Qui qu'a roulé aujourd'hui . 1

 
tout de même, n'importe quel brevet sur plusieurs jours est autrement plus difficile que cette petite expérience malencontreuse. Par contre tu as raison c'est formateur, je retiendrai surtout le sac à dos particulièrement désagréable.

Autrement, pour être quelque peu pompeux je pourrais dire comme mon ami Guy Debord "En fait, j’ai cherché à connaître, durant ma vie, bon nombre de situations poétiques et aussi la satisfaction de quelques-uns de mes vices, annexes mais importants. "
Si je suis pas très fort en vice, créer des situations poétiques ça c'est intéressant et ça demande probablement un peu de goût de l'excès et je pense principalement la capacité à se surprendre soi-même par un peu d'incongruité disons (c'est un peu mieux que débilité).

Mais revenons au vélo, aujourd'hui fort mistral j'ai hésité mais finalement j'y suis allé, avec une sortie un peu à la sccber tiens, pas très longue mais grimpante :


J'étais évidemment toujours à traîner les 16 kilos de mon Helyett et sans pédales auto ou cale pied, c'était un peu pour voir ce que je pouvais grimper ou non avec ce vélo.
Ce qui est sûr c'est que j'ai bien fait de changer de le petit plateau de 40 par du 36. J'étais en 36*21 (je me refuse de descendre sur le dernier pignon de 24) et ma foi c'était quand même vraiment pas facile! Certaines parties avoisinent les 10%. Par contre les freins sont vraiment pas top, ils s'effritent totalement et sur cette sortie avec pas mal de descente le frein avant entre le début et la fin de la sortie s'était tellement amenuisé que je n'arrivais plus à me stopper totalement en fin de sortie!   
Le vent n'a bien sûr pas aidé, toute la fin je l'avais bien dans la face, c'était au final un peu comme si j'avais grimpé pendant toute la sortie.

Je ne m'attendais pas à lire sur ce Forum une citation de Guy Debord - que je connais par ses écrits depuis plus de quarante ans. Très bonne lecture, bien qu'il ne se soit jamais intéressé au vélo.
Attention aux patins de freins, c'est comme ça qu'on bousille une jante en une sortie, sans compter bien sûr les problèmes de sécurité.

Puis je me permettre un conseil?

Quelle drôle de concept de ne pas utiliser le dernier pignon!!
Vous n’êtes pas le seul a garder en "réserve" cet ultime recours au cas où..

Ce n'est pas une réserve d'eau qui s'userait irrémédiablement en s'en servant inconsidérément comme du gaspillage ..grillant ainsi les dernieres cartouches qui nous auraient sorti de la mouise.
La réalité est à l'opposée ,en l'utilisant plus tôt dans l'effort  , on s’économise  et ainsi on retardera  de se retrouver a marcher (dans le meilleur des cas) a coté du vélo ,perclus de crampes, a regarder son pignon de 24 (ou 28) quasi neuf.

Et si je ne vous avais pas convaincu,allons au bout de du raisonnement : le petit plateau est l'arme fatale quand on est au bord de l’épuisement, tout comme la gourde d'eau et la pâte de fruit:

donc single speed et pas de ravitaillement : c'est tellement bon quand on arrête...

Je suis un brin ironique,je m'en excuse, mais j'ai du me battre contre ces mauvaises "habitudes" à l'entrainement avec des collègues  néophytes jusqu'à qu'ils s’aperçoivent du bien fondé de ma remarque.  
La réserve est dans le corps (et la tête) ,le vélo doit etre un outil réglé pour l'utilisateur sur toute la gamme de son utilisation..
Et 24dents, c'est vraiment court pour les bosses a moins d'avoir un pedalier de VTT!

@sccber: (mal)heureusement je n'ai pas l'âge suffisant pou le connaître depuis si longtemps mais je l'aime beaucoup, j'avais fait un long dossier pour un concours que j'avais intitulé "ne travaillez jamais"   (phrase que Debord avait "taggée" sur les bords de seine).  


@Armandos pour revenir sur le sujet: je suis évidemment d'accord avec toi! C'est probablement pas très malin mais disons que je justifie ça en l’occurrence de cette manière: si j'utilise ce vélo très lourd c'est pour préparer mon petit voyage cyclo camping et donc pour voir un peu ce que je peux faire avec ce vélo. Sauf que lors du voyage le vélo sera chargé de toutes mes affaires, à partir de là si je suis obligé d'aller sur le dernier pignon vélo à vide, aucune chance que j'arrive à grimper le même genre de côte avec le vélo chargé. Lors du voyage par contre je n'aurai aucun scrupule à aller sur le dernier pignon.

