Un grand merci à Stéphane pour toute son organisation et son accueil !
J'avoue, je l'ai quand même un peu maudit intérieurement lors de la loongguue montée de Sottevast à Brix.
J'appréhendais l'escalade du fort du Roule à Cherbourg en fin de parcours et je savais que Commes, à la sortie de Port-en-Bessin, serait une bonne entrée en matière ; mais je ne savais pas ce que nous réservait la ligne droite de Portbail à Cherbourg...
Ce fut une très belle journée sur le vélo : départ à 4h15 du camping coincé entre le port et la plage à Quinéville pour monter tranquillement prendre un café et le départ à Montebourg. Le retour s'est fait juste avant le petit matin, à 5h30.
Stéphane nous accompagne sur les premiers kilomètres, jusqu'au contrôle d'Utah Beach. On voit déjà que deux vélos partent en tête, je les laisse filer et m'intercale entre le groupe et eux.
Je profite du rassemblement au contrôle pour repartir avec le groupe : j'aurai d'autres occasions de rester seul sur le trajet, autant garder un peu d'énergie et, pourquoi pas, trouver un groupe qui roule à mon allure pour discuter un peu.
Nous serons donc 4 à prendre les devants avant Carentan et l'allure semble me convenir : pas trop vite, pas trop lent... Il y a peut-être dans les montées où je laisse mes compagnons prendre quelques mètres, mais ce n'est pas trop dur de revenir sans se mettre dans le rouge.
On traverse les bancs de brouillard matinaux et on compte les stèles, on profite du paysage avec un tout léger vent arrière. On chausse les lunettes de soleil puisqu'on roule plein Est depuis Grandcamp Maisy.
Avant qu'on parte du contrôle d'Omaha Beach, nous sommes rejoints par un cyclo mais il ne se raccrochera pas à notre petit groupe.
Je vois bien dans la montée vers Saint Laurent sur Mer que je ne pourrai pas rester dans le groupe si ça monte trop. A Commes, je laisse le trio partir devant et je ne les reverrai plus. Je suis sur des routes connues, le vent m'accompagne sans forcer. Je fais un arrêt au-dessus d'Arromanches : le point de vue vaut toujours le coup d'œil, même si on connaît déjà.
Les kilomètres s'enchaînent ensuite sans souci avec un objectif : prendre un coca au café Gondrée (première maison libérée), près du pont de Pegasus. J'y arriverai vers 10h30, soit 3h avant la fermeture du contrôle en ayant parcouru quasiment 1/3 du trajet : ça me laisse de la marge pour le reste du parcours. Ca libère aussi de la pression (forcément, sur un premier 400, on se demande si on est capable d'aller au bout).
Je pars du pont de Pegasus quand le cyclo allemand en trike arrive, ainsi qu'un groupe de cyclo. On jouera au chat et à la souris avec le trike jusqu'à Carentan.
On longe le canal jusqu'à Caen qu'on traverse rapidement puis on moonntteee vers Banneville sur Ajon, juste avant de redescendre un peu jusqu'à Aunay sur Oudon où je m'attable dans un bar prendre un sandwich et un café pendant que le échoppes du marché sont remballées. Barbidur profite de ma pause longue pour passer devant.
Je pars vers Villers Bocage puis Tilly sur Seulles quand le trike allemand s'arrête devant le bar.
Un éclair au café savouré à l'ombre permet de valider le contrôle de Tilly sur Seulles avant de bifurquer vers Balleroy, son château, son musée des montgolfières et sa montée dans la forêt ! Je croise un groupe de cyclos qui dévalent dans l'autre sens, ils savourent plus que moi !
Arrivé au carrefour de l'Embranchement, ça redescend vers Airel/Saint Fromond, puis on prend l'ancienne route de Carentan à partir de Saint Jean de Daye : un peu monotone, mais les petites routes après Catz et Brévands rattrapent le coup.
Pointage au monument à Brévands où je m'octroie une petite sieste de 7 minutes et je repars juste quand le trike allemand arrive.
Je tricote un peu dans Carentan et m'arrête faire quelques emplettes en prévision de la nuit : il est presque 19h et je n'ai pas envie de trouver toutes les boutiques fermées ; je prévois de m'arrêter dîner à Sainte Mère Eglise.
Finalement, les emplettes ne m'auront pas été très utiles, mais j'ai perdu du temps : le trike m'a doublé et arrivera avant moi à Montebourg. C'est surtout la pizza à Sainte Mère Eglise qui me permettra de faire les 140 km restants. Je remets mon maillot à manches longues en prévision de la soirée.
