- Egareg a écrit:
- De mon côté, c'est râpé : RDV le samedi en fin d'après-midi pour changer la cuisine... Donc pas de bon de sortie pour le vélo.
Je garde en ligne de mire le 400 de Popiette, qui serait du coup mon premier 400 (après ma tentative ratée sur le 300 d'Angers).
Bon ben voila 400 km en vélo c'est fait! C'est un effort inutile donc absolument nécessaire, déjà à me sentir vivant
2h du matin le réveil sonne, on dort à Nantes. Se mettre en tenue, manger rapidos quelque chose (un sandwich à l'omelette ça le fait bien), filer prendre la voiture et aller à Thouaré. On a un peu de mal à trouver l'entrée du parc des sports car la principale grille est fermée, on finit par trouver, madame m'accompagne en voiture au départ.
Je monte le vélo, je choisis les fringues, je charge les poches et le bagage que j'ai en fixation sur le guidon.
Il y a juste un bénévole, je fais controler mon vélo, deux ou trois autres participants arrivent. On sera finalement 11 pour se lancer dans ce 400. Ca fait pas beaucoup.
Il y a une féminine, elle dit que l'an dernier elle a terminé à minuit trente pour un départ à 4h. Ok, je note, ca peut m'être d'une aide précieuse.
Petites consignes données, et c'est parti. 4h du matin dans la campagne autour de Thouaré. Et la pluie qui s'invite par intermittence. Ca roule plutôt vite, je trouve. Je n'ai pas branché le GPS, l'objectif étant de préserver les piles même si j'ai pris deux recharges USB, je ne veux pas me retrouver à chercher mon chemin si je suis lâché et donc je conserve toute la capacité batterie pour celle éventualité.
Il fait nuit, je file le nez dans le feu arrière des autres, le but étant de m'économiser le plus possible. Le temps passe vite et le jour se lève. La pluie n'a pas été trop galère, un peu mouillé mais ca sèche vite vu le rythme imposé. Je fais le choix de suivre le groupe car je sais qu'on aura vent de face sur une grosse partie et un retour vent de dos. Je préfère me faire mal et suivre vent de face pour espérer passer le cap et me retrouver vent de dos. On est neuf, seul la féminine et son accompagnateur (trait général, je me souviens pas des prénoms alors que j'ai une super mémoire tant que je n'ai pas associé un détail avec la personne) n'ont pas suivi. On discute un peu par moment, je suis celui qui vient de plus loin, Bernard l'angevin, je crois que c'est David ou Daniel mais si c'est Claude c'est possible le Rochelais et des locaux.
Première ville étape, un pain au chocolat et un soda sucré, c'est bien le seul moment ou je supporte ce truc, mais moi qui ne consomme ni café si soda, ca booste terriblement, je comprends pas qu'on puisse s'en gaver tous les jours. L'arrêt à Bierné (km 117) dure 30 minutes, on perd vite du temps car on se déshabille au maximum puis on se rhabille car il fait pas super chaud.
Le vent a forci, un gars de la Rochelle dont je ne me souviens pas le prénom fait rouler le groupe organisant un relais, c'est un peu exigeant par moment mais diablement efficace, le soucis c'est que ca ne dure pas assez longtemps. Le groupe fini par se casser en deux. 5 ou 6 devant et 3 derrière. Mais avant, on me dit que je suis tout rouge et que ca a l'air de chauffer dur, j'ouvre le gilet et le coupe-vent, j'étais en train de prendre un coup de chaud d'effort sans m'en apercevoir, à se souvenir pour les prochains efforts longs, je peux crever de chaud sans m'en apercevoir... Le refroidissement me sera bien profitable, et je bois encore plus pour éviter d'exploser
Gilles et son compagnon, tout deux du club local et tout deux finisseurs de Paris Brest PAris, portent le gilet de sécurité offert sur l'épreuve mythique. Je me cale dans la roue et j’essaie de pas sauter. Purée les côtes c'est dur pour moi, ce ne sont pas les Alpes Mancelles qu'on traverse mais je suis content d'arriver à Laval, car ca devient plat mais ca ne dure pas et ca grimpe ensuite plutôt beaucoup pour moi. Je m'accroche tout ce que je peux. Gilles me conseille sur la manière d'appréhender les côtes, je tente d'appliquer. Moi j’essaie plutôt de profiter de mon poids dans les descentes pour prendre le max d'élan et essayer de passer la côte suivante sur l'élan. Là je mouline plus tôt. C'est pas le plus facile pour rester au contact mais c'est moins usant.