Après dans les faits peut-être que ça ne sert à rien.

coté chargement je connais le problème
38 kgs (velo compris) au col de L'Iseran



En préparation
 Rando velo +stand up paddle
34 kgs  a ce jour dans cette configuration, sans le matériel de bivouac (les cols des Alpes ne sont pas au programme!)


quelque soit la masse a déplacer ,il faut avoir les bons développements et s'en servir avant que les cuisses ne brulent de trop..
je ne connais pas votre niveau
 mais 36x24 en roue de 700 cela fait 3.20m pour un tour de roue.

Si vous êtes costaud ,bravo ca va dépoter en cyclocamping  mais si vous etes dans la norme (la mienne..) ,vos développements sont trop   longs pour rouler chargé

perso avec mon Metabike de 12kgs ,a vide j'ai  26/27 soit 2.05 m.
Il me manquerait une dent ou  deux derrière pour faire des cols chargés.

La "norme" que l'on vous vend dans les bouclards de quartier en compact c'est 50/34  et11/28
soit un développement mini de 2.58 m pour un vélo pesant aux alentours de 8kgs (ou moins)..
En triple pour les poilus des jambes (pour moi ,quoi) la norme 52/39/30 11/28
soit soit 2.28 m a chaque tour de pédalier.

le tout biensur avec des roues de 700 (622) et des pneus en 23 de large

Cela dépend évidemment du parcours ,pour les plages des Flandres ,vous etes ok mais si vous passez me voir...on devra soigner la récup!

Oui, je m'étais fait la réflexion (grand pignon inutilisé), et j'avais compris cela comme un entraînement à la force (grande faiblesse   de beaucoup de cyclos au Long court), d'autant que j'utilise un mulet à l'entraînement (un peu plus lourd et 8 v 50/34 et 12-26 ou 13-26 selon la roue, contre 10 v 50/34 et 11-28) : j'économise mon carbone, je travaille la force et je le réserve aux sorties jusqu'à 100 km avec du D+.
Mais la réponse de Armandos74 est excellemment complète. Je lui donne d'autant plus raison que mon 34/28 dans le raide et sur le long reste avec mon vélo léger alourdi par son chargement sacrément long même si j'ai fait avec des trucs comme les 8 595 m de D+ dans la journée sur la bicinglette... Seul le budget nécessaire ne m'a pas déjà fait acheter 11-32 et dérailleur wifli Sram Red chape longue.

Oui, merci des conseils armandos.
Tu as raison mes rapports sont certainement trop longs pour rouler chargé dans des pentes difficiles. Mais si je n'irai pas faire de la vraie montagne comme vers chez toi (et pour être allé quelques fois au festival d'annecy je trouve cette ville et le coin vraiment chouettes, j'espère y repasser un de ces jours), j'aurai dans les cévennes et en ardèche quelques passages un peu ardus.
On pourrait rajouter que n'ayant pas de pédales autos je perds en plus en performance (et mes pneus sont du 32" si je me souviens bien).

C'est pour ça que comme le dit sccber, je pense que ce n'est pas inutile à l'entraînement de faire un peu de travail de force... tout en restant raisonnable: je n'ai pas de courbatures et je ne suis pas rentré cramé. Je suis pas costaud mais maigrichon ce qui n'est pas si mal pour grimper.

Mon vélo de rando a une quarantaine d'année et vu le temps que j'ai passé à le faire briller je m'y suis attaché (et je n'ai de toute façon pas les sous pour en changer). Je me dis que poser pied à terre à certains endroits n'est pas la mort, j'ai le profil de toutes mes étapes et "a priori" il n'y a que quelques passages pas trop longs durant lesquels je serai à la peine: si besoin je ne me gênerai pas pour descendre, m'arrêter 5 minutes ou marcher: pour le coup il n'y a pas la pression d'arriver avant une heure particulière, le principe du cyclo camping reste avant tout de découvrir de jolis coins en prenant son temps.

Elle a l'air bien pratique en tout cas ta petite remorque!

Comme prévu sortie courte avec un col au programme. RAS, sinon genoux pas terribles... La météo prévoyait risque d'averses à partir de 15 h (30 %), 16 h (50 %), etc. Je suis un peu joueur, je suis parti à 13 h 36 et rentré à 15 h 37 sans me mouiller. Actuellement, ça tombe des trombes depuis cinq minutes : au col j'avais envie de continuer - ce qui est bon signe - mais la sagesse - BRM 400 samedi et risque de pluie - m'a fait redescendre sans même m'arrêter.
41 km et 725 m de D+ à 21,75 km/h de moyenne.

