2 garçons dans le vent
Ce qu'il y a de bien avec le vent c'est qu'il aide
Ce qu'il y a de chiant avec le vent c'est qu'il fait ralentir
La seule chose qu'on peut changer c'est notre regard sur cela, prendre les moments positifs et faire abstraction du reste
Il est 5h du mat, sur la parking de Flins, le vélo sorti de la voiture. Je retrouve Dominique. Rapide bisou à madame qui s'est levé tôt, et que je retrouverai ce soir.
Vérif éclairage, carton retiré, un petit dix minutes sur une chaise pour se ménager et ca y est c'est parti.
un gars en orange fonce, il mettra 22 h. Sacré farceur, il en profite bien moins que nous.
2 km et un arrêt de 30'' pour que Dominique remette en place son compteur. On prend place dans un groupe, ca semble rouler pour nous. Je me mets dans la roue, on voit passer les villages, le train me semble de plus en plus rapide, je surveille, on est dans la Beauce, enfin presque car il y a une côte, je saute, je reviens tranquillou sur le plat. je surveille encore le compteur, je trouve que ca va un chouille trop vite. Mais l'abri est cool donc on continue jusqu'à Chateauneuf.
1er controle rapide, entre 25 et 26 de moyenne sur le premier tronçon, le vent est avec nous, un pain au raisin et c'est parti
on repart à deux, pas la peine de s'user et le vent est avec nous pour longtemps, donc on n'a une bonne vitesse sans s'user à suivre un groupe rapide.
les kilomètres défilent, la température monte très doucement et on arrive à Savigny il est à peine plus de midi. La pause est un peu plus longue, remplissage bidon , sandwidch tiré du sac et passage aux toilettes, j'ai le ventre gonflé et je resterai constipé toute la journée. C'est la première fois que ca m'arrive surtout que ca a commencé avant le départ, faut bien un début à tout.
Savigny Bourgueil, c'est pas du vélo qu'on fait c'est du vol à voile. Mais la DDE locale a décidé de nous jouer des tours. Mon cadre en 48 est petit et ne me permet pas de sortir facilement le bidon situé sur le montant de la tige de selle. Alors j'inverse,quand l'un est vide, mes bisons sur des portions plates et normalement propre, car sinon c'est parfois source de petite frayeur. Je profite d'un moment calme, je sors mon 1er bidon vide que je coince dans les dents et je sors le second bidon au moment d'arriver sur une portion gravillonnée fraichement, j'ai mis le temps à normaliser la situation en sécurité. Je déteste les gravillons.
Bon on arrive sur Bourgueil, on ravitaille à l'eau, sandwich et au coca, sacrilège ultime dans ce coin de vignes surtout que le coca est pris dans un mac do comme on a raté le bar du centre ville et que celui de la sortie de ville est fermée jusqu'à 19h, il n'est que 16h, je me vois mal patienter 3h
On sort de Bourgueil, on traverse la Loire, on fait le tour d'une centrale nucléaire, et irradiant de bonheur on tourne à gauche et là le vent si favorable jusque là, devient un ennemi.
Avant le pont de la Loire, je fais le petit effort qui va bien pour rester au contact d'un vélo couché, de 3 philippins et deux autres gars, ca vaut le coup d'être groupé avant de bifurquer pour se fader Eole dans un corps à corps.
L'étape est courte, 54 km mais le vent est chiant et on a peu d'abri et comme il est encore grand jour le vent ne faiblit pas. On fait ce qu'on peu, le vélo couché assure le plus grand nombre de relais, il est énorme le mec. Indestructible. Bien qu'il offre une protection basse, ca me va, il me protège suffisamment et il roule droit ce qui n'est pas le cas des philippins qui oscillent entre la mer des philippines et la mer de Chine et en plus en musique pour l'un des trois. Bon on joue au beatles, la tête au vent et on arrive à Montbazon.
