Le PBP du djeune

Pas de photo cette fois ci pas le courage d'en faire et de sortir l'appareil sous la pluie en plus ! J'ai trimbalé l'appareil pour rien...
J'ai pas fais trop long cette fois-ci . Seulement 1750 mots.

Parti à 20h30 de St Quentin avec le dernier groupe du départ – de 80h, je passe la nuit sans trop de difficulté dans les roues mais en forçant un peu. A Mortagne au Perche, premier contrôle, j’ai 30km/h de moyenne. J’arrive à Villaines la Juhel au petit matin avec finalement 28km/h de moyenne du fait du dénivelé qui m’a poussé à ralentir. Pas de flotte durant toute la nuit, une très bonne chose ! Les choses changent malheureusement avec une pluie fine qui se met à tomber pratiquement du matin jusqu’au soir ! Quelle galère ! Beaucoup de monde sur les routes pour nous encourager, heureusement, ça fait du bien au moral. L’organisation a été parfaite, j’ai très peu attendu lorsque je voulais me ravitailler, ce qui n’a sûrement pas été la même chose pour tout le monde. Un grand choix pour manger, tout presque parfait mis à part le prix un peu salé que m’a coûté la semaine… Beaucoup m’ont demandé mon âge, normal, les gens ont été surpris de voir quelqu’un de si jeune alors que la moyenne d’âge des participants est de 50 ans. En fin de journée, à 20h, je croise le groupe des premiers, c’était juste avant Carhaix : ils m’ont donc mis presque 200km, impressionnant ! Je suis resté une vingtaine de kilomètre avec un slovaque avant d’arriver à Carhaix, on prenait des relais à tour de rôle et j’ai bien peur que ça m’est fait du mal. J’arrive au pointage à 20h15, je me ravitaille et au moment de me relevé : aïe, j’ai mal au genou gauche… Je pense tout d’abord que ça va passer. J’entame le trajet jusqu’à Brest : une grande galère ! La nuit tombe, j’en ai raz le cul, je me retrouve souvent tout seul, j’ai très peur de me tromper malgré le très bon fléchage. Sensation très bizarre, j’ai mal au genou, j’ai l’impression que plein de monde est autour de moi à me donner des conseils, à me dire la route à suivre alors que je suis seul. Je rêve ? Je deviens fou ? Finalement, un passage légèrement sur le bas côté me réveilla, je fis un arrêt d’une minute et reparti tout seul, enfin sans mes ombres… J’ai vraiment galéré dans la montée du Roc de Trevezel même si le pourcentage de la côte n’était pas très fort et l’arrivé à Brest m’a paru interminable. Je pointe finalement à 1h40, légèrement en retard sur mon timing sachant que j’avais pu grapiller 1h30 grâce au départ rapide. Douche et au lit pendant 2h30. Je mis très peu de temps à m’endormir malgré les ronflements !