petite sortie ce dimanche matin: 75 km mais de VTT   
Je n'étais pas monté dessus depuis octobre dernier     
ça n'a pas été de tout repos et je suis rentré avec un sacré mal de jambes   

faut dire que j'ai aussi pas mal allumé et ne me suis pas "économisé" dans les difficultés   
Dire que, pendant 8/9 ans, je n'ai fait que du VTT! et aujourd'hui je dois me faire violence pour sortir mon GT LTS. 
Ce qui me surprend le plus à chaque fois que je le reprend, c'est le confort, un vrai pullman ce vélo. Quel plaisir de rouler à donf quel que soit le terrain sous ses roues, sans arrière pensée...
C'est quand même pas mal le VTT    mais par contre plus l'habitude d'être assis sur une selle  

papou a écrit:

petite sortie ce dimanche matin: 75 km mais de VTT   
Je n'étais pas monté dessus depuis octobre dernier     
ça n'a pas été de tout repos et je suis rentré avec un sacré mal de jambes   

faut dire que j'ai aussi pas mal allumé et ne me suis pas "économisé" dans les difficultés   
Dire que, pendant 8/9 ans, je n'ai fait que du VTT! et aujourd'hui je dois me faire violence pour sortir mon GT LTS. 
Ce qui me surprend le plus à chaque fois que je le reprend, c'est le confort, un vrai pullman ce vélo. Quel plaisir de rouler à donf quel que soit le terrain sous ses roues, sans arrière pensée...
C'est quand même pas mal le VTT    mais par contre plus l'habitude d'être assis sur une selle  

Donc attention à ton fessier si tu comptes toujours faire ton 600 en VD et non en VCTD !!!

Marc

Hier BRM 400 de Grenoble. 59 inscrits et quasiment le même nombre au départ : c'est bien et mérité, vu la qualité de l'organisation et des parcours concocté par l'organisateur émérite Jean Philippe Battu (col du Glandon). Nous partons en groupe à 15 h derrière Jean Philippe qui participe souvent à ses propres brevets, afin que personne ne se perde : le quartier est en travaux depuis des années   Une fois la voie verte finie, les groupes se forment, groupe pré-établis ou de circonstance.
Je discute avec un cycliste sur un vélo " tour Eiffel " démontable, anglais comme il se doit. Il attend son pote, on sympathise...
J'ai donc roulé jusqu'à 1 h du matin environ à trois  : Eric que nous attendions quand cricri69 nous a photographiés en mode relax (voir son blog) et Nico sur son drôle de vélo.
Je me suis d'ailleurs, pour les accompagner, arrêté ¾ d'heure à Sisteron pour manger chaud dans la pizzéria dont parlais Jean Philippe, ce que je ne fais jamais.
Mais à l'occasion d'un arrêt où le nez sur mon vélo je changeais une lampe arrière, je suis parti seul croyant qu'ils étaient devant, alors qu'ils s'étaient éloignés sur le côté pour chercher de l'eau.
Trois heures plus tard alors que j'étais mal – sensations de nausées, conséquence de mon copieux spaghetti bolognaise  ? - dans la fin de l'ascension du col de la Sausse j'ai été rejoins par Jean Philippe que j'avais doublé pendant qu'il dormait quelques dizaines de minutes  : nous avons continué à deux - lui devant, moi derrière – et avons rejoins un cycliste et deux cyclotes. J'ai fini par prendre des relais, et sur l'un deux un peu long et appuyé je me suis aperçu qu'il n'y avait derrière moi que Patricia. Nous avons continué seuls dans le vent jusqu'à Bourdeaux : pour attendre J P nous nous réfugions dans un café déjà ouvert et bondé (!) alors qu'il était 6 h, bondé à cause d'un rallye automobile (d'ailleurs plus tard les «  bolides «  bien bruyants ne cesseront pas à nous doubler). Café pour moi (toujours ces problèmes d'estomac), discussion avec d'autres cyclistes. J P arrive, repart car les croissants ne sont pas encore disponibles. Au moment où je compte partir seul, mes deux compères perdus arrivent... Du coup pour les attendre je resterai plus d'une heure et quart dans ce bistrot. La suite, arrêt dans une boulangerie pour pointer à Chabeuil, et j'ai l'idée d'y acheter un coca  : excellent remède, car petit à petit mes nausées et autres douleurs cessent. Ouf, d'autant que la suite ne sera que lutte contre le vent... Regroupement de pas mal de cyclistes au départ de la voie verte, Patricia reste, et nous repartons à 24 km/h  : que c'est long cette voie sans surprise, d'autant que mon tendon d'Achille gauche qui m'embête depuis 2011 commence à me faire mal... Arrivée à 13 h 50, Eric et Nico partent en vitesse pour prendre leur train – on se donne nos coordonnées – je reste pour attendre J P et les autres. J P remonte et reviens avec du thé et des douceurs sucrées. Je serai le dernier à partir en laissant Jean Philippe réceptionner les dix derniers arrivants. Retour en voiture après m'être préventivement arrêté une heure au bord de la route pour dormir. Conclusion  : 408 km (404 compteur) en 22 h 56 (19 h 06 compteur, soit 21,14 km/h de moyenne) et 4100 m de dénivelé compteur (sans baromètre, donné pour 3 700). Maintenant il va falloir gérer intelligemment mon problème de tendinite débutante pour pouvoir assurer mon gros programme annuel.
Depuis le 1er janvier 4 706 km et 62 524 mètres de dénivelé en 43 sorties.

