Qu'est-ce qui vous motive quand ça ne va plus ?

Hier, en repassant le linge familial, j'ai regardé un film à la téloche où j'ai entendu une phrase de ce type :
" Ce qu'un homme a fait est à la portée d'un autre"...

Cela m'a amené à m'interroger sur ces petits riens ou ces petites phrases qui nous permettent de repartir quand "y'en a marre", "y'a plus de jus", "j'en veux plus", "mais qu'est-ce que je fous là"...

En gros, quand toutes ces petites phrases de démotivation, de fatigue et/ou de ras le bol que les expérimentés nous ont dit avoir connu sont apparues, qu'est-ce qui vous a remotivé ?

Le fait que bien d'autres aimeraient être à ma place ......

Aller au bout, c'est quelque chose qu'on a en soi, comme on a l'instinct de survie. Je pense que ceux qui n'ont pas ce comportement dans les gènes n'y retournent pas deux fois.

moi je bois pour oublier que je bois

non sans rire, je crois comme zapillon, que c'est qu'une question de volonté sauf que je ne crois pas que cela soit dans les gênes (la volonté)
elle vient si on est motivé, tout est dans la motivation

le seul exemple que j'ai me concerne, quand je fumai, j'ai essayé 3 fois d'arrêter ; les 2 premières, j'avais pas vraiment envi d'arrêter et je n'y suis pas arriver, la 3ème j'étais motivé (surtout par mon toubib ) et ça maaaaaaaaarche

si tu t'es mis dans le crane que tu veux le faire et que ton cerveau a admis qu'il y avait quand même des difficultés, tu es prêt psychiquement à les endurer et ton corps suit
le truc c'est de positiver, moi je roule sous la pluie (lundi dernier pendant 5 heures par exemple) ; mais je me dis "au sahel, quand il pleut pas ils crèvent de faim, ils ont trop chaud, la pluie c'est naturel et ce n'est que de l'eau, comme sous la douche" et au bout de 10mn tu es bien mouillé donc s'arrêter et rentrer ne changerait rien et en plus tu culpabilises donc tu continue

et pis quoi, on est des Hommes pas des mauviettes:cheers:

Ce qui m'a remotivé quand le moral était au plus bas, c'est mon amour propre. Montrer que j'en étais capable à tous ceux (famille, collégues...) qui m'ont encouragé, qui ont cru à ma réussite pendant les 8 mois de préparation.

C'est aussi, contrairement à ce qui a été écrit, la volonté d'aller au bout vis à vis de mon assistance. Pour eux, pour les remercier de leur aide, le terme "Abandon", sauf en cas de blessure, était exclu de mon vocabulaire.

André a écrit:

Ce qui m'a remotivé quand le moral était au plus bas, c'est mon amour propre.

D'accord avec vous. Alors, Vélocio, un hypocrite ?...

André a écrit:

Ce qui m'a remotivé quand le moral était au plus bas, c'est mon amour propre. Montrer que j'en étais capable à tous ceux (famille, collégues...) qui m'ont encouragé, qui ont cru à ma réussite pendant les 8 mois de préparation.

C'est aussi, contrairement à ce qui a été écrit, la volonté d'aller au bout vis à vis de mon assistance. Pour eux, pour les remercier de leur aide, le terme "Abandon", sauf en cas de blessure, était exclu de mon vocabulaire.

moi c'est pour moi pas pour les autres

bonsoir

Pour moi c'est ma volonté, et aussi, quand je sens un moment de relache, je repense aux heures que j'ai passé sur mon vélo, est je me dit "Que tu n'as pas fait tout ça pour ne pas finir". Autrement comme les chevaux quand je sens l'écurie je ne peux m'arrêter .

En 1999, alors que j'étais semi-comateux à cause d'une grosse déshydratation (-10kg), je voulais arrêter à 25km de l'arrivée. J'avais déjà 1220 km au compteur et pour moi, j'avais rempli le contrat.
Seulement, seul compte le dernier pointage et c'est que mon fait comprendre les contrôleurs qui se sont arrêtés à mon niveau (et qui étaient des gens très proches ). Sans leur aide psychologique, je serais encore là-bas .
les encouragements des proches sont souvent un excellent remède contre la baisse de moral... si les proches jouent le jeu! Sinon, l'abandon est évident.
Avec les téléphones portables, le contact est maintenant encore plus simple (attention, pas en roulant!). Mais il faut bien choisir la persoone à appeler

Antonin a écrit:

En 1999, alors que j'étais semi-comateux à cause d'une grosse déshydratation (-10kg), je voulais arrêter à 25km de l'arrivée.

