J’arrive sur le lieu de départ avec 40 minutes seulement d’avance, après avoir subit un stress lié à des conditions de route sympathiques sur le réseau secondaires mais laborieuses !!!
J’ai choisi de prendre la voiture et non le train pour m’obliger à ne pas abandonner lorsque le circuit passera à St Pierre sur dives à quelques kilomètres de la maison. C’est que la météo prévoit des orages dans la nuit.
Heureusement depuis mes débuts en BRM j’ai enfin admis que parfois il faut faire plusieurs choses en même temps ! (merci coach). Donc la préparation du vélo, l’inscription, le repas simultanément vont libérer 10’ de marge, de quoi alimenter des papotages et faire quelques retrouvailles (Seinomarin, Bellogia, Cdrl27)
Et zou c’est parti, je ressens parfaitement la motivation et la zen attitude qui m’envahissent. Les feux tricolores vont vite scinder le groupe d’environ 40 cyclotouristes.
Souvent les débuts sont rapides, mais la circulation intra-urbaine puis le long de la Seine fut un échauffement dans le dernier groupe dont je fais parti.
Et c’est peut être notre lenteur toute relative qui a provoqué le dépassement du peloton par un camping car et l’accrochage des rétroviseurs avec le véhicule qui stoppe en face ! (pas content le conducteur du gros 4*4 de ville qui a ses premières égratignures). Etonnant aussi cette nervosité au volant de la part d’un pseudo-vacancier (qui a pris la fuite !)
Bon nous n’avons pas accéléré pour le rattraper … il est vrai sue 500 m plus loin on change de route pour prendre la première côte du parcours. Et là une rumeur ‘crevaison’ remonte le peloton …
Avec mes roues de 20 et 26 pouces je ne peux pas faire grand-chose d’un point de vue Club. Donc sans aucune culpabilité je continue et m’engage le premier dans l’agréable montée … mais tout le monde finira par me dépasser ... je vais sans doute les rattraper … ben non, la montée fut trop longue … puis je vais même me faire rattraper par les 2 compères chevronnés rencontrés sur le 200 qui vont à leur tour me larguer dans une autre longue montée.
Bon je suis probablement trop lourd et le dernier mais quel bonheur dans ces conditions estivales sans soleil, sans vent, sans pluie. A Cormeilles tampon boulangerie (préparer la nuit) et là je médite sur mon état de forme du fait que je viens de faire 72 kms sans faire de pauses intermédiaires …. Le commerçant de l’autre côté de la rue m’indique spontanément ‘ils viennent de partir il y a 5 minutes’, du coup je vais discuter avec lui, le temps d’avaler le flan et de préparer le départ. (Remarquez bien les actions simultanées !)
Descente vers St pierre sur dives, je suis donc isolé. Deux participants me dépassent qui comptent manger à Lisieux. Je ne rencontre aucune difficulté sur le parcours, les nuages menacent mais restent inoffensifs. La traversée de Lisieux et ses pavés dans le sens de la descente vont demander toutefois un peu de vigilance, un automobiliste me demande au feu si le vélo est confortable ! Sans doute a-t-il ressenti les vibrations qui font bouger le casque …
J’arrive au 2ème contrôle sans avoir fait de pause et je rencontre des cyclistes, pleins de cyclistes qui en repartent …. Mais pas tous, le temps de bavarder un peu avec Bellogia qui englouti un kebab (et qui cause donc la bouche pleine !)
Tampon, café, remplissage bouteille au resto où d’autres terminent leur repas…. Le mien consiste à grignoter des ‘figolu’ au fil des kilomètres, donc remplissage de la boîte ad-hoc maintenue au guidon. Sortie de St Pierre, je vois des vélos loin dans la ligne droite qui entament la côte et puis d’autres dans le milieu. Accélération pénarde avec ce faux plat descendant, la vitesse de croisière est au dessus de 50kms/h, et donc je rattrape puis dépasse les gents qui ont la panse pleine ! Ensuite je reconnais le style de Bellogia qui a eu le temps de m’indiquer lors de notre dernière rencontre qu’il va être prudent. Je l’ai dans la mire, bizarrement c’est dans la côte de Ste-Marguerite-de-viette que je le rejoins puis la grande descente vers livarot avec un petit bémol : la perte du drapeau … arrêt technique en pleine vitesse, les cyclos à leur tour me dépassent, tout est à l’envers ce soir ! Donc à peine reparti et la vitesse de pointe acquise, je m’autorise avec beaucoup de prudence un dépassement dans la longue courbe de ce groupe de trois. Livarot je ne les vois plus dans les rétros. Oui la soirée se présente bien, mais la côte d’Orbec va avoir raison de moi …. 28*34 et je suis à bloque, donc les cuisses chauffent comme je n’aime pas, je dois m’employer et la maison qui s’éloigne … bon la plus grosse difficulté est derrière et la magie fait que je roule certes à l’élastique mais avec un groupe de 10/15 cyclo … dont Seinomarin.
