diagonale Brest Strasbourg le 08/09

la dernière de l'été !!  

prévue en duo couché, j'y serai seul car Willbach ne peux plus prendre le départ  
mais c'est pas grave nous la referons ensemble dès que possible  
je suis à brest à 16h00, j'y remonte le vélo et je tourisme jusqu'à 20h00 !

01 PLOUNEVEZ
http://www.openrunner.com/index.php?id=2832332
02 DINAN
http://www.openrunner.com/index.php?id=2832334
03 GORRON
http://www.openrunner.com/index.php?id=2832339
04 ST JOUIN DE BLAVOU
http://www.openrunner.com/index.php?id=2832345
05 HOUVILLE LA BRANCHE
http://www.openrunner.com/index.php?id=2832356
06 MONTEREAU
http://www.openrunner.com/index.php?id=2832359
07 MAILLY LE CAMP
http://www.openrunner.com/index.php?id=2832364
08 SAMPIGNY
http://www.openrunner.com/index.php?id=2832367
09 DIEUZE
http://www.openrunner.com/index.php?id=2832373
10 STRASBOURG
http://www.openrunner.com/index.php?id=2832377

l'immersion est en cours ... le mental commence à me la rappeler à tous les instants où je suis pausé !
donc cette semaine je dois absolument éviter le moindre coup sur les jambes car pas sur d'avoir le vent dans le dos !

Bonjour

Je ferai mon possible pour venir te saluer.

Bonne route en espérant que le temps estival de ces derniers jours ne te quitte pas

Salut Jean Louis

Une bonne belote avec Panisse et César. Photo prise dans une rue de Toulon.

jean-louis a écrit:

20100team a écrit:

Je ferai mon possible pour venir te saluer.

Salut Vincent

..... Et vous aurez peut-être le temps de faire une petite partie de carte ? (cf ton avatar)

Une coinc(h)ée ? Ah non, ça risque de porter la guigne à Serge.

Une Michelin, plutôt.

Ce soir à 20h départ de rouedevelo de Brest sous notre crachin breton, et ses amis bretons qui vont l'accompagner jusqu'à Landerneau.

J'ai pris la relève avant l'arrivée de Serge sur Guipavas.

Quelle belle escorte de vélomobiles il avait !!!  

Bon, il part sous une petite pluie mais avec un bon vent dans le dos...  

Serge est actuellement à Dinan.  

Il a eu de la pluie toute la nuit mais n'a pas eu froid.

Serge a le vent qui pousse fort Gorron  

Ce matin Serge était à Houville.

Tout va toujours super bien pour Serge, il a toujours le vent qui le pousse vers Strasbourg. Le moral est au beau fixe, il est passé à Chatenay sur seine.

Voici le dernier message de Serge ce matin.

"Vassincourt tjs vent extra pluie permanente scaphandrier au chaud."

Il est à Pont-à-Mousson...
"Mousson" ça tombe bien pour lui qui est sous la flotte depuis son départ...  

Cela dit, il vient d'avoir 1 heure de soleil !  

Mais "aucun commerce depuis Bar-le-Duc"...

Serge est à Strasbourg !!!  

Le final a été dur.

Dur, oui on peut imaginer, avec ce temps....
Pas de la tarte, même flambée.

Félicitations, Serge

Bravo Serge !

La classe !

jean-louis a écrit:

[font=Verdana]
Pas de la tarte, même flambée.

De toute manière, il n'avait certainement pas son calva...

Et puis il marche au figolu  

salut à tous,
avec 2 saristes je me devais de la réussir ! (c'est une force positive que j'utilise mentalement) MERCI
je suis très bien rentré mais là je suis comment dire : "fatigué"  
pourtant j'ai eu 1048 kms de vent portants .... les raisons dans qqs semaines  

Bravo Serge  

Bravo Serge,

Vu ce qu'il tombe depuis que je suis rentré, tu as bien du mérite d'être passé à travers vent et marée  

merci de vos encouragements, aussi je déterre le post pour vous donner de la lecture  



DIAGONALE BREST STRASBOURG : 1048 kms départ le dimanche 08 septembre 2013 à 20h00, arrivée avant le jeudi 12 septembre 2013 12h00, soit 88 heures

DEPARTEMENTS : Finistère, Côtes d’Armor, Ille et Vilaine, Mayenne, Orne, Sarthe, Eure et Loire, Essonne, Seine et Marne, Aube, Marne, Meuse, Meurthe et Moselle, Moselle, Bas Rhin

CONTROLES : Plounevez (114), Dinan (215), Gorron (317), St Jouin de Blavou (424), Houville la Branche (521), Montereau (630), Mailly le Camp (736), Sampigny (849), Dieuze (950), Strasbourg (1048)

