St Denis Stuttgart St Denis 1337 km

Une randonnée de 5 jours globalement agréable, un seul après midi de pluie, Stuttgart était mon objectif pour réaliser une rando à 4 chiffres mais aussi de changer de décor.

Je me suis fixé 200 km/jour ce qui correspond à peu près à 8h de vélo, j'ai pour la première fois expérimenté un nouveau moyen de protéger mon popotin des échauffements qui rend les choses très compliquées sur la durée et ou le plaisir de rouler se transforme en calvaire. 

J'ai mis des bandes de sparadrap aux endroits de frottement en ayant préalablement rasé ces zones, le soir, j'applique une crème maison d'oxyde de zinc préparée par une pharmacie de Province achetée lors de ma randonnée à Dijon. Le lendemain, je remets le sparadrap et je n'ai jamais eu à souffrir malgré les heures passées sur la selle, c'est franchement une grosse réussite, le bémol est qu'après, il subsiste de la colle qui est difficile à retirer mais bon, c'est pas très dérangeant.

Pour cette randonnée, faut être costaud car le dénivelé est important et parfois le revêtement granuleux de
certaines routes de campagnes au vu de l'énergie déployée donne l'impression de monter une pente alors que la route est plate ou en léger faux plat, très démoralisant...

J'ai apprécié les nombreuses pistes cyclables allemandes et ce qui m'a frappé et que l'agriculteur n'est pas isolé de la ville, les champs sont très à proximité des villes, tout est en hauteur, beaucoup de foret, ça donne le sentiment qu'en France, on a tout déboisé pour cultiver. 

J'ai aussi compris pourquoi les allemands aimaient les grosses voitures, quand on voit les profils des routes avec beaucoup de dénivelé on comprend mieux, tout est en hauteur, chaque ville est haut perchée, à croire que les bulldozer n'ont jamais existé, la foret est omniprésente. 
 
Je me suis forcé à boire beaucoup et bizarrement, j'ai consommé un seul Doliprane pour calmer une douleur au genou gauche alors qu'il m'arrivait d'en prendre 2/jour.

Bravo, bel exercice, tu deviens un expert es randonnée. Ce que tu as entrepris et mené à bien n'est pas à la portée de n'importe qui. Respect   
Moi aussi, j'avais souvent été frappé par l'omniprésence des forêts dans certaines régions allemandes - déjà dans les années 70 il y avait des panneaux interdisant aux voitures l'utilisation des sentiers en forêt, alors qu'à l'époque en France...  - et de l'importance des fleurs et la propreté dans les petits villages... Le déboisement est une affaire compliquée : si l'origine en France remonte au Moyen Age grâce notamment au travail apporté par les nombreuses communautés catholiques (les monastères propriétaires du sol) pour permettre l’essor nécessaire de l'agriculture, bien souvent ensuite la déforestation a été due à une utilisation intensive du bois, notamment pour le chauffage... et le plus étonnant c'est qu'à une période relativement récente - puisque qu'on regarde les premières photos - beaucoup de nos régions montagneuses étaient particulièrement déboisées, avec à la clé beaucoup de glissements de terrains dus aux torrents ou aux pluies ; depuis ces mêmes régions ont été reboisées par des dizaines d'années d'effort. Je connais aussi des régions qui ont retrouvé des arbres naturellement, car là où il y a un siècle vivaient des centaines de paysans éparpillés aujourd'hui il reste des villages, et autour de ceux-ci il n'y a que des résidences secondaires ou des néo-urbains qui travaillent en ville... Le monde change, pas toujours dans le sens auquel on s'attend.

