Retour sur ce brevet de 400km
Après ma désillusion au 300 d'Ernée à la mi-avril (pris le départ et retour maison après 5km, pas envie
) vous imaginez, je me posais pas mal de questions.
J'ai donc décidé de reprendre "les fondamentaux" rouler, rouler, quotidiennement si possible pour essayer de perdre un peu de poids.
Chaque matin c'était donc départ à jeun (ou presque: 1 verre eau, 2 clémentines et 1 café) pour 30/40km. Efficace, en un peu plus d'1 mois j'ai perdu 3kg et la forme s'améliorait, je le sentais bien
du moins j'en étais convaincu. Persuadé que j'avais réussi à "retourner" mes pensées négatives, je m'inscris au 400 d'Angers;
2 jours avant avant, ces dernières me reprennent, je gamberge
j'y vais ou pas! Incroyable alors que je pensais que tout ça était derrière moi,v'la que ça recommence.
Parmi les explications que je me donne, il y a bien celle-ci: depuis mon abandon sur le PBP 2015, outre mes 200 dodécaudax, je n'ai fait que les 24h d'Angers en 2016...
serais-je trop "paramétré" 200km au point d’appréhender de faire plus ...
A Angers je connais du monde, il va m’être difficile de faire demi-tour à peine parti
.
Je prend sur moi mais la route en voiture pour y aller m'est pénible, à ce point là!
Je suis pourtant prêt, depuis 3 semaines au moins les jambes sont au rendez-vous, toutes mes sorties se font à l'aise à des moyennes inhabituellement élevées (pour moi) Le vélo lui aussi est prêt et ne me pose aucune inquiétude quant à sa fiabilité malgré sa légèreté (et il a sa part dans mes performances du moment) j'ai même réussi à y installer (et tester) les sacoches bananes (que j'avais acheté il y a 1 an et jamais utilisées) histoire d'être moins limité au niveau chargement, bref je tentais de me convaincre, de penser au positif mais pas si simple
Arrivé sur place, je salue plein de copains et de leur part toujours la même question rituelle, celle qu'on dit à chaque fois : "comment ça va" et qui appelle la même réponse "ça va, ça va, merci"
Je vais récupérer ma carte de route auprès de Nicole (Mme lmvv) qui me félicite de ma motivation retrouvée (elle était au courant de son absence récente) Je lui avoue que je suis là "par la contrainte"
et pas par envie
que je ne sais pas où je vais mais j'y vais
En plus, le temps est à l'orage, on sait qu'on va en prendre sur la tronche (vigilance orange)
Je me glisse dans le groupe du départ, Jean Claude fait son briefing et donne le départ. je file dans les premiers sans me poser de questions. Roule mon gars, roule
Très vite je me glisse parmi des cyclos rapides. Ça avance bien, j'ai l'esprit occupé à pédaler et suivre le rythme et j'y arrive aisément. C'est pas beau ça!
Petit à petit le plaisir s'installe, les km défilent comme on dit.
17h15 le ciel s'assombrit un peu plus, un grain se prépare et un bon. Les grosse gouttes nous tombent dessus, arrêt express et veste de pluie
. Ça durera 5' (en fait on était en bordure de l'orage et notre route nous en faisait plutôt sortir) coup de bol sur ce coup ci pensais-je. Après 10' nouvel arrêt pour enlever la veste plastique, insupportable avec cette chaleur moite. Je me retrouve tout seul, mais ça me va.
On est dans les 2 Sèvres et jusqu'à Bressuire (km85) des gouttes tombent régulièrement mais sans qu'il soit nécessaire de passer la veste de pluie. Devant moi le ciel est plutôt dégagé, le soleil re-fait même son apparition, le moral est bon, j'ai 100 bornes au Garmin, si je fais demi-tour j'aurai mon dodécaudax de mai... ça n'arrivera pas en fait parce que je suis plutôt bien sur le vélo, les jambes suivent et je n'ai aucune lassitude (pas encore)
Secondigny (km113) premier contrôle dans un café, il y a regroupement général, je suis à peine 20' derrière les tous premiers. Je retrouve l'ambiance des brevets et me restaure tranquillement. Je repars avec un groupe de costauds qui m'en mettent plein la vue en montée mais que je reprend aisément en descente et ça tombe bien car il y en a de bonnes (des pointe à +70km/h)
Je finis par laisse filer le groupe qui marche un peu trop fort pour moi.