Heureusement que ce n'était pas en 2003 car il aurait fallu reprendre sérieusement ton costume de marié !

les encouragements des proches sont souvent un excellent remède contre la baisse de moral... si les proches jouent le jeu! Sinon, l'abandon est évident.
Avec les téléphones portables, le contact est maintenant encore plus simple (attention, pas en roulant!). Mais il faut bien choisir la persoone à appeler :
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Une fois de plus : je me reconnais totalement dans les réactions d'ANTONIN - Tout ce qu'il a écrit est juste et bien observé - je les partage et vous incitent à les relire et à bien les enregistrer!! Scott DICKSON l'américain deux fois vainqueur ( un forcat de l'entrainement avec 120 kms tous les jours par tous les temps) insistait sur sa façon de chasser les PENSEES NEGATIVES..soit en discutant avec d'autres pour se remotiver mutuellement, soit en faisant des calculs compliqués ( prof de maths je suppose) qui absorbaient son esprit et lui faisaient oublier sa fatigue ou ses souffrances.
je crois aussi qu'il faut s'accorder une pause supplémentaire au controle suivant,oublier le chrono une heure ou deux, se restaurer , surtout refuser l'idée de l'abandon avant d'avoir un peu récupéré En 1991 j'ai abandonné aprés 900 kms et deux heures plus tard j'étais dans une colère NOIRE contre moi - colère qui a duré...4 ans !! jusqu'au PBP suivant..Il faut refuser d'écouter ceux qui sont négatifs - Il faut s'entrainer mentalement à rester OPTIMISTE et à POSITIVER !!

Je reste couché ( sur mon vélo)

J'ai aussi un "truc" pour éviter de trop réfléchir au parcours. Je ne pense qu'à l'étape suivante, à ce que j'ai envie de manger, à ce que je vais boire, aux vêtements à mettre ou à enlever, aux piles de l'éclairage... et surtout ne penser qu'aux kilomètres qui me séparent du contrôle suivant, jamais ce qu'il reste à faire au total.
Et puis il faut beaucoup discuter, de sujets divers et très variés, même des plus osés! Cela réveille

[J'ai aussi un "truc" pour éviter de trop réfléchir au parcours. Je ne pense qu'à l'étape suivante, à ce que j'ai envie de manger, à ce que je vais boire, aux vêtements à mettre ou à enlever, aux piles de l'éclairage... et surtout ne penser qu'aux kilomètres qui me séparent du contrôle suivant, jamais ce qu'il reste à faire au total.
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Décidément je suis bien d'accord avec ses astuces que j'ai aussi expérimentées ANTONIN a une bonne expérience et il a raison sur toute la ligne.En sus de son message précédent, il faut bien enregister ces nouveaux conseils : ne penser qu'aux kms du prochain contrôle ( se fixer grosso modo 3 heures entre chaque étape-type) - regarder sa montre ou son compteur pour s'accorder une gorgée en récompense tous les X..kms ou tous les 1/4 d'heure par exemple -Tous ces détails qui vous occupent l'esprit ,qui vous évitent de trop gamberger, et finalement vous aident à atteindre l'étape suivante..puis celle qui suit.. etc..

Salut Tandem Breton

Je découvre ce topic un peu tard mais je vais quand meme donner le conseil
que j'ai recu apres avoir abandonné PBP en 99.
Un copain , expérimenté, m'a dit : "n'abandonne jamais ou tu veux abandonner mais attend au moins le prochain controle pour eventuellement
abandonner !"
et puis, finalement, c'est vrai, qu'apres s'etre arreté, le jus revient et ca repart bien vite.

La notion d'arret m'ammène à dire que quand on est crevé, mieux vaut s'arreter un instant la où on est, dormir dans un coin pendant 15mn. J'ai pu
expérimenté qu'il faut mieux "perdre" une demie-heure à dormir plutot que de
rouler n'importe comment car on avance encore moins vite !

A++

Moi je pense a la fameuse phrase de Lance Amstrong: "Pain is temporary, quitting is forever...".

Bonjour à tous !

Intéressante, cette question initiale. De même que vos réponses !

Bon, je ne suis pas une pro des longues distances comme vous tous ici (d'ailleurs je vais passer me présenter sur le fil de discussion voisin, cela se fait....), n'ai pas dépassé 17 heures en continu sur le vélo mais j'ajoute mon grain de sel à vos voix expérimentées...
Dans le même registre que Cyclochica, je me dis qu'après la pluie vient toujours le soleil, et que sur le vélo le pire alterne avec le meilleur...et vice versa, d'ailleurs !
Et quand cela ne va plus du tout, je pense fort à ceux qui aimeraient mais qui ne peuvent pas ou ne peuvent plus, à ceux que j'aimais et qui ne sont plus de notre monde, à tous ceux qui vivent des tragédies sans nom de par le monde (et ils sont légion !) - cela me suffit pour relativiser les soi-disant "souffrances" endurées sur le vélo et à remettre les choses en perspective : le vélo, c'est mon choix, mon loisir, mon plaisir d'occidentale bien nourrie et heureuse, alors...........

"Pain is temporary, quitting is forever..." -> petite traduction de la phrase de Lance Amstrong proposée par Cyclochica : La douleur est provisoire, le repos est éternel...

Heureusement que seul le repos éternel est éternel

En premier lieu, je me dis que tant que je réussis à penser que ça va pas...je n'ai pas encore arrêter, et donc que ça va pas si mal que ça !
A partir de là, je me dis qu'il faut gérer au mieux ce qu'il reste : donc du calme.
On souffle bien, on fait un truc qui change : on mange , on parle , on chante , on pense aux vacances , à ceux qui nous sont chers, aux Km déjà faits, aux fois où tout aller mal et où on a réussit quand même (perso c'est une fois où j'avais eu un fringale pas possible avec 50 km à faire un calvaire !) , enfin à tous ceux qui serait bien contents d'être là et pour lesquels on s'interdit de se plaindre !! et il y en a hélas !


