Comportement agressif d'un automobiliste

millenium a écrit:

veloblan a écrit:

je roule très souvent seul et je suis bien moins emmerdé!

Malheureusement, ce n'est pas toujours aussi simple ; je roule aussi beaucoup seul et les automobilistes ne sont pas pour autant toujours corrects.
Mésaventure encore aujourd'hui. Sortie de 3 heures seul sur les départementales de mon coin qui ne sont pas toujours bien larges ; dès le départ un(e) automobiliste me double à vive allure alors qu'une voiture arrivait en face. Nous sommes passés à trois de front, mais il s'en ait fallu de peu que cela tourne à la catastrophe car le(la) cinglé(e) a du me doubler avec moins de 50 cm de marge.

Les gros pelotons (ayant l'encombrement et la vitesse d'un tracteur) obligent les voitures à rester derrière avant de pouvoir doubler l'ensemble en une seule fois ; c'est plus raisonnable et sûr pour tout le monde.

Pour moi, la règle la plus importante pour la sécurité des cyclistes est aussi la plus méconnue. Pour rappel, c'est celle-ci :
* le conducteur doit réduire sa vitesse lors du croisement ou du dépassement de cyclistes isolés ou en groupe (R413-17, 4ème classe).
Elle est indispensable d'abord pour permettre l'application de cette autre règle qui autorise de rouler à deux de front et de se remettre en file indienne à la demande du motorisé : si ce dernier ne ralentit pas comment pourrait-ton lui laisser de la place...
Autre conséquence du non-ralentissement, c'est le différentiel énorme de vitesse entre motorisés et cyclistes, pouvant fréquemment atteindre 80 km/h : imagine-t-on quelqu'un foncer à 80 km/h sur un mur pour tester ses freins ? C'est pourtant ce que font beaucoup d'automobilistes et de camionneurs qui foncent sur le cycliste en pariant qu'il va pouvoir doubler. Et que se passe-t-il fréquemment (on l'a tous vécu si l'on roule beaucoup) : au dernier moment le kamikaze voit qu'il est difficile de doubler... Il peut choisir de freiner en catastrophe... et parfois le cycliste est heurté par l'arrière. Ou bien il passe quant même, soit en rasant le cycliste, soit en se rabattant en catastrophe : là le cycliste va être heurté latéralement, car bien sûr le motorisé choisira instinctivement de se rabattre sur le vélo plutôt qu'un choc frontal. La troisième solution, je l'ai vécue il y a quelques mois, le cinglé à accéléré encore et a tenté le tout pour le tout : je me rappelle la tête horrifiée du conducteur en face qui avait bloqué freins et clacson, quand la voiture qui me doublait s'est rabattue moins d'un mètre avant qu'il ne soit trop tard... Ce jour là j'ai eu de la chance que mon kamikaze soit vraiment cinglé et n'est pas choisi de freiner sur moi ou de se rabattre en catastrophe.
Conclusion : si les voitures ne ralentissent pas, la règle des 1,5 m minimum risque d'être bien insuffisante.
Quant au risque minoré par les pelotons qui arrêtent les voitures et sont donc moins dangereux, laissez-moi être dubitatif : outre le fait qu'ils entretiennent l'agressivité des plus cons des automobilistes, le fait est que quand le chauffard ne stoppe pas, on assiste à du massacre de masse

+1 scber pour tout ça, en y ajoutant un danger méconnu du peloton: la longueur.
Les clubs qui ne fractionnent pas leur groupe tendent un piège même aux automobilistes de bonne volonté. Hors très grande ligne droite, ils doivent se lancer dans un dépassement impossible avec une forte probabilité de devoir se rabattre au milieu en cas de surprise. Et quand la voiture doit se serrer au milieu du peloton, c'est très chaud.

Quand je roule avec un club c'est ce qui me gêne le plus. J'ai vu des figures impressionnantes, et qui ne pouvaient guère être mises au compte d'automobilistes raisonnables.

Je me sens plus en sécurité seul. Surtout qu'en couché, il y a un bonus: la surprise, ou le fait qu'on vous prenne pour un handicapé fait qu'on nous accorde plus de marge en nous doublant.

L'inconvénient de la surprise, c'est le risque de collision frontale, vécu à plusieurs reprises: l'automobiliste double bien au large, mais reste focalisé sur le vélo et ne se rabat pas. Celui qui vient en face doit alors se débrouiller...

Moulinette a écrit:

Les clubs qui ne fractionnent pas leur groupe tendent un piège même aux automobilistes de bonne volonté. Hors très grande ligne droite, ils doivent se lancer dans un dépassement impossible avec une forte probabilité de devoir se rabattre au milieu en cas de surprise. Et quand la voiture doit se serrer au milieu du peloton, c'est très chaud.

L'inconvénient de la surprise, c'est le risque de collision frontale, vécu à plusieurs reprises: l'automobiliste double bien au large, mais reste focalisé sur le vélo et ne se rabat pas. Celui qui vient en face doit alors se débrouiller...

Tout à fait d'accord. Comme automobiliste, j'ai souvent vécu cette situation...
Ce qui pourrait être une solution... c'est le klaxon. Il suffirait que nos véhicules soient équipés d'un avertisseur sonore à deux tonalités... la standart et ...

l'autre douce, non agressive, musicale même, qui signalerait notre présence et qui indiquerait qu'on souhaite doubler en toute convivialité...

Pour éviter dix bras d'honneur se levant au sein du peloton...

Bonjour à tous,
La région ou j'ai vu le meilleur : traversée des Charentes ou pas loin.
Les routes sont plates, étroites encombrées de cyclistes et pas tous des plus habiles! bref un vrai jeu de massacre inévitable.
Sauf que les automobilistes à force d'en voir de toutes les couleurs sont blasés. Cool derrière les biclous à 12km/h et ils doublent quand ils peuvent et s'ils ne peuvent pas ? ils restent derrière.
Le pire : l'arrière pays varois. Les routes sont calmes, très peu de circulation route qui n'incitent pas rouler vite à cause de virages, bref un vrai paradis encombré de fous au volant ou au guidon qui roulent trop à gauche persuadés qu'ils sont seuls.


Je pense que l'effet de surprise agit dans le bon sens, le vélo couché interpelle donc attention accrue, mais aussi que la multiplication de la situation contribue à l'apprentissage. Si les cyclistes sont habituels sur la route, ils prennent leur place, et les autres usagers en tiennent compte et de fait les respectent.


Bonne route à tous.

Toutes les études sérieuses faites à l'étranger témoignent que le facteur qui limite le plus les accidents (en pourcentage) est l'augmentation du nombre de cyclistes, en ville comme en dehors. Et pour les augmenter en France, il faudra autre chose par exemple que le pétard mouillé de la mini-prime facultative que les employeurs verseront (éventuellement ) à ceux qui viendront au boulot en vélo... Et arrêter de transformer les routes au seul profit des bagnoles...
Quant aux cyclistes qui ne connaissent pas le code les concernant et qui ne feraient pas la distinction entre l'automobiliste respectueux - qui ralentit et demande une file indienne pour doubler - et l'agresseur qui passe en tromble en clacsonnant, il serait temps que les responsables de club leur fassent un peu de pédagogie ! Un bras d'honneur mal venu et ensuite ce sont tous les cyclistes qui vont payer... Déjà le faire à un meurtrier potentiel ça défoule (encore que ?), mais ça ne sert strictement à rien ; au contraire à ces bas du front, c'est comme agiter un chiffon rouge devant un taureau