Bonjour,
Donc à priori je vais également avoir à me promener en Bretagne cet été.
J’ai effectué mon 600 à Ménigoute le week end dernier. Ménigoute ce n’est pas à priori mon coin mais je n’étais pas disponible les deux autres week end de juin ou se tiennentt les 600 parisiens (Longjumeau, Flins, Noisiel etc..)
Ménigoute lorsqu'on en est loin ?Pour un parisien, Menigoute est plutôt une option intéressante pour le 600. La difficulté logistique pour un 600 surtout si on a pas de voiture est de se rendre à 5 heures du matin au point de départ. A Paris cela suppose de jongler avec les horaires des derniers RER et de poireauter sur place.
A Ménigoute, Yann a une botte secrète : l’Auberge des Voyageurs.
Cette auberge, un peu ambitieusement nommée n’est sans doute pas l’endroit idéal pour passer des vacances (c’est un rien spartiate), mais c’est l’endroit idéal pour les cyclos.
La patronne est charmante, connait les cyclos (ne s’évanouit pas a l’idée d’embarquer un vélo dans la chambre, goupille un petit déjeuner même en dehors des heures d’ouverture pour pouvoir partir avec quelque chose dans l’estomac), l’endroit est calme, propre et spacieux, et comble du super bien, se trouve à 200 mètres du point de départ. Bref l’idéal pour un brevet.
Il faut compter un budget de un poil moins de 200 euros, (120 de train, et une cinquantaine d’hôtel), ceci étant cette « opération Ménigoute » est réservée aux parisiens ayant un solide sens de la négociation ou bien étant sociétaires d’un club de yoga ou bien à minimal étant rompus aux techniques de relaxation et self-contrôl, l’éviscération d’un agent de la SNCF étant de nos jours, toujours quelque chose d’illégal (on se demande parfois pourquoi).
Si on pendait les marketeurs de la SNCF ?La dernière fois que j’ai pris un TGV avec mon vélo c’était l’été dernier pour aller à Dijon et autant qu’il m’en souvienne je n’avais pas eu de souci, mon vélo était accroché verticalement à un rack dédié.
Sur la ligne des TGV qui vont dans l’Ouest (à minima, c’est peut-être une arnaque que la SNCF a généralisé depuis) adieu les rack, en fait la SNCF avait deux options pour les vélos : un aménagement dédié d’une part, ou bien … l’impression de quelques adhésifs.
Devinez quelle option a été retenue…
Du coup «
l’espace vélo » c’est juste un autocollant posé au dessus de trois strapontins.
Il est impératif d’être à l’ouverture des portes du wagon pour se précipiter si on veut installer son vélo (ce que j’ai fait au retour) faute de quoi logiquement les gens qui n’ont pas de place s’y mettent (il fait une chaleur de gueux sur les plateformes qui ne sont pas climatisées) et du coup les strapontins sont occupés.
Ne voulant pas appliquer la règle que j’exècre «
je suis dans mon bon droit donc je fais chier tout le monde » à savoir en l’espèce faire déplacer trois personnes et leur demander d'aller passer deux heures dans un véritable sauna, pour pouvoir mettre mon vélo, j’ai fait le voyage aller avec mon vélo sur une plateforme (alors que j’avais payé les 10 euros demandés par ces escrocs de la SNCF pour le vélo) par une température digne d’un haut-fourneau.
Au retour j'ai été véloce et j'ai pu caser le vélo avant que les autres voyageurs n'aient eu le temps de monter dans le wagon
Revenons à nos moutons5 heures, en face de l’Auberge des Voyageurs donc départ..
Rapidement deux groupes se forment. Un qui va aller plus vite et l’autre.. ok vous avez deviné, un peu moins vite.
Le 600 se passe sans souci a un train raisonnable.
Comme prévu nous croisons les collègues du 600 de Tours. Un premier groupe pendant un arrêt bref (ils étaient attablés au café d'en face) un second sur le pont de Saint-Nazaire.
Il me semble que nous avons croisé un autre brevet en tout début de parcours.