CARTES POSTALES : Sizun, Willgottheim

MACHINE : vélo horizontal, Löw racer Performer traction indirecte, équipé « randonneuse » avec pneus 35*406 AV/AR, mousse sur siège résine, guidon oscillant, 2 rétroviseurs, 1 fanion, appuie tête incorporé à un coffre en résine de 60L, freins à disques AV/AR, dérailleurs à manettes tournantes, pédalier triple 52*42*30, cassette 9V 09/32 (particularité du vélo : se coupe en 2 morceaux, pratique pour le train)

Après un voyage en train sans complication pour rejoindre Brest, me voilà face à la rade dans un léger vent frais d’ouest et un temps couvert. Instants de repos sur les bancs publics et un peu de tourisme pour finir la journée. Un bon repas pris sur la place de la liberté et zou je me transporte au commissariat de police. Là j’y suis accueilli par Vincent Jaouen le Sariste local ! Un petit brin de causette car il a déjà bien donné physiquement de sa journée et est simplement venu m’encourager … merci car l’air de rien cela enclenche des réactions très positives lorsqu’un moment difficile intervient dans une diagonale !
Il s’y trouve aussi des connaissances qui ont l’intention de m’accompagner un morceau de route jusqu’au Roch Trévezel. Hubert, Jean-Luc, Jacques sont venus en force avec leurs splendides vélomobiles, ils seront bien plus à l’aise sous le crachin qui commence à tomber pile poil à l’heure du départ …
Sous l’émotion et les minutes qui s’égrainent, Vincent va vite me dire d’aller pointer car l’heure approche rapidement maintenant
Bonjour et bonsoir aux policiers en faction et je suis contraint d’enfiler le sur pantalon de pluie … fini la série des diagonales avec départ au soleil …
Une franche poignée de main à Vincent et c’est parti.
Dans la légère montée des 100 premiers mètres je prends les premières minuscules gouttes d’eau ‘chaudes’ dans le visage, je ressens une énorme décompression et le plaisir de partir avec comme simple challenge à ce moment, traverser la Bretagne en pleine nuit ! Je ne sais pas pourquoi mais j’ai un peu la trouille !
M’enfin nous sommes 4 à traverser Brest vers Guipavas et après quelques kilomètres un cycliste à contresens qui semble bien … Mais, mais, je le reconnais, je crie très fort « Roland », je n’en reviens pas, Mr Guillon en personne me surprends et me fait une joie terrible par cette agréable surprise. Un second Sariste pour un simple diagonaliste, une superbe rencontre car nous nous connaissons pour s’être rencontrés sur le 1000 d’Auffay puis le 1000 du Sud.
Roland est carrément impressionné par ma « garde présidentielle » qui d’ailleurs est au complet car une 4ème vélomobile avec Denis comme pilote nous a rejoints. Il va de soit que cette garde n’a pas cherché à me protéger de ce  personnage super sympathique.
On a bien papoté, on a bien roulé puis Roland m’a de nouveau encouragé avant de retourner chez lui, sur que ce type de rencontre va m’aider tôt ou tard !
Le vrai départ est lancé et un peu d’élastique avec les 4 bretons s’installe! Ils ont de la marge car à chaque faux plat ils me dépassent puis m’attendent, nous allons discuter tour à tour mais la cage de résonnance et un peu de ma surdité ont rendu les choses compliquées.
Dans cette avancée tranquille et sous la pluie installée nous allons perdre 3 gardes du corps à Landerneau … je n’ai pas tout compris, avec Jean-Luc nous allons attendre puis continuons vers Sizun par une route et nous retrouvons Denis précisément à Sizun ! Il attend depuis 20 minutes !!! Alors je vous dis au-revoir Hubert et Jacques et un grand Merci pour vos présences et votre convivialité !
A Sizun le bistro du coin est encore ouvert, ce sera une pause pour un bon café et discuter entre gents couchés ! La boîte au lettre est juste à côté et zou c’est reparti car le temps imparti est terminé … dur les temps limités, on y était bien dans ce petit café, à faire connaissance.
Nous voilà repartis tous les 3 vers la grande montagne de Bretagne, la montée est cool et nous avons le vent dans le dos !!!
A 00h00 précise nous vaincrons le sommet et c’est là que Denis va me refiler du clafoutis.
J’enfile les sur-chaussures car la descente risque de rafraichir, autres poignées de mains car nous allons tous taper la descente vers d’autres objectifs. Bonne route Jean-Luc et Denis, rentrez bien et surtout un Grand Merci!
Et c’est de nouveau un autre départ, il pleut mais je suis bien protégé et il ne fait pas froid
Toute la nuit va être humide et je suis prudent, mais sans doute pas assez car la glissade latérale droite va être très longue. Le vélo glisse sur la pédale et le coffre à l’arrière, je ne frotte rien du tout, le vélo se stabilise, des feuilles mortes bien humides partout dans ce passage en forêt. Pas de casse hormis le déraillement …. Savon magique, reprise de l’élan et zou la diagonale peut continuer dans cette descente … Au petit jour je constate que le coffre est bien touché … c’est du plastique … y aura plus qu’à faire un peu de résine un jour …
Je ne me prends pas la tête, la traversée de cette jungle est géniale, juste ce qu’il faut pour être très attentif aux animaux qui me regardent ça et là, des yeux partout … les chats nous envahissent … non je n’ai pas la trouille, mais quelle solitude.
Plouvenez et une photo de pancarte très difficile, Dinan et un petit déjeuner bien copieux.
Au départ de cette troisième étape la pluie à disparue, le vent est bien établi et sympa
La journée va être découpée de gris et de pluie et juste un peu avant La Tannière, une autre super surprise, un cyclo arrivant en face me prend en photo, et derrière l’appareil se cache Jean Louis !!! Nous allons faire une pause bien sèche car pas de commerce dans ce village.
Papotages depuis le temps qu’on ne s’est vus. Un grand moment sympa. Puis c’est de nouveau le départ, encore un grand coup de positif qui s’inscrit dans mon esprit. Jean Louis est reparti vers Vitré et moi je continue vers Gorron.