Je te remercie et venant d'un connaisseur comme toi, ça fait plaisir, dommage que nous ne soyons pas à côté, j'aurais aimé faire des km avec toi mais je pense que nous ne partageons pas la même philosophie, j'aime les bivouacs, prendre des photos, j'ai plus le profil du cyclo touriste, je crois que toi, t'es plus sur la performance, m'enfin....
J'ai pour la première fois failli me faire un couple de sanglier et 1 renard heureusement muni d'abs déboulant de la voie opposé, j'ai pu entendre ses griffes plantaient le bitume pour faire demi tour, j'ai eu de la chance..J'ai pu prendre un jeune chevreuil en photo pas très farouche, c'est les petites récompenses....
Si par contre t'as un jour le projet de frapper un grand coup genre partir très loin, fais moi signe, je suis du genre fiable

Impressionnant ! Au delà de la performance, le sentiment de liberté, qui m'est si cher quand je roule seul, doit être extraordinaire !

Fiable, je n'en doute pas une seconde. Plus sur la performance, c'est à voir... disons que je profite d'une organisation - BRM par exemple - ou d'un défi - bicinglette ou autre - et dès lors, comme il y a des délais, il faut bien en tenir compte... En même temps c'est l'existence de ces délais qui sert de motivation...
En fait, peut-être que je n'ai pas trop l'envie de programmer des trucs, je prépare de moins en moins mes brevets : une trace openrunner pour un BRM, pas de planning - je n'y crois pas trop au vue de ceux des gars avec qui j'ai pu rouler - éventuellement je m'adapte aux plages horaires de départ de ceux qui m'accompagnent si elle est libre, et puis basta : il faut rouler intelligemment en fonction de ses possibilités... Je n'ai pas connu - encore ? - de déroute physique, type hypoglycémie, même si j'ai loupé au moins un gros BRM par une série d'erreurs stratégiques qui découlaient certainement de ce laisser faire...
Et je suis plutôt opiniâtre, mais certainement pas une grosse cylindrée, et je n'ai jamais eu la fibre compétitive : tout jeune, j'ai fait partie d'un club de natation, et à la première compétition l'entraîneur m'avait inscrit sans me prévenir ; je me suis caché dans les vestiaires à l'appel de mon nom   En fait, je n'aimais que l'entrainement   Pour être totalement honnête, j'étais de niveau très moyen, peut-être si la loterie génétique m'avait doté de facultés au-dessus de la moyenne aurai-je eu une autre attitude... Mais disons que philosophiquement parlant ce n'est pas ma tasse de thé... sur un vélo comme dans la vie.
Quant à dire que nous ne partageons pas la même philosophie, j'ai l'impression que si au contraire. Disons pour faire court que j'ai apprécié des bouquins comme Eloge de la fuite d'Henri Laborit ou bien Eloge de la lenteur de Carl Honoré...
En tout cas merci de ta proposition, et j'ai envie de dire chiche : mais honnêtement si cela devait se faire un jour - ce qui serait extra - ce serait certainement d'avantage parce que tu as eu toi une idée et l'envie de la mettre en pratique, et éventuellement de tenter une expérience de groupe... Moi, je n'aime pas trop organiser...

presspuree a écrit:

Impressionnant ! Au delà de la performance, le sentiment de liberté, qui m'est si cher quand je roule seul, doit être extraordinaire !

Comme tu as raison. J'ai encore la nostalgie de la sensation extraordinaire que j'ai ressentie quand je suis parti de nuit de Culoz l'année passée pour ma première ascension du col du Grand Colombier et l'arrivée au sommet au lever du soleil... Et en final la sensation de plénitude dans la dernière descente sur la ville la nuit revenue...
En plus pour que ce sentiment de liberté et le plaisir qui en découle apparaisse, il faut déjà avoir une maitrise certaine de son activité, et simultanément c'est cette solitude bien vécue qui permet d'augmenter sa maitrise : c'est un cercle vertueux.
Après, rien n'empêche - au contraire - d'apprécier d'être bien accompagné, car l'accompagnement n'est pas recherché parce qu'on a peur. C'est bien connu, la liberté et l'autonomie font peur.
Ma première grosse bêtise en montagne - descente en surf en solitaire d'une face Nord - était de celle que préconisait un grand alpiniste - sous le manteau, idéologie du principe de précaution oblige - comme nécessaire pour ensuite pouvoir légitimement guider d'autres personnes : il disait d'ailleurs que le groupe peut être source de danger, parce qu'inconsciemment simultanément chacun compte sur les autres et analyse leur absence de réaction comme un faux signal de sécurité.
Ainsi combien de fois à vélo, à notre niveau modeste de prise de risque, ai-je vu des groupes se tromper de route par manque de vigilance individuelle. Le meilleur des groupes : la collaboration de cyclistes solitaires, le contraire de bien des pelotons de club où prévaut la compétition des égos.

