Bonjour à tous!
Je suis Karim dans la vraie vie, Français et vis à Munich. Comment suis-je arrivé ici?
La réponse courte: par internet, en combattant la dépression post-Paris-Brest-Paris.
La réponse historique: adolescent, je rêve devant les cartes et en lisant des récits d'aventures, notamment le "voyage au centre de la Terre". Pas celui de Jules, mais celui des cousins Crane. À 18 ans: la Loire à vélo... Puis les études à Paris, au temps d'avant les pistes cyclables. Croiser un autre cycliste donnait de l'espoir pour la journée! Après ma thèse je suis parti travailler en Basse-Saxe. Mes collègues m'ont poussé à acheter un vélo de route lors d'une promotion: cadre alu, Shimano 105, "top pour le sport". Ensuite ils n'avaient jamais le temps de rouler, alors j'ai commencé à découvrir la région tout seul. J'ai alors fait la connaissance d'un être compliqué, parfois allié, parfois désespérant: le Vent. Avec un ami, nous plaisantons sur notre P-B-P: Paulinerkirche-Broken-Paulinerkirche: un tour de 200km, partant d'une église de Göttingen jusqu'au mont Broken dans le massif du Harz, et retour.
A cette époque j'achète aux enchères un autre vélo de route "en fer", repeint à la bombe, juste pour aller au travail. La conduite est souple, rapide, fluide, c'est une révélation! J'apprends un peu de mécanique et décide de transférer les roues et les transmissions du vélo moderne sur l'antiquité... en changeant le boitier de pédalier, je découvre la marque: c'est un Gios. La géométrie correspond aux vélos de compétition de la fin des années 70. Bingo! Je transforme alors la barre d'alu en single-speed et l'échange contre trois caisses de bière et un peu d'argent.
Entretemps un Canyon est arrivé dans l'écurie, il ne verra pas tant de route que cela: je déménage à Munich et n'ose pas trop sortir seul. J'ai alors une amie qui me traine vers l'escalade et la montagne. Je rapatrie alors le Gios en France et utilise le vélo sportif quotidien jusqu'en 2017; un automobiliste décide alors de m'expédier à l'hôpital. Durant ma convalescence je retrouve une carte "France: VTT& Randonnées cyclos" que j'ai acheté en 1999. Le Paris-Brest-Paris figure dessus. C'est décidé: je participerais au prochain! Je veux alors consacrer tout l'argent des dédommagements à la reconstruction d'un vélo, mais cela ne suffit pas. On vaut plus cher mort que vivant pour les assurances. La roue tourne: je trouve un cadre en titane dans les petites annonces, de plus les randonneurs munichois ont été relancés par Jorg et Igor. Je commence donc ma première série de brevets en 2018. C'est le coup de foudre: les paysages sont fantastiques, les montées ambitieuses et les cyclistes très accueillants.
En 2019, deuxième série de brevets. Malheureusement je dois aussi me reconvertir professionellement et chercher un nouveau travail, le temps manque donc pour sortir. J'arrive à Rambouillet avec seulement 3493 km sur le vélo pour cette année. Un peu court, mais mon entrainement de "nageur-sauveteur" (je n'ai pas trouvé d'équivalent en Français pour "Rettungsschwimmer") assurera l'endurance pour l'aller-retour. Et le moral? Je n'ai pas l'ombre d'un doute: si je commence, je finis! D'autant plus que les cyclos, le public et les bénévoles apportent une telle joie et une telle énergie qu'il faut être bien malheureux ou bien égoïste pour abandonner et laisser leurs espoirs vains. Bref, je finis en 84h et comme je n'ai pas fait suffisamment attention: je me retrouve avec le petit doigt engourdi. Pour combattre l'impatience et l'inaction je parcours internet, ce forum... Et je prépare la liste des objectifs et des rêves pour les saisons prochaines: une Super-Randonnée? Adhérer au club des cent cols? Un daudécaudax? Un tour en Flandre? Dans le Massif Central? Les jours passent et la liste s'allonge!
Au plaisir d'échanger avec vous, et pourquoi pas, de faire un morceau de chemin ensemble!