Arrivé sur place de bonne heure, je me trouve une place où me garer près du stade de foot comme pour le 200. Là, je finis de me préparer et je monte mon vélo en configuration BRM. Lumière, sac, bidons, tout y est. Je me présente au local des associations où je me fais contrôler l'éclairage dès mon arrivée. C'est très astucieux. Ainsi, tout vélo entré dans l'aire de départ est considéré comme « bon au service ». On me remet un coupon en guise d'attestation de contrôle technique.
Préalablement inscrit dans la semaine, je retire mon carnet de route très facilement. Cela me laisse le temps de prendre un café. Pour l'instant, il n'y a pas trop d'arrivées. Les randonneurs sont encore coincés au lit.
A 4 heures, les premiers randonneurs sont lâchés un à un. Le regroupement général se fait au bout de 10 kilomètres. Une bonne trentaine de cyclos se sont regroupés en un solide peloton. Plus nombreux, donc plus forts, nous filons dans la campagne encore endormie et légèrement brumeuse. Ça caille ! J'avais entendu parlé de température clémente par météo France. J'avais donc misé sur des vêtements légers. Or, il fait très frais et je suis à moitié frigorifié sur mon vélo. Dans les descentes, c'est encore pire : je grelotte. Le soleil tarde à se lever afin de nous réchauffer.
La navigation est simple. Nous empruntons de belles routes et nos lieux de passages obligés sont indiqués par de beaux panneaux bien visibles.
La nuit, la campagne silencieuse nous est réservée pour nous seulement. Les rares voitures arrivant en sens inverses semblent étonnées de nous voir. La vue d'un peloton cyclo si imposant doit en surprendre plus d'un. Ceux-ci se mettent vite en feux de croisement à la vue de nos éclairages fendant la nuit.
Le jour se lève peu à peu au bout de deux heures et demi de route. A la faveur de la lumière réapparue, je regarde la composition du peloton. Surprise ! Le président fédéral et son frère sont également avec nous. Sont présent également deux jeunes randonneurs dont j'ai beaucoup de mal à estimer leur âge. Je pense ne pas me tromper en disant qu'ils ne doivent pas être majeur. Bravo à eux.
A Songeons, lieu de notre premier contrôle, l'organisateur s'est déplacé pour effectuer le pointage. En effet, il n'est pas encore 7h et aucun commerce ne risque d'être ouvert à cette heure. Il a donc fait le déplacement pour nous. Merci beaucoup.
Rapide pointage et nous repartons tous ensemble. La navigation est encore plus simple : c'est quasi tout droit jusqu'à Dieppe. Le revêtement routier est de bonne qualité, le vent faible, la vitesse est constante → de superbes conditions pour aller loin. Les meneurs du groupe se relaient efficacement et s'effacent parfois pour laisser la place à d'autres. Tout se passe en bonne intelligence et chacun contribue à une bonne homogénéité du peloton.
Nous arrivons à Dieppe peu avant 10h. Nous trouvons un bar où pointer, nous abreuver et nous ravitailler. Selon les habitués, il y a beaucoup de monde d'un coup. Ce n'est pas pour leur déplaire … sauf au tampon-encreur qu'il faudra penser à recharger en encre ;-).
Le bar est juste en face du port de pêche. Les chalutiers fraîchement arrivés durant la nuit préparent leur prochaine marée. C'est l'effusion du port tel que je l'ai connu quand je travaillais dans un premier temps sur Quiberon et Lorient, puis dans un second temps sur le Croisic et la Turballe. C'est une ambiance mêlée d'odeurs et de bruits caractéristiques aux ports de pêches uniquement le samedi matin au retour de pêche. Odeurs du grand large et d'échappement de moteurs de bateaux + ronronnement de ces mêmes moteurs et d'agitations diverses qu'il est tellement difficile de retranscrire. Inutile de venir à un autre moment de la journée ou de la semaine. Le week-end, les bateaux dorment comme leur équipage. La semaine, le port est vide car ils sont tous en mer.
Je m'étais programmé ce BRM pour découvrir Dieppe et ce trait de côte inconnu. Bien que le passage soit trop rapide, je ne suis pas déçu. J'ai une bonne image de cette ville. Un passage dans d'autres circonstances serait à envisager.
La pause a été assez longue. Chacun a prit le temps de se ravitailler pour la suite de ce brevet. Les moins gourmands ont attendus les autres. Nous repartons donc tous ensemble de Dieppe et nous filons sur les larges boulevards sans nous tromper de direction. Nous passons Torcy et Bellencombre sans encombre, puis St Saens et Buchy sans souci. Arrivé à Vascoeuil, le paysage change. Nous entrons dans une partie forestière avec un peu plus de dénivelé. Certaines parties boisées sont garnies d'un joli tapis de violettes. Magnifique !
Plus loin, au détour d'un virage, nous roulons sur une large route forestière légèrement ondulée. Seuls quelques rayons de soleil arrivent à transpercer l'épaisse voute forestière nous recouvrant. Magnifique !
Notre arrivée à Lyons la Forêt se fait à l'heure du repas. La grande place est garnie de tables où siègent quelques personnes savourant un verre ou une assiette. Les bâtiments sont tous à colombages. C'est aussi un très bel endroit. Le lieu nous inciterait facilement à un doux moment de quiétude, mais il nous faut y aller ! Nous possédons tous les tampons requis pour la validation de ce brevet. Il faut aller les montrer à notre gentil organisateur de BRM.
La sortie de Lyons la Forêt nous cueille gentiment à froid par une côte montant dans la forêt. Ce ne sera pas le point difficile de cette étape. Non ! La partie la plus difficile est la traversée de Gisors et de son centre-ville pavé, portion jugée la plus délicate par mon séant. Hormis cela, tout se passe parfaitement bien dans la mesure où nous retrouvons les routes du brevet 200 à partir de Chaumont en Vexin. Nous arrivons donc en cours d'après-midi sur Mours pour montrer nos beaux tampons à l’organisateur. Comme il commence à faire un peu plus chaud, il a prit soin de nous faire bénéficier du soleil en sortant tout son bureau à l'extérieur. Initiative bien agréable nous permettant de siroter notre collation avec le soleil nous réchauffant le dos.
Comme dit Barjo avec qui j'ai du rouler (?), un grand merci aux organisateurs et à bientôt sur le 600 nous menant à Calais.