On reprend Bernard lâché du premier groupe et assez vite il stoppe son effort. A carelles, on trouve le premier groupe arrêté dans un bar-restau. On décide de profiter de l'occasion pour manger. Poulet patates, l'entrée je peux pas, c'est le pied, ca mérite un bocuse d'or tellement ca fait du bien. On remplit les bidons. L'arrêt dure sensiblement plus d'une heure mais c'était nécessaire. Au départ du restau on a fait 200 km en 10h (dont presque 2 h de pause, je dirais 1h45 à la grosse) ca fait pas loin de 25km/h de moyenne, j'ai rarement été si vite et jamais dans ces conditions. Je me méfie, je crains le moment où ca va faire mal. Bernard a passé Carelles pendant notre pause et ne s'est pas arrêté, il semble qu'il a ravitaillé un peu avant, sandwich saucisson, purée je sais pas comment il fait.
5 km après Carelles, arrivée à Levaré pour pointage, un gars se dévoue pour faire tamponner toutes les cartes, le groupe repart un arrêt dans la première côte dans ce qu'on peut appeler arrêt technique. Je me réchauffe et je peux rouvrir le gilet et le cupe-vent. On va jusqu'à Fougères qu'on traverse, c'est le premier endroit où il y a de la voiture et effectivement il y en a. Ca continue de rouler fort, le coupe-vent est tombé, il commence à faire très bon, on a du bol, le vent est aidant et la météo génial, il est loin le temps des petites averses du matin.
Moi je suis dans les roues sauf à Fougères où j'ai un peu d'avance, ce qui me permet de récupérer un peu. On est 4, Gilles inusable, Nicolas qui quand il prend un relais je me fais vraiment mal, il arrive toujours à relayer en haut des côtes au moment où j'ai le plus mal. Ce ne sont pas des accélérations fortes mais au bout de 200 bornes tout passe moins bien. ET le quatrième acolyte (dont j'ai oublié le prénom, je dirais Daniel mais purée c'est un exercice dur pour moi de retenir un prénom alors que je me souviens de centaines d'autres choses) qui sort d'un 500 km la semaine passée (SIC et reSIC) et qui cette semaine en bave.
Ca continue d'avancer, on fait une pause du côté de Chateau Giron -KM 277) pour faire le plein des bidons, il fait beau on profite un peu et on recharge les batteries, les gourdes de compote, ca le fait, bien la première fois que je trouve ce type d'emballage pratique, dommage que ca soit mal recyclable. Et ca repart, ca roule toujours bien vite pour moi, mais bon, on va pas se faire lâcher maintenant. Boire régulièrement, et profiter des pauses pour manger et on passe Tresboeuf (Km 300) puis Ercé (km 306) et à partir de ce village, chaque tour de roue me fait battre mon record de distance. On arrive à St Aubin le château (km 320), il est 19h et il reste une épicerie ouverte.
Eau gazeuse, une barre chocolatée mais un ensemble de tranche de poulet que j'avale en prenant le temps de bien mâcher. Ca fait du bien, je repars en second. Bernard est parti avant, je ne sais plus quand on l'avait repris. Je sors de la ville pour la pause technique régulière. On roule encore et encore, le vent est assez favorable et il y a moins de côtes. Je ne sais plus à quel moment on décide de remettre des habits, moi c'est le coupe vent que je renfile et profites de l'occasion pour une vraie pause technique.
On arrive à Casson, pas de contrôle possible il faut répondre à la question mystère. Un peu d'eau un pâte de fruit et on roule. Il reste 25 bornes et il commence à faire sombre. Le compteur affiche toujours de belles vitesses de progression même si je suis rincé. Je veux pas ralentir ceux qui me trainent depuis le début mais si ca ne tenait qu'à moi j'irai à une vitesse bien plus touristique. D'autant que Sucé sur Erdre et Nord sur Erdre c'est vachement joli.
Il parait que la dernière ville s'appelle Carquefou, purée que je suis content de la voir mais purée que ca commence à piquer dans les jambes. Mes compagnons sentent l'écurie moi je sens plus grand chose. On voti le premier panneau Thouaré sur un rond point, on rentre dans la ville, on serpente un peu et on retrouve le parc des sports. Immédiatement j'appelle madame pour qu'elle vienne me chercher, il est 23h15.
19h15 pour faire 400 bornes, je pense qu'il y a environ 3h de pause (environ à la grosse). J'ai fini, je suis un randonneur cyclotouriste capable de faire 400 km (dans la roue). un grand merci à ceux qui m'ont trainé, je ne pensais pas être capable de tenir dans les roues et je sais bien que seul la partie aurait été bien différente Il ont levé le pied au moment ou j'allais sauté un bon paquet de fois et on a un peu échangé pendant la route. J'ai bien serré les dents reste à progresser dans les côtes.
L'objectif de l'année est fait, je prends une bière, je mange un peu, je suis crevé mais ca va. Je rentre à l’hôtel, douche et aspirine et dodo. Demain c'est visite de Nantes, (finalement c'était peut être le plus dur). Je le referai peut être ce 400, avec plus de bornes, plus d'expérience mais avec autant d'envie.
Merci aux organisateurs et merci aux copains de sortie. A charge de revanche !!!