Fin d'un beau rêve et début d'une longue galère

U grand merci à vous tous qui me soutenez si gentiment, d'autant plus que j'en ai bien besoin.

Je tacherai de terminer mon récit ci-desous, mais l'inconfort dans lequel je me trouve n'est pas un gage de succès !

"Le profil de la route à suivre m'est très favorable et me permet de progresser malgré mes blessures, certes doucement mais sans faire trop d'effort. Une dizaine de km plus loin, je continue sur une route plus importante, type nationale
. Mes 2 phares CATEYE m'inquiètent car les colliers qui les maintiennent en place se sont desserrés et ils éclairent maintenant plutôt les côtés droit et gauche de la chaussée plutôt que le devant, ce qui est extrêmement facheux. De plus, je crains qu'en pivotant l'un de ces phares finissent par se mettre dans les rayons. Ces phares captent donc une partie de mon attention, ce qui va m'être fatal.

En effet, ma roue avant se prend de plein fouet un ilot directionnel que je n'avais même pas entrevu et c'est mon deuxième gros gadin en l'espace d'à peine une heure. De nouveau au sol, je suis sonné de chez sonné, à peine conscient. Je comprends et admets enfin que l'aventure "paris=brest=paris 2011" est pour moi définitivemnt terminée car il est impératif de ne pas chuter unr troisième fois ! La tentation est énorme de ne plus bouger du tout et de dormir là sur place, mais à 1h du matin de rares voitures passent encore, très près de moi, sans s'arrêter bien sûr. Je réalise juste que je suis au milieu de la chaussée, mon corps et le vélo partiellement posés sur l'ilot directionnel et les bras et les jambes posés à la fois sur la chaussée droite et la chaussée gauche et qu'il serait suicidaire de rester là plus longtemps. Me remettre debout, emfourcher le vélo couché au sol, le relever de nouveau, des opèrations simplistes qui me prennent encore plus de temps qre précédemment. Mon but: Aller jusqu'à Neufchatel sur Aisne, une bourgade de relative importance que je connais car j'y avais dormi l'année dernière lors de mon.raid solitaire en vélo " Rouen = Strasbourg = Metz = Rouen" et où j'espère trouver un abri pour passer la nuit sans être trempé par les orages qui déclenchent régulièrement. Le temps d'avaler 2 antalgiques et c'est parti pour les 10 km me séparant de Neufchatel.

Les muscles sont encore chauds, les endorphines secrétées toute la journée sont sans doute encore bien présentes car je n'éprouve pas grandes difficultés à faire cet ultime trajet, mais le profil de la route est toujours aussi facile.
A Neufchatel, je scrute avec la plus grande attention les 2 côtés de la rue principale et j'arrive rapidement à la conclusion que le porche de l'église qui donne sur une petite place à droite de la rue principale pourrait constituer un abri acceptable. Par chance, je parviens à atteindre le fameux porche sans descendre de vélo.
Je pose le vélo au sol et pendant quelques instants je me tiens debout en équilibre instable (en effet, à l'appui de ma jambe droite, mon corps se dérobe et tombe sous l'effet de la douleur intense) en me demandant comment j'allais faire pour monter les 2 marches en grès me menant à l'abri. De toute évidence, c'est mission impossible !

HELAS' PAS POSSIBLE DE TERMINER NI DE ME RELIRE. 1000 EXCUSES

alain

Je suis triste et en colère.

Triste parce que ton rêve s'éloigne.
Je suis comme toi arrivé au vélo récemment.
Alors, je ne connais pas PBP, mais je sais que le chemin qui y mène n'est pas qu'une longue route tranquille, mais il comporte de formidables moments, du plaisir partagé, de la passion, de la générosité, avec de vrais morceaux d'amitié à l'intérieur.
C'est déjà pour moi une belle aventure, et je suis désolé qu'on ne puisse peut-être pas la partager jusqu'au bout.

En colère contre les deux automobilistes qui sont passés sans s’arrêter.
Le cyclotourisme est une école d'entraide, de solidarité, de fraternité.
Tout le contraire de ces automobilistes sans humanité qui pressé ou par peur de se mouiller ne t'ont pas secouru.

C'est triste cette humanité qui disparaît, remplacée par un individualisme et une indifférence qui font froid dans le dos (et dans la tête).