Bravo, ça doit pas être évident de continuer à bien rouler en espérant que le malaise va passer.  
J'ai l'impression au fond que la bouffe/digestion et la mécanique c'est plus de là que viennent les problèmes que des jambes...
Toujours étonné aussi de voir les températures que vous devez affronter alors que moi je suis déjà couvert de coups de soleil...

Pico a écrit:

Bravo, ça doit pas être évident de continuer à bien rouler en espérant que le malaise va passer.  
J'ai l'impression au fond que la bouffe/digestion et la mécanique c'est plus de là que viennent les problèmes que des jambes...
Toujours étonné aussi de voir les températures que vous devez affronter alors que moi je suis déjà couvert de coups de soleil...

Merci. De toute façon, seul, la nuit, le mieux pour ces petits désagréments est de continuer : on a moins froid, on sait que plus tard cela ira mieux, que le soleil reviendra, les café ouvriront, etc.
Et la route même de nuit, on y voit des choses intéressantes (villages, maisons isolées, un chien qui court derrière le grillage, un lièvre qui traverse la route, ou un chat dont les yeux luisent quand il vous regarde), on suit son altimètre, son compteur, son GPS, on entend les oiseaux qui chantent... et puis une lumière blanche se rapproche dans son rétroviseur, le cycliste vous hèle " c'est toi Alain " et c'est l'organisateur Jean Philippe qui est avec vous, on discute, et on accélère un peu... puis c'est le col, on descend vite, on rattrape un petit groupe, rediscute, et le compteur qui n'avançait pas a fait un bond, bientôt le pointage, puis on lutte contre le vent, les kilomètres défilent car il y a malgré tout plus de pentes, et déjà c'est un village avec des boutiques ouvertes... etc...
Il n'y a rien d'héroïque dans tout ça, si on pense que chaque dimanche matin des milliers de gens se réveillent malades comme des chiens pour avoir trop bu la veille au soir, et ils sont malades, malades, malades... Et ça ne doit pas être si terrible que ça, puisque le samedi suivant ils recommencent à trop boire   
Le froid, hormis ceux qui par ignorance de néophyte ou malchance n'ont pas prévu les températures nocturnes - annoncées par météo France - on n'a pas si froid que ça en roulant, les muscles ça chauffe (principe de Carnot), à part éventuellement les extrémités parfois qui font mal si on est mal équipé ou si comme moi on souffre de la maladie de Reynaud. Et puis, on s’endurcit, surtout si on perd l'habitude moderne de sur-chauffer chez soi...
Mais on peut aussi prendre des coup de soleil au froid, là c'est l'amateur de montagne enneigée qui parle...

Depuis mars, je me suis mis au vélo assez irrégulièrement puis avec un peu plus de sérieux, histoire de ne pas me contenter de collectionner et restaurer quelques bons vieux vélos des années 70.

Pris au jeu, j'ai augmenté un peu les distances, atteignant les 100km qui me semblaient déjà une bonne perf pour un débutant. Comme le PBP me fait de l'œil et que l'édition 2015 est la dernière que je pourrai faire avant d'atteindre le demi-siècle, j'ai pensé qu'il me fallait valider un brevet cette année pour augmenter mes chances de pré-inscription.

Hélas, un séjour de boulot à Paris m'a coupé pendant trois semaines de l'entrainement que je commençais à peine en vue du 200 du Haillan le 12 avril, et je n'ai pu m'aligner au départ de celui-ci. Fallait-il donc que je reporte tout cela à plus tard ou à une autre région, alors que je n'ai pas de moyen de locomotion (à part le vélo) ? Je me suis dit que le brevet de 300, ce n'est jamais qu'un long 200 et j'ai décidé de tenter celui du 3 mai des RAA.

Pour le préparer, n'ayant pas beaucoup d'entrainement et seulement trois semaines devant moi, j'ai décidé de faire 3 sorties de 2 à 3h à bonne cadence la première semaine pour avoir quelques sensations,  la deuxième je n'ai pas pu trouver le temps de beaucoup rouler mais plutôt de me balader en repérant le début du parcours, et le samedi précédent le brevet j'ai fait pour la première fois 120 (en 4h), une cinquantaine le lundi, puis 150km le mercredi en espérant être en surcompensation le samedi du brevet.

