J'hésitais entre un brevet grimpeur dans le Cotentin ou un BRM 400 à Laval pour une dernière sortie plus longue avant PBP durant le week-end dernier.
D'autres occupations en ont décidé autrement : je dois amener une voiture depuis Carentan jusqu'à Perros-Guirec.
Pour joindre l'utile à l'agréable et ne pas faire de croix sur une balade longue, il suffit de mettre le vélo dans la voiture et de faire le retour par les petites routes vallonnées de Bretagne et de Normandie.
Vendredi soir, je sais enfin où je dois laisser la voiture qui attend à Carentan : il faut qu'elle soit à Perros-Guirec avant lundi soir. Ça me laisse donc juste le temps de sortir un itinéraire rapide sur BRouter, préparer mes affaires comme pour un BRM 600 (sac de couchage...) : ça me donnera une balade champêtre de 330 km où je n'ai pas vu beaucoup de circulation.
Dans le train pour Carentan où attend la voiture
Arrivé à Carentan par le train, le trajet en voiture se passe sans encombre ; on sent que les vacanciers sont sur la route, mais j'arrive à bon port avant midi, le temps de croquer dans mon sandwich face à la mer et en profitant du soleil.
Je quitte Perros-Guirec à vélo à 12h45 le samedi.
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Le port miniature de Perros-Guirec où l'on peut se balader dans des modèles réduits de bateaux
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Les Sept Iles au loin
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Le fil rouge (ou bleu, ou mauve) de cette balade : les hortensias, aussi bien en Bretagne qu'en Normandie
La chapelle de Liscorno, agréable découverte au hasard d'une erreur de navigation
Le calvaire de la chapelle de Liscorno
Le vent me pousse bien sur les grandes routes que j'emprunte vers Saint-Brieuc, la circulation est calme : c'est l'heure du déjeuner. Peu avant Pontrieux, je retrouve des routes connues empruntées durant mes Tro-Breiz (en tandem en 2012 et en vélo solo en 2017).
J'entre à Saint-Brieuc par Trémuson : j'apprécie toujours autant la belle descente qui serpente dans les arbres en bordure de la vallée, mais il faut également remonter ensuite.
La descente d'Yffiniac est toujours aussi agréable avec le point de vue qu'elle offre sur le fond de la baie : joli dégradé de vert et bleu sur la mer en cet après-midi ! En bonus, une circulation rare car des travaux barrent la route, pour les motorisés mais pas pour un cyclo.
Les routes vers Lamballe ont moins d'intérêt car elles longent souvent la voie express et, surtout, j'attends avec impatience de faire une pause au frais. Je rêve d'un coca et, pourquoi pas, d'une glace. Ce sera chose faite dans le centre ville de Lamballe. J'avais hésité à m'arrêter à Saint-Brieuc, mais je trouvais que c'était un peu trop tôt après seulement 70 km parcourus.
Je reprends la route et je rejoins les lignes droites dans la forêt autour du château de la Hunaudaye qui sont toujours aussi plaisantes : le revêtement n'est pas défoncé, la circulation est quasi inexistante, la navigation facile et l'on a donc tout le loisir de relever la tête pour scruter les sous-bois et tenter d'identifier les bavards qui causent au-dessus de nous. L'ombre du feuillage procure une fraîcheur bien agréable en cet après-midi chaud mais non caniculaire.
Ensuite, j'atteins Dinan par Plorec sur Arguenon (jolie descente qui précède), Bourseul, Corseul où je retrouve la grande route. Le relief est moins plat, mais ça reste sympa.
La traversée de Dinan est faite en mode express : il faudrait y vadrouiller plus longtemps, mais je connais plutôt bien les ruelles médiévales et je sais qu'il faut des pneus plus gros et moins gonflés pour ne pas sauter sur les pavés. Et puis, le slalom entre les touristes ne me tente guère. Il est environ 19h / 19h15, les terrasses des cafés sont bien occupées. Pour ma part, je vise une pause dîner plus loin, idéalement vers Pontorson : je sais qu'il y a des crêperies dans la rue principale et ça me conviendrait parfaitement. Si j'y arrive trop tard, j'aurais toujours l'option McDo à Pontorson ou, plus simplement encore, l'option autonomie totale : je transporte suffisamment de victuailles pour arriver à la maison sans m'arrêter dans le moindre commerce.