A 450 km deux collègues de notre premier groupe s’arrêtent pour se faire dormir les yeux quelques heure dans un hôtel réservé à l’avance, nous continuons à 4.
Rencontre imprévue (il devait être 11h / minuit dans une petite ville assez désèrte) on tombe sur un duo père fille (?) qui attendait les gens à la sortie d’un cinéma, dans le cadre d’un petit festival local de cinéma devant s’achever à 5 heures du matin, on s’arrête pour demander notre route ils nous proposent un café et un biscuit.. sympa, improbable, et original en pleine nuit.
Bref tout s’annonce pour le mieux, sauf qu’il y a … moi
Un jour je m'achèterai un cerveau.. promisMoi je me suis préparé depuis longtemps à ce 600. Je me suis mis sérieusement au vélo il y a deux ans, j’ai fait l'année dernière la série des brevets, j’ai beaucoup souffert, mais j'y ai pris goût. Je me suis fixé PBP comme challenge personnel et je me suis entrainé comme une brute cette année (j’en suis à 6500km) ce qui représente pas mal de sacrifice, notamment conjugaux (ma moitié a passé pratiquement tous les week end de cette année seule) et bref, je me mets tout seul une grosse pression.
Ce 600, il est exclu que je le foire (d’autant que pour des raisons d’emploi du temps je n’ai que peu d’autres options, je suis pris en juin, il m’en reste juste un dernier à Bourges le 27 je crois en solution de rattrapage).
J’avais déjà démarré comme un chien fou, soucieux de bien tenir les moyennes et cadence que je m’étais fixées, à tel point que je me suis perdu plusieurs fois et que donc je partais devant le groupe.. qui au final arrivait soit avant moi soit pile derrière au contrôle suivant. A un moment c’en devenait tellement ridicule que je décide de rouler avec les autres.
Et puis 'un seul coup.. crac..la panne...moi qui adore jouer les tracteurs, à un peu moins de 500 bornes, je me transforme en voiture balai. J’ai horreur qu’on m’attende, mes trois collègues l’ont fait pendant 100 bornes. Ils auraient sans moi facilement pu mettre une heure ou deux de moins.. des gars patients.
J’ai compris ce qui s’est passé le soir lorsque avant de m’endormir j’ai fait comme je le fais à chaque fois le bilan de la journée.. j’ai bêtement oublié de m’alimenter (et de m'hydrater mais chez moi ça marche en même temps). J'avais tellement la tête prise par les autres paramètres que connement ...j'ai oublié.
Depuis quelques temps j’ai graduellement remplacé le solide (barres..) par du liquide (des poudres de Perlin Pinpin que j’achète chez Décathlon et qui me réussissent bien) et là, pour une raison que j’ignore, alors que j’en avais un plein bidon dans la sache arrière de mon vélo, j’ai oublié de l’utiliser, j’ai roulé à l’eau plate…. erreur fatale, je me suis tapé une hypo a 500 bornes avec la grosse défaillance qui va bien.
Nous avons donc fini très largement dans les temps, mais cette fin a du être un vrai calvaire pour mes trois compagnons : Laurent un type formidable d’Angoulême qui a joué le rôle de meneur , organisateur, motivateur tout le long, plus deux autres donc j’ignore le nom, un super grimpeur dont j’ai croisé un collègue à la gare, et qui en voyant mon vélo m’a demandé si je revenais du 600 et cherchait des nouvelles de son pote, et puis un sage expérimenté adorable (2 PBP, 15 étapes du tour et 3 Bordeaux Paris entre autre) , un rien masochiste, ce week end il remet ça au 600 de Montigny le Bretonneux (6000 de dénivelé).
je les remercie chaleureusement et m’excuse auprès d’eux de ce que je leur ai fait subir sur la fin du parcours.
Le bilan annexe pour moi est que j'ai choisi Ménigoute par défaut, faute d'autre option, et si je dois refaire un 600 je le choisirai cette fois délibérément, parce que c'est une plutôt bonne option.