Compte-rendu de mon PBP

Voici mon résumé de l'épreuve :

https://raphaelenvelo.blogspot.com/2023/08/paris-brest-paris-en-pignon-fixe.html

PBP avec 2x11 vitesses, je trouve déjà très difficile. Alors en 46x17, je considère la performance comme un véritable exploit. Bravo pour l'avoir réalisé avec une belle maîtrise.

Je connais bien le gazier, il est hors norme 

Pfff, plus facile en pignon qu'avec une cassette !


Sinon, je valide l'infinity.
Mal au derrière à partir de 400, mais pas d'aggravation, et fini sans blessures/kyste.

rara63 a écrit:

Pfff, plus facile en pignon qu'avec une cassette !


Sinon, je valide l'infinity.
Mal au derrière à partir de 400, mais pas d'aggravation, et fini sans blessures/kyste.

C'est vrai, un pignon c'est moins lourd qu'une cassette   Oui je valide aussi l'Infinity même si je n'ai pas fait PBP avec, certes un peu mal à la longue mais rien à voir avec avant 

Depuis Claude GALVAING qui en 1991 avait créé la sensation en pignon fixe sur PBP (63h56 en 43x17), plusieurs autres participants l'ont imité. Il est toutefois difficile de les identifier avec précision, ce détail n'étant pas prévu sur le formulaire d'inscription.

Si l'on met à part les coureurs, dont Maurice GARIN en 1901 qui, en pignon fixe à mis 52h11, à ma connaissance le meilleur temps en pignon fixe était jusqu'à ce PBP, celui de Ian HANDS en 2019 (56h07). Il est toutefois possible qu'il y ait eu encore plus rapide. Son braquet était de 48x15, confirmé pour l'avoir vu.

Cette année, il y en a eu au moins sept (dont Sina, la première femme) mais probablement davantage :

Paul GALÉA : 53h37 en 50x15
Jean-Lin SPRIET : 63h44 en 53x19
Raphaël FAULCONNIER : 70h24 en 46x17
Victor DECOUARD : 78h30 en 48x18
Sina WITTE : 78h30 en 48x18
Thierry SAINT-LÉGER : 78h47 en 42x17
Ian HANDS : 89h03 en 48x15


Si vous en connaissez d'autres, merci de les signaler. C'est toujours intéressant d'enrichir l'histoire de PBP.

Claude Galvaing, je crois que c'est lui qui a pointé mon arrivée en 2011, j'ai juste?

Il y avait aussi un Japonais F026 avec un pignon d'antan.

Oui Michel c'est bien Claude Galvaing qui tamponne ton carnet de route en 2011 au Gymnase des Droits de l'Homme.

Merci Raphaël pour le Japonais. Pas sûr que ce n'était pas une roue-libre mono-vitesse. Il a abandonné à Villaines retour très attardé.

Correctif sur les pignons fixes.

A ajouter en 2023 :

William SALVIOLI en 88h14 (F110) braquet = ??
Matthew HAWKINS en 88h38 (M208) en 46x18

Par ailleurs Sina WITTE n'est pas la première femme en p.f. Il y a eu en 2019 : Eleanor JASKOWSKA en 88h29 et peut-être d'autres ???

rara63 a écrit:

Voici mon résumé de l'épreuve :

https://raphaelenvelo.blogspot.com/2023/08/paris-brest-paris-en-pignon-fixe.html

Chapeau à chaque rencontre d'un vélo à pignon fixe jeme demande comment c'est possible Et çà l'est Infinity ?.. marsue de selle?

A priori, Eleanor JASKOWSKA n'était "que" la troisième :
https://road.cc/content/news/265816-british-cyclist-becomes-third-woman-ever-complete-paris-brest-paris-fixie

@loic, infinity : yes, marque de selle.
Maintenant, quand je remonte sur mon vélo "à vitesse", c'est moi qui me dit : "comment font-ils , je me casse les genoux..."  

Citation :

Anne Learmonth, a relevé le défi pour la première fois en 1995

Citation :

avant qu'Emily O'Brien ne reproduise l'exploit en 2007

Ok merci de nous avoir fait connaître ces deux pionnières du p.f. Je suppose que ce sont les photos Maindru qui ont permis à Will Bolton de les détecter.

Anne LEARMONTH de l'AUK (29 ans à PBP 1995) en 76h26

Emily O'BRIEN des USA (25 ans à PBP 2007) en 88h57

Pour 2023 il faut ajouter l'Australien Serguey SHULUBIN (Z004) en 71h02. Il y avait aussi l'Italien Alberto PADOVANI (I178) mais il a abandonné

veloblan a écrit:

Claude Galvaing, je crois que c'est lui qui a pointé mon arrivée en 2011, j'ai juste?

C'est aussi Claude qui a effectué le millésime 87 en pignon fixe!

