Juin 44, une bataille en Normandie - 11/05 à 5h - Montebourg

Merci à Stéphane Gibon pour son accueil, l’excellente organisation de ce BRM (trace GPS, road book avec les curiosités touristiques ou en rapport avec le thème, …) et tout ce qu’on n’a pas l’habitude de trouver sur un BRM comme les saucisses grillées, les gaufres de Papa Gibon ou le riz au lait à l'arrivée 😋 



Nous avons quitté Montebourg à 5h05.
Seuls les 100 premiers km furent humides, avec une petite pluie et surtout des routes bien trempées. Ensuite le temps s'est progressivement amélioré pour finir avec un ciel entièrement dégagé. Par contre le vent d'Ouest/Nord-Ouest (15/20 km/h avec rafales à 40/50 km/h) lui ne nous a pratiquement pas quitté.
Nous avons d'abord roulé dans un groupe d'une bonne douzaine. A Port-en-Bessin (km 86) Ted a souhaité faire un arrêt boulangerie. Nous avions prévu de rouler ensemble, je l'ai donc attendu à la sortie de la ville. Nous sommes repartis à 2. Nous avons fait une pause casse-croute d'une bonne demi-heure avec sandwich jambon beurre, sandwich saucisse grillée et pâtisserie à Aulnay-sur-Audon (km 172). Cette pause fut la bienvenue car depuis la sortie de Caen le parcours était vallonné et nous ressentions le vent défavorable. Notre moyenne était tombée à 27,6 alors que le vent favorable et le faible dénivelé  nous avait permis  de rejoindre Pégasus Bridge (Km 132) à près de 30 km/h de moyenne.

Nous avons continué à rouler à 2 jusqu'à St Sauveur le Vicomte (km 286) où nous avons trouvé Christian, un caennais avec qui j'avais roulé l'an dernier sur le 200 de St Lô. Il n'avait plus de GPS et venait de se rallonger de 30 km. Il nous a demandé s'il pouvait rouler avec nous. Après une pause boisson-nourriture dans un bar, nous sommes donc repartis à trois. A trois nous sommes restés jusqu'à l'arrivée.

La partie Portbail-Cherbourg est bien vallonnée et après 300 km les longues bosses ont commencé à faire mal.
Arrivés à Cherbourg (km 342), il nous a fallu gravir la montagne du Roule. J'appréhendais cette bosse d'un bon km à près de 9%. Finalement nous l'avons montée plutôt facilement. La-haut la récompense de la vue sur Cherbourg et sa rade nous attendait.





Pour la dernière portion nous avons retrouvé le vent favorable, même s'il m'a semblé un peu tomber après le coucher du soleil.

Après 407 km et 3100 m de D+, nous sommes arrivés à Montebourg à 23h36 en ayant pris le temps de valider les 3 BPF du parcours. Soit un temps arrêts compris de 18h31. C'est une demi-heure de plus que le délai maxi que je m'étais fixé. Ma moyenne roulée est de 25. J'avais prévu 27 avec des conditions météo neutres et en groupe. Au regard du vent et en ayant fait l'essentiel du parcours à 2 puis 3 seulement, tout cela n'est finalement pas si mal. J'avais déjà fait ce 400 en juillet 2017 par beau temps et sans vent en 19h14 à une moyenne roulée de 25,6. Confirmation une nouvelle fois de l'importance en longue distance d'une bonne gestion des arrêts.

Citation :

Lauguste85

Au monument des Brévands

Ce monument est superbe. C'est un parachutiste de la 101th Airborne agenouillé devant la tombe d'un para US enterré sur le champ de bataille (casque sur le fusil planté dans le sol).
Il y avait de petites passerelles par dessus la Douve à cet endroit. Prendre et tenir ces passerelles étaient vital afin de relier les troupes Américaines de Utah et Omaha-Beach. Ces hommes l'ont fait. Il en est de même pour l'écluse de la Barquette juste à coté.
La plage de Omaha est de loin la plus meurtrière. La plage d'Utah la moins meurtrière grâce en partie à la neutralisation des renforts par ces parachutistes des deux division aéroportées.

