200km de Flins

ceds LR a écrit:

Demain après vérification des fautes ça devrait être bon

Du coup on va faire attention à toutes les fotes

Mersi deux t'on soutiain bruno 

Il est de coutume lors d’un évènement (sportif en l’occurrence) un peu particulier pour soi, de faire un  Compte Rendu (CR), alors je me lance.
Ce dimanche 20 Mars j’ai eu le plaisir de participer à mon premier 200km en vélo sous forme de Brevet de Randonnée Mondiale (BRM).
Une grande première pour moi, qui, jusqu’alors, n’avait assimilé qu’une seule fois cette longue distance en vélo le tout dans des conditions particulières.
Me voici donc, levé à 5h du matin, à essayer de mettre mon cuissard à l’endroit .Et en gardant les yeux ouverts tant bien que mal, direction la commune de Flins dans le 78.
Arrivé 6h45, le stress monte un peu je l’avoue. Je vois tout ces coureurs l’air bien expérimentés en train d’effectuer leurs derniers ajustements, peaufiner leurs réglages… Mais qu’est ce que je fais là…Premiers pas en dehors de la voiture, il fait froid. Je me risque à demander mon chemin (plus précisément la marche à suivre avant le départ) aux trois messieurs garés tout près. Question simple, réponse simple. D’un naturel désarmant, on me conseille de me préparer et d’aller ensuite récupérer mon carnet à tampon dans la seule salle éclairée. Ca se marre, ça s’agite, le départ approche. Papier cartonné, CHECK. Café, CHECK. Le ventre qui se serre et le stress qui monte, CHECK et RE-CHECK.
 
7h00 les premiers participants s’élancent.
7h01 c’est où le départ ?
7h02 « Le départ est donné dès 7h00 pile, pas de ligne, tu pars quand tu le sens » Merci encore, j’aurais attendu longtemps…
7h04 on y est ! 6 mois que j’attends ce moment. La confirmation d’un entraînement, d’une détermination et d’un objectif final étalé sur plusieurs années… Vais-je tenir ? Il ne s’agit là que de la première étape, mais elle est pour moi primordiale.
 
Les premiers kilomètres se passent bien, la mise en selle est agréable, le plan de route me semble, dès le départ, facile à suivre (pourvu que ça dure…).Je croise plusieurs groupes, en visent certains au loin. Ce moment où tu oublies que tu ne viens de faire que 10km sur les 200 à parcourir…
Passage devant Thoiry, Villiers-le-Mahieu, petit rappel d’une précédente sortie.
30ème km et l’orientation me fait défaut. Petit détour improvisé, je le paierai à un moment c’est sûr… Le plaisir de se perdre ? Retomber sur un peloton précédemment doublé. « Hep toi, on s’est vus ce matin, ça va tu te plais sur ton 1^er ? Roule un peu avec nous, reste pas tout seul »….
Voilà. Tant de ligne pour résumer une phrase retrouvée plusieurs fois au cours de cette journée. Il est vrai que par nature et par défaut, je roule souvent seul. Les pelotons croisés sur de précédentes sorties m’ont toujours semblé provenir d’un autre monde. Mais voilà, sur de la longue distance, l’autre monde c’est nous ! Il n’est pas question ici de te questionner sur l’aérodynamisme de ton vélo, du prix de tes chaussures, ou encore sur le nombre de grammes que tu as gagné avec tes porte bidons en carbone. Ici, l’important c’est d’aller au bout. Quelque soit ton profil, à la fin c’est toujours une histoire de tête et de jambes…
Preuve en est : Rouler avec  un MONSIEUR, la soixantaine approchant, qui a bouclé un Paris-Brest-Paris en 63h impose le respect et l’humilité. Discuter de course à pied ou des régions de France, le tout à un petit 40km/h serré en groupe impose un silence mental. Seul les pneus touchent le sol et trahissent un silence naissant, mais à ce moment là, j’ai les pieds sur Terre et la tête dans les nuages. Je me sens bien, je me sens vivant, à ma place.
 