Donc, samedi à 6h me voilà parti pour 300km, sur un bon vieux Peugeot PR10 3 tubes Reynolds de 1978 avec lequel j'ai fait des sorties de collectionneurs et mes derniers entrainements. Pour l'adapter à la randonnée, je lui ai mis un porte sacoche TA et une sacoche de la même marque, des lampes à LED. J'ai changé momentanément sa roue avant dont le moyeux Normandy commençait à reprendre du jeu. La roue de la randonneuse MERAL dont j'ai entrepris la restauration a donc roulé sur le Peugeot. Les moyeux Mavic 501 sont somptueux ! Dernière modification, j'ai changé les plateaux 52 et 42 du Stronglignt TS pour ceux empruntés à un de mes PR65, randonneuses mixtes équipées du même pédalier mais en 48-38. Au passage, j'ai remarqué une petite fissure sur le collier plastique du dérailleur Simplex, mais sans m'inquiéter, puisqu'elle semble dater de longtemps et ne pas avoir bougé. Je comprendrais plus tard mon erreur !

À partir du km 13, je roule seul avec Alain, membre du club des RAA dont j'ai fait la connaissance il y a deux mois lors de la seule sortie collective que j'ai faite. Puis Maurice, l'organisateur, nous rejoint. Un peu plus loin, Alain vient à peine de s'arrêter pour un besoin naturel en nous disant qu'il nous rejoindra, que Maurice et moi retrouvons un groupe assez important qui nous attend. Je répète les mots d'Alain, il nous rattrapera et nous partons. Hélas pour lui, notre camarade n'avait pas prévu que c'est tout un groupe bien lancé qu'il devrait rattraper et il mettra un bon moment à recoller. Il faut dire que ça roule ! Bon, je suis en forme, comme prévu, donc je ne m'inquiète pas. Je n'ai pas de mal à suivre et même parfois je m'insère au milieu, histoire de ne pas trop subir.

Premier contrôle, Maurice me donne un exemplaire de la carte routière que je n'ai pas prise au départ, et ce ne sera pas inutile par la suite ! Ça repart encore plus fort. un bon 28 et plus par moment. Je commence à avoir des doutes sur ma capacité à finir si ce rythme persiste. Et quand je vois le dessin des molets des autres membres du groupe, je mesure l'écart d'entrainement. Mais comme j'ai peur de naviguer, je me fixe de tenir jusqu'au km 100 avec le groupe. La nature et mon corps décideront pour moi quand dans une des premières bosses un peu sérieuse j'exploserai. Me voilà dans le rouge.

Je lâche après avoir vérifié sur la feuille de route que je sais où je suis... km 102 ! Première partie du contrat remplie en somme, même si je sais qu'il ne fallait pas partir vite sachant que je n'avais pas la capacité de tenir la distance. Bon, me voilà seul... Passé les premières minutes où je suis à la fois les jambes coupées et la tête aux abonnés absents, je relève cette dernière et je vois un paysage agréable autour de moi. Tiens, c'est sympa finalement la solitude !

Je commence à gamberger sur la tactique à adopter pour finir. Dans mes rêves les plus fous, je souhaitais ne pas rouler la nuit ou très peu, donc finir peu après 21h. Là, je révise complètement mon jugement et je me dis que j'ai 20h pour le faire et que l'important c'est de finir. Aller hop, adieu la pression ! Je me retape un peu à 15 à l'heure (enfin, je suppose, puisque je n'ai pas de compteur et que je ne peu plus lire par dessous l'épaule du voisin).

Et puis voilà Alain, que je croyais devant, qui me rejoint. Quelle chance ! J'accroche son train - qu'il a la gentillesse de réduire un peu - et nous voilà reprenant notre conversation aux alentours du km 110. Cependant, l'allure du premier cent m'a vraiment coûté cher et après le deuxième contrôle, je sens que je ne tiendrai pas jusqu'au km150 où Alain a prévu de manger.

km 134 je laisse mon camarade seul et je me pose dans l'abribus en dur qui jouxte une jolie église. Pates de blé complet bio avec lentilles vertes du même métal au menu (le tout cuit dans un petit bouillon de légume maison, parce que le plaisir du goût ça compte !). Fichtre que ça fait du bien. Bon, je ne vais pas m'éterniser, j'ai froid et je n'ai pas amené la machine à expresso. Là encore, la solitude ne me pèse pas mais j'ai souvent froid. Depuis le départ de nuit, je n'ai pas quitté ma veste étanche jaune et je sue dès que ça monte pour me geler dès que ça descend. Évidemment, la gestion de sa tenue fait partie des bases du cycliste expérimenté, mais je ne le suis pas et je n'arrête pas de jouer du ZIP. Bon, au moins ça m'occupe l'esprit et je ne vois pas les kilomètres défiler. Je ne vois pas non plus le ravitaillement au km 150 ! Pas grave, j'ai vraiment prévu large, avec deux jambon-beurre-crudité pour le plaisir, des pommes et des biscuit de céréale de petit déjeuner. Je n'ai qu'un bidon d'eau mais les bistrotiers sont sympas et je ferai 5 remplissages sur le parcours (boire avant d'avoir soif, manger avant d'avoir faim...).