sccber a écrit:

Fiable, je n'en doute pas une seconde. Plus sur la performance, c'est à voir... disons que je profite d'une organisation - BRM par exemple - ou d'un défi - bicinglette ou autre - et dès lors, comme il y a des délais, il faut bien en tenir compte... En même temps c'est l'existence de ces délais qui sert de motivation...
En fait, peut-être que je n'ai pas trop l'envie de programmer des trucs, je prépare de moins en moins mes brevets : une trace openrunner pour un BRM, pas de planning - je n'y crois pas trop au vue de ceux des gars avec qui j'ai pu rouler - éventuellement je m'adapte aux plages horaires de départ de ceux qui m'accompagnent si elle est libre, et puis basta : il faut rouler intelligemment en fonction de ses possibilités... Je n'ai pas connu - encore ? - de déroute physique, type hypoglycémie, même si j'ai loupé au moins un gros BRM par une série d'erreurs stratégiques qui découlaient certainement de ce laisser faire...
Et je suis plutôt opiniâtre, mais certainement pas une grosse cylindrée, et je n'ai jamais eu la fibre compétitive : tout jeune, j'ai fait partie d'un club de natation, et à la première compétition l'entraîneur m'avait inscrit sans me prévenir ; je me suis caché dans les vestiaires à l'appel de mon nom   En fait, je n'aimais que l'entrainement   Pour être totalement honnête, j'étais de niveau très moyen, peut-être si la loterie génétique m'avait doté de facultés au-dessus de la moyenne aurai-je eu une autre attitude... Mais disons que philosophiquement parlant ce n'est pas ma tasse de thé... sur un vélo comme dans la vie.
Quant à dire que nous ne partageons pas la même philosophie, j'ai l'impression que si au contraire. Disons pour faire court que j'ai apprécié des bouquins comme Eloge de la fuite d'Henri Laborit ou bien Eloge de la lenteur de Carl Honoré...
En tout cas merci de ta proposition, et j'ai envie de dire chiche : mais honnêtement si cela devait se faire un jour - ce qui serait extra -  ce serait certainement d'avantage parce que tu as eu toi une idée et l'envie de la mettre en pratique, et éventuellement de tenter une expérience de groupe... Moi, je n'aime pas trop organiser...

Ok, ce sera aussi un grand plaisir, c'est vrai qu'à travers tous les brevets que tu as fait et continue de réaliser, je pensais que l'idée de partir sans aucune homologation un peu à l'aventure ne t'intéressait pas.
Déjà que tu prends très au sérieux tes entraînements, si je devais choisir un compagnon de voyage capable d'enchaîner les km, tu serais le compagnon de route idéal !!!!!

Bravo   !

