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 North Cape 4000 - 2018

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cyclo38220
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phil35
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clement
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clement
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MessageSujet: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Ven 20 Juil - 23:18

La semaine prochaine, je prends le départ de ceci: http://www.northcape4000.com/en
J'ai choppé le virus de la longue distance lors de Bordeaux-Paris en 2010 en passant la nuit dans la roue d'un compagnon de route. Durant ces heures, en silence et dans le partage de l'effort, j'ai appris autant que pendant 8 ans de pratique du vélo. Merci à lui.
Pour les abonnés aux réseaux sociaux, ma page facebook: www.facebook.com/guitareenrouelibre

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Alain.Q
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Sam 21 Juil - 0:00

4300 Km, en totale autonomie affraid et en soutenant en // une cause. Respect !
Cette destination du Cap nord fait toujours rêver!!

J'ai vu que l'on pourrait vous suivre sur le site : http://www.northcape4000.com/en/live-event

Bonne route à toi Clément
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veloblan
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veloblan


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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Sam 21 Juil - 7:18

Vouahhh sacré périple, gros mental indispensable  Shocked Bonne route Clement  cheers
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http://www.veloblan.com/
Nordiste
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Sam 21 Juil - 8:53

Bon voyage à toi et bonne route !  cheers
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Cyclaudax
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Sam 21 Juil - 9:39

Super périple,
quelle panoplie de participants
beau panorama à l'arrivée
profites en bien
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http://perso.orange.fr/cyclaudax/
phil35
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Sam 21 Juil - 10:47

beau projet et belle préparation  Top

visiblement la réussite du projet ce trouve dans les "portes bidons" lol! , ça nous change du tour de France  No


bonne route,

Phil35
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clement
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Sam 21 Juil - 12:51

Merci pour vos messages!

Je vais la sentir passer cette sortie Laughing .
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admin
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Sam 21 Juil - 16:50

Bonne route cheers

~
«La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer»  [Sylvain Tesson]
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cyclo38220
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Sam 21 Juil - 19:05

Bonne route et n'hésites pas à donner des nouvelles.
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ddesmetbob
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Dim 22 Juil - 15:20

Quel numéro tu as?

En tout cas, rien qu'avec les photos on peut voir que le matériel est bien préparé!
Bonne route.
David
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dingovelo
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Mar 24 Juil - 19:42

Bonne route Clément , attention a toi tu vas souffrir avec cette chaleur.

J'ai un ami Belge ,Thierry Degueldre qui devait être au départ , il déclare forfait  .Comme il n'a pas supporter les fortes chaleurs du 1200 km de Bordeaux , il a abandonné après 560 km.
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clement
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Mar 24 Juil - 20:41

Oui. C'est dramatique: il fait 35 au cercle polaire, les forêt et les tourbières prennent feu! (C'est pas une blague...)
Je vais probablement aller m'acheter un camel bag demain pour completer les gourdes.
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dingovelo
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Mar 24 Juil - 21:29

Un CAMEL BAG + de 12h /jour sur le dos 4000 km ça risque de poser problème pour ton dos ???
En plus avec cette chaleur , tu vas transpirer pas mal en dessous .
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clement
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Mar 24 Juil - 22:10

Je sais.
J'ai regardé, j'ai pas la place de mettre juste la poche dans le sac de cadre.

Il y a plein de point d'eau, je viens de verifier. Et tout les 50-60 km, on croise des commerces. Donc tout va bien.
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Mar 14 Aoû - 10:07

14 jour, 1h et 44-45mn.
Rédaction en cours!
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dingovelo
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Mar 14 Aoû - 10:11

BRAVO CLÉMENT  cheers cheers cheers cheers

Pas trop dur avec la chaleur de la 1er semaine , les orges et boues de la 2eme semaine.

Une TCR pour 2019???
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clement
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Mar 14 Aoû - 10:25

Non, la chaleur se gère en buvant et en faisant la sieste.
Je suis passé à travers les orages...
J'ai roulé la dernière "nuit" pour arriver avant la pluie.

Pas de TCR en vue. Partir chaque année une quinzaine de jours loin de ma famille, très peu pour moi. C'était exceptionnel. je vais revenir à des formats plus modeste pour le moment. On verra pourquoi pas dans 3-4 ans pour quelque chose de cette ampleur.
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clement
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Lun 10 Sep - 11:42

N.B: ce récit va se retrouver sur plusieurs sites/forums.

Bon, je m'étais dit que je ferais un texte pas comme on fait normalement, un truc un peu différent. Mais finalement... C'est trop compliqué de réussir à retranscrire toutes les émotions. Ou alors il faut être un écrivain et ce n'est pas mon cas.