Arrêt au cimetière allemand à Orglandes pour valider le 7ème contrôle... je fais des photos, mais je n'arrive pas à répondre à la question : combien d'Allemands sont enterrés dans chaque tombe ? Je compte trois noms sur les croix mais Stéphane n'a pas laissé ce choix : 2, 4, 6... Tant pis, je repars sans la réponse que Stéphane me donnera à l'arrivée.
Je repars ensuite vers Portbail en traversant Saint Sauveur le Vicomte où un rassemblement de motos s'est arrêté. Je les laisse à leur barbecue géant et continue dans la tranquillité de la soirée. J'atteins le pont de Portbail vers 22h30, la mer est basse et je me mets en mode nuit : gilet fluo (la veste Proviz de ce matin serait trop chaude, car pas respirante) et plein phare.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre : objectif Bricquebec, puis Sottevast, Brix et Cherbourg... L'inconvénient de faire la route de nuit, c'est qu'on profite moins du paysage ; l'avantage, c'est qu'on a l'impression que la pente se termine là où s'arrête la lumière du phare : ça motive pour continuer à pousser et tirer sur les pédales.
Au final, j'en viens à redouter les descentes : si ça descend, c'est que ça remonte forcément après !
J'arrive finalement à Cherbourg et j'entreprends la partie d'alpinisme : une vraie route en lacets à deux pas de la mer ! La vue n'est pas aussi dégagée qu'en plein jour, mais les lumières orangées de la ville animent le tableau. On voit qu'à l'ouest l'air est humide et je ne reste pas trop au sommet pour éviter de finir la boucle dans un nuage de bruine.
La route du val de Saire est à faire... de jour... De nuit, c'est un peu monotone : virage à droite, virage à gauche, montée, descente. On entend la mer juste à côté mais sans la voir, dommage. Plus loin, on ne l'entend plus, mais les senteurs sont plus fortes. Le phare de Gatteville éclaire avec son double faisceau qui se découpe bien dans la nuit.
J'arrive à Barfleur pour le dernier pointage, la mer est assez haute et les bateaux se dandinent tranquillement à l'abri de l'église.
Maintenant, c'est le retour par Saint Vaast la Hougue, Quettehou et enfin Montebourg.
Je tire Stéphane du sac de couchage pour lui montrer mes photos floues, je grignote un peu et je retourne sur le vélo pour descendre tranquillement vers le camping.
A 6h, la douche est prise et je suis dans mon sac de couchage. A 9h, j'émerge pour ranger tout le campement. On refera la route du val de Saire en début d'après-midi pour montrer les paysages aux deux enfants, mais ils ont fait la sieste pendant le trajet !
On s'arrêtera un peu plus bas pour qu'ils jouent à la plage avant de rentrer jusqu'à Caen. Allez savoir pourquoi, j'ai préféré laisser ma femme conduire...
Quelques enseignements tirés de cette balade :
- il faudrait que je m'essaie sur une plus longue distance : avec un départ à 5h du matin, je n'ai pas encore passé une nuit entière sur le vélo...
- j'ai pu prendre de l'avance grâce au groupe du début et au profil plus facile en début de parcours : ça m'a bien aidé mentalement par la suite.
- je ne sais toujours pas rouler en groupe : je n'aime pas être derrière avec les mains sur les freins, alors je me place devant... avec les plus forts que moi. Donc je finis par rouler seul entre les groupes.
- je suis parti avec trop d'affaires sur le vélo et mes emplettes du soir à Carentan ne m'ont pas servi. J'aurais pu prendre moins de nourriture.
- je m'arrête trop longtemps lors des pauses et le redémarrage est parfois un peu long. Il faut que je m'astreigne à grignoter aussi sur le vélo. J'ai pris l'habitude de boire régulièrement, mais je n'ai pas encore le réflexe pour manger plus souvent. J'ai fait deux grosses haltes pour déjeuner et dîner, ça a du bon et du moins bon...
- j'ai validé mon système de porte-bagage avant fait maison : c'est largement suffisant pour emporter veste, maillot long et autres outils. Ca pourra être utile sur un 600 (
pour un sac de couchage, par exemple), sur un 400 c'était vraiment superflu.
- le vélo et la position sont validés : pas de douleurs (
autres que les picotements dus au manque d'entraînement), je suis remonté sur le vélo sans appréhension pour aller au boulot ce matin.
- j'ai informé régulièrement ma femme : un texto à chaque contrôle ou point d'arrêt digne d'intérêt. Elle était donc moins stressée.
- j'ai validé ma batterie de secours pour mon téléphone qui fait aussi enregistreur GPS : parti avec un téléphone par totalement chargé, je l'ai rebranché deux fois et il reste entre 50% et 75% sur la batterie de secours. Elle devrait donc faire l'affaire sur un 600 ou un PBP.