Pour ceux ayant vu la série US du début des années 2000 "Band of brothers" ou "Frères d'armes", dans l'épisode 2 (Jour J), les hommes de la Easy Company prennent une batterie allemande de campagne. Vous êtes passé juste devant le mémorial de ce haut fait d'armes (Statue Dick Winters entre Utah-Beach et Ste-Marie-du-Mont).
Aussi vous avez traversés Carentan, prise de haute lutte par les paras US face aux paras allemands. Un peu plus loin, le carré de choux, la chaussée de Carentan. C'est l'épisode 3 de cette série historique.
Tout cela pour dire que ce petit secteur autour de Carentan est d'une grande richesse historique, bien plus que Ste-Mère-Eglise

Vendredi 10/05: j'arrive à Saint-Vaast la Hougue la veille du BRM400 de Montebourg. J'ai réservé un logement pour le week-end, mon épouse m'accompagnant. Il pleut abondamment depuis midi et çà va durer jusqu'en soirée. Je cesse de consulter les prévisions météos qui demeurent médiocres pour le samedi. De plus, un fort vent de nord-ouest est annoncé, çà promet! Pas le choix, il faut valider ce 400, le calendrier est serré!
             L'accueil de la famille Gibon père et fils est fidèle à ses bonnes habitudes: copieux petit-déjeuner et mise à disposition d'une salle qui permet de se préparer en évitant la froidure extérieure. Le tout avec une disponibilité sans faille!
             Nous sommes environ 25 à filer dès 5h vers les sites du Débarquement avec un vent 3/4 dos. Au premier contrôle d'Utahbeach (km 25) personne ne s'arrête! Oups!... Soit, je me dis que mes compagnons de route connaissent la réponse à la question posée par Stéphane, soit ils la chercheront sur leur téléphone, soit je n'ai pas tout compris! Et comme devant, çà "traine" à près de 40 à l'heure, je laisse filer... Le raisonnement est toujours très simple dans ces cas-là: soit ils sont très forts et je n'ai rien à voir avec eux, soit il y aura bien un moment où les mouches vont changer d'âne...
             Le jour se lève et il me reste 375 bornes à parcourir, ce sera le job de la journée. Je sais qu'avec le vent favorable et le relief modéré jusqu'à Caen, ce sera facile. Après, nous changeons de direction et vont apparaître quelques belles montagnes russes. C'est là qu'il faudra en avoir gardé sous la pédale. Et çà va se passer exactement comme prévu! J'apprends à Aunay sur Odon, que de la petite dizaine qui cavalait devant,il n'en reste que 3! Les autres ont éprouvé le besoin de souffler en arrivant à Caen.
             Me sachant 4ème, je comprends que j'ai eu raison de jouer la prudence. La remontée vers Carentan s'effectue avec le vent 3/4 face. C'est dur mais çà passe...
             La transversale vers la côte ouest jusqu'à Portbail se révèle moins dure que je ne craignais. Ce BRM aurait pu se terminer à Portbail où une voiture me percute en redémarrant alors que je m'arrêtais devant une boulangerie. Fort heureusement, ce sera sans dommage pour le vélo et moi-même, bien que je sois aller tâter durement le bitume.
             En sortant de Portbail, je reviens sur le 3ème qui semble connaître un moment difficile. Il s'accroche pourtant bien dans les côtes de Briquebecq et de Brix, mais je le perdrai dans Cherbourg en montant au fort du Houle.
             Il reste ensuite 50 bornes à effectuer avec vent favorable en suivant la côte nord-est du Cotentin, tout en profitant de la superbe luminosité de fin de journée. J'arrive à Montebourg à 21h50 après une balade de 16h45. Je suis satisfait de ma journée, je n'ai pas connu de moments très difficiles, je connaissais bien le parcours de ce BRM et çà m'a bien servi. Connaissant mes limites, je savais qu'il ne fallait surtout pas m'entêter à vouloir suivre le groupe du matin, talentueux certes, mais sûrement trop fougueux.
            Merci à Stéphane et à son papa pour leur accueil et leur belle constance à attendre les concurrents tout au long de la nuit.
            Il va falloir maintenant penser au 600...

Bravo, ce devait être un beau brevet, dommage un peu loin, t'as du faire pas mal de bagnole 

bubu24 a écrit:

...Au premier contrôle d'Utahbeach (km 25) personne ne s'arrête! Oups!... Soit, je me dis que mes compagnons de route connaissent la réponse à la question posée par Stéphane, soit ils la chercheront sur leur téléphone, soit je n'ai pas tout compris! ...