Les villages ont de plus en plus souvent des noms qui commencent en "Mon..." ou "Mont...". Ce n'est pas bon signe ! Bon, j'ai bien vu que c'est un 300 avec 2000m de dénivelé, mais sur la carte ça fait moins mal aux jambes. Oh et puis j'en ai plein le ... de ces coups de ... ! Allez, celui-là ce sera à pied. Je fais ce que je veux, na !!! Et en parlant de séant, le mien commence à me faire mal. Souffrant d'une maladie rhumatismale (SPA) j'ai le bassin partiellement soudé (les sacro-iliaques) et je ne peux pas faire les montées en danseuse pour soulager la partie du corps sur laquelle on s'assoit. Au chapitre des petits bobos, j'utilise de chaussures Patrick d'époque dont la semelle s'est progressivement fendue au niveau de l'appui de la pédale et le métal de cette dernière rentre un peu dans la chaussure pour me martyriser le pied, des deux côtés !

Je suis à peine remonté en selle que trois participants arrivent à ma hauteur. Ah bon, je ne suis pas le dernier ? Il y en a encore dix derrière ? Pas possible ! Les jambes reviennent un peu et je roule avec mes trois nouveaux copains. Mais notre camaraderie ne durera pas vingt kilomètres. Mon dérailleur avant, celui avec la fente qui date de longtemps et qui ne bouge pas a décidé de petit à petit se mettre légèrement en biais. Première petite remise en place, puis une seconde et il n'y aura pas de troisième. Le collier casse net lors d'un passage de plateau et me voilà bon pour de la mécanique. Je rassure les copains qui me quittent sur mes capacités à m'en sortir et m'installe sereinement sur un petit muret pour mécaniquer. J'ai ce qu'il faut dans ma sacoche pour démonter le câble et le reste du Simplex. Me voilà prêt à repartir, avec un 48 ou un 38, à choisir à l'arrêt.

Vu le profil depuis un moment et jusqu'au dernier contrôle, je reste sur le 38. Ça me fait un 38/15 au plus grand développement. Bon, je n'aurais qu'à laisser couler en roue libre dans les descentes (elles sont presque aussi nombreuses que les montée). Je dépasse Jean-Pierre, qui répare une crevaison, et il me rejoint bientôt. Il a la gentillesse de m'attendre dans les descentes, mais je me rends compte que je monte mieux que lui. Je ne vais quand même pas freiner en montée, donc je prends le parti de monter à mon rythme puis de laisser couler, ce qui lui permet de me rejoindre dans les descentes.

Nous arrivons au dernier contrôle où nous retrouvons les trois que j'avais perdus sur ma casse de dérailleur plus deux autres encore. C'est l'heure de l'apero mais contrairement aux autres je n'ose pas la bière et je prends ma dose de sucre rapide avec un diabolo menthe (merci Jean-Pierre !). Il reste 60 à 70 bornes et il est l'heure habituelle du dîner à la maison, aussi je retourne à mes pâtes et lentilles, pendant que JP prend des fruits secs (je t'assure JP, c'est bon mon mélange !). En route pour le retour que je connais. De nuit, mes LED bricolées éclairent moyennement, mais celles de JP m'évite de sortir la frontale. Un ou deux petits écarts pour notre sécurité (morceaux de piste cyclable pour éviter la circulation automobile de nuit) nous ajoute des kilomètres mais maintenant c'est plus pour garder toute notre conscience que pour pédaler que nous lutons.

A moins d'une heure de l'arrivée, Maurice l'organisateur m'appelle sur le portable pour s'inquiéter de moi. C'est vrai que sans expérience et sans entrainement sérieux, il doutait un peu que je finisse. Mais je le rassure et je lui dis que je suis avec JP qu'il connait bien. Donc vers 22h30 et en 16h et demi je boucle mon premier brevet. J'arrive à la maison à vélo pour voir ma femme et mes enfants rentrer du cinéma et s'étonner de me voir arriver en si bon état. Le bain chaud attendra la demi-heure recommandée par le cardio et n'en sera que plus bienvenu.

Bonne récupération le dimanche. Aujourd'hui je n'ai pas eu le temps de rouler, mis à part pour faire des courses, mais j'étais d'attaque pour une sortie courte. Finalement, un 400, c'est peut-être simplement un long 300...

