PBP 2011
4ème PBP avec 2 objectifs, prouver à ma Juju qu'elle peut compter sur moi dans les moments difficiles et le faire en souvenir de Giorgio..
Nous partons à 5, Cricri, Pierre, Marité, Véro et moi-même.
L'inquiétude est là. Tous les brevets qualificatifs sont passés pour moi dans la douleur, que va t'il en être du PBP ? Je sais que le groupe avec qui je roule est bien plus en forme que moi, il va donc falloir que je m'accroche.
Départ 18h45, il fait jour, et surtout très très chaud, l'attente est un peu longue dans le sas, mais le moment vient enfin.
Les intervalles entre les groupes de 500 ne permettent pas de se regrouper, pour la première fois, nous sommes un petit groupe qui se dirigeons vers Mortagne. Nous avons la joie de pouvoir faire un bout de route avec Magaly et Marc !
La soif est là et je vais vider plus de 10 bidons avant d'atteindre Mortagne, heureusement de nombreux anonymes nous offre de l'eau tout au long du parcours !
Nous apprenons qu'il y a des abandons à Mortagne pour cause d'insolation.
La nuit avance et je ne me sens pas bien, j'ai envie de vomir et doit me batailler pour rester dans les roues de mes compagnons....
Le vent est contraire et l'allure un peu rapide (22 de moyenne) ne me laisse aucun répit. Véro a la forme et sa motivation sans faille, je la comprends, c'est son premier ! Les kilomètres défilent.
Le jour se lève enfin (cette première nuit m'a semblé interminable). Le moral revient, je me bats pour trouver la motivation à ma galère.. une douleur à la selle s'installe aussi... erreur grave au départ, de ne pas avoir repommader, je vais en payer le prix...je n'arrive pas non plus à m'alimenter correctement (aurais je eu moi aussi un coup de chaud?).
Vilaines la Juhuel,
On retrouve Papa, heureux d'être avec nous et de partager cette aventure !
Petit dej rapide et on repart vers Tinténiac, où des Amis du club nous attendent nombreux, avec le riz au lait, et des Amis aussi de l'ASMR ! On perd un peu de temps, mais pour le moment rien de grave.
Loudéac, il est 21h, rien ne va plus, le doute m'a envie depuis un bon moment... et j'annonce à Véro que j'arrête là ! J'arrive pas à suivre le groupe, cela me démoralise et ne veux pas que le groupe soit hors délai à cause de moi... Marité, Véro et un sms de Cathy me permettra de remettre ma décision à plus tard. La décision collégiale est prise, on appelle Laurence, qui nous offre, douche , couvert et dodo de 3 heures ! Pendant ce temps un terrible orage s'abat sur la région qui va entraîner encore des abandons, (initialement on devait pousser jusqu'à St Nicolas du Pelem, bien nous en a pris de s'adapter à la situation).
3 heures plus tard, l'idée de l'abandon est loin, je repars avec le groupe, regonflé à bloc. Véro est toujours au top de sa motivation. Laurence par son accueil, a sauvé mon PBP. Le parcours jusqu'à St Nicolas est un vrai toboggan ! Les difficultés commencent, mais les jambes sont malgré tout là ! On ira sans souci jusqu'à Brest, où l'arrivée est dangereuse, (rails en travers) et démoralisante .. j'ai pas du tout aimé. On mange à Brest et on repart. Papa est là. Les caméras aussi !
L'organisation a décidé de nous suivre tout le long du parcours, c'est sympa, mais aussi stressant quand il faut donner ces émotions alors que le temps court, court ….
le retour vers Louédac s'effectue sans souci majeur, on décide d'un arrêt dodo d'une heure et demie, les filles vont au dortoir, les hommes choisissent la salle de restauration.
Le froid glacial au dortoir m'empêchera ainsi qu'à ma juju de dormir ! On repart quand même. Mais le sommeil cette fois nous rattrape sur vélo, .. et pas juju pour rien, c'est ensemble que nous luttons autant que nous pouvons pour ne pas nous endormir... je dis à Véro que son Brest commence là !
Tinténiac, top repas, mais véro et moi on va se coucher pour une micro sieste de 20 mn, qui sera hyper bénéfique, car plus de coup de pompe jusqu'à la fin ! On mangera un sandwich sur le vélo (super le ptit dej, ou le dejeuner , sais plus on est décalé dans les heures).
On annule le rdv avec les copains à Tinténiac, on a plus d'heure d'avance, on commence à courir contre le temps !, l'osmose du groupe s'en ressent ! Je me raccroche à la devise du club « on part ensemble, on rentre ensemble » !
Fougère où nous avons la chance d’être accueillis par les parents de Pierre. Cette pause est bien venue, une bonne douche, nous voilà propre, on attaque les coquillettes/jambons qui sont un vrai régal ! Et la crème dessert maison aussi !, quel accueil !!! , c'est super gentil, la pause est un moment de partage et de relaxation qui fait du bien à tous. Nous repartons regonflé à bloc et sentant bon !!