La traversée de la forêt de Saint-Solen est bien plus agréable que les lignes droites et quasi plates qui suivent, mais celles-ci permettent de continuer à avancer sans retard. Même si je n'ai pas d'impératif horaire, je ne veux pas arriver en mettant plus de temps que pour un BRM 300, soit 20h (
je m'accorde une marge de 2h de bonus pour les 30km additionnels) et, pour l'instant, le vent est plutôt un bon allié. La température est réglée sur le bon thermostat et les pluies sont passées suffisamment tôt avant moi pour que la route soit sèche.
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Des hortensias encore, dans la lumière du soir
J'arrive finalement à Pontorson vers 21h10 et j'en repartirai une heure plus tard. J'ai commandé une crêpe au saumon fumé avec de la crême fraîche dans la crêperie qui m'avait accueillie lors de mon premier BRM 200 officiel : la boucle est bouclée ! A ce moment-là, j'envisageais le PBP comme une éventualité et je commençais à me préparer avec l'idée d'allonger progressivement les distances.
Le redémarrage après une longue pause est toujours délicat, surtout lorsque la nuit tombe : sensation de froid, un zeste de fatigue... mais je continue à pédaler le long de la baie du Mont Saint Michel et me réchauffe dans la campagne avant Avranches.
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Vue sur le Mont Saint Michel illuminé... mon téléphone est moins précis que les yeux...
Pas trop d'options pour passer Avranches... après une sieste de moins d'une demi-heure sur un banc à proximité de la gare vers minuit, je jardine un peu trop à mon goût pour sortir de la ville sur la bonne route, route qui va forcément monter !
L'humidité de la nuit s'est déjà installée sur les prairies et marais qui entourent Avranches. Il vaut mieux ne pas trop traîner dans les parages !
Je pointe vers Villedieu les Poêles. Mon itinéraire me fait passer juste à côté, mais sans descendre dans la cuvette du centre ville.
J'arrive à Sainte Cécile un peu avant 2h du matin et je décide d'y faire une pause plus conséquente : je déplie mon sac de couchage sur un banc où le vent ne semble pas s'attarder. La température extérieure reste raisonnable. Ce n'est pas le froid qui me réveillera mais plus les premières lueurs de l'aube et je lève le camp vers 5h40, après un arrêt de 4h environ. La campagne se révèle petit à petit au fur et à mesure que le soleil éclaire. Le paysage est vallonné, mais BRouter a visiblement choisi un dénivelé restreint : ça me va bien ! Le vent ne s'est pas endormi durant la nuit, mais il reste plutôt favorable, en fonction des circonvolutions de la route.
Une fois passé Pont-Farcy, il faut monter sur les pédales pour grimper jusqu'à Saint Martin des Besaces, Sept Vents, Caumont l'Eventé... Ce n'est qu'à partir de l'aéroport de Carpiquet que le relief est de mon côté. Par contre, la traversée de Caen fait baisser la moyenne : trop de feux rouges !
A 10h, je suis bien arrivé à la maison, en ayant pris le soin de faire un détour pour avoir du pain frais pour le petit déjeuner.
En résumé, ce fut une belle balade. Le D+ était plutôt concentré sur la fin et j'ai toujours un coup de barre durant la nuit qui m'oblige à m'arrêter dormir entre quelques minutes et quelques heures. Il faudra que j'y fasse attention durant la première nuit de PBP.
J'ai toujours les yeux plus gros que le ventre : j'ai rapporté à la maison plus de barres de céréales que je n'en ai mangé sur la route, mes deux boîtes de pâté Hénaff sont restés bien tranquilles dans ma sacoche de selle... D'ailleurs, je n'ai pas vraiment touché à cette sacoche : j'avais déjà trop dans ma sacoche de cintre !
On va dire que c'était pour faire un entraînement en mode PBP avec tout le matériel que j'emporterai en août.
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Le trajet de la balade