LE MILLE DU SUD (MDS) EDITION 2018 LA MAXIME : RIDE EAT SLEEP REPEAT Dossier photo illustrant mes divagations :
https://flic.kr/s/aHsmikvXGU
Neuvième édition pour laquelle quelques changements sont intervenus. Tout d’abord le lieu de départ et l’absence de tout autre contrôle que des photos. Le parcours lui semble bien hors norme : Plus de 20 000 m de dénivelé positive. Donc autant à descendre me direz-vous!
LUNDI 3 SEPTEMBRE 2018
Rendez-vous au camping LES PLOUVARELS à COTIGNAC. Beaucoup de visages connus, d’autres non. Toujours une belle délégation germanique parmi laquelle Mathias GANSSMANN. Alain ROY est venu en deux roues motorisés, bel esprit d’insouciance que d’avoir son vélo en guise de pare choc arrière. Son binôme Sylvain HAYTIER est aussi présent. Je retrouve David SACHS avec qui j’ai accompli l’édition 2016.
Côté bagagerie la mode récente du bagage léger prend de l’ampleur.
Premier départ donné à 20 heures, la majorité des plus de soixante inscrits s’élance alors. Le prochain est à 7 heures. Trois participantes cette année dont Sophie qui souhaite ressentir l’esprit de son MDS. Repas pizza pour tous. Bière en sus pour les teutons.
MARDI 4 SEPTEMBRE 2018 COTIGNAC - PUGET THENIERS
Petit déjeuner avec le groupe matutinal des germaniques randonneurs.
Alexandre BOURGEONNIER quasiment venu tout droit de la dernière TCR s’inscrit par l’intermédiaire de Philippe TESSIER.
Pascal BRIDE tout fier de son maillot rayé multicolore et son casque à visière semble pressé d’en découdre.
Départ tranquille en compagnie de Philippe TESSIER qui prendra vite la poudre d’escampette. Christian CARIOU prend les devants. Certains me donnent plutôt l’impression de partir pour une sortie sur la journée, quasiment rien sur eux ni présence de sacoches. Les premières rampes permettent de se sentir rapidement en randonnée en très petit groupe. Gilles ESSELIN entame déjà sa collection de photos avec le château d’AUPS.
Aimé BONNAUD qui participe pour la première fois fera partie -comme moi- des «contemplatifs ». Patrice ROAZHON me reprend sur les terres de MONTFERRAT (pas d’erreur d’orthographe) il est parti un peu plus tard ce matin.
Après TOURETTES, MONS est en vue, David en profite pour casser sa chaine. Tout à son flegme, avec un autre participant nous entamons la réduction avant de reprendre la route. Sophie nous reprend alors. MONS, photo contrôle mais aussi emplettes dans l’épicerie. J’en profite pour demander un gant de toilette en prévision. Nous quittons MONS et l’ascension se poursuit. Quittant le VAR pour les ALPES MARITIMES, SERANON puis CAILLE (un oxymore météorologique en l’espèce) sont traversés. Col de CORNILLE, diantre, cela fait du bien de l’avoir franchi. Belle descente dans la forêt et ses maisons en bois. Entre GREOLIERES et COURSEGOULES, je me rends à l’évidence, David ne peut poursuivre avec un tel souci de chaine. Il doit se résoudre à rejoindre GRASSE pour en changer. Je le laisse donc rebrousser chemin. Je retrouve Sophie qui constate que je roule seul, semblant laisser David à son triste sort. Désormais, notre objectif de rejoindre GUILLAUMES ce soir est illusoire. LES FERRES atteint, pas de réseau pour savoir où en est David. A CONSEGUDES, Christian et moi nous regroupons. Arrêt fontaine. Une nouvelle fois, je retrouve Sophie vers ROQUESTERON (ce sera d’ailleurs la dernière, la suivante en 2019 ?). TOUDON et sa petite route d’accès en ce début de soirée me fait poursuivre ma réflexion, il faut trouver un hébergement et le communiquer à David. D’ailleurs, un appel téléphonique –de médiocre qualité- me permet tout de même de le savoir revenir sur le parcours. Je lui fais part de ma proposition qu’il accepte. Longue descente sur PUGET THENIERS. Je demande à un automobiliste (dentiste de son état) qui m’indique que sa secrétaire est encore à son cabinet et me renseignera sur un hôtel aux environs. Il y en a un, je l’appelle, il reste une chambre ! Au moins David pourra dormir un peu. Je m’enquiers avec le gardien sur la possibilité de préparer un petit déjeuner pour nous, puis au restaurant tout proche pour un repas en prévision pour David. Message de David, il est à 50 km de PUGET ! Je profite du confort de l’hôtel, puis me rend au restaurant. Qui vois-je alors ? Christian CARIOU qui a trouvé un arrangement ave le gardien et qui profitera de la chambre du gardien malgré que l’hôtel soit plein.