Remets toi bien et au plaisir de rouler avec toi ...

Oui, à l'individualisme, l'égoïsme et l'indifférence, je rajouterais la PEUR.

Elle est partout, partout, instillée dans les têtes petit à petit depuis un gros paquet d'années, dans beaucoup de domaines à des degrés divers, pas uniquement celui des atteintes physiques aux personnes, et super entretenue par les médias en général, la TV (pouahh !) en particulier. C'est très pratique l'état de peur dans les populations, ça permet de leur faire admettre beaucoup de choses. Je ne m'étendrai pas là-dessus, j'en aurais pour deux pages.

Dans le cas de Bellodgia je peux très bien supposer que certains de ces automobilistes, en dehors des purs salauds, aient cédé, en le voyant allongé sur la route, à l'idée d'un possible guet-apens pour les agresser (ahlala, on entend tant de choses, vous savez madame michu) et aient préféré passer outre, de peur de ....?

Cette peur partout, de tout, est quelque chose, je l'admets, de pas évident à saisir clairement. C'est diffus comme une gangrène invisible.

On peut admettre (faisons un effort) que quelqu'un n'ait pas osé descendre de voiture par peur du guet-apens.
Mais à une époque où passé l'âge de 10 ans tout le monde a un téléphone mobile il lui était facile d'appeler le 112 et de signaler la présence d'un cycliste à terre.
La non assistance à personne en danger est caractérisée non par le fait de ne pas procéder à des soins mais par le fait de ne pas prévenir les secours par exemple.

jean-louis a écrit:

Oui, à l'individualisme, l'égoïsme et l'indifférence, je rajouterais la PEUR.

Elle est partout, partout, instillée dans les têtes petit à petit depuis un gros paquet d'années, dans beaucoup de domaines à des degrés divers, pas uniquement celui des atteintes physiques aux personnes, et super entretenue par les médias en général, la TV (pouahh !) en particulier. C'est très pratique l'état de peur dans les populations, ça permet de leur faire admettre beaucoup de choses. Je ne m'étendrai pas là-dessus, j'en aurais pour deux pages.

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Cette peur partout, de tout, est quelque chose, je l'admets, de pas évident à saisir clairement. C'est diffus comme une gangrène invisible.

Et oui ; la peur instrumentalisée, entretenue, phantasmée, montée en épingle ; j'habite dans le " 9 3 " comme disent les médias (le seul département connu de la France entière ).... et pourtant dans mon quartier il y fait bon vivre. (mais ceci dit, on peut toujours tomber de temps en temps sur un crétin ou deux comme partout ailleurs).

je me souviens sur mon 1000 l année derniere etre deranger en dormant a l arache sur le bord de la route pour savoir si j allais bien!
je comprends maintenant qu il y a quand meme des personnes bien et qu il ne faut pas mettre tout le monde dans le meme panier.
dans ton cas j ai les boules qu ils ne te soient pas venu en aide!
j espere qu ils regretteront ce vilain geste et je ne roulerai plus seul.merci pour ton experience ca sauvera peut etre des vies.merci a toi!

Alain, je t'ai mis un message...regarde ta boîte.

Salut Michel,
Ton message privé: vu et répondu ce matin
alain

[
Mais à une époque où passé l'âge de 10 ans tout le monde a un téléphone mobile il lui était facile d'appeler le 112 et de signaler la présence d'un cycliste à terre.
La non assistance à personne en danger est caractérisée non par le fait de ne pas procéder à des soins mais par le fait de ne pas prévenir les secours par exemple.[
Exactement ça me rappelle la fois où je me suis cassé le bassin à vélo..Comme ce jour là ( le seul de ma vie je crois ..) je n'avais pas de casque non plus , je saignais de la tête ( le cuir chevelu saigne bcp )..échouée sur la bas côté de la petite route de mon village j'ai vu passer au pas devant moi, plusieurs voitures et une cycliste qui m'a bien dévisagée avant de passer son chemin..sans me porter secours;
Faut dire pour leur défense , qu'étant sonnée je n'appelais pas à l'aide..
La cycliste a sans doute cru que je prenais le frais dans les pissenlits...
Finalement , aujourd'hui ce qui me semble extraordinaire ce sont les gestes d'entraide et de solidarité...

laeti a écrit:

Finalement , aujourd'hui ce qui me semble extraordinaire ce sont les gestes d'entraide et de solidarité...