Ça a commencé par des mois de tergiversation sur le matériel. Je crois que c'est ce qui m'a pris le plus de temps. Comment dormir? Que prendre? De quoi se passer? La lecture assidu du forum randonner léger m'a donné de nombreuses pistes. Et c'est en ayant principalement tout misé sur la qualité de la récupération que le 26 Juillet je prenais un premier train qui devait, 4 changements plus tard, m'amener en Italie. Il ne restait plus qu'une trentaine de kilomêtre avant d'arriver au lac de Garde et c'est sur une aire de pique nique que j'ai installé mon premier bivouac.
J'avais foiré absolument tout mes bivouacs de test au cours de ma préparation... Lors de la randonnée vers Dieppe, j'avais raté le montage de ma tarp et avait piteusement terminé chez un copain totalement détrempé... A St Gobain j'avais été finalement formidablement hébergé. Mon hôte m'avait conseillé de viser plus qualitatif dans mon matériel. Qu'il en soit remercié: jusqu'à cette nuit j'avais pensé "bricoler". Ce jour là j'ai été convaincu de ne pas faire les choses à moitié et c'est très clairement ce conseil qui m'a permit de terminer cette aventure dans de très bonne conditions.
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Le matin du 27, en route vers le Lac. Il est tôt et la température grimpe déjà copieusement. Le rendez vous est en cours d'après midi, et j'ai donc la journée pour me baigner et faire du tourisme. Je me dégourdi les jambes en grimpant dans les montagnes alentours. Je sors de la période de coupure et la journée de train était longue. Je fais attention à ne pas forcer pour rien non plus...
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L'après midi c'est l'heure des formalitées de départ. Rien de très intéressant. On zone en chaises longues, je me retrouve naturellement avec des belges et des néerlandais. Je devrais vraiment me mettre au flamand... Après le diner gargantuesque ( le restau s'était trompé dans les plats et les menus et nous a donc tout servis à tout le monde pour ne pas se tromper...) squat à l'hôtel d'un autre participant (Alain) en entrant par la porte de derrière... j'en profite pour prendre une douche froide.
Et la nuit passe.
Et le matin arrive.
Et on se dirige vers le départ.
J'avoue, là, j'ai peur, ou je suis impressionné.
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Nous sommes le 28 Juillet, il est 8h et 120 "bikepackers" s'élancent à travers les ruelles de Riva del Garda pour rejoindre la piste cyclable de l'Adige.
Une première côte pour s'éloigner du lac opère un tri dans le tas. Je me retrouve dans les premiers (mais je ne le sais pas encore).
La piste cyclable est avalée à grande vitesse. Pour le moment nous sommes en groupe de quinze-vingt personnes. Nous avons plutôt le même rythme. Ce sont les arrêts fontaines qui vont scinder ce petit groupe. Au vu de la chaleur (44 d'après les gps) je m'arrête à chaque point d'eau. Pause au Mc Do pour recharger un peu le gps et le téléphone (c'est toujours ça de pris) et profiter de la clim' pour se rafraichir.
La route continue vers Passo Riesa. Un col franchement facile sauf que... Il fait très très très chaud. Je choisi de mettre en veilleuse mes restes de capacités de grimpeur (j'ai plus 20 ans non plus) et profite de chaque coin d'ombre pour me rafraichir. C'est qu'il reste encore un peu de route. Inutile de s'épuiser. Je retrouve Pablo en haut du col. Pause ravito. Et... je découvre que la nuit précédente, il avait plû et que ma carte de route est détrempée et se déchire... achat de scotch, réparation. je roulerais une partie du chemin avec la carte dans la main pour la faire sécher. Et là je fais une erreur que je découvrirais un certain nombre de jour plus tard... Pablo jette un coup d’œil au tracker et on s'aperçoit que nous sommes dans les 40 ou 50 premiers et que tout ça se tient dans un mouchoir de poche. Pour ma part, je continu, je passe Alpengasthof Norbertshöhe.
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Je retrouve Rudy qui me dit être un peu malade. On descend ensemble et à la faveur d'une montée, je me retrouve tout seul.
Il est 20h, quelque part en Autriche et c'est l'heure du coup de fil familial quotidien. En reprenant ma route, Rudy et quelques autres me récupèrent. Nous n'avons absolument pas le même rythme. Je connais bien le problème. Sur le plat, je dois forcer un peu. Quand ça monte je colle 200m à tout le monde, et en descente, je suis tellement pas lourd (et j'ai une roue avant de m.... il y a eu un "problème" en amont.) qu'on me rattrape. J'ai beau faire signe de passer, à chaque montée je me retrouve dans le groupe et le repasse. Je sais que je suis avec des gens assez costaud, en tout cas avec plus d'expérience que moi, qu'ils sont là pour "faire un temps" et ça me travaille. sans moyeu dynamo, c'est juste inenvisageable. Il est 23h. Je m'arrête à une trentaine ou quarantaine de km de Insbruck.
La malédiction du bivouac va frapper. Je m'installe derrière une chapelle sans aviser que le sol est en pente.
Je n'arrive pas à dormir: je veux repartir, faire un temps moi aussi. Je passe le plus clair de mon temps à modérer mon envie. Il est inutile de se cramer la première nuit.
Et il se met à pleuvoir.
Et le sol en pente fait couler l'eau sur moi.
Nan mais allô quoi.
On remballe et on termine la nuit sous le proche d'une église.
Et puis zut il est 5h. J'ai dormi 30mn. Je gérerais la journée avec des siestes. Nous sommes le 29 Juillet et je vais traverser l'Allemagne aujourd'hui.
Big-up au sandwich de la station service à 7h du mat' et direction le Tyrol.

Ravito d'eau et ... catastrophe. Ma carte bleu ne fonctionne pas.
Je retrouve un des membres du groupe que j'ai laissé pour dormir qui voit que je n'arrive pas à payer qui m'achète une bouteille d'eau. Quelques km plus loin on entre en Allemagne, test à la première banque et ça refonctionne.
Ce jour va encore être trèèèès chaud. On s'arrête à chaque endroit où il est possible de prendre de l'eau.

Je lutte contre la chaleur, et finalement me dit que je vais me faire une alliée de la nature. Avisant quelques arbres, j'étends mon hamac, et fais sécher mes affaires au soleil. Ma résolution est prise. Chaque jour je m’arrêterais vers 14-15h pour 30mn de sieste et faire sécher mon maillot. Je tiendrais ce rythme presque jusqu'au bout: journée 5h-23h et pause de 30mn l'après-midi. Les derniers jours je serais incapable de faire la sieste.

Le soir arrive. Je veux 1 terminer la trace 1. et 2 il faut trouver à manger. Je dégotte un gite auberge au début de la trace 2.
On me regarde bizarrement. Je demande un plat, la patronne trouve ça un peu bizarre. On me regarde comme une bête curieuse. J'ai l'habitude, mais là c'est un peu plus long que d'habitude. 20h, l'heure du téléphone.
C'est marrant il n'y a que des adultes dans ce gîte.
Et c'est aux toilettes, face au distributeur de sex-toys et de lingeries que je comprends que je suis arrivé dans une maison à thème.
Reprenant la route vers la frontière tchèque, je m'arrête dans une forêt peu avant.
Seconde nuit, hamac dans la forêt. Premier bivouac réussi de l'année. Enfin.