L’heure est à un bon gouter, quelques courses et c’est reparti pour une seconde nuit, j’adore ! L’espace temps est tout à la diagonale, le vent dans le dos depuis le départ me donne de l’avance régulièrement, les côtes sont bien plus simple à gravir, bref il faudrait juste que la pluie cesse ! Des fois il ne pleut plus mais si j’imagine un brin d’ôter le sur-pantalon ben il retombe de l’eau !
L’avance est régulière et la traversée des villes et villages carrément cool. Alençon avec ses teintes jaunes, ses pavés, magnifique. Une autre photo de pancarte mais alors très très difficile à St Jouin de Blavou puis rien de très compliqué à gérer, les pauses régulières me font du bien mais le rafraichissement est certain à chaque redémarrage. Levé du jour, ciel enfin dégagé, et zou, traversée de Chartres en pleine heure de pointe. Heu carrément facile !!!
Houville la branche : rien, photo de la pancarte de jour !
Et le moment que j’attends depuis que la fraicheur est ressentie : je fais tout sécher sur le portail d’un champ dès que le soleil se pointe … avec un peu de recul c’est ce moment là le plus chouette de cette diagonale. Un copieux déjeuner pris dans la nature, une avance confortable, quel pied ! Mais c’est le vent qui n’est pas bien chaud maintenant (toujours à me plaindre) normal je fais sécher la veste … donc déjeuner avec le ciré de marin et là la chaleur du soleil sur le vêtement est carrément forte !
J’y suis resté longtemps, pas de signe d’endormissement, bon ben je repars ...
Cette journée a été superbe, je craignais la région parisienne et ben ce fut super agréable.
Arrivée à travers les jardins du parc de fontainebleau sous le soleil, arrêt tourisme.
Arrivée à Montereau aux heures de pointe … sans difficulté … et une bonne bouffe au passage et de nouveau quelques courses.
Et les kilomètres vont défiler porté toujours par le vent d’ouest !
La pluie continue a refait son apparition je ne sais plus où, mais à Mailly le camp j’ai peur d’exposer de trop l’appareil photo à la pluie dans les bourrasques de vent. V’là ti pas qu’il s’agit d’une tempête maintenant. Je finis la nuit avec le ciré et une chasuble par-dessus. Tant que j’ai chaud c’est tout bon !
Le jour s’est de nouveau levé et Sampigny sera atteinte après plusieurs arrêts dodo biens plus longs que les précédents.
J’ai aussi pris un bon repas style conserve et fruits mais je ne sais plus très bien où. Du fait de la pluie j’oublie de prendre des photos et c’est bien dommage car les paysages sont splendides.
A Dieuze je peux faire tamponner sur la place du marché avant la fermeture du seul café ouvert !
Je sens clairement que l’humidité commence à faire des dégâts dans mon enthousiasme, la journée n’a pas été agréable, seul point positif le vent toujours dans le dos …
Mes papiers (dont le carnet de route) sont très humides car ils ont touchés les vêtements de pluie dans le coffre, la capillarité a fait son travail. Bref à Dieuze je me force un peu pour repartir à l’assaut de cette 4ème nuit …
Oui mais c’est la dernière !!! Et aussi la dernière étape !!!! Remonté à bloc, je suis remonté sur le vélo !!
Oh formidable la pluie s’arrête, je continue bien tranquille, sans doute trop tranquille, erreur de transmission, je suis de nouveau passé sur le pignon interdit en rétrogradant !!
La chute quasi à l’arrêt passe encore, mais les dégâts sont importants car il faut des outils que je n’ai pas. Là j’ai bien cru que s’en était terminé de ce périple.
La roulette de retour brin mou est bien en travers et le moindre mouvement en arrière du pédalier fait dérailler irrémédiablement. Un réglage que j’ai mis très longtemps à trouver pour éviter des bruits selon que la chaine se situe sur le petit ou le grand pignon. Ben voilà c’est mort. Assis à côté du vélo, un brin abattu je me résous à repartir avec dans l’idée que je vais devoir m’arrêter très souvent pour remettre la chaine dans la roulette.
Effectivement la nuit va être incroyablement décousue … le léger vent dans le dos pour seul compagnon qui me fait positiver, les mains dans le cambouis toutes les fois que je fais une manœuvre ou un guidonnage de trop. Je vais user de beaucoup de patience lorsque pour faire 20m environ j’ai déraillé 3 fois car repartir et prendre la pédale sans désaxer la chaine ben c’est carrément mission impossible après tant de kilomètres.
Fort de cette remarque je vais dormir très souvent quelques minutes pour conserver au mieux la motricité. Combien de fois j’ai déraillé … j’en ai mal aux fesses de me laisser tomber dans le siège pour chaque redémarrage (les vis sous la mousse sont bien présentes) et pis je n’aime pas souffrir … heureusement je me rends compte que les kilomètres défilent tout de même … ne surtout pas aggraver la situation en repassant le pignon interdit … je ne mets donc plus le grand plateau, les descentes sont en roue libre, le froid s’installe, la glaciation est en cours.
Je suis transis par le froid, je claque des dents, tout mon corps est pris de tremblement, je déraille toujours autant, il fait nuit noir et je suis plus très loin de Saverne, les lueurs sont là derrière. Je vais me réchauffer un peu sous un abri dans Saverne. Au démarrage suivant tout mon corps est de nouveau sous le rafraichissement intégral. J’avale donc un paquet de figolu entier, je me mets en boule, je me laisse trembler pendant quelques minutes.
Et pendant ce temps je m’invective « tu vas passer, tu vas passer ». Cette expérience je l’ai déjà vécue lors d’un de mes premiers 300, un retour à la maison à 10 kms heure pour ne pas avoir trop froid. Ce type de vélo couché me ramène toujours.
Alors je vais rouler en force et très lentement, je craque en puissance, je pleur comme me l’a appris ma Coach, j’ai mal partout sauf dans la tête, je vais y arriver !
Quand le vélo déraille j’arrive à rester calme et me prépare au redémarrage glacial.
Avec du recul c’est ici que je réussi la diagonale, avec à chaque arrêt un prénom, un pseudo, un Sariste, un récit, que des trucs cools.

