Samedi 21 avril, j'ai participé au BRM 200 km du club de St Sébastien sur Loire (44).
La foule au départ: 106 inscrits mais je pense que ce chiffre inclut les participants au brevet AUDAX de 200 km qui utilisait le même circuit. Les AUDAX partait à 7h, les autres à 7h30.
Le circuit descendait en Vendée, donc sur mes terres, donc parfaitement connu. Très plat sur le 1er tiers, de belles bosses dans les collines vendéennes, légèrement vallonné dans les Mauges et à nouveau tranquille dans le vignoble nantais:
Openrunner annonçait 1230 m de D+, mon altimètre donnait à la fin 1630 m.
Départ ultra-rapide: dans le peloton de 27 qui ouvre la voie, on parle plus de cyclosportives voire de compéts "départementales" que de BRM. Un certain nombre (pair) de mollets sont rasés... Au km 37, nous doublons les AUDAX.
1er contrôle à Ste Cécile (85). 2h12 pour les 70 premiers kms !
La boulangerie et la boucherie que j'avais visées sont fermées. C'est la pharmacienne qui va devoir officier.
Petite parenthèse: lorsque vous contrôlez dans une pharmacie, évitez de demander un "cachet": çà peut être mal compris. Et, pour la même raison, évitez aussi de demander un "tampon"...
Depuis le départ, ce sont souvent les 5 ou 6 mêmes qui sont devant et... je n'en fais pas partie. J'ai bien pris quelques relais mais l'allure très vive m'incite à "rester dans les roues".
Le groupe repart sur un terrain nettement plus bosselé et, surtout, avec un vent (20 km/h ?), nettement défavorable. Il me faut faire des efforts pour suivre.
Bientôt arrivent les "collines vendéennes". Dans la montée vers St Michel Mont Mercure (3 km à 4,5% avec un final sans doute à 6 ou 7%), je suis incapable de suivre. Devant moi, le groupe s'effiloche un peu. En haut, je dois bien être à 100 m des derniers. Je sais qu'un carrefour avec feux tricolores marque le sommet. J'espère que les feux seront au rouge pour me permettre de "rentrer". Mais, c'est le contraire: sitôt franchis par le dernier du groupe, les feux virent à l'orange. Je m’apprête à passer quand même, prudemment. Mais, à gauche, un véhicule de la gendarmerie !!! Pour éviter un arrêt prolongé, je traverse la place à gauche et retrouve « délicatement » le circuit. Mon retard sur le peloton a plus que doublé et le vent est de face.
Mais le peloton sera gentil avec moi et décidera de m’attendre: merci à eux.
Dans 2 ou 3 les bosses qui se succèdent, je fais l’effort de remonter à l’avant pour rester dans le groupe.
Nous approchons du 2ème contrôle, situé à Poupet, site touristique sur la Sèvre (Nantaise) surtout connu pour son festival estival.
Mais, étonnant, 2km avant Poupet, les organisateurs nous gratifient d’un ravitaillement. Tout le monde en profite et je pense qu’ils vont effectuer le contrôle. Mais, non.
Poupet est sur le bord de la rivière. Pour y aller, il faut quitter la départementale et faire un crochet de plus de 2 km. Et, surtout, pour en revenir et s’extraire de la vallée, il faut grimper un (court) raidard à 12 ou 15% (?). L’un des bénévoles du ravitaillement nous dit « Inutile de descendre à Poupet, vous pouvez contrôler à St Malo (du Bois NDLR), 1er bourg après Poupet ».
Si bien qu’à la pancarte « Vallée de Poupet », le groupe se casse en 2: une quinzaine d’entre nous (dont moi) suivent la feuille de route pour contrôler à l’endroit prévu; les autres montent direct à St Malo.
Temps de contrôle + 2 kms supplémentaires + raidard: évidemment le trou est fait. Mais se sont les plus costauds qui sont derrière; on peut envisager un regroupement.
A l’entrée de St Laurent / Sèvre, je suis le (bon?) dernier du petit peloton qui fonce tête baissée. Un peu trop d’ailleurs: personne ne voit la pancarte « Cholet à droite ». J’avertis l’avant-dernier: « en face, c’est sens interdit » et je tourne à droite vers Cholet. Sorti de St Laurent: personne derrière moi. J’en profite pour monter tranquillement La Trique (en Nouvelle Aquitaine !!!) puis Le Puy St Bonnet. Toujours personne derrière…
Je continue et j’aperçois devant moi le « groupe de pas Poupet ». Ils roulent, sans plus.
Nous sommes désormais 7 dans ce groupe, le terrain m’est plus favorable et je relance l’allure. Tout le monde y va de son relais, plus ou moins long, plus ou moins appuyé, en fonction de ses forces.
Pour traverser St Macaire (en Mauges), je suis sûr de mon itinéraire; derrière, des doutes s’expriment. Un seul me suit et nous ne sommes plus que 2 à rouler vers Villedieu La Blouère pour le 3ème et dernier contrôle. Lorsque nous sortons de la boulangerie, nos 5 compères arrivent. Nous repartons donc à 7 pour nos 55 derniers kms.
Le rythme faiblit mais reste assez rapide surtout sur les portions où le vent est franchement favorable. 2 ou 3 fois encore, il me faudra donner de la voix pour donner la voie.
Les 40 derniers kms sont tout plats; tant mieux car je suis usé. Chose rare pour moi: je sens venir des crampes. Mais nous continuons à avancer.
Les 10 derniers kms nécessitent un peu de navigation car, à l’approche de l’agglomération nantaise, le circuit nous fait éviter les routes trop fréquentées. Quelqu’un annonce: « ils sont derrière »; « ils », ce sont bien sûr les membres du « groupe de Poupet » qui se sont perdus dans St Laurent. Mais ce groupe décide de prendre une autre route que la nôtre: ils arriveront avant nous. J’apprendrai ensuite qu’ils ont été retardés par une crevaison, ce qui explique qu’ils ne nous aient pas rejoints plus tôt.
Pour moi, ce BRM se termine au bout de 203 km parcourus en 6h25 de vélo plus, environ, 40 mn d’arrêt. Beaucoup de fatigue et des signes avant-coureurs de crampe: j’ai certainement fait du « sur-régime ».
En conclusion, je dirais qu’on était loin de l’ambiance BRM. La plupart de mes « collègues » du jour n’avait ni feuille de route, ni GPS et comptaient donc sur les autres pour naviguer. Le respect du circuit, le respect des points de contrôle n’étaient pas leur souci premier… Cette constatation m’a étonné au début et m’a agacé à la fin: même des membres du club de St Sébastien venaient me demander où aller…
Un des organisateurs me le confirmait à l’arrivée: la plupart de ces cyclistes sont partants pour un 200 km mais on ne les voit plus sur les distances supérieures.