Que dire, sinon bravo   Très agréable compte-rendu, mélange de lucidité et d'erreurs assumées, de bonnes connaissances (mécanique, diététique, etc.), le tout sur du matériel de collectionneur tel que j'aime, mais qui ne rend que plus difficile la réussite. Bref, bonne continuation, vous êtes bien parti.
Pour le 400 toutefois, je pense personnellement que c'est la distance où commence la longue distance, parce qu'on commence à avoir à gérer en plus de l'alimentation et la boisson (à ce propos, boire des bières sur un BRM 300, quelle drôle d'idée d'une autre époque), mais aussi le manque de sommeil : on trouve déjà beaucoup de participant(e)s qui sont obligé(e)s de s'arrêter un moment (dans un abri-bus par exemple) pour dormir 20 mn ou 1 h 30 ; d'autres - comme moi - n'ont même pas sommeil... Tout cela est à envisager, et si l'on fait parti notamment des personnes en déficit même léger de sommeil à cause par exemple du travail, on aura nécessairement besoin de dormir.
Donc un 300 et peut-être peu différent d'un 200 si on le parcoure à une allure légèrement plus faible, mais avec le 400 on entre dans une autre dimension : ne pas tenter de rester dans un groupe si celui n'est pas celui que l'on pourra suivre tout du long, et la gestion ravitaillement/repos devient plus difficile quand tant de personnes ont des besoins différents à des moments différents.
Personnellement je préfère un tout petit groupe de deux à quatre personnes qui roulent éventuellement légèrement plus lentement au début que ce que j'aurai tendance à faire seul, car cela me donne un peu l'assurance que je pourrai rester avec le groupe sans problème. Si dès le départ je suis au taquet, je reste un certain temps - je sais que beaucoup partent trop vite mais sont obligés ensuite de ralentir - mais je m'attend à devoir les laisser si rien ne change.
Je me souviens d'avoir discuté sur un de mes premiers BRM (un 400 je crois) avec un cycliste suisse qui racontait qu'il était parti avec un gars à une allure qui lui semblait presque suicidaire, et que celui-ci au bout d'une vingtaine de minutes lui avait dit " on est bien échauffés, on va pouvoir rouler " : il était tombé sur un ancien cycliste professionnel !
L'idéal pour un débutant serait de tomber sur un habitué fin connaisseur mais pas pressé qui part pour profiter quasiment de tout le délai imparti par le règlement (15 km/h jusqu'au 600) et qui a les mêmes préférences que vous en terme de gestion alimentaire et de sommeil : en somme le mouton à cinq pattes... Comme cela, on apprend sans risquer d'exploser, ce qui est plus agréable quant même.
Les habitués ont souvent l'avantage de faire partie de groupe de copains qui se connaissent bien, mais certains autres sont à leur aise en roulant tout seuls, ou à tout le moins peuvent passer facilement de groupe en groupe - quand il y a suffisamment de participants comme sur un Paris-Brest-Paris - tant que le groupe a un comportement qui leur convient. Sur mes premiers BRM quand pour une raison ou une autre je me retrouvais seul sans l'avoir voulu j'étais à la peine ; maintenant je reste serein, voire même dans certaines circonstances je choisi la solitude parce que cela me permet de mieux rouler, et cela avec beaucoup de plaisir souvent. Et depuis que je suis passé au GPS c'est encore plus facile, il n'y a plus la crainte de ne plus être sur la bonne route, crainte que j'ai connu certaines nuits dans des endroits déserts, sans repère ni personne à interroger.

Oui pareil, bravo Laurent, démarrer direct sur le 300 avec aussi peu de préparation c'était quand même assez couillu si je puis dire.   

Encore mieux d'avoir pu le faire sur un des vélos que t'a retapé, encore qu'avec un petit plateau de 38 heureusement qu'il n'y avait pas apparemment de trop grosses montées à faire.

Euuu par contre question probablement très bête mais donc ta bouffe tu la faisais chauffer comment? Tu avais carrément pris un réchaud avec toi?
En tout cas il semble que tu aies été prévoyant niveau outillage parce que moi je pense pas partir avec de quoi démonter mon dérailleur.

Bonne chance en tout cas pour le 400, car en effet comme dit sccber,le fait de devoir faire une nuit blanche doit faire une grosse différence (surtout quand on n'a pas l'habitude et qu'on ne peut pas savoir à l'avance...).

Bonjour à tous;
et dans la série "ceux qu'on pas roulé aujourd'hui" je réponds encore "présent".
certes 40' de home trainer ce matin (mais ça compte à peine)
Je tourne en rond comme un lion en cage ...
3 semaines sans rouler, sans rien faire d'ailleurs, peut pas respirer correctement... saleté de chute!
Vous en avez de la chance ...
Bref programme à l'eau.

Bonne route à tous

Merci !

Pour les pâtes, ça se mange froid. Pas de fermentation dans la boîte plastique puisqu'il n'y a pas de sauce.
Question matos, c'est un peu obligé, partant avec de l'ancien, d'avoir quelques outils. Surtout que celui-ci, en fait, je ne l'ai pas encore restauré. Il est dans son jus. J'ai simplement nettoyé et re-graissé tous les roulements (moyeux, bdp, jdd).

