Entièrement d'accord avec vous. La grande majorité des motorisés et même une partie non négligeable des cyclistes eux-mêmes ignorent la plupart, voire la totalité des règles du code quand celui-ci prend des mesures pour protéger les deux roues non motorisés.
Concernant les pistes cyclables, je me suis fait agresser - un salopard un jour m'a foncé dessus avec sa voiture parce que je n'étais pas sur le bas côté, qui n'était d'ailleurs même pas une piste cyclable - ou insulté - la dernière fois lors de ma dernière étape dodécaudax. La pédagogie d'accord, mais pas devant l'insulte ou l'agression physique.
Alors, dans le meilleur des cas, militer pour des voies cyclables convenables en ville je veux bien. Le soucis c'est alors qu'on déshabitue les automobilistes à nous voir rouler comme la loi nous y autorise, et il n'y aura de toute façon, même en agglomération jamais des pistes cyclables pour chaque rue. Et puis, quand je vois ce qu'on me propose comme voie : par exemple, près de chez moi pour rentrer je dois traverser sur une bande à gauche un boulevard protégé par un feu ; la réorganisation du carrefour avec création d'une voie cyclable à droite, protégée par une zone de parking, ne permet plus que de rentrer sur le boulevard, et pourtant une piste cyclable à droite continu en face !
Autre exemple, venant de la droite j'arrive sur une double voie en montée, munie d'une piste cyclable à gauche, surélevée comme un trottoir, et donc inaccessible pendant quelques trois cents mètres où un passage piéton interrompt la bordure : du coup, pour monter sur la piste cyclable il faut rouler à gauche et se faire engueuler par les connards à moteur (pour rejoindre une autre rue sur la droite, c'est presque pire, il faut sauter et couper la circulation. De plus, c'est sans compter les piétons sur la voie et les voitures garées (dont la police municipale) " pour cinq minutes "...
Et bien sûr hors agglomération, c'est bien pire, il n'y aura jamais de voie cyclable sur la totalité du réseau routier, l'existence des pistes cyclables non obligatoires ou des pseudos pistes cyclables (voies vertes avec patineurs, famille avec enfants, piétons et jogueurs, plus parfois des cyclistes cinglés en groupe façon contre-la-montre par équipe) rend encore plus agressifs les motorisés voyant des cyclistes sur LEUR route...
Il y a aussi les pistes cyclables en pleine cambrousse, sympathiques - si bien entretenues (c'est rarement le cas) et conçues (qui évitent la remontées des racines), mais isolées du pays réel : plus de commerce, plus de villages, plus de contacts avec la population, souvent plus de réseau : au final, aussi sympa que des autoroutes, les stations en moins.
Bref, je suis plutôt hostile à la prolifération des pistes cyclables : heureusement que je suis en fin de vie
car le futur pourrait voir disparaître l'accès des vélos au réseau routier ; combien de fois, dans une région que je ne connais pas ma départementale devient sans préavis une voie à grande vitesse interdite : retrouver l'ancienne route - qui souvent subsiste - devient un vrai casse-tête ; par exemple, il me faut suivre un panneau zone artisanale, et oh miracle, c'est l'ancienne route préservée. Mais j'ai aussi connu le cas où celle-ci n'est plus utilisée et à l'état de ruine...