Si j'avais su je serai pas venu
J'en ai bavé. Compte-rendu :
Je prévois un départ à 7h en rejoignant Longjumeau en RER. Avec les horaires j'ai 40 min de trajet et 1/4 h de marge. Le soucis est que je n'ai dormi que 3h la nuit passée et je ne suis toujours pas en mode ON. Je loupe une correspondance et ne prends le départ qu'à 7h45, je suis le dernier inscrit et partant. Bon ben je vais rouler tout seul. Je loupe le 1er virage la roue avant passe à 2 mm du trottoir, ouf ! plus de peur que de mal. 1
re côte, 1
re averse, 1
re séance d'habillage. Un peu plus loin je me paume (malgré le GPS et la carte...) ; en fait j'ai pris le chemin du retour... Les 65 premiers km se font vent de face, je déteste la Beauce, vent de face ! Je roule toujours seul, même si au hasard de nos errements et de nos séances habillage/déshabillage je joue au chat et à la souris avec une paire de cyclo, malheureusement légèrement trop rapides pour moi. J'arrive au premier contrôle avec quelques min de retard sur les horaires d'ouverture, je repars
aussi sec aussi tôt. Hum le bonheur, 50 km vent de dos, le moral revient. Je suis dans les temps au deuxième contrôle, j'achète un sandwich (j'en ai déjà mangé 2 sur le vélo), appelle ma femme "je suis en retard, vers 19h ce soir" (elle nous prépare une côte d'agneau confite au four
). Pas le temps de manger la pluie revient. Dans la première côte c'est le déluge, orage de grêle, j'ai l'impression de remonter un cours d'eau...Le vent continue à être favorable alors je rentre la tête et avance. 1
re crevaison de l'AR, sous la grêle... Je trouve un abribus bien douillet, mange mon sandwich et fait ma réparation tranquille. Je repars, il pleut toujours. Et hop
bis repetita 2
e crevaison de l'AR. Je répare et repart, le vent n'est plus si favorable. Il ne pleut plus, l'orage m'a doublé. Par contre à plusieurs endroits la route est blanche de grêle, impressionnant.. Ah ! ce coup-ci je perce de l'AV, je commence à en avoir plein le dos. C'est ma dernière chambre à air, je croise les doigts. Quelques km après je sens du mou de nouveau à l'AV, je suis tenté de balancer mon vélo dans le fossé, mais mon côté écolo est plus fort... Bizarrement la chambre à air arrête de se dégonfler, j'ose plus y toucher, préférant rouler les 50 derniers km en sous-pression. Dernier contrôle, je suis bien sûr le dernier, les mecs du bar/resto se bidonnent et m'encouragent (les membres du club eux sont partis depuis 1/2 heure). Il est 17h30 (l’année dernière c’est à cette heure ci que je finissais) encore 40 bornes. Le vent est de nouveau favorable, juste une dernière grosse averse. Par contre je n'ai plus de jus, et la moindre côte me fait souffir. Mes vitesses sautent, mon pneu avant s'enfonce, un genou est douloureux, le tonnerre gronde au loin... J'appelle mon épouse "c'est la merde, pas avant 20h30". L’avantage de la côte d'agneau confite au four c'est que ça peut attendre. J’en profite pour enlever une dernière fois ma tenue de pluie, retends le câble du dérailleur, vérifie mon éclairage, mais n'ose toujours pas regonfler mon pneu AV
Km 190, c'est la dernière côte, ça motive ! Les 10 derniers km se font en descente, à 2 km de l'arrivée je double 2 cyclos (certes l'un marchait, crevé (le pneu)). A 19h30 je franchis enfin l'arrivée. Je refile assez rapidement vers le RER, super il est à quai. Ah ben non, il se barre sous mon nez... Le prochain est dans 30 minutes, je suis obligé d'attendre dehors, la gare ferme... Dernier coup de fil à ma femme, elle me remonte le moral. Je commence mon apéro seul dans le froid (j'ai toujours qsp de cacahouètes ou autres noix sur le vélo). A 21h je franchis le seuil de l'appart (je vous dis pas l'odeur de l'épaule) 230 km au compteur et 15h (!) plus tard.
Ce matin j'ai eu un peu de mal à reprendre le vélo, mon genou est douloureux, à suivre. Je ne sais pas si finalement je vais faire Paris/Le Havre la semaine prochaine et un BRM 300 cette année.