Comme promis un
petit CR du 300 de Cahors.
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La nuit sera courte: arrivé à 23h au Campanile de Cahors, je m’endors à 23h30 pour un lever à 2h45. Petit-déjeûner sommaire dans la chambre... A 3h25, je monte sur le vélo pour rejoindre « La Barbacane » en centre-ville, là où se font les opérations de départ. Sur le parking, 2 autres cyclos tous feux allumés; on se salue; pas de doute, ce sont de futurs « collègues ».
La Barbacane est un ancien « corps de garde », élément de la muraille qui autrefois protégeait Cahors. Cahors Cyclotourisme, le club organisateur, y a son local. Remise du carton, signature, café, part de gateau, discussions (je rencontre jéjé87. du RC Angers, club où j’ai fait récemment un BRM 200). À 4h tout le monde est prêt, c’est le départ pour une petite quarantaine de « brevétistes ».
Dès la sortie de ville, 2 gars sont partis devant. Je les rejoins et je les reconnais; c’est eux que j’ai salué au Campanile. On se présente; il y a là David D. de Périgueux (alias ddesmetbob pour ceux qui fréquentent ce forum) et Philippe M., un « gaillard », de Brive évidemment. Le « trio du Campanile » avance bien dans la nuit. Le blaireau qui nous coupe le route ne nous ralentit même pas. Au bout d’une heure, mes 2 compagnons souhaitent lever un peu le pied. Moi aussi. Dans les faux-plats montants, je les distance un peu et ils reviennent un peu plus loin. L’atmosphère est très humide, limite crachin parfois. Il faut enlever les lunettes pour y voir.
6h50: j’arrive à Capdenac-Gare (km 78), 1er contrôle. Je fais une photo devant le panneau d’entrée. Quand je repars, mes 2 compagnons arrivent à Capdenac mais ils doivent s’arrêter pour le contrôle; je file donc seul vers Figeac.
Le jour est levé; je roule bien mais prudemment car s’annonce la montée vers Latronquière: 470 m de D+ sur 18 km çà donne une pente assez faible mais les 8 premiers kms sont quand même à 4%. Je monte « au train » sans plus. Le paysage a changé. Grandes collines occupées par des prairies et de la forêt, entrecoupées de vallées assez amples. Avec le gain d’altitude, je suis passé au-dessus de la brume matinale: le soleil commence à me réchauffer alors que le fond des vallées reste occupé par une véritable mer de nuages.
Centre-bourg de Latronquière: « route barrée, déviation Sénaillac à droite ». Les déviations, çà fait partie des choses à gérer en longue distance. Souvent le cyclo continue car, quitte à marcher à pied, on franchit assez facilement un chantier routier, surtout le samedi. Mais ce peut-être aussi un pont en réfection... Le patron de la supérette me renseigne: « oui c’est bien le pont qu’ils sont en train de refaire; mais vous pouvez passer par la digue du plan d’eau ». Je descends; le plan d’eau est à ma gauche mais (!) pas de digue. J'en déduis que cette digue invisible doit être à l’autre bout du plan d’eau qu’il va me falloir contourner; et quel contournement: méandres, sentiers pédestres... Me voici à faire du VTC. Je viens de remplacer 350 m de route par 4,350 km dont 2 sur sentier et parfois sur herbe...
Lorsque je retrouve la route de Sénaillac, 2 cyclos montent la côte. Je pense à mes 2 amis matinaux mais non; il s’agit visiblement de 2 autres « brevétistes ». « Avez-vous passé le chantier ? »; « Oui, sans problème » me répondent-ils... Tant mieux pour eux, tant pis pour moi.
La côte en question mène au « Pas des Aubiniés » (654 m). J’y suis un peu plus vite que mes 2 nouveaux compagnons et à Sousceyrac (km 125, contrôle n° 2), nous nous retrouvons; il nous reste 175 km que nous allons faire pratiquement toujours ensemble.
La longue et merveilleuse descente vers St Céré me permet de « situer » mes 2 amis. Chez l’un, au travers de son gilet de sécurité, je lis « Montauban » et le cuissard de l’autre fait mention d’un club de Rivesaltes. Le 1er se prénomme Tristan et le second Didier. Des habitués des brevets, de la longue distance et de PBP (en 2011: 64h pour Tristan et 56h pour Didier).
Nous voici désormais dans la vallée de la Dordogne. La route est belle, le trio « fonce » vers Salignac (3ème contrôle). Evidemment la côte de St Denis lès Martel et la montée à Salignac nous font souffrir mais on est là pour çà...
À Salignac (km 205), il faut boire, souffler un peu et manger. L’arrêt est un peu plus long et je préviens: la suite est beaucoup moins facile avec des bosses à répétition.
Effectivement dans l’étape suivante, le rythme baisse nettement dès que çà monte. Didier semble parfois un peu à la peine mais s’accroche courageusement. On voit qu’il a l’habitude. Finalement, tout le monde avance et c’est le principal. Contrairement à jeje87, pas de montée à Domme pour nous (mais j’y monterai le 24 mai lors d’un prochain WE dans la région). La chaleur monte aussi un peu; Tristan s’arrose les pieds avec son bidon. Je ne suis donc pas le seul à souffrir de ce coté là ! Après Catus, dernière bosse avant le contrôle 4; et c’est maintenant Didier qui nous tire parfaitement jusqu’en haut. Y’a plus qu’à dégringoler sur Luzech.
Très belle descente comme l’a dit jeje87 mais très douloureuse pour moi car mes plantes de pied sont en feu et les gros graviers du bitume augmentent la douleur. Je vais devoir m’arrêter à Luzech pour tremper les pieds dans l’eau.
Nous y voici mais pas de fontaine en vue. Tant pis; on vise « le Luz d’Olt », j’enlève mes chaussures, mes chaussettes; le contact avec le carrelage froid du bar me soulage. On négocie des bananes avec le patron très sympa; on remplit les bidons.
Plus que 20 km mais à quelle vitesse ? Le départ est mou jusqu’au « coup de fouet » fourni par un gros peloton de cyclos (de Fumel) qui nous double à toute allure. On s’accroche, on remonte vers la tête. Lorsque le peloton décide de ralentir pour attendre les moins vaillants, Tristan, Didier et moi continuons sur notre lancée pour rentrer plein pot dans Cahors. Le Lot, le Pont Valentré, La Barbacane: notre visite n’a rien de touristique. Y’a plus qu’à glisser notre carton dans la meurtrière de Cahors Cyclotourisme.
Je propose à mes 2 amis de terminer ensemble cette journée au bar d’à-côté. Par hasard, ma famille qui m’accompagne ce WE est là. Discussions, échanges... Didier nous parle de ses longs périples à l’étranger. Tristan songe aux jours prochains occupés par son boulot... Le BRM 300 de Cahors est bel et bien terminé.
Belle organisation, très beau circuit bien conçu avec alternance de longues vallées et de « montagnes russes ». Pas de problème de guidage. Bravo Cahors Cyclotourisme. A mon compteur: 306,8 km pour 2764 m de D+ (OpenRunner annonçait 301.4, mon compteur abuse un peu de 0,5 % et mon tour du lac de Tolerme me vaut +4 km)
Appendice: Pour moi le WE était à peine terminé puisque, en famille cette fois, j’ai participé le lendemain dimanche au « 47 du 47 »: une randonnée pédestre organisée à Fumel. Je n’ai fait que le circuit 32 km; là aussi: superbe organisation; superbe circuit. À recommander aux marcheurs.
Prochain RDV: à Aix en Provence le 2 mai pour un 400 km.