Dans plusieurs de vos sujets de discussions et en particulier dans les pages les plus récentes du sujet Paris-Brest-Paris 2015, apparaît le thème du degré d’autonomie dans les épreuves longues distances, BRM en particulier. Il me parait donc intéressant de lancer la discussion sur le sujet. Visiblement les opinions divergent. Certains pensent qu’il faut profiter au maximum de toutes les assistances offertes et même, quand c’est autorisé, y ajouter une assistance perso. D’autres regrettent cette évolution et continuent à rouler en toute autonomie sans profiter des facilités.
Pour cadrer le débat, je vais d’abord lister toutes les formes d’assistances possibles. Ensuite je citerai des exemples d’organisations offrant plus ou moins d’assistances. Enfin je donnerai mon point de vue. Vous n’aurai plus qu’à donner le vôtre.
Au cours de sa « chevauchée », le cyclo longue distance rencontre des difficultés. Une « assistance » est une aide extérieure qui lui est apportée pour surmonter ces difficultés.
Liste des difficultés:
1-Trouver sa route
2-Tenir la cadence, respecter les délais
3-Se ravitailler
4-Se reposer, dormir
5-Se changer, se laver...
6-Réparer le matériel
7-Se soigner en cas de blessure, maladie
8-Rentrer à la maison en cas d’abandon
D’où peut venir l’assistance éventuelle
A-de l’organisateur
B-d’un suiveur (personnel ou du groupe)
C-d’un autre cyclo, du peloton
D-des ressource locales
E-des technologies et services modernes
Liste des assistances possibles (j’ai beaucoup d’imagination...)
NB: 3A
signifie assistance pour le 3-ravitaillement fournie par A-l'organisateur
1A: signaleurs, motos ouvreuses
1A: fléchage de l’itinéraire
1C: suivre « bêtement » les autres
1E: GPS ou assimilé
2B: rouler derrière la voiture-suiveuse
2C: rouler en peloton, « sucer les roues »
2D: se faire pousser dans un col
2E: utiliser un vélo à assistance électrique
3A: postes de ravitaillement, repas proposés
3B: passages de bidons, de musettes
3C: se faire passer un bidon, une barre énergétique
3D: boulangeries, épiceries, restaurants...
3D: manger dans la famille, chez un ami
4A: postes de couchages
4B: dormir dans le camping-car/voiture du suiveur
4D: hôtel, gîte...
4D: se reposer, dormir dans la famille, chez un ami
5A: toilettes, douches aux postes
5A: possibilités de faire suivre un sac de bagages
5B: utiliser le camping-car
5D: mettre des vêtements, du matériel, chez quelqu’un proche du circuit
6A: postes de dépannage
6B: matériel (roues, pneus, ...) dans la voiture suiveuse
6C: emprunter la chambre à air, l'outillage d'un autre cyclo
7A: assistance médicale, masseurs...
7B: trousse de secours, pharmacie de base
8A: voiture balai
8B: retour avec le suiveur
8C: continuer sur le porte-bagage d'un (
très) bon copain
8D: retour avec la SNCF
8E: retour avec l’assistance-rapatriement
Comme vous le voyez, c’est essentiellement l’organisateur et le suiveur qui fournissent l’assistance. Evidemment tout le monde ne sera pas d’accord pour classer comme « assistance » tel ou tel « service extérieur ».
Par exemple, faire appel aux « ressources locales » est-ce de l’assistance ? En général non: utiliser les services d’une épicerie, d’un bar, d’un restaurant, d’un magasin de vélos, d’une pharmacie... n’est pas considéré comme de l’assistance.
Pour d’autres services, les avis divergent: dormir à l’hôtel est-ce de l’assistance? Pour ceux qui pensent que oui, dormir dans le camping-car, est-ce de l’assistance ? (Peut-on interdire de dormir dans le camping-car garé sur le parking de la salle de sport où le couchage est proposé par l’organisation ?). Manger, dormir, se changer dans la famille, chez un ami ???
Faire appel à un autre cyclo, ce n'est pas de l'assistance, mais de la solidarité. Mais tout le monde connait un de ces cyclos qui n'emmènent jamais rien et qu'il faut toujours dépanner: c'est un assisté.
De même certains pensent qu’utiliser GPS, smartphone et autres, c’est de l’assistance, pour d’autres non. Fournir un n° de téléphone portable pour appels d’urgence, est-ce de l’assistance ?
Passons maintenant à une liste d’épreuve plus ou moins « assistée ». A mon avis, la moins assistée des épreuves ce n’est pas une Diagonale mais c’est le BRM « pur » tel que l’organise par exemple Yvan à Ménigoute. Car, pour moi, la feuille de route n’est pas une assistance mais une contrainte. En rando perso ou sur une diagonale, si vous faites une erreur de parcours, vous pouvez « rattraper » votre circuit. Sur le BRM vous devez absolument suivre la feuille de route.
A l’opposé, dans le monde des BRM, PBP fournit presque toutes les assistances et les voitures-suiveuses sont autorisées (seulement à proximité des postes de contrôles). Je peux aussi citer Bordeaux-Paris (version 2014) qui n’est pas un brevet FFCT mais une épreuve-raid FFC.
Entre les 2, de nombreux BRM proposent une assistance partielle. Quelques exemples personnels:
* BRM 300 km Thouaré sur Loire 2014: 2 postes de ravitaillement tenus par le club.
* Mille du Sud: 4 contrôles secrets avec ravitaillement froid/chaud
* RAA 1200 d’Aquitaine: une dizaine de postes de ravitaillement, 3 ou 4 postes de couchage, transfert des bagages en 2 points du circuit.
Après avoir lu ce topo, il ne vous reste plus qu’à ajouter, commenter, donner votre avis. Commençons par le mien qui est très tranché: j’aime tout
. Ce pense même que la diversité des organisations est une richesse qu’il ne faut pas perdre. J’adore les longues chevauchées solitaires sur des BRM 200-600 km sans sommeil, avec 10, 20, 30 km sans aucune ressource. Faut prévoir, faut s’organiser, faut tenir le coup. Par contre, sur le Mille du Sud 2014 par exemple, j’avoue (honteusement) que j’ai dormi (brièvement) 3 nuits à l’hôtel et que j’ai profité des ravitaillements proposés. Et, d’une manière générale, dans une épreuve assistée, je calcule pour profiter au maximum des services proposés.
Dernière question: qu’en pense l’Audax Club Parisien ?