Hélas, oui

la semaine dernière, sur le 600 des RCA, je me suis assis sur le bord de la route pour mettre mes jambières, une voiture est passée,
puis elle a fait demi-tour et est venue s'arrêter près de moi

- tout va bien ?
- oui, merci
- je croyais que vous étiez tombé

comme quoi...l'homme est foncièrement con bon.

Sur une flèche en novembre par -5°C je machouillais une barre de céréales en pleine nuit affalé les yeux fermés 2 minutes dans un abribus , et un mec est passé pour me demander si je cherchais un hôtel au lieu de rester là a geler, mais ça reste l'exception.

Une autre fois, sur une autre flèche, en pleine nuit aussi, un grand jeune homme Black m’aborde et me demande si je cherche des femmes. Je décline sa proposition. Il en conclut alors que je cherche des hommes. Je lui répond : « encore moins ! ». Alors il repart perplexe et déçu en disant : « Bon, bah t’as qu’à continuer à pédaler alors ! ». Ca tombe bien, c’est ce que je comptais faire.

tu me rassure là,moi qui a fais 300km avec toi!

Tous mes voeux de rétablissement pour toi Bellogia..... beaucoup de courage aussi .....

A l'époque du PBP 2007... une rubrique "Nous n'y serons pas mais.... nous vous soutenons.... avait été créée sur le forum ....

Peut être devrions nous la remettre à jour !!!! ou reprendre la rubrique "abandon et reconcement" créée par Nanard..... (mais le titre me donne un peu le cafard )

Je pense bien sur à toutes les personnes qui ont des soucis de santé, des problèmes de boulot, d'emploi du temps et qui ne pourront pas être présents...

Mais aussi une grosse pensée pour tous ceux qui se sont accrochés... ont lutté.... ont eu le courage de tenter les qualifications et ont du abandonner leur brevet en cours de route, lâchés par leur "machine" ou leur corps.... à tous ceux-là aussi je pense....

Mais après ........ désormais car même si nous n'y serons pas..... nous avons un but... soutenir tous les copains qui y seront !!!!!!

jean marc a écrit:

tu me rassure là,moi qui a fais 300km avec toi!

Bonjour à tous,
En préambule, je le plaisir de vous informer que je vais déjà beaucoup mieux; depuis 3 jours, je passe une bonne partie du temps en fauteuil (roulant) avec lequel je m'amuse à faire du gymkhana dans la maison et plus fort encore j'ai aussi ce matin repris l'entrainement en actionnant un pédalier de ré-éducation qui placé dans le lit me donne la sensation de faire du VC ! Mon fémur est déjà suffisamment consolidé pour pouvoir le faire, c'est du moins ce que dit la faculté !

Vous trouverez ci-dessous le CR complet relatant ma malheureuse expérience qui a mis un terme à mon projet PBP. Vous verrez que j'ai fini par rencontrer des gens extrêmement dévoués et sympathiques qui m'ont été d'un immense secours. Merci donc encore à eux et à vous aussi pour votre précieux soutien.

Samedi 4 juin, je prenais le départ à Rouen du BRM 600 organisé par le "Rouen Athletic Club", pour moi ultime épreuve qualificative pour le prochain "Paris Brest Paris" dont je m'étais fixé l'objectif de participer lorsque je suis venu au vélo il y a 3 ans afin de dignement fêter mes 70 berges. Pour en arriver là, je m'étais imposé pendant ce laps de temps quelques 50000 km à l'entrainement dont pas loin de 3000 km en épreuves pré-qualificatives et qualificatives dont la série des brevets non-stop de 200, 300, 400, 600 et 1000 km. De tout cela, j'étais bien fier estimant avoir déjà réussi ma reconversion sportive forcée suite à mon abandon la mort dans l'âme de la Course à Pied et des ultra-raids, conséquence d'une sévère coxarthrose de hanche.