Le levé fut assez dur surtout que j’avais encore mal au genou. Départ de nuit vers 5h20, j’étais pressé que le jour se lève, rouler de jour est quand même plus agréable. Ce trajet jusqu’à Carhaix fut de nouveau pénible avec un genou qui me faisait de plus en plus mal. C’est durant cette période que j’ai pensé à abandonner, j’en avais les larmes aux yeux de douleur ou plutôt de rage ! Pour moi, il était inconcevable que j’abandonne mais, d’un autre côté, je n’avais pas envie de me bousiller le genou. Arrivé à Carhaix, seul contrôle où j’ai vu du monde : beaucoup n’avait pas encore pointé à Brest, je me suis dirigé vers le poste de secours. On m’annonça que j’avais une tendinite. En me passant une crème anti-inflammatoire (Voltaren), l’infirmier m’annonça qu’il avait soigné beaucoup de tendinite ce matin. Je dois dire, qu’il me dise ça m’a un peu remonté le moral et c’est pour ça que j’ai décidé de continuer. En repartant j’ai acheté dans une pharmacie un tube de Voltaren et je suis reparti. En arrivant à Carhaix, j’avais déjà 1h de retard sur mon timing, je devais m’arrêter qu’un petit quart d’heure mais finalement, mon temps d’arrêt approchait les 1h15… Je n’ai guère été plus vite en repartant, mon compteur affichait difficilement 18km/h de moyenne. J’étais vraiment seul : tout le monde me doublait, je ne pouvais prendre aucune roue. Heureusement, ça allait de mieux en mieux et en plus, le soleil montra le bout de son nez pour la première et dernière fois : ça ne dura pas plus de 30 minutes puis, une nouvelle averse arriva. Me mettre en danseuse me soulageait le genou et je sentais de moins en moins la douleur. Je pu reprendre des petits groupes et, re problème au genou à 30km de Tinténiac : lors d’une côte où je força un peu plus, je senti comme si le point qui me faisais mal de la tendinite éclata dans toute la jambe se répandant dans les muscles de la cuisse et du tibia. Pas très agréable… Après avoir pointé vers 20h : 3h de retard, mettre ravitaillé, je suis retourné voir le poste de secours où ils m’ont annoncé que la tendinite s’était généralisée… Ils m’ont de nouveau étalé un peu de crème et c’était reparti. J’ai voulu faire assez vite pour profiter des derniers moments de jour. Ca à ensuite plutôt bien été jusqu’à Fougères, petite étape de 55km ou j’ai pu suivre les groupes. Je commençais à m’interroger sur la suppression de la pause de 5h que j’avais prévu à Villaines le Juhel mais, la réflexion ne dura pas très longtemps vu que j’avais un train à prendre le lendemain en rentrant à Paris, j’étais assez pressé. Dès Fougères, il commença à pleuvoir des trombes d’eau puis, en repartant, ce n’était que de la pluie fine mais qui dura sans cesse et toute la nuit ! Insupportable ! A 2h30, tellement que j’en avais marre, je décidais de m’arrêter dormir sur un banc à côté de toilettes publiques dans mon duvet. Je pense que c’était à Ambrières des Vallées. J’étais à moitié à l’abri, de l’eau me tombait sur le visage. Je m’accordais en premier lieu 20 minutes de sommeil puis, 20 minutes supplémentaire tellement j’en pouvais plus. Un réveil avec le téléphone : très utile !

Il fallais que je reparte : le froid en repartant n’était pas très encourageant, je grelottais. Encore de la pluie et problème mécanique en arrivant sur Villaines la Juhel : ma chaîne tombais sur le cadre lorsque j’arrêtais de pédaler. En faite, c’est le dérailleur qui refusait de se tendre. Tout d’abord, je pris peur en pensant que j’allais avoir de nouveaux problèmes avec les cliquets de ma roue libre mais en réfléchissant un peu plus, je m’aperçu que ce n’étais pas du tout le même problème. Le mécano présent à Villaines m’arrangea le problème en forçant un peu et en bidouillant… Peut-être qu’il manquait de graisse à cause te toute cette flotte ? Je pointais à 6h30. Je devais y arriver à minuit et m’y arrêter 5h ! Et merde, 1h30 de retard !!! Pas le top, surtout que je perds encore un peu de temps pour arriver à Mortagne au Perche, pointage à 11h16. Durant cette étape, j’ai été obligé de m’arrêter à un café prendre un grand café alors que je n’en bois jamais d’habitude, c’est pas bon ! Pause obligatoire car je ne roulais plus droit… je me suis retrouvé 3 fois dans l’herbe sur le bord de la route dont une fois bien dans les orties ! Pas très agréable mais le café me réveilla jusqu'à la fin : une vraie drogue ! Durant les 142km restant, j’ai augmenté le rythme car je me sentais assez bien et arrivé à l’heure à St Quentin devenait une de mes principales préoccupations. Je calculais sans cesse la moyenne que je devrais tenir pour arriver à l’heure. L’arrivé sur Dreux n’était vraiment pas terrible. Mais pourquoi nous faire passer par là ? C’est horrible la bausse ! Des champs à pertes de vu et des noms de villes supers moches. Les machins –ville ont tendance à m’énerver. Je ne sais pas pourquoi… Pointage à Dreux a 14h46 et départ illico sans même manger, il me restait quelques derniers trucs dans la sacoche. Passage dans l’agglomération de Dreux en repartant et crevaison ! Evidemment, toujours quand ont à pas le temps… La poisse ! Je n’ai pourtant jamais réparé aussi vite. Retour sur St Quentin assez rapidement : j’ai réussi à prendre de bons groupes. Grosse averse pendant les 10 derniers kilomètres pour bien montrer que c’était une année pourrie, des feux tricolores qui font chié et une arrivé au pointage à 18h04. Super juste pour moi ! Je fini donc en dessous de la barre des 70h avec un temps de 69h34.