Il est 5h. Nous sommes le 30 Juillet.
Je monte sur le vélo.
Je rate ma pédale et je tombe. Le crochet du tendeur qui tenait ma tarp se prend dedans et la déchire. Direction poubelle.
Bordel.
Je me venge dans l'espèce de faux col où je suis.
Le rituel commence à être rodé. Station service=café/supermarché=ravito et j'entre en république Tchèque.
Je tombe sur Arnaud (un Français) qui s'accroche. Je lui conseille de ne pas forcer, je roule visiblement plus vite que lui. Il arrivera effectivement 6 jours après moi au cap nord. Bravo à lui, c'était sa première longue distance.
A la faveur d'une pause, je jette un oeil au tracker et je m'aperçois que désormais je suis dans les 20 premiers. Ah ben.
Direction Prague. Je connais la route (j'ai appris une partie du parcours par coeur). Et c'est le gag. Avisant la direction d'une ville qu'on doit traverser, Je met le gps à charger (éteint).
Mais la route voiture n'est pas la même que celle que nous devions prendre... message à l'orga pour les prévenir que je me suis trompé et du lieu où je rejoins la trace. Passage des magnifiques collines après Pribàm et je rejoins Prague en traversant sa riante banlieue.
Il est 18h.
J'aime pas Prague.
La république Tchèque semble franchement pauvre. Et Prague est un espèce d'écrin de luxe pour touriste. Ca brille, c'est doré, on dirait une carte postale. Ça ne correspond pas au pays que j'ai traversé jusqu'à présent. Et puis il y a trop de monde. Ça fait 3 jours que je ne vois personne.
Vers 23h, je trouve un endroit où dormir en rase campagne, sur un banc de pierre en bordure de champs, sous les étoiles. C'est magnifique.

Il est 5h. Nous sommes le 31 Juillet. Je vais en Pologne aujourd'hui. Direction le col de Mala Upà.
La traversée d'un village me donnera l'occasion en quelques minutes de portraits humains représentatifs (et tristes) d'une réalité. Il est 6h. Sur la place, des travailleurs d'une quarantaine d'année attendent l'ouverture de l'usine et en sont à leur deuxième bière au vu des canettes vides par terre. Plus loin, un autre plus vieux est complètement démonté sur les marches d'une maison. Plus loin c'est un jeune de 20 ans qui marche vers l'usine, droit, tenant son sac d'un pas assuré. Les femmes sont au cimetières pour entretenir les tombes. Je pense à mes affaires "made in république tchèque" et vive l'Europe...

Je rattrape un concurrent qui prend ma roue. Bon. Nous sommes seul maintenant et j'avais annoncé que je voulais rouler "no draft". Il profite d'un feu rouge pour me déposer. Je l'ai un peu mauvaise... Avisant un torrent, je me baigne et vois passer les frères Raboenen qui roulent de nuit et dorment le jours pour fuir la chaleur.
Le col est passé sans difficulté, je croise la voiture de l'orga pour la première fois qui vient prendre de mes nouvelles. Ils sont assez surpris de voir que je ne suis absolument pas fatigué. Visiblement je suis toujours entre la 20ème et la 30ème place.
Après la descente, je m'arrête dans une supérette. Il y a une petite montée de 300m d'ascension. Et là, c'est le coup de chaud. Mon coeur s'emballe. Fichtre. Je grimpe en zigzaguant pour atténuer la pente et m'arrête dès que je trouve un endroit où me poser pour une sieste. Il fait chaud, chaud, chaud...
Je râle gentiment sur facebook parce que je reçois des messages pour me dire quoi faire suite à la déchirure de ma tarp: je suis en autonomie. La règle du jeu c'est "démerdez-vous". Je ne veux pas d'aide.
Je rejoins un hôtel où dormir.
Je déballe mes affaires. Et c'est le drame.
La sacoche de cintre apidura n'est pas étancche, je l'avais oublié. Mes affaires ont moisies.... au lieu de me coucher: lessive.

Nus sommes le premier août. Je vais en direction de Varsovie. La chaleur est insupportable. Le vent souffle comme à la maison. Il y a des champs à perte de vue. Je ne pilote plus un vélo, mais un sèche linge. En suivant ma trace, je pense à mille plateaux. Je suis une ligne. Je deviens une machine nomade. Je suis dans un dispositif masochiste.
Je lutte contre le vent. Au vu de ma direction (vers l'est) et du paysage (des champs de blé) je sais que mes efforts seront récompensés en fin de journée quand le vent de chaleur se lèvera dans mon dos. Pour éviter de tomber malade avec l'eau qui devient chaude en quelque minutes, j'achète des sachets de thé que je mets dans mes bidons.
Il est 17h et le vent de chaleur se lève dans mon dos. Je file à toute allure.
A 20h, je suis à moins de 80km de Varsovie. Je décide néanmoins de chercher où dormir peu avant.
Premier camping fermé.
Second. Pas de réponse.
Un lieu où me poser. Un vigile.
Un autre. des chiens. Un hôtel?
Je rentre. La personne à l’accueil me regarde interloquée. Je demande une chambre. Trois jeunes femmes légèrement vêtues descendent l'escalier. Ha... mais c'était pour dormir. Crise de fou rire avec les travailleuses et je reprends ma route. Je dormirais dans un bois.
Plein de moustiques.

Nous sommes le 2 aout et je suis boursouflé de partout.
Je rejoins Varsovie et j'arrête le tracker. Il est impossible pour moi de ne pas passer au ghetto. Google Map me fait faire le tour de la ville pour aller au mur qui était... à 600m du point de contrôle. J'aurais dû le mettre en mode piéton.
Et c'est repartit. Plus trop de souvenirs de cette journée, sinon le soir, au nord de la Pologne, magnifique. Je ne parviens toujours pas à dire bonjour en Polonais. Le crépuscule commence à être un peu plus long. Je m'arrête vers 23h dans une station pour prendre le l'eau. "djoné, heu dojné, heu dionné blabla?" le gérant, un espèce de gros biker skin me regarde en faisant "Hein????", la bande de bikers à gros bras tatoués s'esclaffe et on se marre sans rien comprendre de ce qu'on se dit.

Dodo dans un chemin entre deux bouleaux. Nous sommes le 3 août et direction la Lithuanie en se baignant dans un des lacs avant la frontière. Petite scéance de nudisme pour laver le cuissard et mon postérieur. J'ai un petit bobo sur la fesse gauche et c'est pas jolie jolie. Ça m'inquiète même un peu pour la suite.
Je suis le long de la frontière russe. Il y a des bases militaires partout. Et la Russie a décidé que son réseau téléphone était prioritaire (je ne l'ai pas encore compris). Je n'ai plus de wifi, plus de réseau de téléphone. Je ne peux pas appeler ma famille.
Je trouve une station service à ? Et la gérante m'ouvre sa réserve pour dormir. J'en profite pour appeler et rassurer ma famille qui était morte d'inquiétude et me localiser sur le tracker (qui passe par la wifi).

