Pour la réalisation de ce second 1000 de ma jeune carrière de randonneur, je m’étais fixé de tenter de suivre le peloton de JF ($) le plus longtemps possible pour cette première journée avec 334km prévus jusqu’à La Roche Posay. Le départ groupé et détendu pour nous éloigner de la métropole nous a permis de poser pour le photographe (même pas rendu compte de l’absence de Michel !).
Cela devient une habitude, une fois de plus le tracé de le LGV a impacté la cohésion du peloton morcelé par les imprécisions de la trace… Je fais l’effort et reprend le groupe de JF, laissant derrière moi le gruppetto de Bernard S. et notre président qui se relèvera pour l’attendre.
Le vignoble bordelais s’éloigne.
Le train est à ma mesure, nous repartons du contrôle de la Roche Chalais lorsque le groupe suivant se présente…
Un petit crochet en Dordogne et nous entrons dans mon département natal. Mes compagnons connaissent parfaitement les lieux, souvenirs de randonnées passées, le lieu de l’arrêt pause déjeunée n’est pas improvisé !
La Rochefoucauld, 16H30 enfin un café double ! Juste le temps d’embrasser une cousine et la groupe repart alors que les autres arrivent… La vrai première difficulté se présente aussitôt avec le massif de l’Arbre. Je passe pour la première fois sur le 34 et laisser filer les costauds. Je laisse dernière moi Fred et Michel pour le soutenir … le vignoble de St Sornin n’est pas loin. Nous traversons le parc naturel régional Périgord Limousin.
Cette première journée de chaleur commence également à me marquer, j’ai des douleurs au bas ventre, mais les jambes suivent toujours. Une pause coca auprès d’un camion pizza, me voici repris par Fred. Nous irons ensembles jusqu’à Nouic où nous avons le plus grand plaisir de trouver Claude.
Point de rupture pour certain et de ravitaillement salvateur, bien que le pain ne soit pas passé pour ma part…
Afin de ne pas multiplier les arrivées nocturnes à l’hôtel, je décide d’attendre Maurice et Bernard pour reprendre la route. Nous repartons groupés accompagnés de Michel et Jean-François ainsi que d’Alain impressionnant sur son pignon fixe…
Un saut de chaine et suis bon pour une lessive en arrivant à l’hôtel ! Minuit passé, photo de groupe à St Germain, 2H00 nous laissons nos compagnons au pied de l’hôtel dans la fraicheur nocturne. Les bavardages des deux ainés ne tardent pas à éveiller le parton, vélos rangés dans le garage, douche bienfaitrice, 3 heures de repos et nous reprenons la route en déclinant le petit déjeuner. La deuxième étape de s’annonce longue avec au moins 390 km…
Après la fraicheur du petit jour embaumé l’odeur des foins, les températures s’élèvent rapidement les moissonneuses sont à l’œuvre. Nous entrons dans le vignoble des coteaux de Loire. Nous retrouvons Bernard puis Yvon avec qui nous partagerons des pâtes et poulet bien mérité à Gennes.
La traversée la Loire sera suivie d’une longue route fréquentée par une circulation intense de camions. A Le Lude nous sommes sur le point de rejoindre le groupe de Jean-Claude, une variante d’itinéraire : plus personne !
20H00, nous les regarderons passer au contrôle de Montoire sur le Loir.
Entretemps Maurice continuera sa quête par le BPF de Troo avant la tombée de la nuit …
21H00 la demi-finale de l’Euro a débuté, des gamins au bord de la route nous tiennent au courant de l’évolution du score !
Nous arrivons à Chenonceaux au moment du coup de sifflet final, concert de klaxon, encouragé par un touriste allemand nous repartons équipés pour la nuit. La vitesse s’abaisse. La première et unique crevaison pour notre petit groupe sera synonyme de chute pour notre doyen transit de froid. 4H00 du matin, nous avons du mal à retrouver l’hôtel ! Sans faire de bruit nous accédons à nos chambres.
Douche bienfaitrice, pommades réparatrices, et sommeil instantané.
6H30 le soleil surchauffe déjà la chambre mansardée. Je n’attendrais pas le réveil de mes co-équipiers pour me manifester. Colis refermés ou re-refermé pour Bernard qui avait déjà oublié qu’il valait mieux garder de quoi se couvrir pour la dernière nuit à venir. Nous prenons un trop léger petit déjeuner. 8H00, c’est reparti pour plus de 280 km. Le vent a tourné, nous ne l’auront pas favorable comme espéré…
Nous arrivons rapidement au contrôle de Chauvigny où nous décidons de prendre un véritable petit déjeuner et plus que nous finirons par emporter. Le service fut si long que la pause durera une heure.
Peu après le départ, je vois un groupe nous revenir dans le rétroviseur, surprise JF, Patrick & Co. Après leurs encouragements nous les laissons ouvrir la route (au loin). A Gençay l’équipe des RAA se retrouve au complet, moment d’échange autour d’un verre. La chaleur bien qu’atténuée par le vent commence à me marquer et je n’exclus pas de faire une sieste à l’ombre dans l’après-midi. Sur ces mots, Bernard adepte du « roule toujours » repars en compagnie du couple Jean-François / Michel.
Dans les longues lignes droites vallonnées dépourvues de haies et où les arbres sont rares je regarde Maurice s’éloigner peu à peu… KM 800 je ne résiste pas à la verdure d’un verger pour 15 mn de somme. Après la traversée gymkhana de Ruffec, je suis rejoint par un Maurice égaré. Nous entrons dans le vignoble de Cognac. 17H20 à Aigre nous nous ravitaillons une dernière fois.
Pied à terre pour traverser avec autorité une N141 chargée, Châteauneuf, je retrouve des routes familières empruntés lors des cyclos sportives « La Gérard Simonnot ». Dernière belle montée vite oubliée par la beauté des points du vue qui le long de la ligne de crête. Pont à brac, dernier repas sur l’ancien pont de la N10 sur le Né.
A la faveur d’une prise d’eau fraiche qui « Tombe » bien, nous sommes rejoints par Yvon.
Progressivement la nuit nous enveloppe. 22H45, photo devant l’office de tourisme de Monguyon.
J’ai l’impression que nous roulons de plus en plus vite à l’approche de la Gironde dans le nuit noire le 25 en parait 35 !
Clérac, LGV acte deux, le retour !
Minuit le Mac Do est ouvert, une envie de café nous vient. Le temps de faire le tour du rond-point nous trouvons porte close … Maurice et moi-même décidons d’une pause sommeil sur la terrasse couverte, Yvon poursuit seul. Après trente minutes nous retrouvons le trajet familier du brevet de 150 km de cette année. Maurice à peine couvert a hâte de fuir le froid et les bancs de brume. Le vignoble annonce l’approche de Bordeaux et des températures urbaines plus douces.
Dernière difficulté liée à la fatigue : la descente du pont d’Aquitaine, mains sur les freins, ne m’a jamais parue aussi longue. Un dernier slalom entre les lapins et nous retrouvons Yvon à la Sablières à 3H15. – (soit 66H15mn pour ces 1005 km)
J’écourte maladroitement les débats, pour parcourir le 3 derniers Km qui me séparent d’une douche, un bon petit déjeuner, des bras et des draps familiers. ZZzzz !
Merci à tous pour cette belle aventure, plus particulièrement à Maurice et Yvon qui je l’avoue, n’ont pas beaucoup vu ma roue arrière !