J'ai envie de vous faire partager un compte-rendu qui émane de Yohan Yvalun (Z050). C'est un triathlète de haut niveau (4ième de sa catégorie au championnat du monde d'Hawaï). Il est venu découvrir et, lui et ses copains, ont tout pigé de l'esprit de PBP. Pour des organisateurs c'est vraiment une belle récompense de sentir que cette vague nouvelle qui arrive apprécie les valeurs de PBP. Je crois vraiment que l'ACP a bien fait d'ouvrir grandes les portes et les remercie bien sincèrement de nous avoir fait confiance. Voici :

"Paris-Brest-Paris c’est la plus célèbre des randonnées cyclistes. 1224km dont plus de 11.000mde D+ (12k même selon certains GPS ), un événement qui n’a lieu que tous les 4 ans et auquel participent cette année près de 6.800coureurs. On y était avec François, Balthazar et Chris, bien épaulés - que dis-je chouchoutés - par nos trois anges gardiens en camper van: Sylvie,Malik et Christophe.

Pour ceux qui ne connaissent pas le PBP ça n’est pas une course, c’est une randonnée. La sémantique est importante: il n’y a pas de classement, pas de podium et surtout un état d’esprit loin des considérations chronométriques que l’on rencontre habituellement en course. Ici il s’agit « juste » de 6.800 forçats de la route qui s’accrochent au bitume à la force de leurs mollets sans se préoccuper du temps écoulé. Pour moi ce PBP - et cette dimension en particulier - ça a été une découverte presque poétique. Je suis allé de surprise en surprise devant la naïveté de ce cyclisme très éloigné des standards auxquels je suis habitué. Je vous raconte.

Le PBP c’est tout simplement une ode au cyclisme populaire. Au cyclisme du siècle dernier. Ici pas de carbone, de Di2, de boisson iso ou de roues dernier cri. Non ici les vélos sont en acier, on roule en short, en slip et en sandales. Pas de cales ni de cuissard ni encore de tous ces artifices dont on a faussement convaincu les sportifs d’aujourd’hui qu’ils étaient indispensables. Ici pas de watts ou de ceinture cardio, on fait confiance à ses mollets c’est suffisant. On a attrapé un vélo dans la grange, le frein frotte un peu et la roue avant est voilée mais vaille que vaille ça roule quand même on y va. Ici on roule avec un sandwich à la rosette sanglé sur le porte bagages. On ne se pose pas mille questions, s’il y a un pédalier et deux roues alors c’est un vélo. La route est remplie d’engins de toutes sortes: randonneuses, vélo pliable, tandems, tridems, vélo sans selle…la liste est infinie. Les profils de cyclistes aussi, il n’est pas rare de croiser un ancien qui pédale en canard, un pantin désarticulé ou que sais je encore.


Sur nos vélos bien équipés on ferait presque fausse note. Ici on ne théorise pas le velo ou la façon d’en faire: on roule épicétou. Quand on est fatigué on pousse le vélo sur le bas côté et on s’écroule dans l’herbe ou sur ce qu’on trouve. La route est jalonnée de cadavres de cyclistes épuisés qui ont baissé temporairement les armes et se sont allongés à même le sol là où leurs corps les ont portés. A même la route parfois.


Ce cyclisme c’est un cyclisme d’époque, authentique, celui des campagnes. Celui qui permet d’aller au village d’après. Celui où on se ravitaille chez l’habitant et durant lequel on dort parfois dans une étable. Les accordéons sont de sortie, les habitants vous proposent une halte avec du potage. C’est la France de Jacques Tati, de Montand, de Bourvil. Cette randonnée c’est un changement d’époque, une parenthèse rafraîchissante dans un monde normalisé où les expériences sportives se ressemblent, où les données ont remplacé l’expérience vécue.


Ici on est dans l’instant présent et on croise le monde entier. 75% des participants sont étrangers, le peloton parle toutes les langues meme les plus lointaines. Malik nous en donnera d’ailleurs une interprétation des plus brillantes.


Cette randonnée c’est une impressionnante ribambelle incessante de cyclistes sur la même route. A n’importe quelle heure du jour ou de la nuit ils sont légion à se mouvoir vers Brest ou à en revenir. Pas un creux, pas un trou dans cette file ininterrompue et de fait particulièrement impressionnante de cyclistes.
Pas de creux non plus dans la ferveur populaire - et ce fut une grande surprise pour moi - de tous ces villages tournés vers la course. Jour comme nuit la silhouette de l’habitant est là, postée au bord de la route pour encourager, supporter, tendre un bidon ou une main d’enfant. A noter que même les automobilistes sont des soutiens précieux, les voitures donnent également du klaxon et les mains passent au travers des vitres pour nous encourager. Quelle fête populaire incroyable, quelle ferveur !


Et dans ce décor de villages enthousiastes nous sommes donc quatre à remonter inlassablement les cyclistes nous précédant tout en leur laissant chaque fois le temps de reprendre un peu d’avance quand nous rejoignons notre camion d’assistance géré de main de maître par nos trois accompagnateurs. En gros on fait tout le contraire du randonneur classique: on roule fort dès qu’on le peut et on s’arrête copieusement dès qu’on le veut Résultat: sur les 69h51 on comptabilisera 22 heures de pauses…mais pour nous l’essentiel n’était pas le chrono. Au contraire on est heureux de passer encore plus de temps ensemble, tous les sept. Qu’ils sont réparateurs ces temps de pause quand on retrouve l’intégralité de notre équipe et que nous faisons, en commun, le bilan des 60 ou 80 derniers kilomètres !