Matin du 4 août. Cela sera la pire et la journée la plus palpitante de toute l'aventure.
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clement
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Lun 10 Sep - 15:35

C'est le matin.
Petit-déjeuner /ravitaillement et en route vers le bonheur.
Je retrouve à Pakruojis Sam Lam que j'avais rattrapé la veille au soir. Son téléphone fonctionne et il prend une photo de moi pour signaler ma présence sur la route.
La joie est devant moi et je ne le sais pas encore.
Il y avait eu un message la veille pour informer qu'en raison de travaux, il était possible de suivre une route alternative en Lettonie.
Dans ma tête je me disais qu'on verra bien.
Mais je n'ai pas téléchargé la carte. Et je ne peux pas lire le message de l'orga avec le tracé de substitution.
J'entre donc en Lettonie.
North Cape 4000 - 2018 Post-2731-0-59697300-1536577903_thumb
Un petit peu avant, il y avait un panneau sur la gauche qui fléchait la déviation.
Là je me dis "oh c'est vraiment une bande raymond. C'est pas un peu de gravier qui va me faire peur hein" Avec un "hein" bien du ch'nord.
Lol.
Outrelol. C'est moi le raymond. Je suis en pédale auto look parce que "j'aime pas les spd". "Oui mais c'est utile dans notre pratique tu sais". "ouais mais j'aime pô".
Bref. C'est partie pour 4h comme ça. la route devient de pire en pire. Je dois poser pied à terre par moment, ce qui n'est pas bien grave.
Mais avec les chaussures de raymond de route, heu....
C'est compliqué. Donc je marche pied nu. Et je remet mes chaussures et on recommence.
okay. Je vais rejoindre la déviation.
xptdr de mdr.
C'est pareil.
En fait les travaux en Lettonie c'est simple: tu prends 50km2 de routes et tu défonces tout.
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Je parviens à rejoindre la trace à Bauska et je sais pas gros bug. Je sors de la trace je ne sais plus comment. Ich bin complètement paumé.
"Okay". Bon. Sortons mon téléphone et regardons le plan.
Hahahaha. J'ai pas accès à la carte en étant hors ligne.
"okayyyyyy" voyons avec google map".
Il y a un point bleu (moi) une tache verte (la lettonie) et un point avec écrit "Riga". C'est la capitale.
"Ah merdeu merdeu..."
Riga est au Nord ouest de ma position.le soleil éclaire grosso merdo du sud et l'ombre est au nord. Donc je dois aller à peu près dans cette direction.
Pour être "un peu" plus précis, je prends un bâton de temps en temps.
Un mois après je me rends compte du coté ridicule du truc...
Je navigue au jugé avec le Soleil. Le gps sur mon vélo n'est pas le mien et je ne sais pas qu'il a une boussole. La route est complètement défoncé. Mon souffle deviens rauque. Quand une voiture passe, je suis aveuglé. C'est tellement difficile que mon souffle deviens un grognement. Et ce grognement envahit mon corps. Il vibre depuis le fond de mon ventre. Il emplit ma cage thoracique, glisse le long de mon dos. Monte dans mon cou. Chaque partie de mon corps vibre. Je snes quelque chose qui bouscule mes entrailles, monte tumultueusement comme un torrent. Quelque chose que je ne connais pas et qui est trop à l'étroit, trop enfoui, trop profond. Quelque chose qui s'échappe de ma bouche grande ouverte. Et je rugis. Je suis un animal. Je suis devenu purement et simplement un animal humain. Et ce rugissement rauque, ni tout à fait un souffle, ni tout à fait un ronflement, comme le ronronnement d'un chat, mais plus court et plus grave me donne une force que je ne connaissais pas. Je vole désormais sur le gravier.

Finalement, je fini par trouver une route et une flêche "Riga". je me dis que je vais rejoindre la capitale, trouver un endroit avec une connexion internet, télécharger toute les cartes et reprendre mon chemin ensuite.
Je fête ça avec une bière. c'est que j'étais bien perdu. Ah là là, quelle aventure.
North Cape 4000 - 2018 Post-2731-0-37644300-1536578773_thumb

Attention au retour de la revanche...
En vrai c'était rien pour le moment.
Je rejoins donc Riga. J'ai un peu peur de tomber sur une autoroute, des motards Suédois me rassurent. Euh aussi ont un peu galéré avec les travaux. A Riga, je trouve le café bobo-bio-branché-tenu par des punks. Je suis à la maison quoi. Je télécharge des cartes, regarde où je suis, où je peux récupérer la trace, préviens l'orga que j'étais paumé et que je rejoins Raganna.
Oh que je suis content, j'ai retrouvé mon chemin. J'ai un peu la flemme je prends le gps et j'écris "Raganna". Y'a plus qu'à suivre.



Je longe donc une autoroute par la piste cyclable et la quitte pour me diriger dans la bonne direction dans une forêt tout ce qu'il y a de plus charmant.
C'est très calme. Et très désert. Et très des bases militaires. bah, quand j'étais gosse et que j'allais en vacances à Biscarosse, il y avait aussi une base militaire.
Oh ben la route est quand même bien défoncée. Je me marre "ça doit être le passage des chars". (spoiler: oui c'est bien ça).
Ah tiens une barrière? Je suis bien sur la trace. Bon. Continuons.
Tiens plus de bitume. Pas grave, c'est du stable. Et après ce que j'ai traversé ce matin, je suis tranquille maintenant. Tiens, des panneaux "zone d'entrainements" (en anglais). Oh ben ça doit être un souvenir de la guerre froide. Ah oui, il y a un panneau signalant des zones de tirs de chars. Ah oui sur le coté un mur criblé de balles. Oh lala, c'est glauque.
Ah tiens, des balles par terre.
Ah merde.
Du coup je chante à tue-tête parce que visiblement je suis effectivement dans une zone d'entrainement militaire... J'en mène pas large.
Et là la route est de moins en moins stable mais plutôt sable et pierre.
Ah oui flûte... c'est le gps de Sam il doit être paramétré en "vtt"... oups....
Oh laaaa... je dois passer sous cette barrière???? et passer cette porte???
J'ai "un peu" la trouille".
Et... je crève.
Alors là, je pète un câble. Je rugis de nouveau comme le matin. Je peste, je hurle, je m'engueule parce que j'avais eu la flemme de refaire la pression des pneus ce jour-là.
Je me donne l'ordre de démonter la roue.

