et raccourcis cette gaine en espérant que cela tiendra jusqu'à lundi soir, cela a bien tenu le temps de ma diagonale. Une demi-heure de pause.

Après Vaison-la-Romaine, le temps commence à se faire long, petit coup de barre, j'attends avec impatience le Rhône, mais qu'elle est longue cette vallée à traverser. Pont-Saint-Esprit, ça y est, je suis de l'autre côté. Et même en avance sur mon plan de route, je pensais manger ici, mais il n'est que 18h. Saint Martin, 18h20, encore un peu tôt pour manger, mais il y a 37 km pour traverser les gorges de l'Ardèche et rejoindre Vallon-pont-d'Arc, tout ne risque t-il pas d'être fermé la haut ? Aller, on y va !

Et là, surprise, je retrouve de super jambes, je prends un plaisir extraordinaire sur cette route des gorges que je parcours dans la lumière de fin du jour. Que c'est beau, heureusement que je ne me suis pas arrêté avant, j'aurai fait cette route de nuit quel dommage !

A 20h je suis dans Vallon, et y retrouve Jacques, on se prends une bien belle assiette de pâtes dans la vieille ville, accompagnée d'un monaco. Que c'est bon, Près de 300 km parcourus, je me sens super bien, et je bouffe en compagnie d'un mec que je suis heureux de retrouver, que du bonheur !

J'ai prévu de dormir à Aubenas, et vais m'y tenir, même si la tentation est grande de continuer avec Jacques qui veux poursuivre le plus loin possible cette nuit. C'est dur d'être raisonnable quand les jambes sont là, mais si je poursuis, où dormirai-je plus loin ? Si je me couche maintenant, je ferai une bonne nuit récupératrice, et je peux espérer retrouver demain la même fraicheur qu'aujourd'hui...

Départ de Vallon à 21h30, je prends plaisir à ouvrir la route de nuit, et on roule bien tout en discutant. 23h15, je suis devant mon hôtel, 23h45 au lit Bonne nuit......

6h, je suis sur le vélo, montée tranquille au col de l'Escrinet où je trouve le jour, descente sur Privas, arrêt à Coux pour une pose pains aux raisins qui ne sont pas bons, puis le Rhône.

8h, La Voulte où je me pause devant un double café en terrasse, je n'ai pas la moindre idée de ma situation par rapport aux autres participants, sans doute n'y a t-il plus grand monde derrière moi, car je suis à la limite du hors délai. Jamais cela ne m'inquiètera le moins du monde, je sais qu'il faut être à Briançon cette nuit, ensuite les délais seront faciles à tenir, je serai au-delà du 600ème km
Il fait beau, je me sens bien, heureux de faire ce que je fais, et cette deuxième étape m'excite au plus au point, on va retrouver la montagne, des coins que j'aime, la montée à Grimone, la traversée du Triève, les corniches du Drac, puis Vizille où j'ai vécu 4 ans, et enfin Bourg-d'Oisans et le Lautaret, j'ai beaucoup beaucoup sévi par ici en alpinisme autre fois, et si tout se passe bien, je monterai au col de nuit...Aller, on y va !

Entre Crest et Die, petite brise de fond de vallée, de face, comme il se doit à cette heure ci !
A Die je fais quelques courses pour le reste de la journée, car on risque de ne plus trouver grand chose d'ouvert un dimanche après midi.
Je double Claudy et sa femme, celle-ci ne va pas bien, ils sont arrêtés, Claudy me demande d'avertir le reste de son groupe qui est un peu devant. Ils sont en fait éparpillés, et je ne donne pas cher de leurs chances de finir dans les délais...

La montée à Grimone, qu'est-ce que j'aime cette vallée, c'est une pure merveille, les gorges des Gats, puis les villages de Glandage et Grimone, en fait je crois qu'elle est encore plus belle à la descente, quand on découvre les toits des villages dans la verdure...
Puis le Triève, alors là, je me suis pris mon petit coup de mou quotidien, et franchement c'était pas le bon coin, car le Triève, c'est que montée et descente, j'avais oublié à quel point les côtes y sont rudes. Et oui, comme tous les jours, entre 150 et 200 km, un peu de lassitude. Puis ça revient, et là c'est revenu dans la montée à La Mure, un beau morceau aussi celle-là, avec derrière la longue montée à la Festinière.

