Heureux d'être arrivé à la fin de mon premier PBP.
Je suis parti avec Eric à 19h et j'ai profité de conditions météo favorables quasiment du début à la fin, sauf la grosse chaleur à l'attente du départ.
L'aller s'est très bien passé mise un part un mal au fesse qui s'est ressenti assez tôt (km 300).
Du coup est ce que j'ai modifié ma position sur le vélo mais une douleur aiguë et très localisée fait ressentir sur le devant du tibia droit.
Arrêt déjeuner à Loudéac en plein soleil > insolation et nausée, je n'ai pas assuré)
Arrivé en forme à Brest lundi soir à 23h (comme je l'avait prévu sur le plan de route!) j'ai dormi 3 heures avec ma femme qui m'y avait réservé une chambre d'hotel.
Mais au départ mauvaise sensation au genou gauche >>> début de la galère.
Arrêt au médecin à Carrhaix, celui ci diagnostique une tendinite pour le genou gauche et une piqûre d'insecte au tibia.
L'étape suivante (Carrhaix-Loudéac) sera vraiment galère avec ses forts pourcentages. D'ailleurs le morceau très cabossé ajouté après St Nicolas du Pélem était il là pour casser le moral?
Je ne peux pas forcer dans les côtes avec ma tendinite, heureusement que mon pédalier est un compact (50-34).
Arrivé à Loudéac je pleure au ravitaillement à l'idée de devoir abandonner. Je suis toujours avec Eric. Malgré la douleur je décide de repartir, le profil de l'étape vers Tinténiac étant moins défavorable.
La montée de Bécherel sera difficile mais la présence de ma famille à l'arrivée à Tinténiac me réconforte.
Bien que le parcours entre Tinténiac et Fougères ne soit pas difficile, je n'arrive plus à suivre Eric, alors qu'il m'attend.
A Fougères je décide de faire une longue pause et de laisser partir Eric : je le ralentis tout en m'imposant un rythme trop rapide.
Je passe à l'infirmerie et attend un médecin. Celui arrive et et très sympa. Il a participé au précédent PBP et comprend l'état d'esprit dans lequel je me trouve mais le diagnostique s'alourdit : le problème au tibia n'a rien à voir avec une piqûre d'insecte mais c'est une tendinite. A 310 km de l'arrivée il m'incite à continuer. Il est 22h, je vais au dortoir et demande un réveil à 3h. Mais le sommeil est très difficile à trouver. Malgré quelques somnolences je je ne parviens pas à me détendre. Je decide à me lever à 1H et de passer au restaurant avant d'attaque l'étape suivante.
Mais que l'étape vers Villaines a été longue,seul à mon petit rythme (je n’arrêtais pas de me faire doubler) dans la nuit noire avec toutes le petites bosses, que ça a été dur et long.
Heureusement pour mon moral j'ai pu faire deux arrêts à la Tanniere et à Chantrigné où des particuliers proposait une collation au coeur de la nuit (3h et 4h du matin !!!!
)
La montée et la terrible descente avant Hadranges seul dans la nuit sera un enfer. Je me traîne littéralement vers Villaines.
Arrivé à Villaines à 7H (il me reste 29h pour finir) je décide de me prendre deux heures de pause. Un petit déjeuner, un somme dans la salle de petit déjeuner et une visite chez le médecin.
De nouveau celui ci me parle de fièvre et de piqûre d'insecte pour le problème au tibia. Je profite de la présence de l'infirmière pour me faire soigner les fesses qui elles aussi me font souffrir. Elle me pose des pensements seconde peau.
L'étape vers Mortagne me posera beaucoup moins de difficultés. J'ai décidé prendre mon temps et d'arriver dans les 90h, même si c'est très difficile d'être doublé par tous les participants.
Maisss les pansement sur les fesses ne feront pas de miracle et la douleur sera toujours présente.
A l'arrivée à Mortagne je suis rejoint par mon oncle et ses amis. Mon oncle en est à son 7ème Paris Brest ! On déjeune ensemble.
Je me pose 2 heures. Le profil de l'étape vers Dreux se présente bien. Bien qu'assez difficles je gère les cotes jusqu'à Longny sans me faire mal. Mais je me fais surprendre par celle qui grimpe de Longny à Marchainville. Une douleur apparait au tendon d'achille gauche. Mon moral en prend un coup.
Malgré la facilité du reste de la route vers Dreux les kilomètres avancent très lementement. A Brezolles, j'apprends qu'Eric est arriv à SQY à 15H30. La route entre Brezolle et Dreux, bien que bien exposée au vent arrière est tellement peu roulante que j'ai du mal à rouler à 25km/h.
Arrivé à Dreux, fatigué, je décide d'aller dormir après être repassé par l'infirmerie. Mais l'état extrème de certains participants présents à l'infirmerie (j'épargne les détails) m'encourage à repartir pour rejoindre SQY au debut de la nuit.
A la pose de Dreux j'ai la surprise de rencontrer un collègue du club de Montigny. On part ensemble. Mais le moral n'y est pas. J'ai mal partout, j'ai beaucoup de mal à m'assoir sur la selle mais je ne peux pas me mettre en danseuse. Chaque démmarre demaune une concentration pour réussir à remettre les auomatismes du pélage en route. Et je me traine vers SQY. Ces kilomètres que je connais pour les avoir parcourus plusieurs fois sont interminables. J'espérais y prendre du plaisir mais ils ne seront que souffrance. Le photographe de la côte de Gambaiseul a même renoncer à prendre une photo tellement mon allure sur le vélo n'était que douleurs.
Arrivé sur le heut de la côte de Gambaiseul, je pleure de joie, heureux d'avoir franchi la dernière grosse difficulté de ces 1250km !
A Bazoche sur Guyonnne je suis rejoins par le groupe de mon oncle. Il a une équipière qui elle aussi souffre sur le vélo. Elle n'arrive pas à serrer le guidon tellement le dos et les bras lui font mal. J'essaie de m'accrocher à eux et c'est ainsi que j'ai rejoint SQY. Les derniers kilomètres sur les boulevards sont terribles avec ces feux qui m'obligent à m’arrêter et à relancer.
Enfin l'arrivée est en vue . Quel soulagement.
Bien qu'étant bien préparé à ce Paris Brest Paris, ayant repéré à vélo tout le parcours, ayant enchaîné 8500 km depuis décembre 2010, cette randonnée m'aura beaucoup fait souffrir. Je suis satisfait d'avoir terminé mais toutes ces souffrances sur le retour me donnent l'impression d'être passé à coté du plaisir.
Faudra t-il que je me relance dans l'aventure pour l'éprouver?