Un récit (trop long) de ce très beau brevet réalisé dans des conditions météorologiques très correctes.
Avec mon copain Dominique, nous sommes allés dormir sur place samedi soir car avec un départ à 5 h, la nuit aurait été hyper courte si nous avions dû aller à Limoges le matin même depuis Angers (presque 4 h de voiture). Et puis nous connaissions le menu très corsé qui nous attendait ... Alors ...
Excellente nuit au "Green St-Lazare", hôtel de bon standing à 400 m du départ. La veille, nous avions préparé nos vélos prêts à partir, entreposés dans le fourgon spacieux de Dominique. Donc tout stress et risque d'oubli de dernière minute n'étaient pas de mise.
Lever à 3 h 45, toilette sommaire et bon déjeuner bien "calant" tiré de la glacière. Dans le couloir de l'hôtel, nous tombons nez à nez avec un cyclo angoumoisin en tenue qui doit être venu là pour la même raison que nous ? En effet ...
Nous devons rouler avec Chab 36 (Olivier,mon fils) qui, lui, dort dans son fourgon sur le parking de la Clinique Chénieux, lieu de départ. Bien sûr, il n'est pas là lorsque nous rejoignons l'organisateur Jeje87 et la plupart des participants. Coup de fil à Olivier. "J'arrive" ... Toujours pas en avance ces gamins !
À 5 heures pétantes, Jérôme nous libère après nous avoir rappelé les consignes d'usage. Le premier km, en descente, ne me pose pas de problème. Mais dès le franchissement de l'autoroute, le bon faux-plat montant vers Feytiat me rappelle que les bosses sont de plus en plus dures pour ma vieille carcasse. Pourtant, je n'ai pas l'impression que le peloton soit parti vite, mais trop vite pour moi qui souffle comme un phoque. En vieux diesel que je suis, j'ai besoin d'un temps de chauffe de plus en plus long pour trouver un rythme à peu près décent. Tant pis ; de toute façon je ne peux pas faire mieux ; et puis il m'aurait été évidemment impossible d'essayer de suivre les autres cyclos quand j'ai constaté à l'arrivée les temps qu'ils ont mis pour effectuer ce brevet très difficile. Olivier et Dominique ont eu la gentillesse de m'attendre, ce qui était quand même prévu.
Le long faux-plat de plus d'un km passé, je reprends de l'oxygène momentanément tandis qu'un cyclo s'est arrêté sur le bas-côté. Son compteur ne fonctionne pas et je crois qu'il avait aussi trouvé le rythme du peloton un peu fort pour lui. Il grimpe mieux que nous (enfin, que moi, plutôt ... ) et va essayer sans doute de rejoindre le paquet dont nous avons aperçu assez longtemps les feux rouges. Mais il abdique vite surtout que dans la nuit encore bien présente, il n'a pour se guider que son "road book". Il nous demande s'il peut rouler avec nous. "Pas de problèmes, mon gars, si t'es pas trop pressé". Laurent est un Briviste sympa, équipé plutôt "cyclo", qui a un coup de pédale efficace et discute volontiers.
Les bosses défilent à qui mieux mieux en direction de Treignac et des Monédières. Pas très pentues, mais longues fréquemment de 2 km voire plus. Vers 6 h 15, le jour se lève sur des paysages bien vallonnés souvent assez arborés. Nous nous réchauffons dans les montées, mais dans les descentes assez longues, la température d'environ 10 °C est ressentie bien frisquette.
Nous arrivons à Treignac (km 61) à 8 h pile. Donc seulement un bon 20 km/h de moyenne, mais aussi presque 1100 m de dénivelée ! Ceci explique cela ...
Pointage à la boulangerie. Un sandwich, une banane, petit tour aux toilettes. 13 min d'arrêt.