Pour éviter le sparadrap et les problèmes d'adhésifs, tu peux essayer le Comfeel Plus Transparent de Coloplast (ce modèle exact, c'est le plus fin et le plus souple de la gamme, en pharmacie ou en faisant les yeux doux à une infirmière pour un échantilllon   ) qui sont des plaques à découper formant comme une seconde peau. La crème ou pomade est à mettre après car elle sera absorbée par le Comfell et passera au travers (sinon le Comfeel ne tiendra pas sur la peau) mais je pense que ça doit aussi bien fonctionner à sec si l'étape n'est pas trop longue. Il vaut mieux arrondir les coins pour qu'ils ne "piquent" pas la peau.

cher patman etant un expert de peau de cul arraché je te comfirme le comfeel est l'ideal moi je le récupere en maison de retraite (trop cher en pharmacie et vendue en boite)par contre il faut bien penser a decouper la peau qui pend comme ca les cloques se placent bien sur le pansement. 

stinger a écrit:

cher patman etant un expert de peau de cul arraché je te comfirme le comfeel est l'ideal moi je le récupere en maison de retraite (trop cher en pharmacie et vendue en boite)par contre il faut bien penser a decouper la peau qui pend comme ca les cloques se placent bien sur le pansement. 

C'est pour ça que je disais de faire les yeux doux à une infirmière       !

presspuree a écrit:

Impressionnant ! Au delà de la performance, le sentiment de liberté, qui m'est si cher quand je roule seul, doit être extraordinaire !

Merci pour ton message...Je te confirme, privilégier de rouler sur des routes de campagne très peu fréquentées exacerbe ce sentiment, revers de la médaille, le revêtement grossier parfois de ces routes te scotche et t'avance plus, sinon, selon l'orientation du soleil, voir ton ombre se reflétait sur la route ou sur la végétation du bord de la route est aussi quelque chose de très sympa, c'est alors que je me fais des films, comme si l'on m'avait confié une mission secrète et sujet d'actualité, espionner les lignes de défense allemande, prendre des photos, repérer le QG des généraux, c'est dingue comment dans ces instants de solitude, ton imagination te permet d'oublier la difficulté, la monotonie de certains paysages...J'aime particulièrement les aurores, voir le soleil monter et te réchauffer fait beaucoup de bien 

Pat-Man a écrit:

Bravo   !

Pour éviter le sparadrap et les problèmes d'adhésifs, tu peux essayer le Comfeel Plus Transparent de Coloplast (ce modèle exact, c'est le plus fin et le plus souple de la gamme, en pharmacie ou en faisant les yeux doux à une infirmière pour un échantilllon   ) qui sont des plaques à découper formant comme une seconde peau. La crème ou pomade est à mettre après car elle sera absorbée par le Comfell et passera au travers (sinon le Comfeel ne tiendra pas sur la peau) mais je pense que ça doit aussi bien fonctionner à sec si l'étape n'est pas trop longue. Il vaut mieux arrondir les coins pour qu'ils ne "piquent" pas la peau.

Merci pour ce conseil Pat-man, je vais essayer...Félicitation pour ton Dauphiné, quelle aventure !!!! L'esprit jusqu'au boutiste qui t'anime, telle est ta vraie force, merci pour ce palpitant récit, on s'y croirait !!!! 
Bonne récup  

Pat-Man a écrit:

stinger a écrit:

cher patman etant un expert de peau de cul arraché je te comfirme le comfeel est l'ideal moi je le récupere en maison de retraite (trop cher en pharmacie et vendue en boite)par contre il faut bien penser a decouper la peau qui pend comme ca les cloques se placent bien sur le pansement. 

C'est pour ça que je disais de faire les yeux doux à une infirmière       !

Pat-Man : Tu t'en souviens ???? J'ai relu les archives  
Sortie de Paris par la Seine Saint Denis. Moment de nostalgie en traversant les villes et en empruntant les routes de ma jeunesse. Le soleil se lève sur une cité de Sevran, les nuages, tout en moutons roses floconneux, subliment la morosité habituelle du béton. Un chariot de supermarché gît, abandonné en travers de la piste cyclable. C’est le 93 que j’aime, pour son coté attachant de banlieue vivante, mais aussi énervant à cause de ses dégradations gratuites. Comment demander aux gens d’être heureux dans un cadre de vie pas forcement enthousiasmant, où la liberté se résume parfois à avoir le choix entre rien et rien
Je l'ai aussi ressentie