Les Corniches du Drac, avec en face les superbes vues sur le Vercors, le mont Aiguilles, le Grand Veymont, la Grande Moucherolle, que de souvenirs par la-bàs...
Vizille, je file dans le centre ville pour éviter la nationale, et aller pointer dans un bar que je connais bien, à 50m de mon ancien Chez-moi, un petit monaco, puis la vieille route pour ressortir directement au Péage.

Encore un peu de circulation, il est 18h30, heureusement beaucoup de secteurs sont équipés de bandes cyclable, ou pour le moins d'une belle bande d'arrêt d'urgence, la montée est belle et se fait bien, je double les deux vétérans, j'avais déjà roulé avec l'un d'entre eux sur le 400, je ne sais plus s'il a 72 ou 74 ans, chapeau...Un peu avant Rochetaillée je rejoins l'un des gars avec qui j'avais un peu roulé la veille, et laissé filer lors de mon arrêt mécanique à Malaucène, il n'a presque pas dormi, et compte prendre une chambre pour quelques heures à Bourg-d'Oisans, cela me conforte dans mon choix de découpage en 3 étapes équilibrées, j'ai dormi et suis encore frais, je sais que je passerai le col cette nuit.

A Bourg-d'Oisans, je me fais un vrai repas, belle assiette de pâtes, superbe fromage blanc avec miel et confiture, et un monaco !!!
A 20h, c'est reparti, toujours la même tactique, mouliner, mouliner, mouliner et ça va merveilleusement bien, au début sous les étoiles, puis je vois le fond de vallée se charger. Il y a deux jours, j'avais consulté le site "météo blue" que je trouve très précis, et ils annonçaient de la pluie au col entre 23h et 2h du matin, cela se précise, il ne faut pas trainer. Dans le dernier km je suis dans le brouillard, puis au dernier virage il pleut, le temps de m'abriter sous un auvent pour me mettre en tenue de descente, c'est le déluge,il est 22h50. Il faut déguerpir au plus vite, je sais comment cela peut évoluer à ces altitudes, il faut descendre, vite,vite.
Je me lance, et n'y vois rien, les lignes blanches disparaissent sous l'eau, c'est un torrent qui dévale avec moi sur cette route. Après le Casset cela va un peu mieux, quelques éclairages redonnent un peu de visibilité, puis c'est la traversée du Monétier, Serre-Chevalier, et enfin Briançon, la pluie cesse à Chantemerle. Enfin l'hôtel, le réceptionniste me dit qu'un autre cycliste est arrivé 1/4 d'heure avant moi. Comment est-ce possible, je n'ai vu personne passer durant l'heure que j'ai passé en terrasse à Bourg-d'Oisans ?

A minuit je suis au lit, et règle le réveil à 6h15, le petit déjeuner ouvre à 6h30, et je ne suis pas pressé, j'ai toute la journée et toute la nuit suivante pour faire 350 km, si je dors bien, et récupère bien, ça doit le faire !

Au petit déjeuner, je retrouve mon devancier, c'est Pascal Bride, un gros calibre, mais il a les genoux en vrac, c'est très dur pour lui, il ne comprend pas ce qui lui arrive, il n'a jamais eu de tendinite, et là, il souffre. Mais il est teigneux et veut finir !

On repart ensemble, il me distance régulièrement mais je le retrouve un peu plus loin se massant les genoux, courageux le gars, mais j'espère qu'il ne se sera pas abimé les genoux en persévérant...

A partir de Savines, fini la rigolade, on reprend les grandes montées.
Dans un premier temps, le Sauze-du-lac, magnifique, puis montée au col Saint Jean, et Seyne. Je suis sur mes routes d'entrainement, j'ai passé le col Saint Jean jeudi dans l'autre sens.
Puis facile montée au col des Maures, et dans la foulée le col du Labouret. J'aime énormément cette région que j'ai découverte depuis une dizaine d'année, très sauvage, avec plein de petits villages perchés au fond de vallées que l'on atteint pas par hasard, l'élevage des ovins a forgé ce pays, la vie y est rude, et l'exode rural a beaucoup sévi par ici, le paysage tant à se refermer, c'est la fin d'une culture...Je m'égare, revenons à nos...Vélos