Willgotheim enfin, la carte postale et un arrêt de bus, je vais intégralement me changer et empiler tout ce que j’ai de presque sec, cette capillarité a rendu tout humide dans le coffre.
Je reprends un paquet entier de figolu (c’est qu’il reste une vingtaine de kilomètres) !
Je vais trouver le sommeil sur ce banc ou j’ai l’impression que quelqu’un a branché le chauffage !
2h30, un cycle entier, un homme tout neuf ! Le jour est levé et les écoliers montent dans le bus. Un nombre invraisemblable de voitures vont vers Strasbourg.
J’y vais aussi à présent toujours lentement avec seulement 3 déraillements ! J’en rigole sur le vélo ! Attention tout de même, l’heure de pointe !
Une piste cyclable qui tire droit vers le centre ville, que du bonheur !
Passage devant la Gare et direction Le Commissariat Central.
Pour ranger le vélo contre la façade j’ai fait une légère marche arrière, le pédalier à bougé et la chaine est tombée !!!!
Tamponnage, lavage puis cafés chauds, tout ça au Commissariat !
Retour à la Gare après avoir bien mangé

Une voix me parle alors que je suis assis sur un banc dans le coin le plus chaud de la gare
En fait je dors et Jean Jacques me réveille de sa douce voix : « j’aurai pu te piquer ton vélo »
Mord de rire ! Et tu aurais fait combien de mètres avec ?
Quel plaisir de passer un agréable moment dans l’attente du train pour l’ouest.

Diabolique ce vélo, je l’aime comme on aime un tas de ferraille mais jusqu’où peut-il m’emmener ?
En tout cas je ne suis pas tombé malade après être descendu si bas en température
Le bonheur est intérieur mais cette souffrance sur le final a gâché cette aventure.
Le désir d’une prochaine diagonale va revenir, j’en suis sûr !