Retour au camping car en flèche pour prendre mes affaires, me changer et poser mon vélo. Je dois me rendre à Paris Montparnasse pour 19h35 prendre le TGV qui me mènera à Vannes, hôtel en arrivant à 22h30 avec mon oncle, et départ pour Quiberon puis le bateau pour Belle-Île le lendemain matin pour être à 15h pour le mariage de ma cousine. Grand marathon, j’arrête une voiture pour quelle m’amène le plus près possible de la gare, en plus, il pleut toujours des cordes… je réussi à prendre le train à 19h03, aïe, ça va être très juste. Pourvu que le TGV ai du retard… Je m’étais renseigné la veille du départ de PBP savoir combien de temps mettait le RER de St Quentin à Paris : 35 minutes fut la réponse… Je suis arrivé à Paris pile à 19h35, arrivé au panneau d’affichage, le train pour Lorient était en train de s’enlever. La poisse ! Je regarde quand même sur le quai mais trop tard, le train était bel et bien parti… En plus, c’était le dernier train du jour. Je me décide donc pour changer le billet avec un train le lendemain matin : départ 7h et arrivé à 10h47 à Vannes ce qui est encore possible pour le mariage. Je mange au Quick de la gare et retour sur St Quentin en compagnie d’Américains vélo couchistes rencontrés à la gare. Rentré au camping car, douche : et oui, je n’avais pas eu le temps, et petit dodo de 23h à 4h… snif, pas beaucoup. J’ai pris de la marge pour être sûre de ne pas louper une fois de plus le train et j’arrivais donc avec 1 heure d’avance ! Maintenant, il ne fallais pas s’endormir dans la gare ! J’ai remédié au problème en marchant assez souvent. Je passe les détails et finalement, j’arrive à 13h sur Belle-Île, le temps de me changer pour le mariage. Contrat remplit !

Salut Titius,

ta manière de décrire ton Paris-Brest, et surtout la fin avec le mariage est inimitable.

Félicitations.

bah alors, ça y est, maintenant tu es marié

Salut Titius

Quand tu es devant le monde t'es plutôt un "taizeux", mais qu'est-ce que t'as comme goule quand tu écris tes aventures!!!

J'espère que tu feras encore beaucoup de grandes randos, car tes comptes-rendus sont vraiment à croquer.

Tout mon respect pour cette réussite et encore bravo.

À compter de ce jour, si tu fais un PBP tous les quatre ans, tu vas en aligner quelques-uns!!!

Bravo, jeune titius. Il y a 32 ans, c'est à dire à l'âge de 22 ans, je mettais preque le même temps que toi: 69h42 (dans de bien meilleures conditions il est vrai. J'en suis à mon 9e départ dans PBP (je n'ai pas dit 9e arrivée). Tu vois, il y a de l'espoir!
Encore bravo

Loup-cervier a écrit:

Quand tu es devant le monde t'es plutôt un "taizeux", mais qu'est-ce que t'as comme goule quand tu écris tes aventures!!!

Tu l'as remarqué aussi ?
Ben oui, je ne suis pas très bavard et assez réservé devant du monde... Un grand défaut....
Le net ça aide un peu

Loup-cervier a écrit:

À compter de ce jour, si tu fais un PBP tous les quatre ans, tu vas en aligner quelques-uns!!!

felix78 a écrit:

Il y a 32 ans, c'est à dire à l'âge de 22 ans, je mettais preque le même temps que toi: 69h42 (dans de bien meilleures conditions il est vrai. J'en suis à mon 9e départ dans PBP (je n'ai pas dit 9e arrivée).

Ca m'en fera 16 si je fais tous les PBP jusqu'à mes 80 ans en admettant que ça reste tous les 4 ans.
Y'a de l'espérence !
Beau palmarès Felix78 !

Merci à vous tous !

Salut titius. Félicitations pour ton PBP. Lorsque nous nous sommes croisés avec le groupe des bordelais, j'avais remarqué que tu avais plutôt le moral en berne à ce moment là du PBP. bravo pour ton courage.
Pour notre part, cela fut plutot éprouvant (Maurice a certainement du t'en parler.)
A bientôt.

Oui, c'est vrai qu'à se moment, j'avais plutôt le moral dans les chaussettes , c'était au retour juste après Carhaix pour moi, juste avant pour vous, ça va de soit . Je venais de me taper la partie la plus laborieuse pour moi : Carhaix-Carhaix. Mais à partir du moment où l'on s'est rencontré, la galère était derrière, (en plus, le soleil avait pointé le bout de son nez ), enfin excepté la nuit du mercredi à jeudi : de la flotte toute la nuit sans aucun répi ! Mais, l'envie d'abandonnée n'était plus là .