RAvito, bidon, coca et petit soucis, je dois boire et manger mais comme je n'évacue rien depuis ce matin, ca bloque un peu. Je demande à Dominique de redémarrer avant le groupe pour que je puisse me mettre dans le rythme doucement car si je démarre avec tout le monde je vais sauter. Je pense que c'était la bonne stratégie pour moi, car peu à peu ma vitesse augmente, mon estomac est moins lourd et quand nos amis reviennent, je peux suivre. Plus le temps passe et mieux ca va, j'arrive à prendre un ou deux relais sur la fin avant d'arriver à Contres, ville mondialement célèbre pour son kebab où on peut ravitailler en eau et s'habiller pendant que les philippins lâchés il y a peu, reviennent pour se prendre un salade tomate oignons sauce samouraï. Leur diététique laissant à désirer, on repart en ayant assisté à la remontada germanique et à la crucifixion du gardien suèdois. Je me fous de la coupe du monde, mais ca change les idées. Il est grosso modo 22H. Au moment de partir Dominique semble attirer par un départ sur la droite, il a vu des cyclos par là, je lui dis que non, on part sur la gauche, le GPS ne ment pas. Enfin heureusement, car il y avait un autre BRM dans l'autre sens. Je me voyais mal faire un grand huit à base de 2 BRM 600.
LA nuit est bien tombée, le phare éclaire, la dynamo c'est un peu lourd sur la roue avant mais quel confort de nuit. Au loin quelques feux d'artifice annoncent notre venue, on passe prêt des chateaux. Chambord,les cyclos de l'autre sens font des photos. On est dans la nuit noire ensuite, on travers des forêts, c'est un peu humide mais c'est cool car il y a moins d'insectes à se prendre dans la tronche, on se rapproche de Lailly en val, notre gite de la nuit. Contrôle de police, heureusement, le gendarme clément nous laisse passer, l'éclairage avant de Dominique laissant un peu à désirer
Et on arrive à Lailly, je jardine devant un hotel, c'est pas le bon. Mais pourquoi diante mettre un hotel face à un panneau Beaugency à gauche avec comme nom l'hotel des 3 cheminées quand notre hotel s'appelle l'hotel du cygne mais sans panneau en facade face à un panneau BEaugency. On arrive, on pose les vélos, il est un peu moins d'une heure du matin et j'ai pas de frisson, et je monte pas le son. Enfin madame nous attendait au pied de l'hotel, prévenu par mon petit coup de fil qqes minutes avant.
Vider les gourdes, les rincer, se désaper, mettre à sécher et parfumer la chambre aux douces éfluves de sueur d'effort, douche, et s'allonger. Petit moment de décontraction, relacher les muscles un à un, libérer les tensions et positiver. Le soucis de la décontraction c'est qu'en général le lendemain, je suis reposé mais un peu en coton pendant un petit moment.
A 2h je dors, à 4h 38 je me réveille, je bois de l'eau, je me rendors en 1 minute et à 5h 38 je me réveille naturellement. Je prends le temps de me lever, de manger en mâchant longuement, le croque monsieur de madame est un vrai délice. Je prends un autre petit truc et ca va le faire. Je suis capable de manger les croque monsieurs de madame froid sans soucis. Je trouve même cela plus digeste froid, comme la quiche, voire la paella. Mais pour cette fois, je me contente de croque.
6h30 on est presque sur les vélos, on démarre, j'ai aucune sensation dans les jambes mais aucune douleur. Je prends un rythme, on discute un peu avec Dominique et je diminue un peu la cadence. on passe à Meung sur Loire et après le pont, à gauche, une femme lave les plages de la piscine à grande eau, il est à peine plus de 7h. Pas un commerce d'ouvert, on répond donc à la question mystère.
