Ah ben pour éviter que Roland ne dorme cette nuit
alors je fais le CR le plus vite possible
10/08 : Ouf ! Je n’ai pas raté le train à Caen … je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit … un peu beaucoup d’appréhension pour cette première fois …
J’ai pu tester le TGV Paris Dunkerque … voiture 8 pour le vélo à 10 euros, mais il ne peut être accroché dans le local … ouf ! Il est seul avec quelques valises.
Je ne suis pas resté à côté de lui car il n’est pas très causant, et à 15h15 arrivée sous le soleil du nord pile poil à l’heure avec un zest de retard tout de même mais sans gravité. Il me faut 10 bonnes minutes pépères pour quitter le quai après avoir bien contrôlé la bicyclette.
Donc j’y suis devant l’hôtel de police et même dedans lorsque je vois arriver Jean, alias Zapilon tout sourire qui s’est déplacé pour une franche poignée de main juste avant de se rendre dans les Alpes (randonnée pédestre au programme … quelle jeunesse ! (personnellement je trouve cela plus difficile que le cyclisme)
Au comptoir du bar, la Gendarme ne connaît pas la procédure … (ah là là cette Stagiaire ? (Sublime !)) … et fait le tour des bureaux à la limite de la panique, puis tout rentre dans l’ordre, le coup de tampon dans la bonne case … bafouille des encouragements gentils … elle n’en revient pas d’aller si loin alors que : C’EST GRAND BLEU A DUNKERQUE LE LONG DU QUAI DES HOLLANDAIS AVEC SES BATEAUX AMARRES COMME SUR LA COTE D’AZUR.
Nous sortons de cet agréable hôtel (sisi) pour nous retrouver à la rue … et quelques instants plus tard ce sont 3 cyclotouristes qui déboulent sur la ligne de départ ! Emotion maximale, je suis très ému de cet accueil chaleureux et en plus Jean Claude (un trésorier sympa), Jean Claude ? (un papa sympa) et Dimitri (un fiston sympa) vont faire une très longue partie de cette diagonale à mes côtés sachant qu’ils auront le vent dans le nez pour retourner chez eux ! … ils sont trop forts c’est gens du Nord … et à 7h00 demain matin ils remettent ça pour un autre diagonaliste ! Hyper motivés et motivants … merci encore pour ces instants de fraternité et de complicité.
Au revoir à Zapilon qui part donc en vacances dans le Massif du Mont Blanc et c’est le départ pour ce défi avec comme seule difficulté pour l’heure à suivre les roues et à tendre l’oreille pour écouter et tenter d’enregistrer un maximum d’informations.
Nous nous séparons sans perdre de temps car J.Claude prédit qu’il vaut mieux conserver la toute petite avance plutôt que de siroter un verre …
Et puis c’est un autre départ en quelque sorte. Je me retrouve dans cette sorte de concentration toute à la diagonale avec un moral énorme et déjà le zen à 100% avec l’objectif du zéro effort pour une longue balade à gérer. A ce stade je suis comblé car la météo est excellente et la route avec très peu de véhicules.
La soirée se déroule sous la chaleur proche des 30°c, je bois beaucoup plus qu’à l’habitude car à certaines poses la vessie n’est pas à vider.
A Vitry en Artois je peux manger grave à « la fritella », sur le carnet diagonal au je mentionne ‘vent portant et soleil’ pour souvenir.
La nuit s’est installée et là je vais devoir parfois rouler en apnée pour éviter de manger du foin et de la poussière soulevés par d’innombrables engins agricoles qui fendent la nuit avec leurs feux oranges, et cela jusqu’à 2h00 environ. Le spectacle est donc dans les champs (nuit noire orangée) et les odeurs des moissons sont très agréables.
A Laon je fais la photo d’une pancarte, c’est aussi une première officielle, ne pas mettre le flash et éclairer un peu à la frontale c’est dur parfois la photographie.
Puis le jour va se lever, le ciel est tout bleu rapidement et les températures grimpent allègrement … ouf le vent à tourné à l’est (et ou le parcours) et je respire un peu mieux. Décidément la chaleur est un peu trop ! Heureusement j’ai 3 litres d’eau en permanence et le stock de ‘figolu’ est très rassurant.
A suivre un parcours le plus proche de la ligne droite Dunkerque/Menton, je vais me faire agréablement surprendre par les côtes du Champagne … puis par les côtes de Bourgogne … puis par les côtes du Jura … J’ai subi la loi du parcours mal préparé lorsque j’ai du rallonger en prenant par le col de la Percée pour éviter un chemin de pierre long de 9 kms, après être déjà passé par une voie verte en herbe !
A Aix les bains je suis ivre de tourisme et possède 8h00 de retard sur le book.
A ce stade j’ai dormi 1 fois 2h30 et régulièrement 20 minutes, je suis en pleine forme et pour le plaisir et nécessité j’ai trouvé le moyen de prendre une douche sauvage incognito.
Le Dimanche va se dérouler de nouveau sous la forte chaleur et j’ai hâte de monter en altitude pour rafraichir (sisi).
La portion Chambéry/St Michel de Maurienne va user le mental (retard et chaleur) mais la motivation va positiver tout ça.
Un gros dodo à Epierre de 20’ et je suis de nouveau tout neuf.
St Michel, une petite visite chez ma sœur s’impose … retrouvailles après avoir obtenu le cachet du syndicat d’électricité.
Comme indiqué sur le carnet de route par Marc ‘à partir de maintenant économise-toi et bon souffle !’ les choses sérieuses vont s’installer.
D’un point de vue stratégique c’est raté car je suis au pied du premier col en pleine journée alors que j’ai imaginé franchir le Galibier de nuit.
Une pause de 2h00 est nécessaire avant de reprendre la diagonale, forme, book et papotages obligent …
Il fait très chaud dans la vallée à la mi-journée et j’ai un doute quant à mes capacités devant le mur, mais le plaisir est encore à 100%.
50m de plat pour franchir le pont sur l’Arc et zou c’est parti … la vitesse s’écroule, puis déjà une borne kilométrique inratable qui indique le pourcentage …
J’y crois ferme, car dans les descentes va y avoir du temps récupéré, et avec cette météo les routes sont propres … donc y a plus k.
Après avoir avalé des nuages de gaz d’échappements de tout genre et avec beaucoup de bruit dans les 8 premiers kms de la montée du col du télégraphe, me v’là pris d’une forte irritation et une toux persistante … la suite est un abandon inéluctable à 13h08 précise…
Alors ce fut très simple, laisser en roue libre jusque devant la porte de ma sœur et mon beau frère.
Pas trop déçu car les vacances en famille auprès de mes frères et sœurs en Maurienne furent excellentes.
Je ressens encore une frustration de n’avoir pu voir Menton et revenir en Maurienne par l’Italie.
Hier j’ai finalisé un autre parcours bien plus roulant jusque St Michel, le parcours est dans la boîte aux lettres et je vous dis donc à très bientôt pour d’autres aventures.