Prend la roue. Dépêche toi. Plus vite. Tu traines.
Ôtes le pneu. Plus vite. Du nerf.
La chambre. Allez. On se grouille mauviette.
La nouvelle. Allez. Remonte. Allez. Plus vite. Remonte la roue. Dépêche toi. Fais la pression. Vérifie le pneu avant. Maintenant. Dépêche toi.
Je suis d'une violence sans nom avec moi-même. Tout ceci en hurlant comme le sergent instructeur de full métal jacket soudainement interrompu par mon rugissement qui prend une nouvelle vigueur.
Je suis un animal. Il n'y a plus un bruit autour de moi. J'ai hurlé tellement fort que mes oreilles sifflent. Mon vélo est remonté et je reprends la selle. Le terrain est meuble et je suis obligé de faire mi-draisienne mi-pédalage.
Quelques instant plus tard, je tombe sur une patrouille de militaires qui me regardent éberlués. Sur le coup, je me dis que s'ils viennent de m'entendre ça devait être assez particulier...
Je leur demande avant toute chose si j'avais bien le droit d'être ici. Visiblement oui. On regarde leur carte ensemble, il ne me reste plus que 12km avant Raganna. Tout va bien. "But it's ok with a mountain bike..."
Certe...
Je reprends mon cheminement. Mes pédales deviennent de plus en plus dure à déclipser à cause du sable et finalement, ma chaussure est coincée. Je ne dois pas tomber. A chaque coup de pédale, ma roue arrière dérape. Non, je ne tomberais pas. Instinctivement, je grogne à chaque difficulté ce qui me donne le coup de fouet nécessaire. Enfin, j'avise un buisson du coté opposé au dérailleur et me fait glisser dedans. Empétré dans les branches, je défais mes chaussures, parviens à les ôter des pédales, les attache à la sacoches et reprends la route en chaussettes sur les pédales automatiques pour la dizaine de kilomêtres qui me restent.
Je commence à croiser quelques paysans. On se croirait chez les Amiches: pas de voitures. Ils sont tous en charrettes.
Et enfin, je rejoins une route et retrouve Raganna.

Arrêt à la station service pour nettoyer le vélo, vérifier s'il y a de la casse. Tout va bien. Je remet mes chaussures en état. Je prends 5mn pour me recentrer un peu en pensant aux gens qui comptent pour moi. Puis profite de la wifi pour envoyer un message à l'orga pour prévenir que j'avais retrouvé ma route, contacte ma famille et envoie un message à un copain:
Citation
Punaise j'étais paumé sa race. Mais c'est la meilleure sortie de ma vie!

Bon je fais pas la course mais quand même...
Ben finalement tout le monde a galéré et je suis toujours autour de la vingtième position.

C'est le moment que choisi le ciel pour se mettre en colère.
Nom de .... J'attends que ça passe. J'ai repéré où dormir à une centaine de km. C'est jouable.
Pause à Limbazi. Et là, grosse flemme. Je m’arrêterais ici. Je cherche où dormir et je perds 1h.. Bon tant pis je dormirais plus loin. Surtout qu'il y a une méééga fête dans la ville et que tout le monde est bourré. Je fais 4km et un éclair zèbre le ciel. Un truc suffisament grand pour que je me dise "ok, demi tour, dodo n'importe où dans la ville".
Je trouve un préau quelconque et m'allonge en m'attachant au vélo.
2h, quelqu'un me rentre dedans complètement torché. Il me dis des trucs en lettonien. Et là, j'ai la réplique la plus pertinente de ma vie.
"I don't understand. I'm from France".
Le lettonien bourré n'est pas comme le français pas bourré. Il comprend l'anglais et me répond:
"I d-d-d-d'on't care ab-b-b-out from where you are kouroukoukoustaïch'staïch' (ou à peu prêt)"

A 5h du 5 aout au milieu de trace n°5, mon réveil sonne. C'était ma meilleure journée de vélo hier. C'est l'heure du petit déjeuner. Et on va où? A la station service.
Café géant.
Tête de déterré. Arrive 2 lettoniennes avec encore moins de sang dans l’alcool de Lasalle.
"kourou staïchtu?"
"Sorry I don't understand. Hello."
"Hellooooooooooooooooo"
Ça me gave un peu, j'ai pas bu mon café. Je fais le français froid et distant. Je tends la main.
"Enchanté".
Erreur force 4 puissance feu avec bonus de charme +10.
"Enchanté? freeeeeench?" "you are alone?"
"No I have a wife".
"yes yes yes, but now, are you alone?"
"No non, never alone".
"Are you sure? do you want to come with us? a shower? a bed? something else?"
"heu... non no"
" we are better than all the puta"

Bref. Remballant mon sex appeal et mon odeur de chacal crevé sauce fennec qui colle, je renfourche mon vélo en direction de Mazzalaca pour faire les courses (et rouler, dans tout ça je fais du vélo hein). Sur le parking, après avoir cherché en vain une baguette - oups on est pas en France - s'arrête juste après moi un italien et un tchèque. Ils me regardent en biais. Et puis ils me surveillent sur mon rythme de repas, mangent à ma vitesse... c'est très bizarre. La journée est résolument sans rien, je dépasse les 2 participants. C'est tout de même très beau. J'arrive en Estonie, trouve un lac pour me baigner et me laver. Je traine un peu, regarde l'heure du ferry pour Helsinky. Il reste 80km. C'est partie pour le contre la montre. Je file vers Tallin de toute mes forces. Tombe sur un groupe de raymond-e-s. j'hésite. Mais je suis au milieu de plusieurs pelotons: c'est visiblement une route d'entrainement pour les club et le jour de la sortie. Je reste dans les roues. Pendant 20km, j'ai pu profiter de l'aspiration et les quittait non sans un "thank-you".
J'arrive au check point et j'ai la surprise de trouver l'italien arrivé bien avant moi? bon... admettons...

Il me dit qu'il va dormir à Tallin et prendre le Ferry le lendemain, je préfère prendre le ferry et dormir à Helsinky où j'ai rdv avec un ami finlandais pour le saluer.
Dans le Ferry, je trouve les frères Raboenen qui ont "un peu" pris un raccourci en Lettonie... et dodo dans le sac en soie sur le tapis avant de prendre une chambre d'hôtel à 3 à Helsinky.
Je suis en Finlande, j'en rêve depuis des années. J'ai joué de la musique finlandaise, fais venir des musiciens finlandais en France et maintenant, j'y suis!
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Lun 10 Sep - 20:32

Et dire que certains trouvent PBP dur dur  Very Happy Very Happy
Tu es un sacré aventurier, je suis ébahi par ton exploit, bien incapable d'en faire autant même plus jeune.
Je dis bravo et le mot est très faible
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Lun 10 Sep - 22:27

Bravo! Quel aventure!