Le vent s'invite, il est pas chaud, il est de face, trois quarts droite, et il ne nous abandonnera pas jusqu'à l'arrivée. On avance doucement, on relaie régulièrement. L'avantage de la Beauce c'est qu'il n'y a pas de côte bon pas d'arbre non plus. L'inconvénient de la Beauce c'est qu'il n'y a pas de côte donc pas de descente donc on est en prise permanente. Je m'occupe à regarder combien font nos relais, en gros ce qui revient le plus c'est 1200 m. Pour ne pas trouver le temps long, je calcule des milliers de choses, je regarde mon gps comme une source d'information que j'analyse, que je calcule et le temps passe. Je remarque que dès que la route a une légère inclination, Dominique prend le relais et qu'il finit toujours par un moment de roue libre au "sommet", donc comme je colle la roue, il faut que je me place légèrement sur le coté pour ne pas être surpris. On s'occupe comme on peut.
On arrive à Voves, on rejoint un groupe de cyclos qui n'a pas fait de pauses pendant la nuit. Je trouve nos tronches vachement plus avenantes qu'eux, c'est un peu zombiland au plat pays. Ils restent bien plus que nous au café. J'espère qu'ils termineront en bon état et que le café du matin leur donnera le coup de fouet nécessaire. On repart, assez vite. C'est pas facile mais ca roule? LE vent est là, on est au pays des éoliennes, il en pousse presque autant que de pieds de maïs, une hérésie irriguée en pays de Beauce, les tourniquets s'en donnent à coeur joie pour préparer la baisse des nappes phréatiques de cet été.
M'enfin, on passe de village en village, s'il devait y avoir une chanson pour illustrer notre avancée ca serait :
"Avec des cathédrales pour uniques montagnes
Et de noirs clochers comme mâts de cocagne
Où des diables en pierre décrochent les nuages
Avec le fil des jours pour unique voyage
Et des chemins de pluie pour unique bonsoir
Avec le vent d'ouest écoutez-le vouloir
Le plat pays qui est le mien"
le temps est au blé mais seulement parce que la moisson a commencé, pour nous, il faut encore attendre et éperdu ou perdu non de non, on jardine à Epernon, pour trouver un bar ouvert non sans avoir d'abord saluer une grosse conne, conne ductrice énervée qui aurait bien fait une ligne blanche de nos corps. On la retrouve 1 km plus loin, elle prend bien soin de massacrer un peu plus son embrayage pour éviter d'avoir une leçon de conduite à coups de pompe à vélo sur la tête, dommage que la mienne ne soit pas en alu !!!
le cafetier est cool, on fait le plein, on se pose, on ôte ce qu'on doit ôter comme couche et ca repart. Le temps est beau, le vent est sec, et on se rapproche, par la forêt de Rambouillet. Y'a de jolies maisons, les petits côtes laissent Dominique prendre quelques mètres et les plats me font revenir au train peinard. Arrive Autheuil, ca devrait rouler sans peine mais nos vélos sont devenus de vrais tape culs. Il va falloir une bonne révision, et le vent de face nous empêche d’avoir des kilomètres gratuit, c'est dommage ca aurait mérité une arrivée avec des bonnes pointes de vitesse sans pédaler. Pas grave, il est 15h10, le hot dog sans moutarde pour moi fait du bien, comme un festin. C'est fait, content, et finalement pas beaucoup plus de mots échangés que pendant une sortie du dimanche matin. Que ceux qui trouvent, avec raison, que je suis bavard, se disent que plus c'est long, plus c'est silencieux.
ce matin, si je devais repartir en vélo, je pourrais le faire, donc de ce point de vue, je suis rassuré. Maintenant reste l'inconnu d'arriver à faire plus. On a appris que Thierry faisait un 1200 km ce week end, certains enchaines ces distances là comme nous les 100 bornes donc on reste champion de sa rue et encore ca dépend où on habite.
On finit devant 20 personnes encore attendues, il y avait 37 cyclos au départs. Je suis étonné d'être dans la première moité. LES philippins et le vélo couché ont fini 2h ou 2h 30 avant nous. Je pense malgré tout que la nuit à l'hôtel fut une bonne idée dans la gestion de la récupération. CE matin , j'ai redormi un peu après m'être levé comme tous les matins à 6h et ca va. Quelques courbatures mais rien de grave.
Allez on récupère et on envisage la suite