En prévision du 600 (le 400 est plat) et puisque je n'aurai pas terminé la MERAL, je vais lui prendre son triple et le dérailleur avant pour mettre sur le Peugeot.

Tu as quoi comme selles ?

sccber a écrit:

Tu as quoi comme selles ?

C'est une Brooks Pro.
Mais en revanche j'ai un cuissard 5 de chez D4, c'est à dire leur milieu de gamme, franchement léger pour des sorties dépassant 100km.
Les hauts de gamme type Asso sont hors budget pour moi, donc je vais voir si je peux m'offrir un haut de gamme D4 ou le modèle du club dont pas mal de gars était équipés.

Oui, important le cuissard. J'ai deux Assos pour le long, mais ils commencent à nécessiter un rachat (plus on roule, plus on use) et je suis comme toi, le budget est limité. J'avais entendu parler sur ce Forum - je crois - de cuissard bretons de la marque Noret spécial longue distance (Noret fond rubis) qui auraient un bon rapport qualité prix. (Sujet : quel cuissard pour la longue distance). Tu pourrai aussi ouvrir un nouveau post dans la rubrique matériel pour actualiser les infos disponibles, notamment de la part des récents participants au Londres-Edimbourg-Londres : beaucoup ont roulé avec la tenue pensée et commandée sur ce Forum avec Noret.

Paddy a écrit:

Bref programme à l'eau.

Bonne route à tous

Allé, courage, c'est déjà pas si mal si tu as pu faire un peu de home trainer, la fin du tunnel est proche!  

Sinon d'ailleurs puisque vous parlez de selle, hier je délaissais un peu mon helyett pour me faire une sortie sur mon vélo de route normal. Si évidemment j'allais plus vite qu'avec mon enclume cette dernière est équipée de la brooks et la différence est assez sensible, là sur la fin de ma sortie de 100 bornes ça commençait à être un peu désagréable surtout car elle est plus étroite je pense... Alors je pourrais switcher les selles à chaque fois mais enfin c'est un peu embêtant. Et puis l'acier et les gros pneus du helyett ajoutent un peu au confort je pense...
C'est ça qui serait bien, avoir à la fois le confort et un vélo qui avance bien. J'imagine qu'avec une vraie randonneuse -moderne ou non- c'est grosso modo ce que ça doit donner et ma foi ça fait envie.

Les propriétaires de randonneuse diront oui. Mais il y a de bons vélos confortables et qui rendent bien avec tous les matériaux : un bon alliage acier, un très bon alu (si !), un titane bien sûr... J'ai roulé sur mon 400 avec un propriétaire d'un vélo anglais démontable Multon adapté à la rando dont il disait grand bien... Et les carbones bien conçus qui savent allier le confort au rendement. Mon carbone était plutôt typé raide : avec pneus tubeless, selle Brooks titane et un bon cuissard je n'ai aucun problème sur le long. Et puis mes années VTT m'ont appris aussi à ne pas peser en permanence comme un âne sur la selle, et lever plus ou moins sur les obstacles : la mécanique et le corp disent merci. Entre parenthèses, le fait d'appuyer sur les pédales plus fort à aussi l'avantage de moins peser sur la selle : confort du périnée et centre de gravité abaissé !

Pas de sortie aujourd'hui, mais 200 bornes hier sous un beau soleil en repérage sur les routes entre la Seine et Marne et l'Aisne. Après avoir crevé 2 fois en 1 km en revenant du BRM 300 de Troyes, j'ai réussi à découper le cordon de moulage sur une chambre neuve en moins de 30km... Le temps où les chambres étaient gonflées et testées une par une est apparemment bien loin...

Du coup j'ai quand même gardé la chambre en faisant un noeud aux deux bouts... au cas où... et en me souvenant qu'un de mes patient me disait que pendant la guerre il n'avait plus sous la main ni rustines, ni chambres, ni pneus qui ne soit pas à l'agonie, alors il bourrait ses pneus de foin bien tassé (heuseusement les pneus n'étaient pas en 23mm) et vogue la galère... mais je n'ai pas encore testé   !

C'était une chambre de super-marché ou une de bonne marque ?
Je vais jouer les provocateurs, comme les adeptes du vélo couché qui interviennent quant on parle du meilleurs cuissard ou de la meilleure selle : fais comme moi, roule en tubeless !
En fait, même si je n'ai pas encore crevé avec en 5 000 km, (je met du liquide préventif), j'emporte quant même deux chambres en 19 mm latex pour l'une, et l'autre récupérée dans un boyau explosé et réparée. J'aimerai bien crever une fois hors brevet, mais comme actuellement je n'utilise mon carbone avec roues tubeless que dans ces occasions, je serai obligé d'improviser sur la route (parait qu'on se met plein de liquide préventif sur les mains), en espérant que la mise en place du pneu avec petite chambre reste facile...