Citation :
Je navigue au jugé avec le Soleil. Le gps sur mon vélo n'est pas le mien et je ne sais pas qu'il a une boussole. La route est complètement défoncé. Mon souffle deviens rauque. Quand une voiture passe, je suis aveuglé. C'est tellement difficile que mon souffle deviens un grognement. Et ce grognement envahit mon corps. Il vibre depuis le fond de mon ventre. Il emplit ma cage thoracique, glisse le long de mon dos. Monte dans mon cou. Chaque partie de mon corps vibre. Je snes quelque chose qui bouscule mes entrailles, monte tumultueusement comme un torrent. Quelque chose que je ne connais pas et qui est trop à l'étroit, trop enfoui, trop profond. Quelque chose qui s'échappe de ma bouche grande ouverte. Et je rugis. Je suis un animal. Je suis devenu purement et simplement un animal humain. Et ce rugissement rauque, ni tout à fait un souffle, ni tout à fait un ronflement, comme le ronronnement d'un chat, mais plus court et plus grave me donne une force que je ne connaissais pas. Je vole désormais sur le gravier.



Waow, y en a qui sont capables de faire réveiller le diable de Tasmanie en eux!
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Mar 11 Sep - 8:57

Nous sommes le 6 août. Grasse matinée. j'ai rdv avec Tomi sur les coups de 9h pour se dire bonjour.
Je suis tout foufou.
Je retourne au port par principe pour suivre la trace depuis le début et go. Je récupère Tomi et on papote 5mn. C'est l'heure de la visite express. Je suis un peu à l'ouest et j'ai un peu de mal à suivre ce qu'il me dit en me désignant les différents monuments alentours. Rapidement nous nous séparons cependant.

La sortie d’Helsinki, ben... c'est une sortie de grande ville. Pas vraiment passionnant. Des arbres et des arbres et après ben... des arbres.
N.B: ça va être comme ça pour un bout de temps, la Finlande c'est une espèce de forêt géante.
Je rattrape quelqu'un. C'est Paolo. Je comprends alors qu'il fait la course avec moi.
Et tout à coup. Les lacs, j'entre dans le début de la zone des parcs nationaux et là...
J'ai passé la journée bouche-bée. Incapable de prendre des photos. Je m’arrêtais, sortais le téléphone et impossible de faire le moindre cliché. Il aurait fallu pouvoir tout saisir avec l'objectif. Ou être un vrai photographe. C'est absolument magnifique. Je regardais à peine la route (et de toute façon, j'ai dû croiser une voiture de toute la journée). Tournant la tête à gauche, à droite. Il y avait plus de chose à voir que mes yeux pouvaient en recevoir. C'est l'un des plus beaux endroits qu'il m'ait été donné de voir. C'est indescriptible: la majesté des arbres n'a d'égale que l'immensité des paysages, la grandeur des lacs et la paix quasi monumentale qui se dégage de l'ensemble. Tout est harmonie de marron et vert sur gris-bleu et blanc, le vent irise la surface de l'eau que traverse l'asphalte de la route. La terre brune où se détache les roches est recouverte de buisson de baies et, à perte de vue, c'est comme un autre monde, sous le couvert des sapins, entre les écorces des arbres qui s'enfonce dans un lointain qui se cache dans le sous-bois.

Je retrouve les frères Raboenen au supermarché où nous nous ravitaillons, pique-niquant sur la parking sous le regard interloqués des habitants du coin. Nous repartons de concert, mais le profil tout en monté et descente, s'il est tout à fait à mon goût n'est pas du leur. Je prends quelques longueurs. Au loin, sur la droite de la route, dans la pénombre, trop loin pour que l'on puisse bien voir, mais suffisamment pour être deviné, une masse se dresse. Elle ne semble pas comme le reste.
La masse se déplace et s'immobilise hiératique au milieu de la chaussée. C'est un élan. Ils nous observe et je le regarde. Je m'approche et il continu sa route vers la gauche, rejoignant les arbres qu'il avait quitté sur l'autre rive du bitume.

L'appel rituel du soir se fera en vidéo. Je n'ai pas de mots et me contente de montrer le paysage. Sur le coté de la route, au bord d'un lac, je chante sa berceuse à ma fille. Il fait jour et en France il fait nuit. Les frères Raboenen me passe pendant ce temps.
Tout ce la est si beau que j'ai fait 50km de moins que prévu.
Je double les 2 frères qui se couchent et continu encore.
Et c'est au bord d'un autre lac, sur un parking, dans un abri que je dresse mon hamac. Demain je me dirigerais vers Oulu. Je m'endors en paix. Il ne fait pas tout à fait nuit.