Descente sur Digne. C'est là que je quitte Pascal, il fait une pause.
Col de l'Orme, Barème, Saint-André, Saint-Julien, je retrouve des routes que j'ai déjà empruntées cette année, dans les deux sens, pour le 400, et pour ma diagonale.
A partir de Castellane, je retourne dans l'inconnu, et la descente du Verdon est bien jolie, mais bien vite cela grimpe de nouveau, qu'elle est longue cette montée à Comps-sur-Artuby, mais que c'est beau. Je ne peux m'empêcher d'éprouver un goût amer en traversant Canjuers, ce territoire est fantastique, et j'ai du mal à admettre que l'armée ai pu se l'approprier sans autre forme de procés...Des gens ont vécu là, ont travaillé, ont aimé, et aujourd'hui, on y joue aux petits soldats...
Après Montferrat, un choix s'impose, il est 20h, et il va falloir que je mange, il reste encore 110 km. Mais les gorges étant fermées, si je file vers Ampus, je ne vais plus rien trouver. De plus la route des petits villages ne me plait guère de nuit, je risque de chercher mon chemin. Je choisis donc de faire le détour par Draguignan en empruntant la D54 et la D562.

A 20h30, je suis dans Draguignan, et m'offre une belle pizza achetée dans un camion, et dégustée sur le banc voisin, avec un coca, le patron n'a que ça, cela ne vaudra jamais mon petit monaco quotidien.

Jusqu'à Carces, tout baigne dans l'huile, je pointe dans un resto à 22h, je sais que je vais réussir, il me reste 60 km, et rien ne peut plus m'arriver, je finirai à pieds s'il le fallait, que du bonheur.

C'est après que cela devient un peu long, Cabasse, Besse, Carnoules, j'y suis agressé par deux crétins à scooter qui me balance un grand coup de pied au passage dans les reins, qui me casse en deux, ils se barrent en se marrant, quels cons...Bon, pas de casse, mais il commence à y en avoir marre de ce jeu, vivement l'arrivée. De plus il faut de plus en plus chercher son chemin dans les traversées de villages, Pierrefeu, La Crau, Puis La Garde, je débouche à deux pas du carrefour de la route du stade, bonne surprise, il est 00h50.

Juste en arrivant, je croise un gars qui marche à côté de son vélo, je ne l'ai jamais vu avant, il a l'air épuisé, il me dit n'avoir que très peu dormi, et marche pour se détendre les jambes...
Je mets à mon tour ma carte dans la boite, et vois deux lampes arriver, c'est Bernard et son coéquipier, ils sont frais et heureux de leur périple.
Ce qui est curieux, c'est qu'avec 3 stratégies différentes, nous arrivons à 4 dans le même 1/4 d'heure, le premier en ayant presque pas dormi, Bernard et son compagnon en ayant porté matelas et duvet pour dormir quelques heures par nuit dans la nature, et moi ayant fais le choix de l'hôtel et de nuits longues...
Vu mon manque d'entrainement actuel, je pense avoir fait le choix qui me convenait le mieux, même si le cout financier n'est pas vraiment dans mes moyens. Mais je pense qu'à l'avenir je reviendrais vers le choix de prendre matelas et duvet, que j'avais fait sur ma diagonale.

Bilan de tout cela, j'y ai pris un plaisir fou, je suis sidéré de n'avoir pas plus souffert que cela vu mon faible entrainement.
Je crois que j'avais une énorme envie au départ, et une très grande insouciance, et beaucoup d'enthousiasme.
Autant j'ai souffert sur ma diagonale, autant ce brevet c'est fait dans la facilité, avec aussi beaucoup de concentration et gestion.

Enfin bref, beaucoup de bonheur !

Maintenant, je vais profiter des quelques semaines qui restent avant la fin des beaux jours pour aller faire quelques cols, je vous raconterai...

Ha si, je crois avoir résolu mes problèmes de gaines de dérailleurs qui m'ont bien empoisonné la vie pendant ce brevet, je fais un petit topo sous peu.

Super Jeff

On s'est vraiment manqué de peu à Aubenas. Je suis arrivé après toi mais je suis parti vers 06h00 aussi. Et l'EtapHôtel où j'étais est collé à l'Ibis...
Ça c'est joué à peu.
C'est à La Voulte que ça a basculé pour moi. Gros coup de mou. Je tombais de sommeil (le contre-coup de la nuit avant le départ où j'ai mal dormi). J'aurais peut-être dû me taper une sieste plutôt que de boire des cafés en mangeant des croissants (pas bons en plus)...
Encore bravo à toi !