Encore 15km, premier check-point. Tampon pris dans une petite boulangerie et on repart. Après 20km, je quitte le groupe. Il y a des besoins qu’on ne peut oublier.
Il est presque 10h, 80km de bouclés, une faim terrible s’empare de moi. Un petit déjeuner pas assez copieux ? Déjà 4h, il doit être loin dans mon estomac. Heureusement je peux compter sur mon pain d’épices magique (tartiné au beurre) pour me redonner la pêche. Les yeux bien ouverts, on y retourne. Entre temps je me fais dépasser par un gros peloton que j’avais doublé plus tôt sur la route. La régularité est une chose qui s’apprend dans la douleur…
Rouler tout seul épuise. Je le constate, physiquement et mentalement. Ils sont tous en groupe, en club ou entre ami(e)s. Mais rien n’empêche : le groupe rattrapé, je me fais tirer les oreilles. « Reste dans nos roues, repose toi, arrête de courir contre le vent tout seul ». Message bien reçu. Je me repose ainsi une dizaine de kilomètres.
100ème km, je repars. Prochain check-point au kilomètre 120 sur la commune de Louviers. Faut s’accrocher c’est la pause casse-croûte.
Sandwich et Coca avalé, on y retourne. Et là… C’est le drame : les dernières bulles n’ont pas encore eu le temps de descendre dans mon estomac que je me retrouve avec la route de Pinterville. Une montée classée catégorie 4 (ma première de mémoire) sur 2km… Je l’ai voulu comme on dit…
3ème check-point expéditif sur Les Andelys. Un coca et on tient bon jusqu’au dernier point de contrôle à La Roche-Guyon.
La route s’enchaîne. Il n’y a maintenant plus de pelotons à rattraper, plus de binômes à doubler. Seule une jambe pour dire à l’autre de continuer à pédaler et des yeux pour les guider.
Ce moment où le doute s’installe, où la confiance en soi est mise à rude épreuve. Ce moment où les derniers 80km me semblent impossible à atteindre. J’ai signé pour ça. Et plus les kilomètres défilent plus je me dis que je vais le faire. Que cette journée ne sera que la première d’une série encore plus longue. De distances encore plus folles et de moments encore plus dingues.
J’ai signé il y a un an pour me sentir vivant sur des moments comme ceux là. Pour connaître l’extase de la longue distance. Aujourd’hui c’était un 200km, demain ce sera un 300. La limite ? Celle des nerfs peut être… Pour le moment je n’y suis pas.
 
201km, la commune de Flins pointe le bout de son nez. Celle du départ il y a presque 9h.
202,9km le parc est ouvert. Je passe la barrière. Je retrouve mes compagnons d’un moment arrivés un peu plus tôt.  « Yes c’est bon tu l’as ton 1^er BRM, au suivant maintenant »
Les jambes sont lourdes, le dos me fais mal, ne parlons même pas des fesses, mais c’est fait !!! Je sais que tout ça n’est que passager, que la réussite elle, restera. A moi de mieux me préparer pour la prochaine échéance. La faute à un programme sportif un peu trop chargé en ce début de printemps.
L’essentiel est là, devant moi : Mon brevet validé et ma 1ère médaille…
 
203km, 8h50 au total et 7h50 sur le vélo, c’est le temps qu’il m’aura fallut pour découvrir cet état d’esprit, cette vie qui résonne derrière le bruit des pédaliers.
 
Humilité. C’est ce que je retiendrais de ma première expérience officielle sur une longue distance. Au final, j’ai dû rouler 170km tout seul, le naturel revenant malgré tout au galop.
Mais les rencontres au hasard du bitume ou d’un café me sont apparues comme salvatrices.
Un plaisir individuel partagé à plusieurs. Un grand moment, une grande journée.
Vivement la prochaine. Maintenant place à une autre grande distance, à pied cette fois avec le Marathon de Paris.
Comme on dit chez moi : Un bain, une bière et au lit.
 