Remarque : souvent j'ai remarqué que j'en bavais beaucoup pas parce que j'étais carbonisé vraiment mais parce que la tête lache par rapport à l'objectif que je me fixais ..ce qui est beaucoup plus relatif !
Donc sagesse , prise en compte réelle de la situation (laisser son amour-propre des performances sur le bord de la route ) me permette en général de finir.
Courage !

tandem breton a écrit:

"Pain is temporary, quitting is forever..." -> petite traduction de la phrase de Lance Amstrong proposée par Cyclochica : La douleur est provisoire, le repos est éternel...

Euh... Moi je le voyais plutot dans le genre "la douleur est temporaire (ie ca ne dure qu'un moment et ca va s'arreter une fois que tu seras arrivé dans le pire des cas), mais le fait d'abandonner... c'est pour toujours... et toute ta vie tu vas le regretter..."
Bon OK j'exagere peut etre un peu mais je le voyais plutot dans cet esprit. Apres, je peux me tromper...

cyclochica a écrit:

tandem breton a écrit:

"Pain is temporary, quitting is forever..." -> petite traduction de la phrase de Lance Amstrong proposée par Cyclochica : La douleur est provisoire, le repos est éternel...

Euh... Moi je le voyais plutot dans le genre "la douleur est temporaire (ie ça ne dure qu'un moment et ca va s'arreter une fois que tu seras arrivé dans le pire des cas), mais le fait d'abandonner... c'est pour toujours... et toute ta vie tu vas le regretter..."

Oui, oui, abandonner est, de loin, ce qui fait le plus mal au mental. Et "for ever", Claire, c'est bien vrai que ça va durer. Autant il est indispensable, je pense, d'être *prêt à abandonner pour ne pas hésiter au moment où il *faut le faire (ou convaincre un ami à la dérive ou parti dans une galère auto-destructrice de le faire), autant abandonner, même quand il était objectivement impossible de faire autrement, laisse des traces.

Nous sommes des animaux sentimentaux ... Ce que nous faisons parfois, une bête ne le ferait pas. Comme disait Magali dans sa présentation, on apprend à mieux se connaitre, et savoir quand ne pas abandonner (et surtout quand abandonner) est un art bien difficile

Chaque coup de pédale nous rapproche un peu plus de l'arrivée...
Bon après, je pense qu'il faut analyser les raisons de la défaillance : hypoglycémie, sommeil, déshydratation...... Prendre les mesures qui s'imposent : manger, dormir ou boire et se dire que ce n'est qu'un mauvais moment à passer et que cela ira forcément mieux un peu plus tard.

Allez, zou, moi aussi je vous donne le secret de ma motivation.

D'abord c'est tout pareil que vous, le plaisir d'aller au bout de soi, de son objectif et puis aussi il faut que je vous raconte.
Il y a quelques années, avec mon club, nous avons effectué des "Flèches de l'ouest" au profit des "Papillons blancs" pour les faire connaître et récolter des fonds. Les "Papillons blancs" est une association qui s'occupe les handicapés mentaux.
A cette occasion, le fait de cotoyer quelques handicapés m'a faire prendre conscience de la chance et du bonheur d'être en parfaite santé.
Depuis, lorsque cela va moins bien, ou même pas bien du tout, sur mon vélo, je me dis toujours que n'importe quel handicapé physique ou mental voudrait être à ma place.
J'arrête aussitôt de me plaindre et je me dis que la vie est formidable et que j'ai de la chance d'être là à pédaler.
Essayez, cela marche pour moi, cela marchera pour vous j'en suis certain.
Amicalement
.*´¨ )
,.•´¸.•*¨) ¸.•*¨)
(¸.•´ : (¸.•´ : (´¸.•*´¯`*• roule toujours¸.•*´¯`*•

"pas de plaisir sans peine"

Moi, j'aime bien roulé en me donnant des objectifs intermédiaires. Je considere une longue sortie comme plusieurs étapes qui se suivent. Qui dit étape, dit ravitaillement et repos si nécessaire avec le grand principe "Boit avant d'avoir soif, mange avant d'avoir faim".
Sur le Bordeaux Paris2006, j'ai failli abandonner à cause de la pluie qui tombait en abondance le dimanche matin. Avec ma paire de lunette de vue normale, J'avais les yeux irrités en avoir mal. J'ai failli abandonner, mais grace au groupe du club, et du président qui nous suivait, je suis reparti péniblement, et le moral est revenu en me fixant des paliers à atteindre.
Depuis je me suis acheté une paire de lunette de vélo avec des verres correcteurs. Testé sous la pluie du brm400, elle s'avere être une bonne proctection.
Le fait d'etre un petit groupe soudé pour un tel objectif que le PBP aide bien à franchir les différentes étapes qualificatives.
Gardons le moral pour le 600.