en exclusivité mondiale pour Super Randonneur ; un premier extrait de mon second livre : "42 ans, 42 km"
bonne lecture !
Dimanche 9 mars 2008
Retour aux choses sérieuses ; je me lance bien motivé sur mon parcours A avec toujours la même technique ; accélérer dans les côtes, dérouler souplement dans les descentes et courir à allure marathon sur le plat. Verdict du chrono : 39’10’’ ; encore deux minutes de gagnées en quinze jours, soit quatre minutes en tout en six semaines. J’aime bien ce parcours A ; le petit bois près de chez moi avec ses sentiers étroits, une descente très raide entre les arbres, le musée Pierre et Lumière, le musée du Champignon, les écuries Doma-l’Alleu, la base nautique, le Thouet, le chemin du Coquin, la clinique équine, le golf : un savant mélange de chemins et de routes ; tout en rythme, il est pour moi un bon baromètre de ma forme. Je pense que je l’aime bien, surtout parce qu’il a été la rampe de lancement de mon défi, celui par qui tout a commencé, il est un peu mon bébé, je crois que tout coureur a son parcours fétiche...
Lundi 10 mars 2008
19 heures, je finis mon " taf ", je rentre en courant en tenue de travail ; jeans et blouson, pas l’idéal, mais ce n’est pas bien grave, ça me rajoute des kilomètres au compteur, mine de rien. J’ai huit kilomètres, mais je me rallonge souvent, parce que j’aime bien les chiffres ronds, comme par exemple : courir une heure. Pour arriver chez moi, j’ai une belle côte de 800 mètres à huit pour cent, je ne peux pas m’empêcher de me confronter à elle, il faut bien que je rentre à la maison ; mes trois amours m’attendent. J’ai bien essayé de l’esquiver, de la contourner, mais je succombe à chaque fois, elle est trop séduisante, et sa face-est est si tentante ! Elle semble m’attendre à chaque fois, je ne peux pas éviter ce face-à-face (est), je me lance crescendo, je n’ose lever les yeux vers elle, je regarde mes pieds, tel l’adolescent boutonneux devant sa jeune première, elle sait pourtant que j’aurai le dernier mot, mais elle se complaît à m’en faire baver avant de la mériter. Une côte, une montée, une grimpette ; c’est féminin.
- Oh là, motivé le garçon !
J’ai sursauté, c’est Laurent qui me poursuivait à vtt.
- J’étais presque sûr que c’était toi, pas mal ta tenue !
Il sourit en pédalant à mes côtés, j’attaque la dernière partie de l’ascension, la plus sournoise, un faux-plat, mais qui est un vrai dessert ! La rampe s’accentue, je tire sur les bras, les genoux, la gorge me brûle, mais je dois vous l’avouer ; j’aime ça.
Enfin, je bascule, petite descente de rien pour finir. Je trottine un peu devant mon portail, je m’étire tout en discutant avec mon coach, puis je rentre au chaud rejoindre les miens et la douce chaleur du foyer.