CR de ce BRM 600 qui restera pour moi synonyme de baptême du feu. (désolé c'est un peu long)
Après un 200 mené bon train (8h) et un 300 prometteur (13h) après lequel j’étais dans une bonne forme physique, je partais dans l’inconnue mais relativement confiant malgré un kilométrage 2010 plutôt maigre (2100 kms)
Départ 6h et 1ère boulette : on n’a pas fait 20 mètres que je vois Marcus prendre la roue du tandem supersonic. Après une hésitation, je décide de suivre. Grosse erreur, on arrive à MONTSOREAU km 65 en 2h. Mais je sais que les jambes ont souffert et surtout les genoux.
On repart avec Marcus pour une centaine de kms à 2.
La Vallée de l’Indre est magnifique, le parcours depuis le départ est facile et les paysages superbes.
CORMERY, km 132. Deuxième erreur peut-être de ne pas avoir attendu le groupe de Phil35 arrivé au moment de notre départ.
VALENCAY, km 200. Petite pause déjeuner avec Phil35 arrivé avant nous (son groupe nous a repris puis dépassé entre les 2 contrôles) On en profite pour faire plus amples connaissances, parler du PBP, de VC…
Petit clin d’œil à Phil35 : j’ai beaucoup apprécié ta sympathie, ta convivialité, ta solidarité et la pertinence de tes conseils nés d’une riche expérience.
Pour moi c’est le début des ennuis.
CHAMBORD, km 256. Je suis nase, j’ai des frissons, du mal à respirer. Il fait chaud, 41°C sur mon edge500. J’invite Phil35 et Marcus à filer, mais ce n’est pas connaître l’esprit des rubans blancs.
Après une nouvelle bonne pause dans un cadre magnifique, on repart ensemble. Je colle la roue de Marcus mais suis incapable de le relayer. Je n’arrive plus à manger, je bois des petites gorgées d’eau assez rapprochées, j’ai des nausées, je commence à avoir mal aux genoux.
JARGEAU, km 318. Il doit être 19h, je décide de m’arrêter là pour me reposer. Phil35 me conseille de rouler au maximum de jour, mais je préfère attendre la fraîcheur de la nuit. Je suis vraiment à bout de souffle. Je culpabilise en plus de les ralentir. Ils repartent en compagnie de La Flèche (un randonneur de cette ville).
Je prends du temps pour faire le plein pour la nuit, marche un peu, passe un coup de fil à Audrey et mes enfants.
Le moral remonte, je pars rechercher un coin tranquille pour dormir, mais les sensations sont meilleures et je pousse au maximum. Bonne moyenne, je reprends La Flèche facilement et arrive dans ce fameux passage en travaux. Je préfère porter mon vélo pour éviter toute casse et sur les conseils de riverains, je fais un détour de 5 kms pour éviter le 2ème tronçon en travaux.
JANVILLE, km 366. Pause de 2 h pour me reposer, mais je ne trouve pas le sommeil.
Je repars à 0h30 pour les 60 kms qui me séparent du prochain contrôle. Mon sens de l’orientation légendaire, la fatigue et le manque de lucidité m’en feront faire plus de 80.
BROU, km 425. Je suis repris par un petit groupe sympa. On se plante à la sortie (c’est de ma faute) encore un peu de rab de kms et je les suis direction Château du Loir. Mais je pique du nez et m’arrête dormir 1 h
Au réveil, il est 6h, je suis incapable de tourner les jambes, les genoux sont presque bloqués. Après une petite séance d’étirement, je repars. Je roule au ralenti, ça pédale carré, dans mon cuissard plus rien ne supporte les frottements de mon cuissard, et je me prends un orage sur la gu…
Nouvelle pause recroquevillé sous un petit porche, je suis trempé sous ma couverture de survie (quelle bonne idée cette couverture !). J’attends que l’orage passe, m’assoupis un peu. Au réveil, j’ai les genoux en bois, j’appelle le n° de JC-Ch. Pour abandonner mais je tombe sur son répondeur. Donc je repars.
S’en suivront quelques kms avec Micka22 et Ekinox, 2 rubans blancs bien sympas. La complicité père-fils est belle à voir. Nouvelle averse, re-trempé (j’avais fait l’impasse sur les fringues de pluie faute de place) Je les laisse pour prendre un déjeuner.
Il pleut, je n’avance plus, il me reste 140 kms à faire et je m’en sens incapable.
Je dois oublier le repas prévu le dimanche midi chez des amis et me concentrer sur mon seul objectif, finir, qu’importe la durée. Nouveau coup de fouet, je repars avec la ferme intention d’aller au bout de ce calvaire.
A partir de ce moment, la pluie s’arrête et fait place à un vent de face qui ne me lâchera pas jusqu’au bout. Qu'est-ce que j'ai pu l'insulter !
Je croiserai AlainQ à Château-du-Loir et au Lude.
Cette centaine de kms se feront au moral, avec comme objectif d’atteindre la ville d’après. J’essaie d’oublier le kilométrage, ma vitesse qui dépasse difficilement les 20 km/h, et de me concentrer uniquement sur les étapes.
J’ai les genoux en vrac, tout ce qui touche à la selle en feu, je crève une fois.
Le vélodrome d’Angers arrive, je finissais par rêver de ce moment.
Arrivée à 17h30, 632 kms parcourus (au lieu de 601), 37h30 (temps de roulage : 26h15)
Salut à tous les rubans blancs rencontrés.