heu oui
et même que .....
J’insiste à réaliser un autre BRM car je ne comprends pas d’où proviennent les douleurs ressenties sur le 400 de Laval à compter du dernier contrôle jusqu’à l’arrivée. J’ai aussi zappé un CR détaillé mais globalement ce fut le pied, j’adore rouler de nuit et je fus comblé car le brouillard froid humide au petit matin m’a beaucoup aidé à ne pas dormir !
Et puis vendredi en fin de journée, j’obtiens le lundi en repos compensateur donc le 600 est envisageable et devrait concourir à me remettre le moral au dessus de la moyenne.
Donc c’est parti pour dormir proche du départ quelque part dans Laval vers 0h30 bien au chaud dans le coffre de la voiture.
5h30 je suis en pleine forme physique mais pas top moralement …. J’espère que 40h de vélo vont me permettre d’oublier les énormes problèmes professionnels liés au PSE de mon entreprise que je prends plein face étant membre du CE. Donc je suis motivé à faire un break mental et ouvrir un espace de plénitude cérébrale.
Beaucoup de monde déjà arrivé et des organisateurs pleins de générosité dans leurs préparatifs. Une ambiance sympa où plein de personnes se connaissent et/où se reconnaissent.
C’est parti, temps doux, pas de vent, le jour qui pointe et laisse apparaître un ciel couvert et menaçant, idéal pour une balade sans surchauffe me dis-je et surtout une grosse envie d’aller faire le tour par le sud de Poitier …. Un peu les vacances dans ma tête à chaque fois que je descends sous la Loire. Je comprends très vite que pour certain ce BRM est comme une course et un premier groupe à tôt fait de disparaître …. Heureusement derrière moi il y en a un autre, façon Audax et j’espère bien les rencontrer régulièrement, un peu comme le 300 de Montauban.
1er contrôle Asnières sur Vègre … bilan j’ai encore roulé trop vite, 1 heure d’avance sur ma feuille de route et tout de même le groupe Audax qui me rattrape à la boîte au lettre … aucune vie à 8h15 environ … et toujours pas pris de sérieux petit déjeuner … je vais faire des achats à Parcé sur Sarthe … boulangère exquise …. Mais je me suis déporté du parcours et donc je ne sais pas si « audax » est devant ou derrière
Je roule maintenant à une allure plus tranquille du fait que je suis seul (à méditer) … la journée devrait bien se dérouler … et puis LE LUDE : Alarme, douleur vive à la pointe du genou gauche avec seulement 100 kms de réalisés … même symptôme que la fois précédente mais il reste 500 à faire …. Et là je ne sais pas pourquoi je pense à Claire qui m’a montré comment résister et arriver à gérer cela, alors pourquoi pas essayer de pousser le bonhomme au moins une fois pour connaître mes limites ! D’ailleurs au passage pour ce qui la concerne elle participe au championnat du monde à Jersey, donc si je dois pleurer ma Coach ne me verra pas ! Grosse pensée aussi pour Thierry La guêpe qui lui doit se lancer dans le 400 de ST MEEN … et ben merci à vous car ce 600 va être super de sensations, des autosuggestions toujours positives, la méthode Coué quoi. Tiens un cyclo qui se pointe dans les rétros, j’suis pas le dernier et puis à 5m de moi il s’arrête sur le bas côté …
2ème contrôle à Langeais … 1h30 d’avance malgré le vent qui s’est levé et commence à devenir fort. La pluie aussi qui rince tout ce qu’elle touche. Le cyclo qui me rejoint dans ce café où la patronne s’en amuse de tamponner (une certaine fierté) … Le gars est de la région Parisienne et par quelques mots me fournit que du positif en me parlant de ses premiers BRM pour faire le PBP de 2007 qu’il a réussi. Il m’indique que nous roulons au même rythme !!! ? Quoi je n’arrive absolument pas à prendre sa roue à la traversée de la Loire et puis j’me dis que j’roule mieux à ma propre allure et il disparaît de mon champs de vision pourtant lointain.