Donc, au cours de ce 600, les véritables difficultés survinrent bien avant le 100ème km, principalement à cause de l'effet combiné de la température qui n'a fait que régulièrement monter (jusqu'à 32 Celsius) et du vent contraire de plus en plus violent. Déjà au milieu de l'après- midi, les organismes des participants que je côtoyais au hasard de nos stratégies respectives semblaient très fatigués et plusieurs d'entre eux choisirent d'abandonner prématurément.

Vers le 250ème km, à l'approche de la Montagne de Reims aux prestigieux vignobles, les orages prévus par la météo se déclarèrent effectivement. Il n'avait plus plu depuis 2 ou 3 mois, si bien que la chaussée devint subitement extrêmement glissante.

Je roulais seul depuis 80 km lorsque je suis arrivé au contrôle de Perthes au km 310, un village de 300 habitants dans les Ardennes. Comme attendu, je n’y vis personne et je postais donc une carte pour attester de mon passage dans cette localité, il était 23H30. J'avais certes du retard sur mon plan initial, mais encore 2 à 3 heures d'avance sur la limite horaire. Je n'étais toutefois pas du tout inquiet car à Perthes, là où commence le retour sur Rouen, 80 % de la dénivelée avait été avalée et surtout parce que les vents allaient enfin devenir favorables, voire très favorables.

15 km plus loin, près de Saint Loup en Champagne, sur la chaussée glissante agrémentée de gravillons, je chute malheureusement lourdement. Je suis terriblement sonné, mais conscient. Mon corps a glissé sur la route avant d'être arrêté net par un ilot directionnel. 2 voitures passent, mais ne s'arrêtent pas. Après de longues minutes, je parviens à me relever avec beaucoup de difficultés. Ma jambe droite se dérobe à l'appui tant la douleur est importante et mon épaule gauche est également très douloureuse. Je ne puis cependant me résoudre à abandonner car j'espère à ce moment que mon état va peut-être s'améliorer au fil des prochains kilomètres. Enfourcher le vélo lors qu’il est encorepar terre, puis le relever entre les jambes, puis le remettre à rouler dans la bonne direction furent des opérations difficiles que je parvins encore à faire en souffrant beaucoup.

Le profil de la route à suivre m'est très favorable et me permet de progresser malgré mes blessures, certes doucement mais sans faire trop d'efforts. Une dizaine de km plus loin, je continue sur une route plus importante, type nationale, la 925 si je me souviens bien. Mes 2 phares CATEYE m'inquiètent car les colliers qui les maintiennent à la fourche se sont desserrés et ils éclairent maintenant préférentiellement les côtés droit et gauche de la chaussée au détriment du centre, ce qui est extrêmement fâcheux. De plus, je crains qu'en pivotant l'un de ces phares finisse par se mettre dans les rayons. Ces phares captent donc une partie de mon attention, ce qui va m'être fatal.

En effet, ma roue avant se prend de plein fouet un ilot directionnel que je n'avais même pas entrevu et c'est mon deuxième gros gadin en moins d'une heure. De nouveau au sol, je suis sonné de chez sonné, à peine conscient. Je comprends et j’admets enfin que l'aventure "Paris-Brest-Paris 2011" est pour moi définitivement terminée car il est hors de question que je chute une troisième fois ! La tentation est énorme de ne plus bouger du tout et de dormir là sur place, mais à 1h du matin de rares voitures passent encore, très près de moi et sans s'arrêter bien sûr. Mais je réalise que je suis au milieu de la chaussée, le corps et le vélo partiellement posés sur l'ilot et les bras et les jambes étalés à la fois sur les parties droite et gauche de la route. Bien évidemment, il serait suicidaire de rester plus longtemps dans cette position scabreuse. Me remettre debout, enfourcher le vélo couché au sol, le relever avec ses 7 ou 8 kg de chargement, des opérations simplistes qui me prennent encore plus de temps que précédemment. Mon but: Aller jusqu'à Neufchatel sur Aisne, une bourgade de moins de 500 habitants que je connais car j'y avais dormi l'année dernière lors de mon raid solitaire en vélo "Rouen-Strasbourg-Metz-Rouen" et où j'espère trouver un abri pour passer la nuit sans être trempé par les orages qui déclenchent régulièrement. Le temps d'avaler 2 antalgiques et c'est parti pour les 10 km me séparant de Neufchâtel.

