Compte rendu de BRM 1000.Un brevet de 1000km, mais pourquoi ?
L’idée de faire ce brevet de 1000 a germée au lendemain de ma qualification pour PBP. Je me rends compte que finalement, les brevets longues distances m’attirent de plus en plus (j’ai mis le doigt dans le pot de confiture), et que le brevet de 600km ne m’a pas posé de problème une fois que j’ai lâché le groupe de « tête ». Une bonne virée cyclo, en forme de boucle autour de Paris, et organisée par les RCA est une bonne idée à laquelle je veux participer.
Pour les mêmes raisons qui ont fait que j’ai préféré faire des flèches de l’ouest en lieu et place d’une flèche de France, je ne pouvais pas subvenir à trois jours complets sur le vélo. Je choisi de ne faire que deux journées en prenant le maximum de vivre depuis la maison, et en me ravitaillant et dormant le soir chez des amis qui habitent à 4km du lieu de couchage du groupe des RCA.
Je choisi donc de rallier Flins le vendredi 15 juillet seul. J’ai deux options bien différentes
- Prendre plein nord, attraper Nogent-le-Rotrou en traversant le Perche puis la Beauce. Pointer les BPF possible sur la route
- Direction l’Est, attraper le plus tôt possible la vallée du Loir. Pointer deux BPF, couper à travers la Beauce près du Perche pour tamponner un 3ème BPF à Châteaudun. Puis s’en suit la traversé de la Beauce jusque la vallée de l’Eure, pointage à nouveau de deux BPF, et finalement, traversé de la région chic de la forêt de Rambouillet afin de rejoindre Aubergenville (ville de villégiature de mes amis).
Évidemment, je vais choisir l’option 2, il y a plus de BPF à valider, et le parcours semble plus roulant même si je ne suis pas fâché avec les bosses.
Vendredi 15 juilletJe décolle donc au lendemain du feu d’artifice qui a ébloui la cité Saumuroise pour la fête nationale. Départ, en fin de nuit, ou en début de journée, à vous de voir, il était 5h50.
Le bout de droit jusque Vernantes et quelque peu longué, la première côte va à peine me mettre en jambe. Je continu donc ma route sous le magnifique levé de soleil sui s’opère devant mes yeux. Les couleurs chaudes de la rougie couplée aux blés donnent une impression d’exotisme comparé à la verdure de ma péninsule.
Une soixantaine de kilomètre, je roulotte. Je ne dois pas dépasser le 24-25km/h, je ne suis pas fatigué, mais le cœur ne monte pas, rien ne m’inquiètes, je roule toujours mieux en deuxième partie de parcours.
Au km 67, au milieu d’une petite montée entre Château-la-Vallière et Château-le-Loir, je décide d’un arrêt prostate, de retirer les manchettes puis de me coller le MP3 dans les oreilles. « Sympathy for the Devil » me lance, c’est bon, en quelques hectomètre, je suis lancé convenablement. Me voilà désormais sur un rythme compris entre 27 et 30km/h.
La vallée du Loir sur une cinquantaine de kilomètre va définitivement me lancer. Je pointe là mes deux premiers BPF de la journée, Poncé-sur-le-Loir (72-90ème km) pour son château et Trôo (41-100ème km) pour ses trôoglodytes.
La journée est donc emmanchée, je réalise ma coupe à travers mont, blé et forêt pour rejoindre Châteaudun. J’aime cette partie vallonnée, les champs de blé avec leurs rondeurs féminines de la mère nourricière sont pour moi une jolie découverte. C’est ici le charme de traverser des bouts de France qui me sont complètement inconnus.
Un passage par Montigny-le-Gannelon et voilà le pointage du BPF de Châteadun (28-165ème km) qui marque l’entrée dans la Beauce, la vrai, le grenier à grain de la France. Des champs de blé à perte de vue. Ce genre de terrain ne me convient pas, j’aime les routes vallonnées.
Me voilà engagé sur 60km de route de campagne, ne traversant que des petits villages tournés essentiellement vers la production céréalières. Le soleil donne, les moissonneuses tournent à plein régime ; c’est que les agriculteurs doivent se dépêcher, la pluie prévue le lendemain risque de réduire à peau de chagrin une récolte prévue déjà bien maigre.
Contrairement à mes aprioris, c’est monotone avec rarement un champ de maïs pour changer du champ de blé, mais j’ai apprécié de traverser ces routes. Je ne transformerais pas la Beauce en mon terrain de chasse favoris, mais cela change quelque peu de mon bocage et des vignes Saumuroises.
Un double pointage à Gallardon (28-235ème km) et son village médiéval, puis à Maintenon (28-245ème km) pour son château et j’aborde désormais les Yvelines « bourgeoises» : la forêt de Rambouillet et ses alentours. Le profil plutôt vallonnée me convient bien.
J’aborde pour 18h15 Aubergenville sans avoir eu à trop souffrir de la circulation en région Parisienne.
12h25 pour faire les 306 premiers km de mon périple, c’est honnête au vu la platitude de cette journée. Heureusement pour moi que j’ai eu un léger vent de dos dans la Beauce.
Je retrouve mes amis, nous partageons un bon repas et quelques discussions. L’appel du lit me rattrape une fois 22h bien passé.
