J'arrive donc à Caen par le port, je passe devant la nouvelle bibliothèque.
Je m'empresse de sortir de la ville pour éviter la circulation des travailleurs pressés. J'arrive donc sur la route d'Aunay sur Odon et je dépasse la cote 112 sans m'arrêter cette fois. Je fais un arrêt photo un peu plus loin pour vous donner envie de venir tourner vos roues sur ce brevet :
On n'est pas bien, tout seul au soleil dans le petit matin ? J'arrive donc sans encombre à Aunay sur Odon où je pointe à 7h37. Le soleil est levé, les habitants sont réveillés, sur la route j'ai croisé quelques collégiens et lycéens qui attendaient leur car. Je crois que je préfère mon sort au leur. [smiley]https://2img.net/i/fa/i/smiles/icon_lol.gif[/smiley]
Je dépasse Villers-Bocage et l'accès à l'autoroute.
La circulation est plus présente, mais le paysage reste très agréable.
Je quitte la circulation en sortant de Tilly sur Seulles à 8h35.
Je profite de la pause photo pour retirer mon équipement nocturne et spécial grand froid : la veste réfléchissante, les gants, le bonnet et les chaussettes trouvent place dans la sacoche sur la fourche.
Cimetière de Tilly sur Seulles
Par des petites routes plus tranquilles, on arrive à Balleroy et j'apprécie toujours autant cette perspective sur le château lorsqu'on descend l'artère principale. On y passe sur ce BRM 400 et on y est passé sur le BRM 600 de l'année dernière.
J'ai oublié de préciser que mon compteur ne fonctionnera pas du tout sur cette randonnée : j'avais tout remis à zéro, mais la pile du capteur doit être morte. Au mieux, j'avais des chiffres incohérents (9 km/h en pleine descente) ou un joli 0,00 km/h. Ca permet de s'affranchir d'un stress supplémentaire : je roule au feeling, je n'ai pas d'autres indications chiffrées que l'heure.
Après Balleroy, on remonte dans la forêt de Cerisy-la-Forêt (
c'est un peu comme le Haras du Pin-au-Haras, sur le BRM 600). Le printemps est présent, mais pas encore trop exubérant, ça donne de jolies lumières dans les sous-bois.
Après avoir quitté l'abri de la forêt, je m'accorde une pause chocolat chaud à Cerisy. Ensuite, on descend tranquillement vers les premiers marais et vers l'Elle qu'on traverse avant Saint Fromond où l'on passe également de l'autre côté de la Vire (
Elle et Vire ? Ca ne vous dit rien... ). A Saint Jean de Daye, je bifurque plein nord. Le vent est plus présent, mais pas encore trop fort, il me laisse avancer et j'atteins Brévands vers 11h15.
Pour rejoindre le pointage, il faut tourner à gauche lorsqu'on arrive devant ce joli manoir qui semble un peu vide.
La route qui part devant le manoir est bordée de fleurs : le printemps est bien arrivé !
11h25, je point au monument :
Je traverse ensuite Carentan avec juste un arrêt pour acheter quelques provisions, puis je continue vers Saint Côme du Mont et j'arrive enfin à Sainte Mère Eglise pour ma pause déjeuner vers 12h45. Je profite d'un banc au soleil et à l'abri du vent pour déguster mon menu gastronomique avec vue sur l'église ornée de son parachutiste bien connu.
J'en profite d'ailleurs pour faire un clin d'œil au BRM 600 prévu début Juin : je fais sécher mon linge encore mouillé des brouillards matinaux ! Des vêtements secs, ça sera tout de même plus agréable pour rouler ce soir, non ?
C'EST BEN VRAI, CA ! Une fois le casse-croûte avalé et le linge emballé, il faut reprendre la route car je ne suis pas encore arrivé à la moitié du parcours. Le tracé file quasiment plein ouest vers Portbail en passant par Orglandes (cimetière allemand) et par Saint Sauveur le Vicomte.
Cimetière d'Orglandes.
J'y pointe à 14h10 après avoir fait un détour non prévu par Picauville - Pont-L'Abbé... Comment se rajouter quelques kilomètres supplémentaires quand on trouve que 400, ce n'est pas encore assez ! [smiley]https://2img.net/i/fa/i/smiles/icon_evil.gif[/smiley]
Je file ensuite par Saint Sauveur le Vicomte où je ne m'arrête qu'un court instant pour retirer de l'argent et je continue sur ma lancée vers Portbail. Mon téléphone ne me donne plus la direction à suivre et, emporté par le vent qui me pousse quand même un peu, je reste sur la grand'route. Elle est un peu monotone, le tracé proposé par Popiette sera assurément beaucoup plus agréable.