Bonjour à tous,
Et t'as tout compris au final ?
Une question qui n'en est pas une ? un truc connu des locaux ? T'as fait quoi ?

Bonne route à tous.

Il fallait trouver le nom du snack-buvette à Utahbeach qui porte le nom d'un président américain, son fils ayant débarqué là. En l'occurrence, Roosevelt. Il fallait prendre à droite et suivre une allée en dehors de la route sur une centaine de mètres.
            Mais j'ignore comment les autres ont procédé. Stéphane a sans doute la réponse.

veloblan a écrit:

Bravo, ce devait être un beau brevet, dommage un peu loin, t'as du faire pas mal de bagnole 

             En fait, j'ai joint l'utile à l'agréable. Je suis remonté en Normandie pour faire un peu de tourisme avec mon épouse, valider un BRM 400, et le lundi, signer la vente de ma maison.

bubu24 a écrit:

Il fallait trouver le nom du snack-buvette à Utahbeach qui porte le nom d'un président américain, son fils ayant débarqué là. En l'occurrence, Roosevelt. Il fallait prendre à droite et suivre une allée en dehors de la route sur une centaine de mètres.
            Mais j'ignore comment les autres ont procédé. Stéphane a sans doute la réponse.

Beaucoup de trace GPS. Quelques réponses à la question à cette endroit. Aucune photo vu la luminosité.

Je ne sais pas si la buvette porte le nom du président US en 1944 (Franklin Roosevelt). Ou si c'est le nom du général Américain (Théodore Roosevelt Junior) débarqué ici avec la première vague le 6 juin 1944, détenteur de la Medal of Honor et inhumé à Colleville, lui même fils de président US (Théodore Roosevelt)

Paddy a écrit:

bubu24 a écrit:

...Au premier contrôle d'Utahbeach (km 25) personne ne s'arrête! Oups!... Soit, je me dis que mes compagnons de route connaissent la réponse à la question posée par Stéphane, soit ils la chercheront sur leur téléphone, soit je n'ai pas tout compris! ...

Bonjour à tous,
Et t'as tout compris au final ?
Une question qui n'en est pas une ? un truc connu des locaux ? T'as fait quoi ?

Bonne route à tous.

Il y avait que deux locaux sur le BRM. Dont un seul faisant PBP.
La réponse est sur Internet très facilement en effet.

Un régal de prendre connaissance de ces CR.
Un grand merci à Stéphane et son papa pour cette organisation sans faille.
J'ai pu bénéficier de l'accueil la veille au soir arrivant par le train de Valognes
Les sensations du départ sont très bien décrites dans les cr et je ne vais pas revenir dessus. J'avais équipé ma randonneuse pour l'occasion et ce fut difficile de suivre la cadence des vélos "légers". Du fait me suis retrouver logiquement avec "Juan" un parisien équipé également d'un mulet, cadre acier garde-boue et sacoche Berthoud.
Ce fut une journée splendide, sur les traces de nos valeureux héros.
De retour vers Carentan en fin de journée, je laissais Juan à son destin et mis cap sur Montebourg car je me voyais pas finir à 01h00 du matin, sachant que le lendemain je devais rentrer par la "flèche de France Cherbourg Paris".
Tant pis pour l'homologation compte tenu que j'étais pré qualifié au PBP, revenant de ma campagne Italienne "6+6 isoles".
Ce fut une bataille contre Eole qui n'a rien lâché, 50km/h pleine bille, avec la prise au vent des sacoches surbaissées, le poids du vélo, et les bosses du pays d'Auge, croyez moi les kms ne défilaient pas bien vite. J'ai pu tester mon Bivy à Thury Harcourt dans un abri de fortune en bordure de la voie verte nouvellement créée.
Essai plus que satisfaisant compte tenu de la froideur du petit matin, 2/3 degrés max.

Ci-joint mon petit cr en Photo





https://photos.app.goo.gl/eCTYhz1D8i2vuJpV7

Jamais 2 sans 3 dit-on !

Samedi dernier, c'était donc la 3ème fois que je parcourais ce beau parcours dessiné par Popiette.
La première fois, c'était en juillet 2017 et ce fut mon entrée dans la cour des grands : premier BRM 400 validé et même premier BRM supérieur à 200 validé !
J'avais roulé les 80 premiers kilomètres dans un petit groupe de 4 que j'avais laissé filer dans la côte de Commes après Port en Bessin. J'avais donc terminé le 320 derniers km tout seul.

