- dolphyvero a écrit:
- cyclochica a écrit:
- Bravo à tous!
Mention spéciale aux Jujus et à jean-Louis!
Merci Cyclochica !! le compte rendu est en cours !! bisous
véro
15h30 St Méen Le Grand, nous sommes environ 150 personnes à prendre le départ du BRM 400km , le temps est ensoleillé et même si quelques gestes sont fébriles autour des vélos l’ambiance est détendu, mais nous avons tous hâtes de partir.
16h00 le Président du club organisateur encourage les gars et oublie les filles ! C’est alors une manifestation de voix féminine qui investissent la place !
Les excuses présenté, le Maire à son tour y va de ses encouragements sans nous oublier cette fois, inconsciemment les torses se bombent, conquérants nous sommes alors, et un peu ému pour certains.
Nous sommes 5 de Chantepie, Pascal Fonzy, Christian C, ma Juju Cath et moi-même, Phil est là ainsi que Gaby mais trop fort pour nous, ils partiront devant.
Ca part vite, très vite sous les encouragements et nous nous retrouvons rapidement seuls loin du peloton, qu’importe pour nous l’objectif est d’arriver dans les temps mais pas d’exploser le chrono.
19h00, km 68, Malestroit nous accueille, nous dînons dans un petit resto, quelques jeunes sur la place font la fête cela fait deux jours qu’ils n’ont pas déssaoulé ! Nos vélos sont la cible d’un d’entre eux qui ne rêve que de monter dessus ! Nous intervenons gentiment, tout rentre dans l’ordre.
19h45 nous repartons, les frites ont bien du mal à passer, une vraie torture en plein effort. Les idées cavalent plus vite que les kilomètres parcourus, le vent n’est pas favorable et le parcours quelque peu bosselé.
Le jour décline et l’appréhension monte d’un cran, ce n’est que ma deuxième nuit sur le vélo et je m’étonne de cet instant où le soleil se couche, la lumière disparaît en quelques minutes, et le stress, l’angoisse, et la peur qui m’explosent en pleine tête en quelques secondes, que pense Christian pour qui c’est une première, et ma jumelle qui ne semble pas au mieux de sa confiance ?
Ca y est il fait nuit, le silence s’installe, la nature se pose, et avec, mes angoisses, il n’y a que le bruit des dérailleurs et le cliquetis des chaînes.
La nuit nous a enveloppé de son manteau protecteur, le chemin éclairé de milliers d’étoiles, la lune presque pleine qui rend l’obscurité et nos idées moins noires, ce silence pour compagnon de route, nous reverrons le jour dans 7 heures environ. C’est presque un instant de recueillement avec soi-même, rien ne trouble cet étrange instant, comme un vague à l’âme qui vous prend au dépourvu, bouscule vos certitudes, assaille votre volonté et votre envie d’en découdre.
Nous roulons seuls dans la nuit…
Nous approchons de Guémené sur Scorff, soudain un vélo couché arrive en face, serait ce Phil qui revient à notre rencontre ? Pas possible, il doit être loin devant nous, un abandon ? mystère, quinze minutes plus tard ce sont une dizaine de vélo qui nous croisent et je comprends, ce sont des cyclos partis de Loudéac qui réalisent leur BRM de 400 km aussi et le hasard nous a mis sur la même route, c’est un instant saisissant, chacun ce salut, s’encourage, il y a communion entre tous, c’est un moment fort, j’en ais la chaire de poule ! Et je me dis "qu’est ce que cela doit –être au PBP !
Nous retrouvons le silence et nos pensées, contrôle, nous nous arrêtons dans un bar, dernier verre avant demain matin, la boisson du condamné à rouler toute la nuit sans un moment de réconfort, je plaisante, la gendarmerie passant par là nous interroge sur le pourquoi de la présence de tant de cyclistes à cette heure si tardive, nous avons bien tous nos permis et c’est un vrai choix d’être là, ils sont admiratifs, nous recommandent la prudence et nous encouragent.
3h15 du matin la montée est forte et n’en finie pas le fond de l’air est plutôt très frais, dans un sens il nous garde éveillé !
Petite photo au col du TOULLAERON 266m, souvenir, souvenir.
Le matin se lève dans les Monts D’Arrées, la nuit a été un peu dure pour certains, les yeux qui piquent, l’envie de s’allonger, on connaît tous cela à un moment et c’est là que le fait de rouler en groupe est un vrai soutient. Mais qu’est ce qui nous pousse à pédaler ainsi dans la nuit ? À passer des heures sur un vélo, à se mettre des défis qui aux yeux de certains sont complètement fou, voire inutiles, à accumuler la fatigue, sentir ses muscles devenir douloureux, je ne sais pas, c’est justement le fait de repousser ses limites, l’envie d’aller plus loin, plus haut, plus fort juste pour soi, pas contre les autres, juste … pour le plaisir et l’émotion ressentie lorsque nous sommes récompensé par la réussite d’être arrivé au bout, seul parfois avec soi-même dans les moments les plus durs, mais avec les compagnons de route qui ont choisis de partir ensemble, de rouler ensemble et d’arriver ensemble !,
Merci Pascal, Fonzy, Christian, Cath d’avoir été là, les derniers 100km ont été un peu dur moralement, mais vous vous êtes accrochés, vous nous avez attendus et chaque coup de téléphone de Magaly nous a remis en selle.
18h00 nous sommes arrivés, tous ensemble, les derniers, qu’importe, nous sommes des cyclos, des aventuriers des brevets, le chrono ne nous intéresse pas, mais de réussir ensemble ce brevet qualificatif pour le PBP, qui nous permet aujourd’hui de continuer notre rêve, d’y parvenir et peut-être de réussir qui sait, c’est cela et seulement cela qui compte.
Nous refaisons le brevet avec les organisateurs devant un Perrier et un sandwich au jambon, quel accueil, quelle gentillesse, merci les bénévoles sans vous ces émotions ne seraient pas.
Voilà c’est fini, je suis fatiguée, plus moralement que physiquement, il a fallut s’accrocher pour suivre les gars parfois un peu trop loin de nous, j’ai souvent eu l’impression de leur courir d’arrière, ne rien lâcher, faire la jonction entre ma Jumelle et eux, et cela m’a épuisé même si je n’ais rien dit. Ma pauvre Juju qui s’accrochait, s’arrachait pour ne pas flancher, ne pas abandonner malgré la douleur et le découragement qui la submergeait, je n’avais pas les mots pour l’aider.
Les gars ont du percevoir cette baisse de moral et ils nous ont accompagner, poussant Cath dans les côtes avec une aisance et une force bien masculine, j’ai aimé ce moment de solidarité et d’entraide.
Qu’il fût dur ce 400 moralement, c’est dans ces moments que l’on prends conscience un tout petit peu de ce qui nous attends au mois d’août, nous en avons fait qu’un quart !!!
Nous l’avons fait et bravo ma Juju car je crois bien que c’est toi surtout qui a le plus souffert.
A bientôt au 600 km les filles et les gars, avec une pleine forme physique et un mental de vainqueur !!
Véronique
[img]
[/img]