Samedi 16 juillet3h55, l’heure du Wake-up. J’enfile ma redingote, descend deux fruits et une île flottante. Sur la route rejoignant l’hôtel de mes futurs compagnons de route, je croise une BRMiste un peu perdu. Il est bien sur le 1000, et je lui indique la route à prendre. Il a dormit dehors, nous allons le reprendre bientôt.
4h25, je suis à l’heure au rendez-vous, comme indiqué ci-dessus (voir les autres posts), je vais la rencontre du fameux Vivien. Nous partout à une petite vingtaine à 4h50. Dans le groupe, hormis le couple Chabirand, je reconnais Lionel de La Rochelle, deux cyclos de Beaupréau et Lydie des RCA d’Angers.
Les premiers km sont marqués par une chute sans gravité à Aubergenville, ces km, je les ai réalisé hier soir. Nous escaladons Monfort-l’Amaury pour le contrôle du BRM 1000 et moi pour le BPF. Désormais, nous sommes sur la route du PBP, je vais reconnaître les km que je ne connaissais pas jusque Longny-au-Perche. La traversée de cette cité cossue est rendue difficile par le pavage irrégulier des routes.
Nous allons avoir une crevaison sur la route nous menant à Gambais, nous en profitons pour bloquer le dérailleur d’un cyclo sur le pignon du milieu, il a cassé sa manette droite.
Condé-sur-Vesgre. Le début d’une longue ligne droite jusque Nogent-le-Roi, mais surtout le commencement du vent de face, plus que 260km comme ça.
Nous prenons un bien trop léger petit-déjeuner à Nogent-le-Roi, à ce rythme, je suis sceptique sur nos chances de conclure notre rallye avant minuit. Quelques kilomètres plus loin, en pleine Beauce, la pluie nous attrape, elle ne nous relâchera plus.
Sur ces routes de campagnes aux revêtements imparfait, le groupe se scinde mais se reforme toujours, jusque Longny-au-Perche, la cohésion est plutôt bonne.
Les collines du Perches, vont sur une bonne vingtaine de kilomètre, dissiper les participants un peu partout sur la route. Nous sommes trempés jusqu’aux os, un toboggan en taille géante, cela serait superbe sous le sec.
Nous nous arrêtons tous dans un bar à Mortagne. Les troupes se rassemblent avant de ce jeter dans les 150 derniers km. Au sein du groupe, nous perdons deux de nos féminines dans cet arrêt ; Lydie partie plus tôt et Véro partie plus tard.
La pluie s’estompe en repartant, et c’est le moment choisi par Vivien pour crever. Rien de bien grave. La route devient plus facile et elle comme nous, nous séchons ! ! ! A Mamers, un RCA frigorifié demande un arrêt, après s’être confectionné des chaussettes en sac plastique, il se fabrique un maillot de corps en couverture de survie. Sa fatigue et son coup de froid le pousserons à s’arrêter en cours de route dans un bar, il ne finira pas avec nous.
Les kilomètres s’enchaînent jusqu’au pointage Fresnay-sur-Sarthe. Nous quittons le route de PBP, il reste 113km et une pluie très forte se met à se déverser sur nous.
Sur certaines cotes que je monte en danseuse, je me prends de véritable saut d’eau dans le visage, c’est réellement dantesque. Sur cette portion, les villes sont très éloignées les unes des autres, soit une vingtaine de km. C’est long et ennuyant.
Finalement, nous sommes à 20h à Sablé sur Sarthe. Encore 56km. Nous dévalisons le stock de quiche d’une boulangerie. Nicole Chabirand en profite pour lancer une ligne de vêtement basé sur des sacs poubelles de 100L. Le modèle va faire fureur. C’est que notre doyenne (je ne dis pas son âge) craint une crevaison, et avec ce froid, cela peut devenir une galère.
Comme espéré, la pluie s’estompe. Je monte à 160bpm la première bosse pour me réchauffer. Le temps que le groupe remonte sur moi, nous traversons un passage à niveau et … … … gagné, une crevaison.
Alors que notre compagnon du Mans change de chambre. L’une de nos « Mascotte » dit « La Turballe » tombe dans les pommes. Il s’étale devant nous sans perdre conscience. Si cela aurait été un jeune du club, il serait parti avec les pompiers, mais les anciens le relève et lui disent de s’économiser et de faire attention. Ce qu’il n’a pas fait depuis 60km et ce qu’il ne fera pas dans les 50 derniers km. En effet, auparavant, il monté devant nous chaque cote, soufflait en haut, se refaisait passé et nous rattrapé. Évidemment, il fera presque de même par la suite. Enchaînant un arrêt dans l’herbe car il sentait venir un vomissement puis une chute à 15km du but. Le manque de lucidité et la fatigue font faire beaucoup d’erreurs.
Le Manseau qui a crevé s’arrêtera un peu plus loin, son pneu à un saut. N’arrivant pas à résoudre le problème, une partie du groupe ralentira avec lui dans chaque descente.
Nous arrivons donc à huit dans Angers. Jingjing est là, le groupe de Nicole et Jean-Claude Chabirand arrive quelques minutes après nous.
Chacun de nous se congratule, il est temps, après avoir passé 63h ensemble (sauf moi) de se donner rendez-vous à Paris