Les muscles sont encore chauds, les endorphines secrétées toute la journée sont sans doute encore bien présentes car je n'éprouve pas grandes difficultés à faire cet ultime trajet, mais le profil de la route est toujours aussi favorable à mon entreprise.
A Neufchâtel, je scrute avec la plus grande attention les 2 côtés de la rue principale et j'arrive rapidement à la conclusion que le porche de l'église qui donne sur une petite place très peu ou pas éclairée à droite de la rue principale pourrait constituer un abri acceptable. Par chance, je parviens à atteindre le fameux porche sans descendre de vélo.
Je pose le vélo à même le sol car je ne peux faire autrement et pendant quelques instants je me tiens debout en équilibre instable sur ma jambe gauche (à l'appui de ma jambe droite, mon corps se dérobe et tombe sous l'effet de la douleur intense) en me demandant comment j'allais faire pour monter les 2 marches en grès me menant à l'abri du porche.

C'est juste à ce moment là que j'aperçois à 20 ou 30 mètres sur la rue principale une voiture s'arrêter quelques instants avant de rentrer sur la place dans ma direction. La fenêtre de l'auto s'ouvre et son conducteur s'adresse à moi: "ça va bien Monsieur ? Avez vous besoin d'aide ? Evidemment, je lui fais part de mes problèmes et aussitôt ce sympathique automobiliste me répond "Vous tombez bien, je suis pompier, je vais ouvrir la porte de la caserne qui se trouve à 10 mètres, c’est le fait que votre vélo était posé au sol qui m’a intrigué !" Ah la divine surprise, quelle chance ! Il est à peu près 2H du matin.

Aussitôt dit, aussitôt fait, Matthieu, mon sauveur, un jeune homme d'une vingtaine d'années, devant mon incapacité à faire le moindre pas, me transporte à bout de bras à l'intérieur de la caserne et m'installe dans un fauteuil en m'offrant une bouteille d'eau. Matthieu s'occupe ensuite de mon vélo et de mes bagages pour les mettre à l'abri et en lieu sûr. "Je ne suis pas de faction cette nuit, je n'ai donc pas le droit d'en faire plus, mais je déclenche tout de suite l'alerte pour que mes collègues puissent s'occuper de vous" me dit il ensuite.

Effectivement, quatre pompiers en tenue de service se présentent quelques minutes plus tard. Ils m'interrogent sur les circonstances de l'accident et sur ce que je ressens, pratiquent quelques examens tels que tension artérielle, pouls, amplitude et fréquence de la ventilation ... et remplissent consciencieusement un formulaire de rapport. Leur conclusion: Nécessité de me conduire tout de suite aux urgences du CHU de Reims situé à une vingtaine de kilomètres. Ma première réaction est imbécile en leur disant que ce n'est pas nécessaire, que ma femme viendra me chercher demain matin ..., mais la raison finit par vite l'emporter et j'accepte sans plus de réserve leur proposition lorsqu'ils me disent "Votre vélo sera ici en toute sécurité jusqu’au moment où vous viendrez le chercher, il y a même une alarme dans le local où nous l'entreposons "

On me place allongé dans une coquille spéciale de façon à ce que je ne puisse pas bouger pendant le transport. En plus du conducteur du fourgon, 2 autres pompiers m'accompagnent et veillent à ce que je ne m'endorme pas. Ils me font sans cesse parler et pratiquent des mesures de ventilation toutes les 10 minutes.

Il est 2H30 du matin lorsque je suis accueilli aux urgences du CHU de Reims, un lieu pas bien gai où l'attention est sans cesse mobilisée par les cris et les pleurs de ceux à qui il arrivé malheur au cours de cette funeste nuit. Les premières radios mettent en évidence une fracture de mon épaule gauche, mais il faudra faire appel au scanner pour identifier aussi une fracture sans déplacement de mon fémur droit.