MERCREDI 5 SEPTEMBRE 2018 PUGET THENIERS - LA CONDAMINE CHATELARD
2h17, David rentre dans la chambre. 4h 19 la porte du garage grince, c’est Christian qui repart. 5h45, je réveille David car il me semble que la journée est longue. Il me dit alors que son problème de chaine n’est pas résolu. Recherche sur le web, chance inouïe, il y a un réparateur de cycle à domicile à PUGET ! Mais il nous faut attendre 8h00.
Nouveau coup de chance, il est bien à PUGET, habituellement il est sur la Côte avec son camion atelier. Diagnostic, la nouvelle chaine n’est pas compatible avec la roue-libre.
Pas de 9v chez lui.
Du coup, le moral repart dans les abysses. Ultime vérification dans son stock de carcasse de vélo, un vieux D4. David est sauvé. 8h30, « we are back in the race » !! C’est enfin parti pour le col de SAINT LEGER. Et surtout ensuite de quoi satisfaire le gravel : la descente après LA VIGNASSE.
GUILLAUMES et sa fontaine des bêtes heureuses. Souvenir d’une courte halte nocturne avec les HERMANNS et les non moins difficiles ascensions vers VALBERG lors de précédentes éditions.
Arrêt repas sur un banc. Et en route pour rendre visite au sous-préfet dont les champs sont bien haut perchés. La suggestion de passer par le MOUNARD est retenue. David et moi reprenons nos rythmes et je ne le verrais bientôt plus. Nouvel arrêt boisson à VAL PELENS bien appréciable. Descente sur COLMARS. Petite restauration sortie de la sacoche et en route pour ALLOS. Nouvel arrêt restauration (et oui, c’est aussi cela être « contemplatif », c’est côtoyer plus souvent le petit commerce). Nous en profitons aussi pour définir le lieu possible pour la halte de ce soir. GUILLESTRE conviendrait bien à David, mais cela implique VARS de nuit sans certitude et de la météo annoncée pluvieuse. Pas mal de maison en bois dont je ne résiste pas au plaisir de les photographier.
Le final d’ALLOS ne convient pas trop à David, il faut dire qu’il a les 60 km supplémentaires de la veille. Je mets un point d’honneur à amener le vélo au plus près du panneau du col pour la photo contrôle. Autant pour un pied de nez vis à vis David que pour mes pneus qui ont bien besoin de sentir la terre sous eux. JAUSIERS atteint, un choix est nécessaire : manger et décider si nous montons et couchons dehors à GUILLESTRE voire au col (car aucun des hôtels contactés ne nous recevant passé 22 heures). Finalement, la chaleur de l’accueil d’une pizzéria et un gite à proximité rend David raisonnable. Mais qu’il aura tergiverser.
Super accueil au gite, qui nous prépare au débotté un plateau pour le petit déjeuner à 3 heures.
JEUDI 6 SEPTEMBRE 2018 LA CONDAMINE CHATELARD - BOURG D’OISANS
Départ 3h45. Un camion de transport de bestiaux nous dépasse et file vers le col de LARCHE vers l’ITALIE toute proche pour lui et son chargement dont la fin l’est tout autant probablement.
Mes premières vacances professionnelles m’ont mené en cette région en 1982. Les dernières aussi, une boucle fermée en quelque sorte. Chacun son rythme, photo contrôle flash et c’est parti pour la descente. GUILLESTRE traversé, nous voilà quittant la D 902 pour une route locale. Merci Sophie pour la vue sur le barrage. Arrêt nature pour David. ARVIEUX nous accueille en son salon de thé pâtisserie, reprendre des forces est aussi essentiel. Le tapis nuageux reste bien épais alors que la CASSE DESERTE se présente. Arrêt à la stèle obligatoire, David la manque. Photo contrôle et un petit crachin s’invite.
Début de la descente, j’enfume David encore (revanche des montées). Au bout d’un km, il crie alors. Je m’arrête, la pluie commence vraiment à s’intensifier. Je comprends qu’il a oublié un de ses sacs au col. Quels blagueurs que ces anglais !
Je m’abrite au refuge NAPOLEON tout proche en l’attendant. Puis c’est la descente sous une bonne pluie jusqu’à BRIANCON. Retour dans la cohue d’une ville avec sa circulation et ses dangers accrus par la pluie sur la chaussée. Rapide restauration, David grelotte, je lui frictionne le dos. Un bon chocolat chaud et c’est reparti, Tiens la pluie s’est arrêtée, profitons en pour nous rapprocher de BOURG D’OISANS. Le LAUTARET se laisse franchir facilement. Mais dès la descente, la pluie nous rejoint en un arrosage plus conséquent que dans l’ISOARD. Nouvel arrêt dans LA GRAVE. Crêpes et grand chocolat chaud pour nous. Au sortir, la pluie cesse, sans doute attend t’elle patiemment la prochaine descente.