A quelques kms du 3ème contrôle à Breteuil je dois absolument intervertir les bouteilles, ceci va contribuer à perdre ce groupe, mais je pense bien les revoir justement à leur prochain arrêt ! Ils sont tous devant la poste ! Une bonne ambiance et une perspective de plein d’eau chez un gars qui habite à 6 kms le long du parcours ! Et cerise sur le gâteau dès le départ, au centre du village, un point d’eau sauvage (Merci aux responsables du club de Breteuil) qui provoquera pour ma part un arrêt pendant lequel je vais me changer pour passer en mode nuit et le faire en mangeant et en discutant la bouche pleine, c’est bien légitime.
Bon à ce stade les nouvelles sont bonnes :
-Reste un pain au chocolat aux amendes de la charmante boulangère de Cormeilles et pleins d’autres délices dans les sacoches
-3 litres d’eau pour la nuit
-La pluie n’est toujours pas au RDV
-Et la sensation d’être toujours en forme malgré le fait de ne pas faire les arrêts programmés
Traversée d’un village et donc la jonction avec les brmistes effectuée. La prochaine difficulté m’est annoncée après Vernon. Je continue l’élastique mais plutôt à l’avant pour ne pas me faire surprendre par une éventuelle longue montée. Parfois je me fais doubler, mais maintenant tout le monde à compris, je dépasse pleine gauche dès que le profil me convient, les vélos droits me dépassent à gauche lorsque le profil leur convient. Ben ce qui devait arriver arrive à la régulière et je les perds de nouveau … leurs feux rouges disparaissent.
Du coup je fais l’arrêt pour remplir la boîte de figolu car je dois ravitailler sous peine de ne pas faire les 400 sereinement.
Vernon … 4 ou 5 H … le groupe est toujours là devant la poste. Je prends des nouvelles de Bellogia et Seinomarin, nous sommes donc 3 du forum + 1 déclaré consultant anonyme qui adore lire Zapillon !
Cela dit je n’ai pas chaud et je décide de ne pas repartir avec eux pour rentrer en mode balade/balade. C’est tout de même usant mentalement de vouloir rester au contact. Et puis je peste de ne pas avoir pris la chemise de rechange qui a le mérite d’être sèche. Bon je ne vais pas aller la chercher à la maison, la voiture n’est maintenant qu’à142 kms.
Cool, je suis sur le point de repartir lorsqu’arrive un groupe de quatre dont le couple rencontré dans le café de St Pierre sur dives la veille. Je ne discute pas trop parce que je grelotte. Ils sont en forme.
Je roule je roule je roule seul et j’ai l’envie de dormir dormir dormir. Bon voilà ce que c’est que de ne pas faire de pauses régulières. Je cherche dans les quelques villages un abri …
Pas eu l’occasion de trouver, les quatre me rattrapent et la magie va de nouveau opérer. Le cerveau veut bien rejouer à « je te double, tu me doubles ». Donc à la pente suivante, accélération brutale pour atteindre la vitesse de croisière et contact rétabli ! Je suis super content de pouvoir rouler avec eux … et même que sur le coup de 7h au passage devant la première boulangerie rencontrée nous allons faire un arrêt bouf et café où nous allons rencontrer un mélange de 2 brevets celui de Mours et Rouen.
Quelle chance de ressentir immédiatement dès le levé du soleil la chaleur, conditions météo finalement incroyable, et aussi d’être encore au contact de brmistes forts sympathiques. Au contrôle de Forges les eaux ce sera café et papotage.
De toute évidence j’ai besoin de rester debout alors que ces personnes ressentent le besoin d’être assises. Je fais tamponner toutes les cartes et au moment de les rendre je perçois l’anecdote de ce 400. En fait le groupe de 4 est formé de 2 couples unis pour ce périple :
Mme ('sylvaine') et Mr ('pascal') d’une part et Le Père ('Michel') et son Fils (‘j’sais plus’) d’autre part.
Par politesse et aussi d’un point de vue pratique je fini par prendre une chaise pour avaler le café.
Il reste une cinquantaine de kms. Juste un peu avant Préaux je n’arrive pas à suivre. Le groupe va m’attendre à une bifurcation, très sympa. Ensuite je vais les perdre définitivement car je les vois tourner à un carrefour dans lequel la trace GPS indique plutôt à gauche. Je suis donc seul sur la D15, à l’entrée de Roncherolles je fais une pause en regardant une partie de tennis. Puis c’est la rentrée dans Darnetal et son marché dominical (sans complication) et Rouen où je retrouve le couple d’amoureux. Le père et le fils sont rentrés sur le Havre.
Contact super sympa et un grand merci à Gérard et Philippe ( ?) qui sont au comptage des cartes. Il semble que le Vélo Couché ne soit pas passé inaperçu.
Je stationne au retour sur une aire de l’autoroute. Je dors dans l’herbe à côté de la voiture. La maison est à une heure de route mais c’est très dangereux. Je me réveille 3h plus tard et je suis à côté de la gendarmerie qui fixe les véhicules aux jumelles. Je reste zen et je dis bonjour.
A vous je vous souhaite bonne route !