La seconde fois, c'était fin mars et je l'ai racontée dans ce fil. Je suis parti de la maison et j'ai roulé tout seul avec une belle météo printanière.

La troisième fois, c'était donc samedi dernier, toujours avec une belle météo malgré les prévisions pas très optimistes et dans un groupe de 6 à 7 de bout en bout... ou presque, car les 25 km ont été faits à 2.

Le trajet est connu et reconnu, mais Popiette a pris la peine de dessiner quelques variantes pour agrémenter ce BRM 2019. Il ne roulera pas avec nous et c'est donc moi qui ouvre la route pour sortir de Montebourg/Saint Floxel. Je ne mènerai pas longtemps la danse car ça pousse derrière (et pas que le vent). A peine en vue de Fontenay sur Mer ça part devant.
J'essaie de maintenir l'allure car j'ai une mission à remplir : prendre une photo de groupe devant un monument et je pensais la faire à Utah Beach.

Là, à la grande surprise de Bubu24 et de moi-même, le groupe continue à rouler sans se soucier du pointage. Nous ne sommes donc que 2 cyclos à faire le crochet pour aller déchiffrer le nom du Roosevelt. Tant pis pour la photo de groupe, de toute façon il ne faisait pas encore assez jour car il est à peine 5h50.
On rattrape un groupe qui me semble plus convenir à mon allure habituelle. On roulera d'ailleurs ce BRM tous ensemble. Le reste de la troupe s'est envolée dans la montée vers Sainte Marie du Mont.

La photo de groupe sera finalement faite à Omaha Beach, mais par un curieux hasard, on aurait pu la faire à l'écluse de la Barquette car le premier groupe nous double pendant notre pause technique... Ils n'étaient pas censés être loin devant nous les costauds ?

La traversée de Carentan est rapide et le vent continue à nous pousser. Nous bifurquons bientôt à Vierville sur Mer pour longer Omaha la sanglante.
Le groupe ne le sait pas encore, mais ils vont constater que j'ai adapté mon matériel pour mieux profiter des descentes : je suis plus lourd et je prends de la vitesse. Je jouerai (parfois inconsciemment) à ce petit jeu dans presque toutes les descentes du parcours : même en queue de peloton en haut de la bosse, il est rare que je ne sois pas le premier en bas.


On remonte à Saint Laurent sur Mer et on s'appuie sur le vent pour enchaîner vers Port en Bessin, puis la montée de Commes et enfin la montée d'Arromanches. Petit arrêt photo pour que le groupe se reconstitue et pour admirer le paysage sous ce beau soleil. Le panorama nous rassure sur les conditions météorologiques à venir.

Le vent reste notre allié sur la suite du parcours et on enlève le faux-plat montant entre Asnelles et Ver sur Mer en une bouchée de minutes. Sur la route de Courseulles mon compteur semble bloqué à 35/37 km/h... Oups !   Il va falloir lever le pied si l'on veut tenir sur la distance !
Le passage au pied de la croix de Lorraine permet de ralentir l'allure en zig-zaguant sur le port.

On apprécie la délicate attention de Popiette qui nous fait éviter un bout de route droit et vent dans le dos (mais un peu passant) pour faire un crochet par Reviers, son petit centre typique, son cimetière canadien et sa montée en sortie de village.
Après cet épisode de fractionnée, c'est du tout plat et encore du vent arrière qui pédale à notre place avec le soleil qui a séché la route.

Nous arrivons au café Gondrée vers 10h28. Photos de rigueur :
Nous profitons des toilettes publiques pour remplir les bidons. Notre groupe repart juste après 2 cyclos qui sont arrivés juste après nous, dont 1 jeune qui fête ses 19 ans ce jour-là.  

Laissant Pegasus Bridge dans notre dos après une pause de 15 minutes, nous pédalons vers Caen qui sera vite atteint puisque nous serons à Eterville vers 11h30.
Nous avons tourné à droite mais le vent ne nous semble pas si gênant pour notre progression. Certes, il ne pousse plus dans le dos, mais il n'est pas face à nous.
Néanmoins tout le monde se projette vers la pause prévue à Aunay sur Odon qui sera atteint vers 12h35. Arrêt à la boulangerie, prise de position sur la terrasse du café pendant que le marché est en train de plier bagages. On déjeune.

