- Jipe4 a écrit:
- Aujourd'hui la cadence de pédalage doit être élevée.
Mon premier véritable vélo ( Mercier ) dans les années 1970 était équipé d'un 42/52, d'un pignon 6 vitesses avec 21 dents pour le plus grand.
Je n'avais pas de compteur de cadence ni de vitesse d'ailleurs. Je devais tirer de gros braquets et je grimpais quand même.
Aujourd'hui, j'ai vieilli. Je suis équipé d'un 34/50 et d'une cassette 11/28.
J'essaye de mouliner rapidement et fais attention à la cadence.
Je lis régulièrement que les cyclistes tournent les jambes à 90/100 tours minutes et là je ne parle pas du vainqueur du tour. Personnellement je tourne sur le plat à 80/85 tours et sur une sortie de 04 heures mon compteur indique une moyenne de 70 tours minute.
J'aimerais connaître votre approche sur la cadence de pédalage.
Effectivement j'ai vu récemment un film tourné sur le BRA 1979, et ce qui m'a frappé c'est qu'une majorité des cyclistes (sauf les vrais cyclo-touristes de l'époque en randonneuses à triple plateau) tire plutôt gros (et oui pas de pignon de 28 ou 32)...
Oula, tu te lance dans du lourd en fait de problématique !
Je m'explique : à mon avis c'est le type même de débat propice aux préjugés liés aux habitudes personnelles, comme tous les débats où l'on parle de choix de développements.
Pour répondre sérieusement - moi, ou quiconque - il faudrait étudier sérieusement la question sous l'angle physiologique, notamment comprendre comment fonctionne le muscle (et pas que la dualité puissance et vélocité), puis tout le reste (énergie, système cardiaque...). Bref, on ne serait pas sorti de l'auberge
Sinon, on va tous exposer sa façon de pédaler, et je ne suis pas sûr que cela soit bien utile, sinon conforter les poncifs.
Mon expérience récente du pignon fixe, inaugurée il y a un an et demi, faite au départ juste par curiosité, goût de la nouveauté ludique m'a conforté dans ce que je crois au sujet du fonctionnement musculaire - je devrai dire connaissance théorique plutôt que croyance, car liée à de multiples lectures - à savoir que les différentes fibres musculaires sont hautement transformables en fonction du type de travail auxquelles elles sont soumises, et ce quel que soit l'âge du sportif : depuis les premières expériences spatiales et les cosmonautes en apesanteur - donc muscles au repos total - la communauté scientifique a découvert que la sarcopénie (fonte musculaire) attribuée initialement au vieillissement et donc inéluctable car consécutive à une diminution des productions hormonales, était en fait due surtout à la diminution de l'activité, notamment l'activité la plus intensive, mais qu'un maintient puis une relance de celle-ci était capable de relancer la dite production hormonale et au final permettre au sportif vieillissant de maintenir - voire renforcer - une musculature efficace.
Donc, la pratique intensive du pignon fixe, avec un développement résolument important pour mes terrains de jeux m'a fait travailler et augmenter force et vélocité (montée et descente) à presque 70 ans. Pour le reste, bien sûr, cela ne m'a pas rajeuni ni permis d'augmenter ma VO2max (mais je ne demandais pas un miracle).
Donc, pour moi, le cycliste qui privilégie la vélocité va perdre tout naturellement sa capacité de force, et le conforter dans ses a-prioris (il en serait de même dans le cas plus rare de celui qui ne saurait que tirer gros). Sur la longue distance, un muscle plus fort restera endurant à un pourcentage du travail maximum qui pourra être moins important.
Donc, sur un vélo pourvu de vitesses (34/50 et 11-28 ou 11-32) je ne me préoccupe pas de ma cadence, je roule à la sensation, et dans les groupes de cyclistes (tous âges confondus) je suis bien souvent du petit groupe qui tire le plus gros (mais rien d'excessif) et bien évidemment je tiens compte de la difficulté du parcours pour ne pas tirer inutilement gros quand le programme s'annonce terrible (TriRhéna par exemple où mes limites se sont découvertes bien vite). Sur une petite sortie - je ne parle pas d'une sortie où volontairement je vais travailler l'endurance de force - je ne ressent aucune fatigue musculaire particulière en utilisant plutôt de gros développements, y compris en plat descendant (1 à 2 % de pente) sur le 50/11 à bloc : en d'autres termes je suis raisonnable, puisque que l'expression souvent lue " ça pique " ne me concerne pas : mon facteur limitant n'est jamais musculaire, même en montée (je ne suis qu'un cycliste de niveau très modeste au niveau cylindrée, donc ça coince par manque de jus, pas par mal aux jambes). Il ne faut pas oublier que je pratique aussi le ski qui demande de grosses cuisses
Et sur le fixie, je suis malgré tout à la peine pour suivre des cyclistes de mon niveau, car ma dépense est supérieure (mon vélo est aussi en moyenne plus lourd), dès lors qu'ils ne s'économisent pas.
Conclusion : roulez comme vous voulez,
, cependant régulièrement sur sortie courte placer 20 puis 40 mn de travail de force ne peut qu'être bénéfique (et tout particulièrement aux vieux) : pour cela mettre le développement le plus fort que vous pouvez supporter sur cette durée en tournant à 60 tr/mn et permettant d'être au niveau cardiaque légèrement sous le seuil (donc au dessus de l'endurance) : c'est un effort à placer au milieu de la sortie, sur pente moyenne par exemple, en restant assis (donc on ne cherche pas l'allure maximum). Ce n'est pas non plus un exercice où l'on travaille la force maximum (explosive), par exemple en travaillant des sprints (mais c'est bien aussi pour le sportif ambitieux qui veut lutter contre le mode diesel que favorise la longue distance, pour " débrider " le cœur).