La 2ème étape sera un peu plus "humaine" avec davantage de parties plus faciles, mais tout cela reste d'un très bon niveau. Pas grave, on gère ... Quant aux paysages, ils m'ont semblé plus verts qu'au début, mais ils restent toujours très intéressants. À Uzerche, une belle bosse de 2 km à 6 % nous sort de la vallée ; puis 2 autres vers Troche ; et ça continue encore et encore ... Tandis que l'on traverse Pompadour (km 112) en longeant son château et son hippodrome, nous croisons un cyclo qui n'est autre qu'une vieille connaissance d'au moins 12 ans. Yves habite à quelques km d'ici et je venais de parler de lui à mes compagnons lorsqu'il est arrivé face à nous par le plus grand des hasards. "Qu'est-ce que vous faites là ? " ; "Ben le 300 de Limoges ...". "Viens donc avec nous, nous pourrons causer un peu ...". Il nous a accompagnés jusqu'au 2ème contrôle, à Payzac (km 127), avant de revenir chez lui. Quel hasard cette rencontre !
Il est 11 h 17. Même rituel qu'à Treignac mais avec un diabolo-menthe à la clé cette fois. Il faut dire que la température a bien monté, nous obligeant à nous découvrir progressivement. Il ne faut pas oublier de bien s'hydrater.
Le parcours devient plus roulant vers Excideuil où un couple de vieux amis ex RCA nous attend. Jean-Louis et Caroline habitent Négrondes depuis 17 ans déjà et je les ai prévenus de notre passage par mail dans la semaine. À nouveau, après Yves, ce sont des retrouvailles sympathiques pendant une vingtaine de km.
St-Pierre-de-Côle, Brantôme, encore quelques bosses et faux-plats assez longs et nous voilà à Mareuil après un arrêt-cimetière 4 km avant car nous pressentons qu'aucun commerce n'y sera encore ouvert. Laurent a besoin de manger, visiblement, et tarde un peu à repartir, mais nous n'allons pas le laisser là. Encore un bon quart-d'heure d'arrêt, mais ce ne sera pas du temps perdu car à Mareuil (km 201), tout sera fermé en effet. Après avoir fait un tour de patelin infructueux, nous devons nous résoudre à valider le contrôle par photo du panneau de sortie (15 h 12).
Nous savons que les côtes vont reprendre et pour un bon moment. Pas dures mais longues et malgré le vent devenu plutôt favorable, il faut gérer les ascensions surtout que les jambes commencent à être lourdes au fil des km (enfin, les miennes au moins ...). 7 km avant le contrôle de Rochechouart, nous passons devant un bar ouvert où nous décidons de faire notre pause car à Rochechouart, en principe, rien ne sera ouvert. Et puis, il reste encore du chemin vallonné à faire ... Encore un bon quart-d'heure d'arrêt, mais tant pis. Olivier, lui, est parti devant depuis pas mal de km pour se dégourdir les jambes. Il va nous attendre à Rochechouart (km 264) où nous pourrons pointer à la station-service qui vend aussi des boissons fraîches. Il est 18 h 29.
Nous espérions arriver à 21 h et là, à 43 km de l'arrivée, cela semble très jouable. Encore 2 ou 3 bosses pas trop dures et nous voilà à Aixe-sur-Vienne. Puis c'est tout plat le long de la Vienne jusqu'à Limoges, sur une douzaine de km. Olivier prend les commandes comme souvent et sans aucun relais, à 30 - 32 km/h, avec une fréquence de pédalage impressionnante comme toujours. Costaud le gamin, soi-disant en convalescence après un déchirure de 21 cm au mollet fin janvier en jouant au basket ! Avec en plus seulement 700 à 800 bornes effectuées cette année BRM 200 compris ! C'est beau d'être encore jeune (43 ans) ... et prof d'E.P.S. aussi ...
Il ne nous restera plus à gravir que la dernière grosse côte d'arrivée (0,9 km à 6,5 %) et nous atteindrons la Clinique Chénieux à 20 h 35, en bonne forme.
307 km ; 3823 m de dénivelée ; 15 h 35 au total et 14 h de vélo. Tels sont les "chiffres" de cette magnifique balade limousine.
Un grand merci à l'unique organisateur Jérôme qui "se met en quatre" pour que ses BRM de Limoges soient une réussite. Et c'est bien le cas !
Un grand merci aussi à mes 3 accompagnateurs qui auraient pu me "laisser en plan" dans toutes les bonnes côtes (j'en avais répertorié 33 quand même, sans compter les petites ...). J'aurais terminé bien sûr, mais j'y aurais mis plus de temps, évidemment ... Et puis la route m'aurait sans doute paru plus longue ...
J'ai beaucoup apprécié leur très agréable compagnie et je garderai un très bon souvenir de ce brevet.