 
 

                                                                                                                                     Ced’s

Bravo, chouette récit. Pour une 1ère, c'est une réussite. Je me demande si ce n'est pas toi que l'on a croisé au café à Louviers. Nous n'étions pas loin les les uns des autres car nous sommes rentrés à priori 10 mn avant toi

Merci 
C'est possible, à Louviers j'étais assis devant mon coca et mes sandwichs pain de mie en tournant le dos à la porte

ceds LR a écrit:

Merci 
C'est possible, à Louviers j'étais assis devant mon coca et mes sandwichs pain de mie en tournant le dos à la porte

C'est bien toi Je t'ai vu lorsque nous repartions (nous étions 2 gars, 2 filles). Bravo parce qu'il y a ma foi de bon coup de c** sur ce brevet et dans le vent au retour, j'étais bien contente d'avoir du monde autour de moi

Bonjour
Un récit qu'on prend plaisir a lire et qui me rappelle mon premier 200 avec le stress! que c'est loin!
Bravo, tu es bien parti

Merci à vous,
J'espère réussir à m'entraîner suffisamment pour faire un 300 en juin ( hors BRM) juste tout seul pour pouvoir justement valider un BRM dans la foulée de l'été.

ceds LR a écrit:

Merci à vous,
J'espère réussir à m'entraîner suffisamment pour faire un 300 en juin ( hors BRM) juste tout seul pour pouvoir justement valider un BRM dans la foulée de l'été.

    Bravo, joli compte rendu. tu vois 2 pages ce n'est pas trop long en fait.

    Pour le 300, je ne pense pas que tu ai de soucis à te faire vu le temps que tu as mis sur le 200. Tu n'a aucun souci de délai, il te suffira de gérer. N'attends pas l'été, ça va passer.
    En fait c'est la technique que je pense  (souhaite) adopter dès le 09 Avril sur le 300 de Ménigoute, ayant mis un peu plus de 09h00 pour le 200.

Bravo pour ce premier BRM 

Voilà! Tu as débloqué le compteur. Tu verras que tu vas t'étonner à pouvoir ingurgiter goulument les kilomètres. Quant au stress d'avant-départ, on en passe tous par là. Surtout qu'à vélo, il faut aussi que la mécanique soit OK. C'est vrai que de ce côté-là, c'est plus simple en course à pied.

ceds LR a écrit:

Il est de coutume lors d’un évènement (sportif en l’occurrence) un peu particulier pour soi, de faire un  Compte Rendu (CR), alors je me lance.
...

Bonjour à tous,
Une chose de sure c'est que ton ressenti est très largement supérieur à celui que j'avais à l'arrivée de mon 1°BRM 200!
Tes questions lors de ta virée étaient aussi très différentes.
pause casse-croûte Sandwich et Coca... j'ai vécu ça la première fois sur le 400!
Et encore, montre en main!

Bref la palette est large.

Bonne route à tous.

@Paddy, C'est ce qui est sympa justement, c'est la différence des ressentis.
Tu n'as pas du être à 26 de moyenne toi 

@Bubu, en  course à pied la mécanique fait aussi défaut (un lacet qui se fait la malle et c'est tout un chrono de fichu)

@Michel, c'est aussi un problème de temps d'entrainement. Mélangeant la course à pied, (Trail fin mai, Marathon de Berlin septembre et Sainthélyon Décembre) faut mixer tout ça pour pouvoir aussi trouver le temps s’entraîner à être un bon amoureux et papa . Je finirais l'année avec la Raphafestive 500 histoire de fêter 2016 correctement

ceds LR a écrit:

J'espère réussir à m'entraîner suffisamment pour faire un 300 en juin ( hors BRM) juste tout seul pour pouvoir justement valider un BRM dans la foulée de l'été.

Bonjour 
Bravo
Quant à faire un 300, tu pourrais en faire un en avril.

Ton CR m'a un peu rappelé mon tout 1er brm 200. C'était il y a un an tout juste, le 21. 
15 j plus tard, je faisais un autre 200.
15j encore après, je réussissait mon 1er brm 300.
Et cela, sans malheureusement beaucoup d'entraînement, de par mon boulot.

Donc, inutile d'attendre septembre, si tu as envie d'en tenter un.

Sportivement.