A l'arrivée à Portbail, double déception : la mer est basse (
je ne l'ai jamais vue sous le pont) et les bistrots semblent fermer les uns après les autres à mesure que je les interroge alors que j'aimerais bien me rafraichir avec un coca et remplir mes bidons qui sont quasiment vides.
Je remonte la rue principale pour trouver un établissement encore ouvert à côté de l'église... mais j'oublie de prendre une photo pour pointer. Je repars vers 15h30 en direction du plat de résistance de ce brevet : la montée vers Cherbourg par Bricquebec et Brix.
Château de Bricquebec
Une pause bien méritée à Brix après la montée qui m'avait déjà fait souffrir en 2017.
Une fois monté jusqu'à Brix, la route reste calme jusqu'à La Glacerie où j'arrive un peu avant 18h : la circulation est plus dense avec la sortie du boulot et les courses du vendredi soir. Je dévale avec plaisir la route jusqu'à Cherbourg en doublant les voitures.
Arrivé au feu tout en bas, il faut virer à droite toute pour se mettre debout sur les pédales et enchaîner les 5 lacets qui mènent devant l'entrée du fort du Roule d'où l'on peut admirer un bout de rade qui s'estompe dans la brume de beau temps.
Je pointe devant le fort du Roule à 18h05
Le drapeau m'indique que je devrai baisser la tête si je ne veux pas offrir trop de prise au vent jusqu'à Gatteville et Barfleur.
Au final, le vent sur la route du val de Saire n'aura pas été trop pénible : il a la bonne idée de se coucher en même temps que le soleil. Pendant tout le trajet vers Gatteville, j'essaie d'apercevoir le phare... Mais peine perdue ! Ce n'est qu'après Gouberville que je le distingue dans la brume. Avec Portbail, ça fait un autre point de recoupement avec le BRM 300 Cap ou pas Cap que certains ont pu parcourir le 23 mars dernier.
J'arrive à Barfleur à 19h40, le soleil est couché mais la luminosité permet encore de prendre des photos. Les phares de l'entrée du port ne sont pas encore allumés.
Je cherche un endroit pour manger au chaud avant d'attaquer la nuit qui s'annonce aussi fraîche que la précédente.
Je traîne un peu trop devant ma pizza (1h30 de pause !), mais je m'efforce de mâcher consciencieusement pour ne pas alourdir la digestion, ce qui m'empêcherait de tourner les jambes pour avancer. Il me reste 170 km à parcourir avant la maison et je crois qu'inconsciemment j'ai repoussé le moment de prendre une décision : continuer ou s'arrêter dormir. Je redoute un peu le froid qui tombe dehors et je n'avais pas vraiment perçu que le vent était tombé, ce qui rajoutait un peu d'appréhension.
Le froid me saisit lorsque je ressors, mais en m'équipant comme au matin (
double veste, gants secs, bonnet et chaussettes) je reprends confiance car je me réchauffe vite et que je remarque que le vent est complètement tombé.
Le port de Saint Vaast le Hougue endormi
Passera, passera pas ? Coupera, coupera pas ? Voilà le questionnement qui me taraudera depuis Saint Vaast jusqu'à Saint Laurent sur Mer (Omaha Beach)...
Est-ce que je monterai à Montebourg ou est-ce que je grappillerai quelques kilomètres et dénivelé en moins en restant le long de la plage ? Est-ce que je descendrai à Vierville pour rouler le long d'Omaha ou bien resterai-je sur la route en haut ?
La raison a pris le dessus sur la tentation de facilité et j'ai donc respecté le tracé : je suis allé faire une photo souvenir devant le local du club de Montebourg mais, pour une fois, Popiette n'était pas là ! [smiley]https://2img.net/i/fa/i/smiles/icon_rolleyes.gif[/smiley] [smiley]https://2img.net/i/fa/i/smiles/icon_wink.gif[/smiley]
J'y suis à 22h35 environ.
Je continuerai le chemin avec mes bonnes résolutions : pointage à Utah Beach vers 23h35. J'en repars juste avant minuit sans une photo, mais en ayant fait une courte sieste derrière la barge de débarquement.