Apparemment, vous ne vous en n'êtes pas trop mal tiré quand même. Pour Maurice, ça a été à merveille d'après ce qu'il m'a dit. Bravo à vous aussi. Vous étiez4 ou 5 je crois ? Que vous soyez tous arrivé, c'est vraiment bien !

Bonjour Titius !

Je n'avais pas encore pris le temps de t'écrire... et je t'adresse toutes mes félicitations !! Heureusement que tu avais un train à prendre... et grace à ça, tu me bas d'un quart d'heure... et oui comme tu es parti à 20h30 (moi 20h00) et que tu es arrivée que 15 min après moi. (Et du coup je crois que tu termines 3ème girondins ! belle perf !)
Quand je t'ai vu à Brest, j'avoue que je ne donnais pas cher de ta peau, et finallement tu n'étais pas si loin de moi au vu de tes temps de passage ! si j'avais su j'aurais pu t'attendre...
J'ai fait un récit également (du moins il s'est vite transformé en roman photo de 50 pages)... et nos périples respectif se ressemblent pas mal... on a un peu galéré au même endroit... hormis que j'ai pas eu de tendinites et aucun problème mécanique...
En tout cas encore un Grand Bravo à toi !!

Bravo aussi à toi Titou33600... je sais que ton PBP n'a pas été marrant non plus, surtout pour ton collègue Michel P.

Au fait Titius et Titou, avez vous vos temps de passages aux contrôles ? si ça vous interresse je les ai !

@ bientôt
l'autre Thierry de Bordeaux (alias le Lézard Vert)

Salut !

J'étais si mal que ça à Brest ? Oui, en faite, je sais, je me suis vu... un gars de la web TV m'a interviewé et j'ai trouvé que j'avais une tête qui fait peur. On dirait un vrai guignol qui parle devant la caméra, je ne savais pas quoi dire... C'est pour ça que je n'ai rien dis sur le forum enfin maintenant, vous pouvez aller voir : pas trop de remarques désobligeantes...

Sinon oui, c'est vrai je t'ai battu de 15 petites minutes ! D'après les 3 dernières heures de passage, nous avons 1h15 d'écart à Mortagne, 0h48 à Creux et plus que 0h15 à Guyancourt. J'étais plus en forme que toi à l'arrivée.
Et oui, je veux bien mes horaires de passage, il m'en manque quelque un, merci.

Titou33600 a écrit:

Salut titius. Félicitations pour ton PBP. .

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1000 BRAVOS à toi TITIUS - ton récit est trés détaillé et de ce fait trés vivant - chacun peut se retrouver dans tes tourments, tes tentations d'abandon qui nous assaillent tous à un moment ou à l'autre - Surmonter les douleurs d'une tendinite, je t'admire vraiment - Ta description des fantômes qui te hantent lorsque le sommeil te gagne, de tes roues qui s'égarent dans le fossé qq. instants - toutes tes douleurs , tous ces détails accumulés qui aboutissent à faire de ton PBP le récit d'une grande aventure , qui restera INOUBLIABLE dans ta vie. Tu es sans doute notre benjamin et tu pourras témoigner dans les éditions futures à quel point ce PBP 2007 a été le plus dur .
Il est difficile de comparer avec les conditions normales, mais je pense que tu aurais pu faire autour de 60 heures avec une meteo normale.

Jean-claude PIPET a écrit:

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1000 BRAVOS à toi TITIUS - ton récit est trés détaillé et de ce fait trés vivant - chacun peut se retrouver dans tes tourments, tes tentations d'abandon qui nous assaillent tous à un moment ou à l'autre - Surmonter les douleurs d'une tendinite, je t'admire vraiment - Ta description des fantômes qui te hantent lorsque le sommeil te gagne, de tes roues qui s'égarent dans le fossé qq. instants - toutes tes douleurs , tous ces détails accumulés qui aboutissent à faire de ton PBP le récit d'une grande aventure , qui restera INOUBLIABLE dans ta vie. Tu es sans doute notre benjamin et tu pourras témoigner dans les éditions futures à quel point ce PBP 2007 a été le plus dur .
Il est difficile de comparer avec les conditions normales, mais je pense que tu aurais pu faire autour de 60 heures avec une meteo normale.

Merci J-C, ça fait très plaisir
Pour un délais de 60h, je ne pense pas... si j'avais à une vitesse normale sur le retour, c'est-à-dire, réussir à arriver en début de nuit à Villaines, j'aurais fais une nuit. Mon but n'était pas de le faire en 60h mais, plutôt d'avoir mon train (que j'ai raté d'ailleurs ).