A ce panneau MIZOËN ! Revoilà David qui file nous laissant à nouveau dans notre combat solitaire contre les rampes. Je ne résiste pas cependant à immortaliser ce gros bloc rocher accolé à une maison Qui retient qui ? Encore un final de col à faire courber l’échine. Au moins le gravel à ce mérite, je peux monter assis en permanence. Col de SARENNE, encore une nouveauté. Mais comme un malin plaisir, une piste longe la route un moment puis s’en éloigne. Aurais-je pu l’emprunter pour rejoindre l’Alpe d’Huez ? Rien n’est moins sur mais quelle invitation. Deux chiens gardent un beau troupeau de moutons. Une dame promène ses deux chiens qui filent à toute enjambée eux, alors que les montagnes russes ne font que me faire peiner pour rejoindre l’altiport. Traversée du chantier qui a bien recouvert de boue la route, encore un petit plaisir pour mes pneus, yeah !
Mais quelle descente ! Et ces lacets !
BOURG D’OISANS où m’attends David qui se restaure recouvert d’une couverture. Il finit son repas et repart bientôt, me laissant seul comme convenu. Notre challenge commun n’est plus à cet instant. Je souhaite profiter des routes et paysages de jour, lui doit reprendre un avion dimanche. J’occupe donc seul la chambre réservée.
VENDREDI 7 SEPTEMBRE 2018 BOURG D’OISANS COL DE FESTRE
La pluie de la veille a mis le GPS en mode arrêt sur image. Le col de SOLUDE entame vite les ressources engrangées lors du petit déjeuner. Je traverse le pont de plaque métallique dans VILLARD NOTRE DAME une tranchée est en cours. Puis se présente, le second secteur non revêtu. Le nuage de lait dans la vallée est splendide. Et dire que David a parcouru ceci dans la nuit sous la pluie. Dans la montée du col d’ORNON, un automobiliste fait fumer ses pneus dans un virage serré, je préfère qu’il ait pu garder sa trajectoire. L’auberge au sommet me sert une omelette baveuse et je repars. Il fait à nouveau assez chaud. La petite boulangerie à ENTRAIGUES n’a rien qui m’inspire, je repars. Pneu avant bien dégonflé, mais c’est un tubeless, je repars ainsi. Le virage vers LES ANGELAS me décide à réparer. Chambre en place, j’entame le PARQUETOUT. Proposé en 2013, il avait eu l’honneur du pied. Cette fois, non.
Dans la descente, je m’arrête pour immortaliser un superbe gite à LES COTES DE CORPS. Le propriétaire sort et me demande si je fais la course. Non, ma plaque lui rappelle celle d’un autre randonneur qu’il a accueilli la veille tard. Le col du NOYER et ses dernières rampes achèvent de me persuader que je n’irais pas très loin encore ce soir. VALDROME me semble bien hors d’atteinte à une heure décente. SAINT ETIENNE DE DEVOLUY, sa petite superette fait mon bonheur, je pointe à l’occasion un BPF. Direction le col de FESTRE et je verrais bien après les oreilles d’âne ce que je ferais.
A la maison du col, je trouve un randonneur revêtu du maillot du MDS. Il s’agit de Joseph TENERELLI. Bien que français, son fort accent états-unien me trouble dans nos premiers échanges. Il m’annonce être avec un autre participant : il s’agit de Christian CARIOU. Ils dînent et dorment ici ce soir, nous ferons ainsi route commune demain.
La propriétaire nous prépare un super petit déjeuner et nous explique comment nous servir du percolateur. Décidemment toujours incontournable que cet endroit.
SAMEDI 8 SEPTEMBRE 2018 COL DE FESTRE SAULT
Pas tant froid que cela dans la descente. Une odeur de boulangerie nous entoure avant VEYNES. Je perds mon rétroviseur avant SAINT MARCELLIN ce qui surprend Joseph. Demi tour, et hop dans la sacoche, j’attends le jour pour le remettre en place.
La photo au col de SAINTE BEAUME demande un effort pour caler le vélo au plus près du panneau. Que ne ferions-nous pas pour découvrir le soleil rasant dans ces paysages sans parcourir ce que nous propose Sophie depuis neuf ans ? Le col de CABRE nous accueille en son gite. Deux cabris nous attendent. Joseph s’inquiète déjà de pouvoir rejoindre MALAUCENE ce soir. Christian le rassure: aucun souci nous y serons. Nous enchaînons, les cols de ROSSAS, POMMEROL, SOUBEYRAND et atteignons BUIS LES BARONNIES.