C'est le 7 aout. Il fait déjà tout à fait jour. En route. À la sortie de la forêt je retrouve mes deux compères et dormant assis, Michael.
Il est temps de rejoindre la route. Il n'y a rien à en dire sinon ceci : prochain changement de direction dans 270km. La principale difficulté réside dans le fait de rester sur le coté et d'éviter les trous-avertisseurs sonore qui bordent la chaussée. C'est usant. Grand pays, grande route... manger-rouler-dormir le soir à 60km d'Oulu. Que j'aurais voulu rejoindre. Mais j'ai bien fait de m’arrêter puisqu'un détour de 20 km de gravel m'attend au petit matin.
Nous sommes le 8 aout, j'ai dormi sous le porche d'un bâtiment, mairie ? École ?
L'Italien que j'ai doublé est toujours sur la grand route. J'apprendrais qu'il étais possible d'y rester... bon... A Oulu. Je retrouve et double... oui oui, les frères Raboenen !
Dès que possible je fais le plein : il n'y aura plus rien avant Rovanniemi. Je calcule (et me trompe de 100km) que je peux y être juste avant la fermeture du père noël. Croisant de nouveau Michael, complètement épuisé, je lui suggère de dormir un peu. Je roule comme un dératé. J'ai presque 3000km dans les jambes, mais je ne sens plus la fatigue. Quelque chose a passé. 300Km me semblent une paille. Comprenant finalement que je m'étais trompé dans mes estimations, je jette un œil à la carte. La route est simple : tout droit. A droite. A gauche. J’éteins le gps et je lève la tête, me baigne dans une rivière. J'entre en Laponie. C'est superbe. Un monastère d'arbre. Pas une âme qui vive. De ci de là, quelques maisons éparses dans des clairières, des sentiers qui s'enfoncent dans la forêt et quelques boites à lettes qui annoncent que là, quelque part, des gens vivent au bout du chemin.
Il n'y a pas de mot en français pour décrire le mode de vie que je vois. Il y a un équilibre en l'exploitation de la forêt, la nature, l'implantation des maisons. Les clairières où elles se dressent n'ont pas de plan logique, comme Helsinki pouvait être tiré au cordeau. Les déplacements de ce qui vit là ont dessiné l'espace de vie. La nature n'est pas arraisonnée. Pourtant elle est visiblement une source d'économie. Il y a des rennes, de plus en plus de rennes. C'est superbe. Je ralenti et me laisse aller à la contemplation. Plus tard, un participant me confiera avoir quand à lui été pas loin de paniquer dans cette zone.
Michael me rejoint. Nous papotons et prenons enfin le temps de se présenter un peu. Je suis impressionné par son c.v d'ultracycliste. Je lui annonce que je vais m’arrêter. « Why ? You know your place ??????» « Because I have my daugther's letter for Santa Clauss and it's close. I must wait for tomorrow. I don't care about the race. » Son visage se décompose. Je comprends à cet instant qu'il faisait la course et essayait depuis plusieurs jours de me doubler...
Rovaniemi arrive. Photo au cercle polaire. Ravito de malade à la station service face à l'office. Et je cherche un camping. Il fait jour, je me dis que je vais trouver quelque chose.
Effectivement, une maison avec cuisine, camping dans le jardin, douches.... Je cherche le gardien. Personne. Quelqu'un sort de sa tente et me fait remarquer qu'il est presque minuit... oups... je me suis fait avoir par la lumière... Bilan : camping, douche et cuisine gratis puisqu'à 6h, il n'y a toujours personne....
L'office ouvre à 8h. Père noël à 9h. Il est hors de question que je fasse la queue. Je m'assoie devant la porte. A 8h, j'entre et me pose devant l'entrée de papa noël. Il est 9h et je peux entrer. Je contacte Sophie pour qu'elle réveille notre fille. Je lance une vidéo, sa lettre dans la main et je vais apporter le message. Me voici devant le vieux monsieur qui plaisante « My beard is bigger than yours ! » . Moi, je suis là, en lycra, la lettre de ma fille dans la main et en vrai, je suis au bord des larmes... « I have a letter from my daughter ». « From where do you are ? » « I have a letter from my daughter » L'équipe d'animation essaie de parler avec moi, mais je n'y arrive plus... après la séance photo, c'est enfin possible, je parviens à parler un peu.
J'ai vu le père Noël à 38 ans un 9 août. Normal : j'étais chez lui.

Sortant avec mon précieux butin (la photo) je tombe sur Pablo...
« Hey Clément !!!! »
Je lui explique que je viens de m'arréter quelque chose comme 13h pour donner la lettre. Ca le fait rire. Lui aussi va voir Santa pour ses enfants.
Et maintenant, « Vasil rrrrouler ». Je veux arriver à Ivalo, il y a un endroit où manger au petit déjeuner pour le lendemain.
On fait le yoyo avec Pablo toute la journée et franchement, on fait pas vraiment semblant de pédaler. Vers 18h, nous prenons un thé et discutons un peu. On craque un peu. Tous les deux nous avons vu l'aéroport à Rovaniemi et l'envie de rentrer voir nos familles a été très très forte. Ca commence à être long loin des siens. On est pas loin de pleurer, puant et riant sur les marches du chalet de pêche.
Pablo va se poser, je continue jusqu'à Ivalo où je trouve un rade. Soirée karaoké. Un participant entre, c'est Arthur, un français. Nous sommes 5. La patronne, Arthur, moi et les deux clients.
Et miracle. Ici, ils ont le droit de servir une bière après 21h. Ben j'en prends 2.
Dodo abri bus. Réveil et direction l’hôtel. Le plan avait été donné par Rudy. Petit déjeuner à volonté. Un hôtel bien comme il faut où je me pointe avec en chaussettes et la tenue que je porte depuis 12 jours...

Les paysages deviennent plus sauvages. Moins d'arbres. Quelque chose de plus rude. Et c'est le panneau qui indique « North cape 345km ». Il n'y a plus qu'a suivre les flèches...
La route vers la frontière finlando-norvégienne est une succession de faux-plats qui montent et descendent. Je dois bien avouer qu'avec 4000km dans les jambes on dirait parfois de petites côtes.
Karigasniemi. Je continue mais accuse un peu de fatigue. Je n'ai pas réussi à faire la sieste depuis que je suis en Finlande. A Karasjok, pause.
Et qui est-ce que je trouve en train de repartir ?
Les frères Raboenen.
Je viens de rattraper une partie de mon « retard » de Rovaniemi dirait-on. Je n'étais peut-être pas si fatigué.
Je prends tout de même le temps de souffler et direction Lakselv à travers le Finmark. Au loin, des montagnes se dressent. Je les vois. Je veux les monter. Je les appelle : j'arrive !
A Skovanvarri – Porsangermoen, des travaux pour nous offrir une quatrième section gravel. Gravel qui colle. Et voici Lakselv. Pablo me rejoint. On arrive à un supermarché où je retrouve les frères qui ? oui oui Raboenen et Arthur. (mais je ne sais plus dans quel ordre). On fait le plein. On est content : dans 200km nous sommes arrivés. L'un de nous jette un œil à la météo. Oups. À 8h demain il y a du mauvais temps sur le Cap-Nord. Il est 20h. Allons ! On a tous fait des 200 en moins de 12h ! Quand même ! En route ! Traditionnel coup de fil et je décolle 30 mn après tout le monde.
Je vais désormais longer le Porsangerfjorden.
Et c'est somptueux, sauvage. De la roche qu'un peu de végétation habite ici et là. Quelques humains.
Je roule je roule. Je dépasse Pablo qui a trouvé un abribus. Je ne m’arrêterais pas. Nous nous saluons une dernière fois. Plus j'avance et plus je dois m’arrêter pour me couvrir. Il fait de moins en moins chaud et bientôt, j'ai ma tenue complète, le foulard jusqu'aux yeux.