Malgré les prévisions, on assistera à un beau coucher de soleil, la température est douce (je n'ai enfilé que le baudrier fluo sur le maillot manche courte. La nuit est là et je roule bras et jambes nues
Par contre j'ai un soucis de phare qui n'éclaire pas bien, suffisamment pour voir la route mais ce n'est pas le IQ2 que je connais (même s'il y a longtemps que je n'ai pas roulé de nuit) peut-être une question de réglage. De toute façon, je ne peux rien faire, je roulerai comme ça.
De nuit je branche le Garmin sur la micro-Usb et ainsi il reste allumé en permanence tout en se rechargeant. J'ai la page carte (vitesse instantanée et rythme cardiaque en bas) devant les yeux et je vois en permanence et parfaitement où je dois aller. Sur 400km aucun problème de guidage, 2/3 hésitations plutôt dues à des inattentions de ma part, mais aucune erreur, il m'a guidé sur le tracé Openrunner (pas sorti le road-book de lmvv). J'adore ce Garmin 820 explore, simple à paramétrer (on glisse le fichier GPX directement dans le Newfiles et "roule ma poule") compact et léger, fiable et sûr, tout en un, il remplace le compteur, le GPS et le cardio-fréquencemètre. Je n'ai plus que lui sur le cintre. Ces appareils on bien évolués.
A Maillezais (Vendée) km154 on pointe dans une pizzeria qui s’apprêtait à fermer mais qui nous accueille volontiers.
A partir de là on traverse le Marais Poitevin et on est parti pour une partie de manivelle de 80km sur un terrain totalement plat jusqu'à St Vincent Sur Jard. Je suis surpris de traverser ce secteur à 28/30 km/h en permanence si facilement. J'ai des phares de vélo au loin derrière mais ils ne reviendront pas
1h15, St Vincent sur Jard (km228) Petite pause pour remplir le réservoir, j'ai du mal à avaler mes sandwichs pain de mie/jambon/salade signe de déshydratation. je bois pourtant régulièrement et on est de nuit
A partir de là on bifurque vers le Nord on rentre!
Le terrain change un peu, les côtes sont plus marquées, j'avais "oublié" mais je roule toujours bien.
Les lieux de pointage sont l'occasion de regroupements (et de la chasse à la boite aux lettres) qui se défont sur la route. Ainsi on pointera à Les Lucs de Boulogne (km282) puis La Bruffière (km316) toujours en Vendée. Il est 5h le jour se lève enfin, moment toujours magique quand on a passé une nuit sur le vélo, on sent qu'on tient le bon bout.
Après la Bruffière, je suis repris par un petit groupe que j'arrive malgré tout à suivre.
On quitte la Vendée pour rentrer dans le Maine et Loire et on change à nouveau de terrain de jeu. On a les Mauges devant nous et après 350km faudra les passer
Il y a longtemps que je n'avais pas fait ces 25km entre St Pierre de Monlimart et Chalonnes et je ne me souvenais plus comme ça grimpait. Pas noté les pourcentages mais ça calme. La fatigue aidant, j'ai eu souvent besoin du plateau de 30 pour passer... pareil pour la sortie de la Loire.
En fait j'étais "cuit" et déshydraté et j'avais l'impression que les dernières côtes faisaient toutes plus de 10%...
Arrivé au vélodrome à 9h45 au delà de toute prévision (quand je termine un 400 vers midi ça me satisfait) déjà que je n'étais pas certain de le faire
Du coup le moral a pris un bon coup de boost
Maintenant c'est RBR dans 15j