Mais lorsqu'on veut partir, voilà que les nuages noirs qui menaçaient mettent en route leur artillerie. Nous nous réfugions bien vite à l'abri de ces projectiles humides et froids. Une fois l'attaque terminée, les combattants reprennent leurs armes et partent à l'assaut des 230 km restants et du vent de face.

Le soleil revenu et réchauffé par les montées, tout le monde profite de la pause devant le cimetière de Tilly sur Seulles pour enlever veste, coupe-vent, couche en trop...

A Saint Paul du Vernay, une petite frayeur qui aurait pu mal finir : des roues se touchent et un cyclo tombe au sol. Plus de peur que de mal, pas de bobo pour le cyclo ni pour le vélo. Ouf ! On peut repartir avec une vigilance accrue : on vient juste de passer la moitié du parcours... il en reste donc encore autant à faire devant les roues !

Pendant cette partie, nous jouons au chat et à la souris avec Joël qui roule en solitaire. Il monte mieux que nous mais nous le rattrapons à la faveur de ses arrêts. Puis nous le perdons de vue mais continuons notre chemin avec le vent qui ralentit un peu notre allure. Surtout sur la partie entre Saint Jean de Daye et Saint Pellerin. L'arrivée à Brévands est toujours agréable avec cette allée bordée d'arbres.
Après le pointage devant le monument à 17h00, nous rallions Carentan où nous avons prévu un arrêt pour nous ravitailler. Un des membres du groupe est attendu à Sainte Mère Eglise et nous fausse donc compagnie.
Un saut à la boulangerie et un stop au café des sportifs. Avec une assemblée un peu plus nombreuse, l'ambiance, déjà typique, aurait pu être exceptionnelle.

Avant que nous ne repartions Joël nous rejoint mais quand il faut repartir son pneu est crevé et ce n'est pas la première fois !

Nous reprenons la route et filons vers Sainte Mère Eglise. C'est juste avant de sortir du bourg que je me rappelle qu'on devait y récupérer un cyclo. J'ai bien cru apercevoir un vélo qui pourrait correspondre sur la place de l'église. Demi-tour droite ! on retourne chercher notre camarade... qui s'est envolé ! Soit ce n'était pas son vélo, soit j'ai déjà des hallucinations...
Tant pis, nous reprenons la route d'Orglandes pour aller pointer au cimetière allemand. Le groupe voulait suivre la trace et il a fallu insister pour qu'on aille jusqu'au lieu du pointage qu'on atteint vers 19h50. Non mais !  

Prochain objectif : Portbail en passant pas Saint Sauveur le Vicomte. Il paraît que la route de la forêt est moins monotone que la grand'route. C'est ce qu'on va voir !
L'heure est agréable, les haies empêchent le vent de trop nous importuner et l'on prévoit une halte à Portbail pour casser la croûte avant la nuit. On touchait au but, on voyait presque le panneau d'entrée dans Portbail... mais Joël a crevé de nouveau ! Arrêt de rigueur et la réparation ne laissera pas le temps au soleil de descendre en dessous de l'horizon.

Nous profitons donc du coucher de soleil à Portbail et rentrons nous réchauffer, rassasier, changer dans un café restaurant. Des assiettes de pâtes sont commandées pendant que j'allège ma sacoche de selle d'une salade mexicaine sur la place.

Avant de repartir, chacun met ses habits pour la nuit qui s'annonce fraîche car le ciel est bien dégagé. Quelques appréhensions concernant la durée des batteries et l'autonomie des phares... mais nous sommes au moins deux dans le groupe avec des dynamos dans le moyeu et des phares qui éclairent fort. Pas trop d'appréhension à avoir.

Nous partons donc dans la nuit tombante vers les majeures difficultés de ce parcours : monter à Bricquebec et Brix, ainsi que la montagne du Roule et ses lacets.
Peu de péripétie sur cette partie, mis à part des crampes aux mollets qui faisaient mine d'arriver juste avant les montées. J'augmente donc la fréquence de l'hydratation et j'évite de forcer en laissant ma place à l'avant pour fermer la marche. Arrêt à Brix pour grignoter, étirer les muscles... On continue vers Cherbourg et la descente de la Glacerie toujours aussi grisante.
Puis la montée de montagne, la cerise sur le gâteau de ce BRM : arrivée à l'entrée du fort du Roule à 00h48 avec les lumières de la ville à nos pieds. Le vent est tombé et ne nous a pas embêtés dans cette partie plus vallonnée depuis Portbail.