…., puis Gorron, rdv avec mon passé, je revois l'endroit de ma destinée de 2007, j'ai une grosse pensée silencieuse pour Giorgio et Olympia, je m'accroche à ma promesse pour ne pas flancher.
A St Mamers Cricri veut absolument dormir, arrêt sur la place centrale où des bénévoles nous offres gratuitement couchage et boissons chaudes ! Le couchage est originale puisque ce sont des sacs à patates qui nous servent de couverture !
Une nouvelle fois, le froid me réveille, je ne dors que 40 mn et regarde mes compagnons dormir les 20 dernières minutes, puis un bénévole vient les réveiller un par un, j'ai mal pour eux ! Surtout pour ma juju qui est en plein sommeil profond, elle se réveille hagarde ! Veut se recoucher, je l'accompagne doucement mais sûrement pour la motiver à se lever et se remettre en selle ! La pauvre elle me fait mal au coeur avec son visage déconfis ! Lui redit qu'elle est en train de Vivre son PBP ! Il faut qu'elle s'accroche, je m'occupe d'elle, lui sert un thé chaud et la réconforte autant que je peux.
La déconfiture est d'autant plus grande que nous sommes maintenant hors délai...il faut y aller. On relance la machine jusqu'à Mortagne où Véro passe par la case « médecin » le stress du retard lui donne de douloureux maux de ventre... elle revient, et l'accompagne dans son petit dej , consigne a été donné aux autres de lui laisser le temps de manger !
On repart dans la nuit pour une partie de toboggan à n'en plus finir, la nuit est glaciale,(4°) chacun est recroquevillé sur son vélo et dans ses pensées, on va subir le parcours jusqu'au petit matin.
L'assise est un supplice pour moi depuis longtemps, je ne sais plus comment me positionner sur le vélo, Le jour se lève enfin.... les kilomètres ne défilent plus. Pour moi c'est fini, on est hors délai et vue l'état de l'équipe on n’est pas sure de s'en sortir... mon moral est une nouvelle fois dans mes chaussettes, qu'est ce que je fais là ?????????
Finalement la solution viendra de Marité, qui vient nous voir (les gars sont un peu devant).. « bon les filles, on va le chercher ce Paris Brest?), on se regarde toutes les 3, « ok on a plus mal aux fesses ?, « on a plus mal » et nous voilà en file indienne, nous passons la vitesse supérieure en déposant les gars , on leur cri « on va chercher notre Paris Brest »
La partie de manivelle s'engage à 3, on se fait des relais à 3, les gars ont pas du comprendre, mais ils embrayent derrière nous. je m'accroche comme je peux dans les bosses, je reviens sur le plat, ou je me sens bien plus à l'aise, Pierre me ramène à chaque fois à la fin des bosses dans les roues des filles et rebelotte jusqu'à la bosse qui suivante. Oui j'ai fais l'élastique jusqu'au bout !
Arrivé à Dreux, pointage express, arrêt toilette express (une bénévole nous indiquera même des toilettes libres voyant notre désarroi de devoir faire la queue ) Merci à elle, car nous avons de ce fait gagné un temps précieux !
Redémarrage pas de repas, chacun pioche dans sa sacoche de quoi manger et s'échange de la nourriture, il faut surtout pas d'hypoglycémie, c'est pas le moment...
le sort s'acharne, Pierre éclate pneu et chambre à air, on le laisse avec christian, nous les filles, on trace !
On lâche rien de rien, il le faut ce PBP, moi je m'accroche, je veux pas les faire échouer.
À 30 km de l'arrivée, les caméras de l'organisation nous repère à nouveau, elles vont plus nous lâcher jusqu'à l'arrivée, du coup, je meurs dans les cotes, Véro devant avec Pierre, moi dans la roue de Marité qui m'encourage ! Quelle tempérament Marité ! Mais ça marche, je m'accroche, mes cuisses explosent et je peux plus respirer, mais qu'importe, faut plus lâcher. Le temps s'écoule vite trop vite, enfin la pancarte de ST Quentin apparaît , plus que 15 km, on roule, on s'arrache, on s'agrippe à la roue de chacun, on s'encourage, on lâche rien, et on commence à y croire. Les caméras nous accompagnent durant tout ce trajet, cela nous motive pour avancer encore plus !
Enfin ce rond-point, nous avons droit à un tour d'honneur ! La planche est franchie 10 mn avant la fin du délai, les larmes explosent, Marité et Véro sont aux anges, elles ont remporté Haut la Main leur PBP .
En conclusion, je devais emmener ma Juju sur ce PBP, finalement comme elle me le souffle si gentiment, je l'ai pas tiré..mais poussé.... !!! J’ai toutefois était présente les 2 fois ou le sommeil lui a coupé son élan et ses envies
et l'essentiel... c'est que l'on est franchie la planche Ensemble !
Cath