Je reprends la route par Sainte Marie du Mont, Carentan, Isigny, Osmanville où je jardine un peu dans un lotissement et Grandcamp-Maisy où je fais à nouveau une sieste de 15 minutes.
Avant d'arriver à Vierville et Omaha, je descends du vélo et je marche en le poussant : ce n'est pas que la pente est trop forte (
la route est plate), mais je ressens le besoin de changer de position pour me réveiller un peu.
Je remonte sur le vélo et prends mon courage à deux mains pour descendre le long de la plage d'Omaha et remonter à Saint Laurent sur Mer. Finalement, la montée s'est plutôt bien passée.
Je m'arrête néanmoins à Colleville sur Mer et m'allonge pour une autre sieste en face de l'église. Je repars 30 minutes plus tard environ et le moral est bon : il me reste 60 km et je suis parti depuis 22h30 environ. Même si je sais qu'il me reste deux difficultés (
la montée de Commes après Port en Bessin et la montée d'Arromanches), je pense que j'arriverai au bout de la randonnée dans les délais impartis.
Je passe Port en Bessin et Arromanches sans m'arrêter, j'ai mis tout à gauche mais c'est passé... Je redescends vers Asnelles et je m'arrête encore une fois à la sortie du village pour grignoter quelques compotes et barres de céréales. Je ne m'endors pas cette fois-ci. Il est presque 5h du matin, le coup de barre est passé. Je suis un peu déçu d'être encore à 40km de la maison car j'espérais être de retour 24h après mon départ. Tant pis... La prochaine fois, je m'arrêterai moins et j'
essaierai de partir sans dette de sommeil.
Arrivé à Courseulles, j'hésite encore à continuer tout droit, mais je fais consciencieusement le détour au pied de la croix de Lorraine je tente le passage par la passerelle du port... perdu ! Je dois faire demi-tour pour traverser le port.
Ensuite, c'est tout droit, sans détour par Tailleville, Douvres la Délivrande, Colleville-Montgomery et enfin Bénouville où je retrouve le café Gondrée toujours face au pont à 6h35, quand le soleil commence à apparaître au-dessus du brouillard.
Seule péripétie de cette portion : la seconde attache de mon décaleur de sacoche s'est cassée... sans trop de surprise car j'ai dû la resserrer en cours de randonnée et, même si j'ai allégé au maximum le contenu de la sacoche, je voyais qu'elle ballotait sur les cahots de la route.
J'ai donc fini les 22 derniers kilomètres avec la sacoche en bandoulière.
Le canal est encore endormi.
Maintenant, il ne me reste plus que 10 kilomètres. Je prends le temps de passer acheter du pain frais et des croissants à la boulangerie.
Il est donc 7h15 lorsque je pose les viennoiseries encore chaudes sur la table. Une bonne douche chaude et zou ! Je me couche pour 2h30 de sieste dans un vrai lit.
A 10h (
quelle grasse matinée !), me voilà d'attaque pour le petit déjeuner et enchaîner avec la journée de jardinage que le beau temps impose.
Inutile de vous préciser que j'ai maudit ce changement d'heure qui m'a enlevé une heure de sommeil la nuit suivante ! [smiley]https://2img.net/i/fa/i/smiles/sleep.gif[/smiley] J'en aurais bien profité plus longtemps ! [smiley]https://2img.net/i/fa/i/smiles/icon_biggrin.png[/smiley]
Quelques enseignements utiles pour moi :
- Je ne roule pas très vite
-
Donc il ne me faut pas m'arrêter trop longtemps ni trop souvent- J'ai un coup de barre vers 2h / 3h du matin (
qui peut prendre de plus grandes proportions si je ne suis pas bien reposé au départ)
- J'ai tendance à m'arrêter trop longtemps pour
déjeuner et dîner, il faudrait que je me force à manger vite sur le pouce
- J'avais emporté la quantité de nourriture suffisante pour être autonome sur ces 400 km
Refaire le parcours en mai sera instructif pour moi, surtout en vue de la première partie de PBP.
Les températures nocturnes devraient être plus clémentes, même si je n'ai pas eu l'impression d'avoir froid. C'est même l'inverse, j'ai retiré mon bonnet après Asnelles car j'avais l'impression que cela favorisait mon assoupissement.