Nous avançons de point de contrôle en point de contrôle, tamponnant progressivement toute notre feuille de route dans ces gymnases, lycées affectés à la course pour l’occasion. Les traits sont de plus en plus tirés, les démarches hasardeuses quand on descend du vélo. On ne va pas se mentir: 1220km ça se gère d’un point de vue énergétique mais pour le squelette c’est atroce. Les poignets sont douloureux, les genoux, les épaules…et le cul j’en parle même pas. On aura des moments de franche euphorie tout comme des moments de silence à se demander lequel de nous a eu cette idée à la con en premier.


Nous étions quatre à prendre le départ et avons fait le maximum pour franchir la ligne d’arrivée à quatre également, elle est là notre récompense. Certes on en a bavé mais pas tous au même moment, dans les Monts d’Arrée par 39 degrés ou dans la nuit bretonne par 13 degrés il a fallu constamment s’adapter, gérer, s’entraider. Je me suis retrouvé tout à tour à prendre des relais appuyés ou à tenir difficilement les roues des copains. Notre effort n’est certainement pas comparable à ceux de ces solitaires qui parcourent le même trajet en autonomie complète et sans assistance, une dimension encore supérieure en terme d’effort physique et mental. Et pourtant il a été conséquent, long et difficile.



A tous ceux qui voudraient s’y frotter pour 2027, la prochaine édition, je conseille d’y réfléchir à deux fois. C’est très long PBP, c’est très dur aussi. Avec le recul je commence à mesurer à quel point cette épopée va rester gravée en moi néanmoins je sais aussi quelle en a été la pénibilité lorsque nous étions sur le velo à pouvoir à peine nous reposer sur nos selles avec des centaines de kilomètres à parcourir.


Enfin, plus personnellement, ce PBP c’était l’occasion pour moi de célébrer une dernière fois mes 40 ans en m’offrant un défi sportif différent et disposer d’un souvenir unique avec mes copains. Cette odyssée au travers de la Bretagne a parfaitement rempli ce rôle et nos 69 heures et 51 minutes d’effort collectif resteront gravées à vie. Pour ces tours de roues, ces heures de pédalage ensemble et ces moments partagés: merci infiniment les copains "

En effet, tout est dit et bien dit.
             Cette édition de PBP aura laissé souffler le vent du renouveau, tant j'ai remarqué personnellement, combien les pelotons avaient rajeuni.
             De quoi me ramener, s'il en était besoin, aux réalités de ma septentaine approchante.

Très bizarres et douteuses les descriptions des vélos et des tenues  ...

En voila un beau vélo 

Le trait est grossi sans doute, mais quand même, beaucoup de vélos se voulant un Brin rétro, beaucoup de gardes boues effectivement...

PBP c'est long et difficile ?
C'est sans doute que je suis jeune et avec un entrainement au dessus de la moyenne, mais c'est ce que je disait avant de l'avoir fait.
Maintenant, je trouve qu'un brevet de 600 est autrement plus dur... On est livré à soi même, aucune sollicitude le long de la route ni de la part des voitures contrairement au PBP, pas de points de contrôle H24 tous services...

On voit pas très bien mais peut être Ivan Cornell C014 en plus cette année.

J'ai adoré ce CR

https://cyclotourisme-mag.com/actus/christophe-a-vecu-une-rencontre-avec-le-paris-brest-paris/?fbclid=IwAR1TaZiqjNdqq4ooqgpzy3jUzGLVoFavz6wChTsoavETIErqxdE6ghB4vWQ

Ce CR traduit bien les bonheurs et les tourments d'un cyclo de PBP.
          J'ai retenu cette remarque que je me fais depuis ma 1ère participation en 2015. La plupart du temps, le parcours est... nul tant les paysages sont loin d'être les plus beaux que l'on puisse trouver en France. Et les routes, souvent, ne sont guère tranquilles.
          Le succès de cette épopée moderne réside donc ailleurs. C'est avant tout une aventure humaine, même si le défi sportif est bien là. La route commence dès les brevets et ne s'arrête qu'au retour à Rambouillet. Autant d'étapes qui jalonnent un chemin dont chacune, chacun d'entre nous surmontent les difficultés au fur et à mesure qu'elles se présentent.
          Nous y pensons longtemps avant, nous y pensons encore longtemps après, parce que c'est une vraie tranche de vie qui nous appartient à jamais.

En pignon fixe ajouter aussi un Français qui vit à Bristol :
.
Laurent MÉTHIVIER H271 en 86h06. D'après Victor et Sina qui ont parlé avec lui il était en 42x16.

Aussi le I178 Alberto PADOVANI qui a abandonné à Villaines avec son vélo de 1900, mais on l'a peut-être déjà dit.