Les îles dégueulent des nuages rampant depuis les sommets annonçant le gros temps à venir. La mer calme reste indifférente à ce qui se prépare. Les plissements rocheux gris et noir de la côte, les linaigrette de Scheuchzer, de petites fleurs coiffées d'une touffe blanche ne frémissent pas encore.
Il fait jour et il est minuit. Il est une heure. Je ne sais plus. Je prends un pied monstrueux : il n'y a plus d'heure désormais. Je double les frères Raboenen qui dorment puis le bivy d'Arthur. Je suis le maitre de mon corps. Je fais ce que je veux. Je grimpe, je descend, je roule avec la même facilité. La terre charrie à son tour brume et nuage qui descendent en filaments de plus en plus épais depuis les falaises. La mer est là, à ma droite. Toujours immuable. Par prudence, je m'arrête régulièrement pour prendre une photo. Peut-être trop prudent... je jette un œil à mes messages. Un ami me conseille de dormir pour ne pas faire de bêtises. Et là, en 5mn, je perds ma concentration. Je me couche le long du fjord à Olggut cahcevahki (sur une carte : à 2 baies au sud de Repväg. Sur google map, les 2 routes en rond, juste sous le panneau avec le plan qu'on voit dans street view).
Me réveillant en sursaut bon sang. Pourvu que les copains ne se soient pas levés avant moi... ouf non. Oui j'avoue... là le virus de la coucourse m'a un peu repris...
Je file aussi vite que possible vers le tunnel du NorthCape. Celui qui donne accès à l’île de Mageroya. Je veux de l’énergie. Pour la première fois en 15 jours, je sors des écouteurs pour écouter de la musique. Je rassemble toute mes pensées autour des personnes qui comptent pour moi, me faisant un écran mental de leurs regards et je vais terminer avec les bagatelles de Degiheugi dans les oreilles, je fais des moulins de mains, je danse sur mon vélo et je chante et je roule. Me voici devant le tunnel et je stoppe.
J'ai peur.
7km. On descend tout droit à 9 % puis on remonte d'autant. Sous la mer. Je reste bien 10mn devant. Je prends le temps de regarder mon image mentale, j'y puise le courage nécessaire pour plonger dans le tunnel.
Mageroya, me voici. J'ai passé le bras de mer. Derrière moi le pays désertique que j'ai quitté. Devant moi, la destination de cette aventure et c'est en arrivant sur cette île que je prends pleinement conscience de la présence dans mon cœur de chaque personne de mon image. Et il y a bien plus de monde que je n'imaginais.
Allons y.
Je balance the dark age of love de this immortal Coil dans mes oreilles et me lance sur l'île de Mageroya. J'arrive aisément à Honningsvag. Quittant la ville, je fais la rencontre du vent de Mageroya. C'est un vent sauvage, indompté et indomptable. On subit. La rencontre est à sens unique : il est vain d'espérer danser avec le vent de Mageroya et transformer son avancé. A vrai dire, ce n'est pas une rencontre. C'est une mise en présence de la puissance de la nature. Il n'y a rien à faire d'autre que de courber l’échine. Les forces qu'il soulève avec lui sont d'un autre âge, d'un autre lieu. Il annonce la fin du monde possible pour les humain et repousse le cycliste vers la terre où il ferait mieux de rester. Mais virage après virage, mètre après mètre, je ploie la tête. Je me cabre, hurle, souffle, appuie plus fort encore sur les pédales, tire sur le guidon pour m'arracher de tour de roue en tour de roue au lieu où je suis. La place que je veux être est toujours encore un peu plus loin que là où je suis. Je ne suis pas là. Je suis vers après-là.
Je salue le vent. Je le respecte comme on respecte un dieu d'un autre âge. Mais je ne suis rien pour lui et il ne m’accueille pas. Alors je lutte. Je lutte pour ouvrir le passage contre un adversaire plus fort que moi. La route s'incline un peu, j'élève mon vélo mètre après mètre au dessus du niveau de la mer. J'écrase les pédales, je tire sur le cintre. Je m'enfonce la tête en avant dans le ventre de ce souffle qui charrie une brume de plus en plus épaisse. Je vais rugir de nouveau. Je dois être aussi sauvage que ce qui m'entoure.
Le regard fixé devant moi, je cherche au fond de mon corps cette énergie mise à jour en Lettonie. Je la fais sortir. Ma tête surveille la route : la visibilité est à peine à 5 ou 6 mètres. Je compte mes coups de pédales : six assis, six en danseuse. Mon image mentale qui bat dans mon cœur. J'avance avec mes tripes, mon cœur et ma tête. A la brume, au vent et à la déclivité s'ajoute désormais la pluie. Je suis obligé de m’arrêter plusieurs fois à cause de la sauvagerie des éléments. Je sais que je dois être à 5 km de la fin. Je dois jouer avec la fermeture de ma veste tempête qui soudainement reste bloquée à mi-ouverture... Et le temps se gâte de plus en plus. Je ne vois absolument plus rien. Tout à coup, surgissant de la brume, un panneau « Nordkapp 500m ».

11 aout. 9h44.
J'ai réussi.
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Monsieur Vélo
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Mar 11 Sep - 9:59

Vraiment, chapeau Clément ! Quelle aventure inouïe ! Et quel talent tu as pour aussi bien retranscrire tes émotions et tout ce que tu as ressenti dans un style très percutant ! Quand on se "colle" à la lecture de ton récit, on est obligé d'aller au bout d'une seule traite ! Chapeau pour la perf sportive bien sûr, mais aussi pour le récit ! Comme l'a écrit "véloblan", à côté de cela, nos Paris-Brest et nos BRM confortables sont de la "bibine" ...
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ddesmetbob
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10Lun 24 Sep - 21:05

Bravo Clément.

J'avais gardé ce récit sous le coude pour prendre le temps de le lire tranquillement.
Bien m'en a pris. J'ai beaucoup aimé ta rédaction.
Bravo pour l'aspect sportif et pour ton esprit d'aventure.
Un excellent moment de lecture pour moi! 
Bravo.king
David
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MessageSujet: Re: North Cape 4000 - 2018   North Cape 4000 - 2018 Mini_h10

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