Je serai maintenu sans eau, sans nourriture jusqu'au dimanche soir dans l'attente d'une éventuelle opération qui finalement n'aura pas lieu. Dimanche soir, on me transfert dans le service traumatologie où je resterai jusque mardi après-midi. Entre temps, j’informe Nicole mon épouse de ma nouvelle situation, un moment délicat s’il en est. Comme il se doit, je signifie aussi mon abandon aux organisateurs du BRM, ces derniers seront super efficaces en contactant mon épouse pour l’aider dans les démarches vis-à-vis des assurances, un grand merci à eux. Ma très proche cousine Thérèse qui providentiellement travaille en tant que kiné au CHU de Reims et qui connait l’hôpital par cœur me sera également d’un immense réconfort moral.
Mardi après-midi, une ambulance affrétée par la FFCT ( avec qui j’ai eu les meilleurs contacts possibles à l’hôpital) assure mon transport jusqu’à mon domicile où mon hospitalisation a été soigneusement préparée par mon épouse et mes enfants. La FFCT s’est également arrangée pour que l’ambulance fasse un détour par Neufchâtel pour embarquer mon vélo, super !

La suite est une histoire de longue patience, un retour à l’essentiel en quelque sorte !

bellodgia a écrit:

La suite est une histoire de longue patience, un retour à l’essentiel en quelque sorte !

Un CR bien triste évidemment.
Bon courage pour ton retour à l'essentiel !

Te voilà passé toi aussi, d'une façon peu orthodoxe il faut le souligner, au vélo couché !

En août prochain j'aurai une pensée pour toi Alain

+1

Tous mes voeux de prompt rétablissement.
Une histoire qui fait quand même un peu froid dans le dos.

Courage et un peu de patience, Alain, et remercie ton passé sportif qui t'as donné des os solides et une grande capacité de récupération

Sur pbp je penserai à toi à chaque ilot directionnel et j'aurai à coeur de faire en sorte que les stats aient à prendre en compte les plus de 70 balais .... qui ne seront pas montés dans la voiture balai !

bellodgia a écrit:

La suite est une histoire de longue patience, un retour à l’essentiel en quelque sorte !

la fin de CR m'a beaucoup ému.. quel courage, il est vrai que le PBP est une telle Belle Epreuve, qu'elle pousse chacun de nous à dépasser ses limites !

on roulera pour toi et tous ceux qui ont du abandonner leur inscription au PBP ,
va y avoir du monde sur les portes-bagages !
maintenant , pense à bien récupérer, la machine sur ton lit que tu utilise je l'ai testé aussi après une opération du genou, ca permet de plus vite récupérer et surtout ne pas trop fondre coté musculaire !
aller courage pour les semaines à venir !
cath

Impressionnant ce retour de Reims Alain... mais peux-tu situer les fractures ? première chute ou deuxième ?
L'attitude des automobilistes maintenant n'est plus étonnante... et c'est une attitude qui n'est pas réservée aux conducteurs... dans le métro, dans la rue, dans les lieux publics... on voit des gens tourner la tête pour ne pas à avoir à intervenir.

Toujours en projet de te rendre visite en juillet... peut-être le 13 si j'accompagne Panoramix à Rouen...

Les Alain ne semblent pas à la fête sur la prepa de ce PBP 2011 !! Moi je n'ai même pas pu commencer les brevets (sauf le 600 de pré-qualif), avec une chute et une mauvaise fracture de la clavicule en janvier.
Mais comme tu le dis, le reste est une histoire de patience. Et il semble que la consolidation de tes fractures soit en bonne voie ce qui est déja un signe très encourageant (Ton passé de sportif y est certainement pour beaucoup). Pour ce qui est de mon cas, j'ai repris mes sorties vélo régulières depuis plus d'un mois, et je ne doute pas qu'il en sera de même pour toi dans quelques temps, avec de nouveaux objectifs ou simplement le plaisir de pouvoir rouler selon Ton envie.

Mathieu (Le Pompier) est l'exemple même du jeune qui s'engage et près à rendre service. Merci à lui, en espérant rencontrer son clone si telle mésaventure devait m'arriver (Mais bon...je préfère éviter)!!

Bon rétablissement.

Alain

Merci beaucoup pour tous vos messages de soutien, c'est sympa et très réconfortant.
Aujourd'hui, nouvelle étape importante sur le long chemin du retour à la normale, mes timides premiers pas à l'aide d'une béquille axillaire (du type de celles utilisées par les mutilés de la grande guerre !), première douche aussi depuis le 3 juin, vous dire que je me sens mieux !!!
Allez, bonne fin de semaine à tous, bonne préparation aussi à tous ceux qui préparent le grand Rendez Vous du mois d'août que je n'imaginais pas du tout rater
alain