On redescend de notre piédestal et on enquille la fameuse piste cyclable. J'ai dû me louper un peu dans la navigation mais nous attrapons tout de même la route du val de Saire sans trop de détours. Yapluka !
Prochaine étape : Barfleur et son petit port. Mais les yeux papillonnent et veulent se fermer. Les discussions sont plus rares lorsqu'on a 350 km dans les pattes.
J'ai du mal à rester éveiller et préviens le groupe : je fais un arrêt dodo à Barfleur ! J'avise un banc devant la pizzeria qui m'avait ravitaillé lors de mon dernier parcours et je m'allonge.
Joël est aux petits soins car il étend sa couverture de survie sur moi alors que je ne pensais pas rester trop longtemps et me laisser réveiller par le froid.

J'entends vaguement que ça parlemente... ça hésite entre rester avec moi, ne pas me laisser tout seul et finir le brevet sans moi. Certain(s) évoquent même l'idée de terminer le brevet et de venir me chercher en voiture ! NON ! Il est 3h du matin, il reste donc 5h de délais et 25 km à parcourir... Même en dormant 3h, je devrais réussir ce brevet. Je suis fatigué, mais pas encore mort !

Au final, c'est Joël qui me réveille 40 minutes plus tard  : le groupe est parti et il est resté pour faire un court somme lui aussi.
On reprend la route tous les deux et on avance à notre rythme sans forcer mais sans trop nous arrêter non plus. Quand on voit les panneaux "Montebourg", on n'a pas vraiment le courage de passer par Crasville comme le suggère Popiette sur la feuille de route : on reste sur la grand'route déserte à cette heure matinale, qui n'est pas exempte de montée non plus, mais peut-être moins casse-patte.

Je laisse Joël faire la pancarte à Montebourg : il l'a bien méritée ! Lorsqu'on arrive nous sommes étonnés de tomber au milieu d'un banquet gaulois !
Nous apprenons que notre groupe est arrivé à 5h et il est 5h20 lorsque nous posons nos vélos. Nous les dérangeons donc en plein gueuleton et ne nous faisons pas prier pour les accompagner !

C'est le ventre calé par les gaufres et sous les premières lueurs de l'aube que nous allons nous coucher après une bonne douche qui détend.
2h de sommeil  et nous revoilà d'attaque pour le petit-déjeuner et le retour à la maison sous le soleil.
Voilà une bonne chose de faite !

Merci encore à Popiette et son père pour leur accueil et leur disponibilité !

GBOUIL a écrit:

Un régal de prendre connaissance de ces CR.
Un grand merci à Stéphane et son papa pour cette organisation sans faille.
J'ai pu bénéficier de l'accueil la veille au soir arrivant par le train de Valognes
Les sensations du départ sont très bien décrites dans les cr et je ne vais pas revenir dessus. J'avais équipé ma randonneuse pour l'occasion et ce fut difficile de suivre la cadence des vélos "légers". Du fait me suis retrouver logiquement avec "Juan" un parisien équipé également d'un mulet, cadre acier garde-boue et sacoche Berthoud.
Ce fut une journée splendide, sur les traces de nos valeureux héros.
De retour vers Carentan en fin de journée, je laissais Juan à son destin et mis cap sur Montebourg car je me voyais pas finir à 01h00 du matin, sachant que le lendemain je devais rentrer par la "flèche de France Cherbourg Paris".
Tant pis pour l'homologation compte tenu que j'étais pré qualifié au PBP, revenant de ma campagne Italienne "6+6 isoles".
Ce fut une bataille contre Eole qui n'a rien lâché, 50km/h pleine bille, avec la prise au vent des sacoches surbaissées, le poids du vélo, et les bosses du pays d'Auge, croyez moi les kms ne défilaient pas bien vite. J'ai pu tester mon Bivy à Thury Harcourt dans un abri de fortune en bordure de la voie verte nouvellement créée.
Essai plus que satisfaisant compte tenu de la froideur du petit matin, 2/3 degrés max.

Ci-joint mon petit cr en Photo : https://photos.app.goo.gl/eCTYhz1D8i2vuJpV7

Tu n'es pas pré-qualifié mais juste qualifié pour PBP
Merci pour les photos, les huitres ont l'air bonnes.