Plus tôt, troupeau de chèvres dans un champ de lavande ainsi qu’un voilier (un anticipateur du changement climatique lecteur de la bible ?) sont l’occasion d’arrêts photos. Outre un arrêt dans la superette à l’entrée de BUIS, Christian et moi contactons les hébergements entre MALAUCENE et SAULT. Un dans SAULT peut nous accueillir donc en route.
17 heures nous sommes au pied du Géant. Nouveau petit repas sur le pouce. Un passant observateur m’indique que ma cale gauche ne tient que par une seule vis. Je laisse Joseph et Christian repartir, charge au premier parvenu à SAULT de prendre possession de la chambre et d’attendre les autres. Le premier vélociste ne vend que les cales avec pédales. Je tente un autre, et n’entame la montée qu’à 18 heures. Aux environs de la maison forestière des RAMAYETTES, j’aperçois Joseph, son vélo à la main. Patte de dérailleur arrière cassée. Impossible de poursuivre, je sors mon dérive chaine pour lui permettre de redescendre sur MALAUCENE en sécurité. Un Vététiste descend, je l’interpelle. Me demande si nous avons des colliers plastiques. Je sors mon stock et il bloque le dérailleur. Il assure que les vélocistes sont ouverts le dimanche laissant l’espoir à Joseph de terminer le parcours en son entier. Je repars laissant Joseph à son sort. Merci à cette personne. Je laisse un message à Christian sur la situation. Au Mont SEREIN, il est temps de se faire bien voir et se doter d’autres couches vestimentaires, malgré les 15 degrés à l’affiche, je trouve qu’il fait frais. Deux bananes plus tard, je quitte le relais du LIOTARD. Le soleil couchant à tribord, les lumières dans la vallée et la musique dans le casque –voilà qui me permet d’atteindre tranquillement le sommet. Deux km avant, mon éclairage avant fait des siennes, s’éteint quelques secondes et fonctionne à nouveau. Je m’arrête pour vérifier la connectique.
Le sommet est là. Peu de vent. Une lampe frontale me vise, ce ne peut être Christian, je l’imagine déjà attablé. Toutes couches mises, je me lance dans la descente que j’imaginais pourtant faire de jour. L’éclairage fonctionne parfaitement alors en avant toute. A peine deux freinages d’urgence à la vue de petits animaux sur le bord de la route et SAULT est rejointe en moins d’une heure, non mais!
Compte tenu de l’heure, j’appelle Christian au pied de l’hôtel pour qu’il vienne ouvrir, car l’hôtel est fermé. Il est surpris de me voir aussi tôt (il est quand même plus de 22 heures). Il a des nouvelles de Joseph qui a trouvé un hôtel et attend le lendemain pour faire réparer. Nous montons le gravel dans la chambre en le portant à deux dans l’escalier ! Mon repas du soir sera constitué de biscuits trempés dans un verre d’eau. Quel régal !
DIMANCHE 9 SEPTEMBRE 2018 SAULT COTIGNAC
Compte tenu du faible kilométrage restant, nous nous accordons un petit déjeuner à l’hôtel. Sacré toboggan pour moi jusqu’à REVEST DE BION, pour Christian m’attendre lui permet d’envoyer moult SMS. SAINT ETIENNE DES ORGUES permet un ravitaillement devant la superette. Que ces petites surfaces sont chères à nos estomacs. Nous sommes immortalisés par une passante car nous sommes assis sur des sacs de fumiers ! Le bénéfice du doute quant à l’odeur ? Le plateau de VALENSOLE me fait réfléchir à un autre étagement du pédalier. Enfin RIEZ, il est temps, plus rien dans les bidons. Et Christian qui envoie et reçois des messages. SIGONCE, puis BONDINARD. Les derniers contrôles photos. Super, nous longeons le lac de SAINTE CROIX. Alors que nous pensons descendre tranquillement sur COTIGNAC quelques bosses sont encore à franchir. Ce, même après FOX AMPHOUX. Le camping est là. Photo de la boite aux lettres et hop la carte dûment remplie y est insérée. Une grande bouteille d’eau gazeuse et une douche plus tard, cela nous fait plus ressembler à des civils bien ordinaires.
CARQUEIRANNE, le 11 SEPTEMBRE 2018
PS : Joseph ayant pu se faire dépanner le dimanche matin, se lancera ver le MONT VENTOUX depuis BEDOIN avec l’accord de Sophie. En effet, un vélociste de MALAUCENE l’y a transporté pour remplacer la patte de son dérailleur. C’est une chance car vu leur nombre, trouver la bonne ne me semblait pas évident le samedi soir.