Bon j’ai mal si je pédale à plat sur la pédale, donc je me pose différemment dans le siège, je vais tenter de compenser sur la droite, bref pleins de solutions pour tenir chaud sans trop et que 170 de faits … et aussi donc que 429 à faire … le mal passe puis revient … puis passe et je continue par la force des choses à gérer et j’ai la certitude de finir si je me restaure correctement. Je continue à apprécier les paysages, la balade, les encouragements de nombreux véhicules de toutes espèces, des personnes rencontrées dans les villages. Et puis le cyclo qui se repointe dans les rétros. Entre deux j’ai compris le pourquoi du big problème physique : la bôme oscille très légèrement à chaque tour de pédalier … une vis de serrage est cassée et l’autre je n’ose pas la serrer plus …. Donc fort de cette découverte, je m’efforce maintenant de mettre la même puissance sur les 2 jambes le plus rond possible. Et ben ça marche ! Ouah l’effet placébo fonctionne à merveille, la nuit peut maintenant se pointer, je vais rouler comme cela jusqu’au bout … un entrainement en somme.
Nuit noire, pluie froide, vent hurlant, je suis à quelque part avant Sansay, je résonne de pensées positives, je gère bien et la douleur est calmée mais diffuse.
Arrêt sympa à la sortie d’un bled, sous les lampadaires dans la côte, les vagues de pluie fine avec ce vent violent forment des volutes, des images, c’est super beau ces rideaux qui bougent, j’suis trempé mais je suis heureux de bien sentir ce moment. Et puis c’est aussi ici que je vais revoir pour la dernière fois le cyclo fantôme qui ce coup-ci va s’arrêter et discuter quelques instants. Il m’indique qu’il s’est arrêté 30 minutes à Chauvigny dans un point retrait CB. Son moral n’est pas du tout atteint, nous sommes dans les temps, pas de quoi s’affoler, le pur plaisir cyclotouriste, il a pu pointer 3 BPF depuis le départ, et il part avec un coup de pédale super facile : je reste allongé à l’arrêt sur le vélo pour admirer ce moment où il va disparaître au loin dans la côte à travers les rideaux de pluie … féérique ! Je repars ….
Le dimanche est sec, vent toujours pas favorable, moyenne en dessous de 19 ! Vers Cherre je n’ai que 45 minutes d’avance sur mon temps de passage mais aussi je découvre après avoir déroulé la feuille de route jusqu’à la fin que j’ai laissé 1h15 de marge …. Gros espoir de finir pénard malgré la sensation de gêne toujours présente du genou.
Et puis Daon : Alarme, le genou droit qui brule …. Bon ben c’est râpé, coup de massue, je commence à bailler, évidemment comme je suis émotif j’ai quelques larmes (mais faut pas le dire à Claire hein !)
Et puis bientôt Coudray : dans les rétros une tâche multicolore qui fond sur moi, AUDAX qui se pointe, un paquet énorme …. Mais qu’est ce qu’ils font là ??????
Je me fais dépasser avec une différentielle façon vélo/piéton, et puis un gars qui m’dit « aller fini avec nous, on est tous cuits » ….
La suite c’est un énorme moral instantané, quitte à avoir mal je vais abréger, et je profite de l’aspiration pour rentrer dans un rythme infernal, des faux plats à 30 kms/h, je suis en pleine forme, les douleurs disparaissent, je prends de l’avance dans toutes les descentes et faux plats et je monte tranquille pour attendre le wagon et en remettre une couche.
Arrêt Audax et moi-même à Château Gonthier, je rempli la poche à eau et je sens que je vais m’amuser pour les 30 derniers kms. Dépassements permanents, virages à fond, toujours devant, à aucun moment je lâche, je me rends compte à quel point je suis en forme après autant de kms, super machine ce VH. Bien sur Audax fait des longues poses mais roule très fort, je ne trouve pas qu’ils sont cuits, respect. 1,5 litre au 30 kms. Arrivée 20h30. 1h30 de discussion avec Pierre Paul Jacques et surtout Jean-Philippe qui me galvanise en m’expliquant son 600 et ses périples et ses rêves.
22h30 je rentre à pied vers la voiture, je claque des dents, je claque des genoux …. Je vais me réveiller à 9h00, des écoliers ont touché au vélo sur la voiture. Je rentre sur Caen, petit déjeuner sur une aire de repos, 1 litre de soupe chaude, une table de pique nique à l’ombre, il fait bon, et hop mousse et duvet et dodo sur cette table parmi les chants d’oiseaux et les odeurs de campagne, réveil 13h00. Il est temps de rentrer à la maison.
Bou houhou les jambes sont pleines de courbatures, les genoux vont mieux mais ils me disent encore qu’ils existent …. Donc le 1000 c’est pour bientôt, et avec la visserie à neuf SVP !